Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Tempête du désert [pv]

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Les Amazones

Légion

Re : Tempête du désert [pv]

Réponse 15 jeudi 25 juillet 2013, 12:50:28

« C'est la mode des Amazones de se couvrir le cul avec des morceaux de cuir et de tissu tellement elimés qu'on ne sait pas si ça dit "baise moi comme la dernière des traînées" ou "j'ai pas un rond, je m'habille avec les fringues de ma p'tite sœur et je t'emmerde", non ?
 -  Aimable comme un ours, avec ça... » rétorqua Cymé, en souriant légèrement.

Il en fallait beaucoup pour choquer une Amazone. Calypso, en revanche, rougit légèrement, mais elle était encore vierge. Ce n’est pas qu’elle n’était pas attirante, mais sa forte timidité faisait qu’il était difficile de l’approcher, d’autant plus que son amour pour Sélène était connu des Amazones. Seule Sélène, en réalité, devait l’ignorer, mais, en amour, c’était souvent les premières personnes concernées qui ne savaient rien de ce que l’autre ressentait. Cymé, en réalité, aurait bien couché avec Dizzie, surtout quand cette dernière lui offrit un strip-tease, retirant les bandes de soin posées précautionneusement par Calypso. Les cicatrices étaient quelque chose que les Amazones appréciaient, car elles étaient le signe d’une grande guerrière... Même si Mythilène aurait pu en retirer une ou deux avec ses sorts. Cymé resta silencieuse, jusqu’à ce que Dizzie enfile son justaucorps bleu, très moulant, sans qu’elle ne puisse déterminer si elle était plus bandante avec le justaucorps, ou sans... Une question cornélienne. La venue d’une étrangère au sein de la Horde faisait toujours jaser, et voir trois Amazones venir en sang, avec une soldate étrangère à moitié morte, n’était pas banale... Surtout quand Karla, la jeune prodige, était l’une des trois.

Dizzie Blade finit par lui répondre, et Cymé hocha la tête. Il n’empêche qu’il était curieux que les Tekhanes aient un uniforme aussi sexy, alors qu’elles affrontaient des créatures spatiales extraterrestres qui cherchaient à les violer. Ceci dit, les Amazones n’étaient guère placées pour critiquer. Leurs vêtements légers se justifiaient surtout par le fait qu’elles voyageaient beaucoup, et que des vêtements trop lourds seraient encombrants.

Le regard de Blade se posa alors sur un tas de ferraille dans un coin. C’était une armure de combat qu’une Amazone avait récupéré auprès de raiders, ces derniers l’ayant probablement volé à une caserne militaire. Cymé essayait de réparer l’armure quand elle avait du temps, mais c’était une armure très sophistiquée, nécessitant notamment des compétences en informatique, et un matériel très perfectionné. Elle galérait un peu à la repérer, et, comme ce n’était pas le plus urgent dans sa liste, elle la repérait sur son temps libre. Dizzie lui fournit de précieux éclaircissements, que la mémoire importante de Cymé nota rapidement.

« Merci... » glissa-t-elle tout simplement.

Blade se retourna ensuite, permettant à Cymé d’avoir un bel aperçu de son confortable fessier. Une très belle vue.

« On y va, Fillette. Amène moi à ta Reine, maintenant que je suis présentable. »

Calypso hocha la tête.

« Merci, ma sœur. »

L’intéressée haussa les épaules, et Calypso sortit de la Forge.

« La Tente de la Reine est par là... »

Il fallait aller au fond du canyon, ce qui les amenait à passer au milieu de la Horde. Des fillettes jouaient joyeusement avec des épées en bois.

« Je frappe comme Sélène !
 -  Peuh, ben moi, je serais aussi forte que la légendaire Thanaëlle ! »

Sur un sac de couchage, une Amazone guerrière prenait une Amazone ouvrière lentement. Une couverture couvrait leur corps jusqu’aux omoplates, permettant de voir l’extrémité d’un long tatouage sur le corps de la belle Amazone guerrière, qui pénétrait l’ouvrière tendrement, soupirant silencieusement. Un spectacle naturel, qui ne choquait personne au sein de la Horde, car il n’y avait, pour les Amazones, rien de choquant. Calypso reprit sa route.

La tente de la Reine était traditionnellement à côté du terrain d’entraînement, et elle pénétra à l’intérieur. Pas de garde. Qui pourrait bien, au sein de la Horde, vouloir attenter à la vie de la Reine ? En revanche, Andromaque n’était pas inactive. Elle était en train d’allaiter un bébé amazone. La tradition voulait en effet que, sous certaines conditions de réussite, un bébé puisse être allaité par la Reine. Elle était assise sur son trône, tenant la tête du bébé entre ses doigts, tandis que ce dernier suçait son sein, avalant le délicieux lait de la Reine. Sélène était dans un coin, assise sur une chaise, et lisait. Une Reine se devait d’avoir un fort niveau de culture pour réellement être capable de diriger sa Reine.

« Ma Reine, je vous présente la Novaquienne, Dizzie Blade. »

Andromaque hocha la tête, avant de regarder Blade.

« Je vous souhaite au sein de la Horde des Amazones, Officier Blade. Ma fille Sélène m’a raconté vos talents. Et, vu votre rapidité à vous soigner, je pense qu’il est clair que la Déesse doit veiller sur vous. »

Il ne fallait surtout pas oublier que les Amazones étaient très superstitieuses.
DC d’Alice Korvander.

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Dizzie Blade

Re : Tempête du désert [pv]

Réponse 16 jeudi 25 juillet 2013, 14:13:14

Laissant derrière la Forge et le regard concupiscent de Cymé, Dizzie songea d'abord à l'armure qui traînait dans un coin de la hutte. Le Secret Claw était un peu comme l'ensemble de l'unité Sable : une pièce intéressante mais qui ne valait en l'état pas les efforts déployés pour la réparer. Blade doutait fortement que Novac se bouge pour venir récupérer les corps des soldates tombées au combat, préférant certainement conserver leur énergie pour monter un nouveau convoi à destination de Fort Virginia, mieux armé et équipé cette fois. Les membres de Sable avaient leur utilité tant qu'elles restaient en vie, mais l'armée ne s'attarderait pas sur leur sort maintenant qu'elles étaient tombées. C'est ce qui était terrible pour Dizzie. Se dire que personne ne la pleurerait ni ne l'attendrait à Novac et qu'absolument personne ne chercherait à ce que son corps soit ramené en ville pour y recevoir de décentes funérailles militaires. D'autant que l'armée ne serait pas mécontente de se débarrasser de l'inutile combattant BUGS, preuve vivante si il en était de l'échec d'un coûteux projet. Bien que Dizzie ait survécu et sois parfaitement opérationnelle, le projet s'était cassé lamentablement les dents et ne valait pas la peine qu'on se penche dessus. Les fonds perdus là-dedans auraient tout à fait put être investis ailleurs, après tout.

Elle traversa la Horde d'un air sombre, sans plus faire attention à la communauté qui vivait tout autour d'elle. Dizzie Blade était une boule de nerfs et de frustration qui n'avait pas de cible concrète sur laquelle faire passer sa colère, ce qui ne faisait que renforcer son mauvais état d'esprit et son envie d'en découdre. Ah, si elle avait eu Koth sous la main une fois encore ! Ou si une Amazone la prenait à part pour n'importe quel prétexte, quelle aubaine ça serait ! Mais les ennemis ne se manifestaient jamais quand on avait besoin d'eux et Dizzie dut se résoudre à écumer dans son coin, grognant lorsqu'elle aperçu les deux femmes s'ébattre après que son regard ait glissé sur le déhanché furieusement sexy de Calypso.

- Ça fait un bail que je ne me suis pas envoyée en l'air, putaiiiiin.... marmona-t'elle.

Bon. L'arrivée devant la tente de la Reine lui permit de calmer ses instincts. Ne pas voir de garde devant l'entrée frappa d'abord Dizzie, qui réalisa que la Horde toute entière devait veiller sur cet endroit, ou peu s'en fallait. Cette femme devait se sentir en parfaite sécurité et ce n'était pas aussi bon que cela pouvait sembler. Ça endormait la méfiance, ouvrait la porte à bien des possibles. Non, décidément, Blade considérait que rester sur ses gardes en tout temps était bien plus indiqué.
Quand elle posa ses yeux sur celle qui devait être Andromaque, la soldate haussa un sourcil qui en disait long sur ce qu'elle pensait de recevoir quelqu'un le sein à l'air et un morveux ventousé dessus. Ecrasant un claquement de langue agacé, Dizzie salua rapidement Sélène avant de revenir à la mère de cette dernière qui s'était adressée à elle.

- Ouais ouais. Salut, Grand Sachem.

Blade n'avait déjà qu'une politesse très rudimentaire avec ses supérieurs directs, alors autant dire qu'elle n'allait pas faire des courbettes pour une femme qu'elle ne connaissait pas et dont elle ne reconnaissait aucunement l'autorité. Au mieux ferait-elle un effort pour ne pas l'envoyer chier en remerciement des soins apportés, mais Andromaque n'aurait pour l'heure pas grand'chose de plus et Dizzie était tout à fait disposée à expliquer sa façon de penser à la première Amazone qui trouverait à y redire. Elle croisa les bras sous sa poitrine, dardant son regard dans celui de la souveraine.

- Votre fille vous a expliqué que mon unité s'est faite limer à sec par ces fils de pute de pillards, je suppose ? Bon. J'veux un moyen de transport et la route pour retourner là-bas. J'suis pas assez conne pour penser que le chargement sera entier, mais je n'veux pas laisser des camarades se faire bouffer le cul par les charognards de votre putain de désert à la con, pigé ?

Elle n'avait toujours pas l'esprit de camaraderie, mais Dizzie était sensible au sort des morts depuis qu'il lui avait fallut s'occuper de celle de Katerine. Elle estimait qu'il était normal de dresser des tombes pour les tombés au champ d'honneur, considérant qu'elle n'aurait pas dit non pour qu'on lui en fasse une le jour où elle-même y resterait.

- Et foutez moi la paix avec votre Déesse à la con. Je veille sur moi toute seule, pigé ?

Les Amazones

Légion

Re : Tempête du désert [pv]

Réponse 17 dimanche 28 juillet 2013, 12:56:48

Andromaque était la plus sage des Amazones, la plus instruite, et l’une des plus expérimentées. Elle dirigeait la Horde depuis une vingtaine d’années, et faisait preuve d’une rare sagesse chez les Amazones, une sagesse qu’elle essayait, tant bien que mal, d’inculquer à Sélène. Sa fille avait hérité de toute l’impulsivité guerrière dont Andromaque avait toujours fait preuve, avant que l’exercice du pouvoir ne l’assagisse. Elle avait la réputation de ne jamais avoir perdu un seul combat. Bien qu’elle soit la Reine, elle continuait à s’entraîner, et même à se battre, quand la Horde s’impliquait dans un conflit. S’il n’y avait pas de gardes pour la protéger, c’était parce qu’elle n’en avait pas besoin. Si un assassin cherchait à la tuer, et si elle n’avait pas la capacité de le stopper, alors un simple garde ne l’aurait pas. Il n’y avait aucun protocole envers la Reine, aucun assistant, aucun trône, rien d’autre qu’un simple fauteuil qu’elle utilisait simplement pour allaiter le bébé amazone. On pouvait entendre ce dernier glousser et gémir, se tortillant entre les mains fermes et douces de la Reine. Il n’y avait aucune distinction entre Andromaque et les autres Amazones. Le respect qu’elle avait était avant tout moral. Elle était charismatique et proche des Amazones, dénuée de cette arrogance qui, malheureusement, caractérisait certaines Amazones, au point qu’elles en négligeaient les principes élémentaires de survie de son peuple : l’union.

La Reine des Amazones ne disait rien, comprenant que cette Novaquienne était en situation de frustration sexuelle. L’agressivité découlait généralement de la frustration, Andromaque le savait. D’anciennes reines avaient tendance à développer la frustration des Amazones pour en faire de meilleures guerrières, mais Andromaque avait un autre point de vue. L’être frustré devenait agressif, mais également dominant, et négligeait ses alliés. La force des Amazones reposait sur leur capacité à se battre ensemble, pas sur l’individualisme. Blade demanda un moyen de transport pour retourner voir son convoi. La Reine ne dit rien, baissant sa tête vers le bébé. La petite goinfre buvait avec appétit, lui rappelant Sélène, qui se cramponnait jadis sur ses seins avec l’air d’une affamée. Difficile, pour la mère, de voir en autre chose que sa fille ce beau bébé rose.

« Tu as le droit de le croire, je ne suis pas aussi susceptible que les missionnaires de l’Ordre... »

Andromaque n’était cependant pas dupe. La Déesse veillait sur cette femme, les signes étaient évidents.

« Et tu n’es pas Amazone. La logique impose donc, soit que tu m’appelles par mon nom, Andromaque, soit Reine des Amazones. »

N’étant pas Amazone, Andromaque n’était en effet pas la souveraine de Dizzie. Le ton direct et injurieux de la Novaquienne aurait sans doute déplu bon nombre de souverains, face auxquelles Andromaque avait du apprendre les subtilités du langage diplomatique et du protocole, mais, ici, au sein de la Horde, il n’y avait aucun protocole. Ce n’était pas dans la logique des Amazones. Andromaque retira alors le bébé, repu, et le déposa entre les bras d’une Amazone.

« Conduis-là à la nurserie, elle a besoin de dormir...
Bien, ma Reine. »

L’Amazone s’écarta, tandis qu’Andromaque se releva, remettant en place son haut rouge, couvrant son sein, puis descendit de son fauteuil, rejoignant Blade.

« Tu es libre de partir quand tu le souhaites, Blade. Nous t’avons soigné pour tes prouesses guerrières, tu n’es pas notre prisonnière. Cependant... »

Andromaque sortit de la tente. Dehors, la nuit commençait à apparaître, les étoiles brillant dans le firmament.

« La nuit, outre les créatures sauvages, il fait extrêmement froid dans ce désert... Et se repérer est très difficile. Sans un guide de la région très expérimenté, même avec une carte, tu tourneras en rond et te perdras. »

La Reine la regarda. Elle était vraiment appétissante, et son justaucorps bleu ne la rendait qu’encore plus agréable à voir. La Reine avait beau être assagie, elle faisait encore fréquemment l’amour.

« Quand Sélène et Pirène t’ont ramené, j’ai envoyé une autre Amazone voir ce qui s’était passé, afin de recueillir ses observations. Suis-moi. »

Andromaque se mit en marche, s’aventurant dans le camp. Les Amazones qui couchaient ensemble ne s’arrêtèrent pas en la voyant, mais les jeunes Amazones la regardaient en chuchotant entre elles.

« C’est Andromaque !
 -  C’est la reine Andromaque !
 -  On dit qu’elle n’a jamais perdu un seul combat ! »

La Reine n’y faisait pas attention, et rejoignit une Amazone qui était en train de manger. Elle s’appelait Naora, et présentait la particularité d’utiliser des armes de combat futuristes et traditionnelles, à savoir des machines de combat et des épées. Elle salua Andromaque, qui lui présenta Dizzie, et Naora confirma ce qu’Andromaque avait dit :

« Les Tekhanes du fort ont envoyé des troupes. Il faut croire que le combat a été entendu de loin... J’ai filmé la scène. »

Naora sortit alors un petit robot sphérique métallique avec un œil rouge qui clignotait, et qui servait de caméra portable. Une image holographique apparut, montrant le convoi novaquien, au milieu du désert. Des camions blindés de l’armée tekhane étaient arrivés, prenant les corps des Novaquiennes, ainsi que les caisses de ravitaillement.

« Il n’y avait plus aucun corps dans le cratère. Koth s’est échappé. »
DC d’Alice Korvander.

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Dizzie Blade

Re : Tempête du désert [pv]

Réponse 18 lundi 12 août 2013, 23:28:18

Voir le nourisson têter ainsi Andromaque agaça Blade, bien qu'elle prit soin de ne rien en laisser paraître. Pas que les enfants la gênaient, bien au contraire : elle en avait elle-même voulu et s'était faite opérer pour pouvoir être le "père" de celui qu'elle et Katherine désiraient avoir. Mais la présence d'enfants la renvoyait systématiquement à ce souvenir, ce reliquat de vie heureuse qui la torturait quand elle n'avait plus rien à faire d'autre que penser. Dizzie aurait voulu hurler, passer sa colère sur n'importe qui et n'importe quoi. Pourtant, son froncement de sourcils alors qu'elle s'était attardée sur la scène fut presque imperceptible. Bon Dieu, elle rêvait qu'on la laisse cogner sur un sac de sable ou une sparring-partner assez casse-cou pour accepter de lui donner la réplique. Assez sage pour ne pas s'infliger trop longtemps cette torture, la novaquienne darda pour de bon ses yeux dans ceux de la souveraine.

- On va dire que je vais me contenter de ton prénom. Tu n'es pas ma supérieure et le jour où je reconnaîtrais l'autorité d'une quelconque reine, il pleuvra de la merde en plein été.

Inutile de revenir sur cette histoire de déesse sensée veiller sur elle : Blade était hermétique à la religion, refusant d'accepter qu'il puisse exister des êtres aussi importants que les divinités. Et quand bien même Mars en personne serait venu lui racler les ovaires, Dizzie n'aurait pas tardé à lui foutre son poing dans la gueule.
Au moins n'était elle pas captive des Amazones. Voilà qui était une bonne chose que d'éviter d'avoir à affronter toute une horde pour se sortir des griffes de cette dernière... Mais, comme le lieutenant s'y était attendu, quelque chose l'empêchait de se faire la belle. Blade écouta Andromaque en lui adressant un regard qui voulait dire qu'elle avait plutôt intérêt à faire attention aux prochains mots qu'elle prononcerait, au risque de perdre une dent ou deux. Toutefois, même Blade comprit que s'aventurer de nuit dans un désert qu'elle ne connaissait absolument pas était une idée suicidaire. Écrasant un juron, Dizzie emboîta le pas de la souveraine sans s’apercevoir que durant tout le temps de l'entrevue elle avait adopté la position de briefing des soldates, à savoir les jambes légèrement écartées et solidement campées sur le sol, les mains croisées dans le dos.

Les deux femmes passèrent entre les petites couches où dormaient les Amazones quand elle ne s'y ébattaient pas. Curieusement, le spectacle pourtant fort appétissant ne retint pas son attention, trop préoccupée par les revers successifs qu'elle avait essuyé au long de la journée. En revanche, les petites exclamations admiratives des enfants à propos d'Andromaque l'amusèrent.

- Invaincue, hein ? Foutaises. Il n'existe pas de combattant qui n'ai jamais connu la défaite. Aucun.

Ce n'était nullement l'amertume de la raclée face à Koth qui parlait, mais davantage une certaine forme d'expérience que Blade avait acquise avec le temps. D'après elle, quiconque se prétendait être un guerrier devait connaître la défaite. C'était là la meilleure leçon que pouvaient apprendre ceux et celles qui portaient le fer, selon Dizzie. Perdre voulait dire progresser, finir par se dépasser. Bien sûr, elle-même s'était longtemps estimée invincible et ses premières défaites lui enseignèrent l'humilité et l'aidèrent finalement à peaufiner son style, à mieux appréhender une situation. On réfléchissait toujours mieux quand on gardait à l'esprit qu'on pouvait toujours mordre la poussière. C'était sûrement une manifestation de l'instinct de survie, ni plus ni moins.
La novaquienne esquissa machinalement un bref salut militaire à l'attention de Naora et la laissa parler, la laissa lui exposer les images qu'elle fixa presque froidement.

- L'éradication de SABLE sera considérée comme une perte acceptable et les noms juste consignés "quelque part" dans un dossier à la con, grinça t'elle entre ses dents serrées. Et ces pétasses du fort seront érigées en héroïne alors qu'elles peinent à tenir leur position.

L'envie de frapper était si vive qu'elle ne sentit pas ses ongles s'enfoncer dans la chair de ses paumes, ses poings serrés si fort que leurs jointures en blanchissaient. Tandis que le sang traçait un sillon qui suivait les imperfections de sa peau pour s'écouler en petites gouttes timides sur le sol, Dizzie digérait la seconde partie des révélations de Naora. Koth, ce fils de pute, n'était pas mort. Après tout ces efforts, après toutes ces peines et ces blessures que les femmes étaient parvenues à lui infliger, ce con n'était pas crevé. Plus tout le reste, c'était bien ce fait qui était le plus insupportable à Dizzie.
Et ce qui lui revint en mémoire manqua de la faire dérailler, bien que son poing aussi vif de l'éclair préféra attraper l'une des bretelles de la tunique d'Andromaque plutôt que de finir puissamment enfoncé dans la mâchoire de la Reine. Elle se contenait tant bien que mal -une dernière étincelle de respect et de reconnaissance pour les soins- mais Blade était sur le point d'exploser. Sa fureur semblait suinter de toutes les pores de sa peau et ses muscles étaient bandés, prêts à tout et n'importe quoi.

- Ce tas de merde visqueuse qui a dégommé ma putain d'unité a prononcé ton nom, Reine de mon cul ! Il te connaissait ! Tu sais où ce cadavre en sursis se cache ? RÉPONDS !

Sans s'en rendre compte, Dizzie avait pratiquement collé son visage à celui d'Andromaque. Leurs seins se pressaient les uns contre les autres et son regard aurait tué mille fois l'Amazone, si cela lui avait été possible. Blade mourrait d'envie de la défoncer, dans le sens littéral du terme. Elle rêvait de réduire son visage en une pulpe sanguinolente à grands coups de poing, de lui briser les côtes et les vertèbres à l'aide de ses coups de pieds. Elle en tremblait même légèrement, mais restait encore assez contenue pour ne rien faire et prit même soin de relâcher Andromaque en la repoussant sans ménagement.
Un de ses poings rencontra sa paume opposée dans un claquement sec, en un geste de défi qui faisait tout autant office d’exutoire. Piètre compensation, en vérité.

- T'as intérêt de me donner les bonnes réponses, Mamaque. Dans le cas contraire, prépare tes meilleures pétasses à la guerre et dis leur de prier pour le repos de leurs putain d'âmes, parce que Dizzie Blade en butera assez pour construire un pont vers Caelestis avec leurs corps avant d'être arrêtée. MAINTENANT DÉGUEULE, ET FISSA !

Certes, Dizzie avait de la gueule et pas forcément envie de reconnaître qu'il y avait dans le camp des guerrières qui lui étaient bien supérieures. Certes, elle ne tuerait peut-être personne avant d'être maîtrisée d'une quelconque façon. Mais cela, dans sa tête, ne comptait pas. Elle était à bout, frustrée et comparable à un volcan qui n'attendait qu'une petite provocation pour exploser avec une furie aveugle et brutale.
Une chose était sûre, néanmoins : la novaquienne ferait du dégât si on lui donnait l'occasion. Pourtant, elle laissait implicitement (et inconsciemment) la possibilité de la calmer, de l'arrêter. En temps normal, elle se serait assurément ruée sur Andromaque sans prendre la peine de l'avertir ou de la menacer.

Les Amazones

Légion

Re : Tempête du désert [pv]

Réponse 19 mercredi 14 août 2013, 02:10:51

Apprendre que Koth était encore en vie ébranla les derniers monceaux de patience dont Dizzie était capable. Cette dernière s’en prit alors à Andromaque avec une vivacité admirable. La Reine aurait pu se débarrasser d’elle. Elle était bénie par la Déesse, et était donc une redoutable guerrière, aguerrie et entraînée. Pourtant, elle ne fit rien. Elle ne sentait aucune agressivité dans le corps de cette femme, et elle n’avait rien qui puisse susciter sa colère. Sa rage était l’expression de sa souffrance. Andromaque était la Reine des Amazones, ce qui laissait supposer qu’elle était perspicace, et d’une intelligence redoutable. Elle se douta donc que cette femme avait du souffrir, et qu’elle acceptait difficilement la perte de son unité, en sachant que le principal responsable de ce carnage était encore en vie. C’était un comportement honorable, digne d’une guerrière. Bras croisés, Andromaque finit par relever la main. Elle ne cherchait pas à calmer Dizzie, mais à indiquer à la vingtaine d’Amazones qui s’étaient toutes levées comme une seule femme de ne pas attaquer. Toute une série d’arcs étaient pointés sur Dizzie dans toutes les directions, sans compter les femmes qui, bondissant sur place, avaient saisi leurs épées. Les Amazones ignoraient ce qui se passait. Elles avaient vu une étrangère frapper le corps de la Reine, et c’était un argument entièrement suffisant. Un geste de la Reine, un cri, et Dizzie finirait transpercée de part en part. Qui aurait pu croire que des Amazones aussi paisibles pouvaient, d’un seul coup, brandir leurs armes ? Les réflexes avaient été soigneusement entraînés. Les archères étaient en position de combat, les arcs tendus, une vive tension émanant du cœur de la Horde. La Reine était personne sacrée, et chaque Amazone se sacrifierait sans hésiter pour elle. Elle était leur mère à toutes, elle était la dirigeante, elle était l’incarnation légitime de la Déesse.

Mais il n’y eut rien. La main levée d’Andromaque était un signe de paix, et les Amazones se détendirent, même si elles restèrent tout de même méfiantes. On n’entendait alors pas une mouche voler dans le camp, comme si un choc électrique avait saisi toute la Horde, à l’idée impensable qu’on puisse seulement attenter à la vie de la Reine. Andromaque plongeait son regard d’acier dans les yeux de Dizzie. On y lisait une maturité redoutable, et elle finit par parler, allant droit au but :

« Il y a vingt ans, des prêtresses d’un temple voué à la Déesse sont venues nous voir, en nous avertissant que des pillards comptaient les ravager. Ces pillards avaient déjà attaqué un temple dédié à Apollon. Ils avaient tué tout le monde, hommes, femmes, enfants, vieillards comme handicapés, violant, pillant, massacrant, torturant. Aucun prisonnier, aucun esclave, ils servaient des forces obscures. Le temple de la Déesse était le prochain sur la liste. Je n’étais alors qu’une Princesse, aussi pleine d’énergie que ma fille Sélène, et j’ai choisi de venir, emportant avec moi trente de mes plus courageuses Amazones, le reste de la Horde devant nous rejoindre pour nous soutenir. »

Le souvenir était encore vivace, et, à la lueur du feu de Naora, Andromaque se mit à parler. Le temple était au cœur d’une ville fortifiée, et Andromaque et ses Amazones avaient été accueillies comme des héroïnes. Les pillards se rapprochaient, et avaient déjà incendié des fermes et des hameaux.

« Ces pillards constituaient une véritable armée, menée par un Chevalier noir : Tarask. Il chevauchait une bête infernale, un immense cheval dont la chair était de feu et de cendres, et dont la chevelure brûlait comme mille étoiles. Ses hommes étaient des barbares de lointaines montagnes, dont l’âme avait été corrompue par ce chevalier. Je vois encore leurs yeux luire de la haine la plus barbare. »

Et Andromaque continuait à parler. Ils avaient foncé contre les murs, défonçant la lourde porte. Depuis les remparts, les villageois avaient constitué une milice, et entreprirent de se défendre. Le ciel était d’une couleur rouge, tandis que les démons envoyaient des troupes en hauteur. D’énormes démons violets grimpaient le long des parois, l’huile bouillante ne semblant rien leur faire, tandis que de redoutables manticores et des créatures infernales, issues des profondeurs des Enfers, incendiaient la ville, débarquant dans les rues pour massacrer les gens. Les hurlements, les pleurs, Andromaque s’en souvenait encore. Elle avait des cendres dans les cheveux, et se tenait sur un rempart, accompagné de ses fières guerrières, chacun de leurs tirs fauchant avec une précision extrême les innombrables démons. Ils réussirent à briser la porte, et ce fut la débandade vers le temple, où les civils se réfugiaient.

« Nous ne parvînmes pas à rejoindre le temple si facilement. La ville était en feu, chaque maison brûlant. Je vis des corps ensevelis sous les décombres, des mères pleurant leurs enfants enflammés, je vis des hommes dévorés vivant par des manticores, poussant des hurlements de douleur comme jamais je n’en ai entendu. »

Tandis qu’elle parlait, les Amazones écoutaient, silencieuses. C’était un récit de guerre, et, comme chaque récit, il y avait des enseignements à en tirer. De plus, Andromaque parlait d’une voix forte et captivante. Les Amazones remontaient dans les rues, affrontant les barbares. Elles durent se séparer en plusieurs groupes pour progresser, car le feu les contraignait à avancer dans des endroits étroits. Andromaque se retrouva aux prises avec trois barbares, d’énormes colosses armés de haches et de fléaux de guerre.

« Trois Amazones furent emportées dans les combats de rue. L’une d’elle, Sessha, fut tuée en essayant de protéger une mère et sa fille. Une manticore lui arracha un bras, et la mère et la fille furent tuées. Nous avons retrouvé leurs cadavres, ou ce qu’il en restait. Mirthwyn, qui avait pansé l’une de mes plaies dans la forêt suite à la piqûre d’une redoutable araignée, se battit contre cinq barbares, avant de succomber. Je la retrouvais, la nuque brisée, son corps souillé. Et la dernière, Tishta, dont les cristaux de glace tuèrent une dizaine de ces monstres, mourut entre mes bras, succombant à ses blessures, me gratifiant d’un baiser sur le front. »

Tant d’années après, Andromaque se souvenait encore des noms. Ce n’était pas qu’un récit, c’était aussi une leçon. Elle n’était pas la Reine pour rien. Andromaque avait réussi à rejoindre le temple, blessée. Elle boitait à moitié, et les guérisseuses s’empressèrent de la soigner, tandis que les soldats survivants avaient rejoint les tours du temple, repoussant avec leurs arcs les monstres agglutinés autour.

« Malheureusement, tous les villageois n’avaient pas réussi à revenir à temps. Des réfugiés se retrouvèrent coincés dehors. Mon devoir était de les secourir, mais ma seconde, Nilya, m’a ordonné de me reposer... Et les plus anciennes d’entre nous savent qu’un ordre de Nilya ne se refuse pas. Elle est partie avec six Amazones. Elles ont sauvé huit hommes, douze femmes, et dix enfants. L’un d’eux est aujourd’hui la Grande Prêtresse du Temple. Nilya, Glylwy, Tana, Kirath, Ralweïn, Isildra, et Fanmïnn, sont toutes mortes en les sauvant. Isildra fut la dernière à mourir, devant la porte, des mains de Tarask en personne. »

C’était un récit lourd. Tarask avait fait voler la porte d’entrée du temple à l’aide de sa magie terrifiante. Une boule de feu l’avait explosé, et il s’était approché, sur son cheval infernal. Andromaque était alors face à elle. Tarask l’avait regardé, et avait compris, sans qu’il ne soit besoin de parler. Les autres Amazones s’étaient prudemment reculées, tandis qu’Andromaque s’était mise en position de combat. Taraskavait alors chargé, son cheval faisant trembler le sol, ses narines crachant des flammes. La lame d’Andromaque avait rencontré celle de Tarask. Sa lame infernale jetait des flammes, et Andromaque avait eu l’impression que tous ses muscles hurlaient de souffrance. Tarask s’était retourné, en riant, et avait balancé depuis ses doigts des jets de feu. Andromaque avait paré avec sa lame, le feu explosant autour d’elle, et le chevalier infernal en avait profité pour la charger. Andromaque avait roulé sur le sol, évitant la charge colossale du monstre, et avait alors bondi vers lui.

D’un coup de lame, elle avait tranché sa queue. Sa lame était l’épée sacrée des Amazones, celle que Sélène portait, dont la lame était en verredragon. L’ébonite se brisait contre le verredragon, et même l’adamantium n’y résistait pas. De plus, c’était une épée ancestrale, aussi vieille que la Horde elle-même, donnée par la Déesse à la première des Amazones pour l’aider à repousser les nuées sinistres de l’Archonte Lomarr. Le cheval de Tarask avait hurlé, et Andromaque avait poussé son avantage, enfonçant l’épée jusqu’à la garde dans le flanc de la bête, avant de tirer en arrière, dans un hurlement de rage. Le feu aurait du la rendre aveugle, mais elle était dans le temple de la Déesse, et la force de la Déesse irradiait dans ses veines. De la lave se mit à couler du corps du cheval, qui s’écroula sur le sol, son sang infernal provoquant un trou.

Immense, Tarask s’était redressé, et avait poussé un hurlement de haine fracassant, explosant plusieurs vitraux, faisant saigner Andromaque, avant de la charger. Son épée avait manqué s’abattre sur elle, Andromaque l’esquivant d’un bond. En heurtant le sol, l’épée avait provoqué une violente explosion de feu, et Tarask avait chargé.

« La peur de mourir m’avait saisi, ainsi que celle, plus grande encore, de perdre ce temple. J’étais la digne Princesse des Amazones, je ne devais pas faillir. La peur ne me bloquait pas, elle était mon moteur, elle était ce qui m’incitait à me battre, à me sacrifier. Tarask combattait pour s’amuser, pour le simple plaisir de semer le chaos et la mort, de voir la terreur sur le visage de ses victimes. Il rigolait en m’affrontant, pensant pouvoir m’affronter... Jusqu’à ce que ma lame parvienne à entailler son armure, faisant voler des morceaux noirs autour de moi. »

Tarask avait alors cessé de rire, et avait tenté d’envoyer une nouvelle boule de feu, que l’Amazone avait su habilement esquiver. La boule avait explosé contre le sol. L’adrénaline empêchait à Andromaque de ressentir la douleur. Elle avait frappé dans le dos de Tarask, manquant le faire chavirer, et s’était trop enhardie. Elle avait tenté une nouvelle attaque plutôt que de reprendre sa garde, et s’était reçue un coup d’une puissance terrifiante. Elle s’était envolée comme un fétu de paille, et avait heurté une rangée de bancs, s’affalant sur le sol, en sang. Tarask avait alors ri, et tendu la main, envoyant une boule de feu.

« C’est la Déesse qui m’a sauvé, avoua alors Andromaque. J’avais le sentiment que tous mes os étaient brisés, et je voyais la boule de feu venir. Du sang glissait entre mes yeux, et j’ai réussi à rouler sur le sol, évitant les jets de feu. »

Andromaque s’était alors relevée, ses vêtements pulvérisés, troués et déchiquetés, et avait couru. Tarask était alors sûr de sa victoire, et avait réagi trop tard. Andromaque avait lancé son épée sur lui, la tenant à deux mains au-dessus de sa tête, avant de la balancer. L’épée avait traversé l’air en tournoyant sur elle-même, avant de se planter dans son ventre, le transperçant. Andromaque avait alors couru vers Tarask, qui posait un genou à terre, sortant de sa ceinture une seconde arme, une dague, et bondit sur le corps du monstre, soulevant bien haut sa dague, avant de l’abattre dans sa gorge, faisant gicler le sang. Son sang avait éclaboussé sur la moitié de son corps, mais Tarask était mort.

« Que la Déesse m’en soit témoin, j’avais mal partout, et je ne pouvais même pas retirer mon épée du corps de ce monstre. C’est en tournant les yeux que je l’ai vu. Il était aux premières loges pour assister au spectacle. Koth. Il était le second de Tarask, et entreprit de me tuer, afin de pouvoir contrôler sa horde. Il tendit sa main vers moi, et m’envoya un jet de pierre qui me transperça l’épaule droite, m’envoyant sur le sol. »

Les autres Amazones avaient alors attaqué en hurlant, se heurtant aux barbares. Andromaque, de son côté, gisait sur le sol, tenant son épaule endolorie, alors qu’elle entreprenait de se relancer, crachant du sang. Koth avait tué une Amazone à l’aide de ses cônes de pierre. Elle était morte dans un hurlement de douleur, et il s’était avancé vers la Reine. Andromaque en était alors rendue à ramper, serrant les dents. Il l’avait frappé au ventre, la faisant hurler.

« C’est comme ça qu’il a du réaliser que j’étais enceinte. Il allait me tuer quand une autre sœur, Clydas, l’a attaqué. »

Clydas l’avait enchaîné en le frappant, surprenant Koth, avant que son épée ne se retrouve bloquée dans son bras. Il avait alors brisé la lame en deux de sa main, et, avec l’autre, l’avait frappé au ventre, la transperçant de part en part, le sang de Clydas aspergeant le corps d’Andromaque, alors que Koth repoussait tranquillement son cadavre, se dressant face à la Princesse des Amazones. Trois autres Amazones l’avaient alors soutenu, utilisant leurs arcs et des sorts magiques. Des cristaux de glace explosèrent contre Koth, ainsi que des flèches. Il avait alors provoqué l’une de ses terribles vibrations, frappant le sol avec son pied, fendillant ce dernier. Andromaque était à ses pieds, tandis qu’il jurait de tous les tuer. Même les prêtresses, pourtant entraînées à l’art de soigner les guerrières et non à se battre, affrontaient, conscientes que, si elles échouaient ce combat, elles perdraient tout. Acculé contre un mur, l’humain révèle toutes ses dernières capacités, et se lance à bride abattue dans la bataille. C’est ce qui arriva à Andromaque. À côté d’elle, elle avait vu l’épée de Clydas, et avait tenté de la saisir.

« C’était une lourde épée à deux mains, qu’il m’était impossible de soulever dans ma position. »

Koth avait envoyé une balle de pierre dans la jambe d’une prêtresse, riant sauvagement. Andromaque avait alors vu la dague de Clydas, et l’avait saisi, avant de pousser un hurlement de rage en l’abattant dans la jambe du monstre. Koth avait rugi sous la douleur, et elle avait tourné la lame, avant de se recevoir un coup de poing dans le visage, qui l’avait sonné, brisant son nez. Néanmoins, Koth avait été blessé, et les barbares commençaient à sentir la peur les envahir. Tarask n’était plus là, et, au loin, on entendit les cors rugir.

La Horde amazone venait d’arriver. Un millier de guerrières, qui s’élancèrent en hurlant sauvagement vers la ville. Elles défoncèrent les arrière-gardes de l’ancienne armée de Tarask, plongeant dans la ville, massacrant tous ces monstres avec une rage impitoyable. Ils cherchèrent alors à s’enfuir, mais les flèches les rattrapaient, les fauchant. Andromaque, de son côté, était dans le coma. Son os frontal avait été fendillé, mais, par un miracle qui ne tenait qu’à la volonté de la Déesse, selon la Reine, aucun bout d’os ne s’était enfoncé dans son cerveau. Quatre guérisseuses entreprirent de la soigner, et elle se releva au petit matin.

« La Horde de Tarask avait été intégralement décimée. Nous regroupâmes leurs cadavres, et les incendièrent dans la prairie. Le bilan d’une telle victoire était toutefois lourd. Nos morts furent enterrés dans le cimetière du temple, et ce dernier fut reconstruit, ainsi que toute la ville. Nous envoyâmes plusieurs Amazones dans les villages alentours pour annoncer que la Horde de Tarask avait été brisée. Il y eut des dons, et, surtout, beaucoup de pèlerins, qui venaient pour chercher du travail, ou la bénédiction de la Déesse. Le duc local nous remit sa propre fille, et me baisa les pieds, quand il apprit que j’avais terrassé Tarask. Aujourd’hui encore, les bardes de la région racontent cette épopée. »

Andromaque reprit lentement son souffle, tandis qu’un silence planait autour d’elle. Les jeunes Amazones papillonnaient des yeux, éberluées devant un tel discours.

« J’ai cru Koth mort durant le siège, mais son corps n’a jamais été retrouvé. Il faut croire que cette vermine a la peau dure. Les Amazones ont détruit toute son armée, et il en est maintenant rendu à travailler pour le compte d’autres personnes. »

Pour un démon, ce devait être terrible. Maintenant que sa route avait recroisé celle des Amazones, il était à craindre une nouvelle offensive.

« Comme je te l’ai dit, Dizzie, tu peux partir dès que tu le souhaites. Naora connaît bien ce désert, elle pourra te conduire demain auprès des tiennes, ou dans un autre endroit. Cependant, sache que tu as versé le sang avec les nôtres. Que tu y croies ou non n’a aucune importance. À nos yeux, la Déesse t’a marqué. Tu n’es pas qu’une simple étrangère que nous devons traiter en vertu des règles de l’hospitalité, tu n’es pas plus une sœur, mais tu es une camarade de sang. Que ce soit la Déesse ou le hasard, tu es auprès de l’un des plus féroces peuples guerriers de Terra. »

Andromaque le disait sans réelle vantardise. La Horde était un reliquat des temps anciens, de cette période lointaine et reculée où les peuples n’étaient pas sédentarisés. Pour qu’un tel peuple ait pu survivre à l’implacable marche du temps, c’était bien que c’était un peuple redoutable, qui savait survivre, se battre, et s’adapter.

« Toute la question est de savoir si tu t’entraîneras mieux ici, qu’au sein de tes propres camarades, dans ce fort tekhan. »

Dizzie l’ignorait sans doute, mais le fait d’être camarade de sang, et non simple voyageuse, l’autorisait également à partager sa couche avec une Amazone. Ce n’était pas parce que la Horde était un peuple de nomades qu’elle n’était pas civilisée, et qu’il n’y avait pas une certaine hiérarchie à respecter.
DC d’Alice Korvander.

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Dizzie Blade

Re : Tempête du désert [pv]

Réponse 20 mercredi 14 août 2013, 20:25:54

Si la raison de Dizzie n'était pas prête à attaquer et à se défendre -parce qu'une fois sortie de ses gonds, Blade considérait toute forme de protection comme inutile et même handicapante- son corps témoignait d'une envie farouche de livrer bataille. Les gênes mutants qui sommeillaient en elle s'étaient éveillés et avaient enclenché un début de transformation qui s'exprimait par la poussée d'antennes sur le front de Dizzie ainsi qu'un gonflement de ses avant-bras (les protections avaient émis un grincements de protestation) et de ses cuisses. La novaquienne ne le perçut pas mais quelques unes des plus jeunes amazones étouffèrent un cri de surprise et quelques arcs se bandèrent de plus belle. Une seconde durant, Blade ne se posa qu'une seule question : était elle assez rapide pour briser la nuque d'Andromaque d'un seul fouetté du pied avant qu'elle ne soit criblée de flèches ? Dizzie s'en sentait tout à fait capable, mais une Dizzie énervée se considérait apte à faire à peu près tout et n'importe quoi.

Les deux femmes se toisèrent en silence ce qui parut être un long moment et le lieutenant ne céda absolument rien à la souveraine, trop fière pour s'incliner alors même que la situation était à son clair désavantage. Andromaque parla alors et Dizzie fit la chose la plus intelligente à ce moment là, soit simplement l'écouter. Sans grand entrain d'abord, puis avec une attention croissante au fil des mots que l'Amazone égrénait comme autant de pages d'un livre racontant une passionnante aventure. Si elle sembla adopter un semblant d'agressivité qui lui fit garder son aspect hybride durant plusieurs chapitre, ce n'était nullement envers Andromaque, non... Mais parce que, prise au jeu et à l'intensité de ce qui aurait pu passer pour un conte fantastique, elle vivait les moments que la reine lui livrait. Comment elle avait perdu brutalement des camarades -une notion bien plus forte pour la Horde que Blade ne pouvait le comprendre- et comment la situation avait semblé désespérée. Le petit soldat avait serré les poings quand Andromaque avait énuméré les noms de ces femmes qui avaient tout donné pour des innocents. Et elle avait vibré tout le long de l'affrontement contre Tarask, assurément. Comme quelques jeunes guerrières, Dizzie buvait les mots de la conteuse et même ses antennes tréssautaient parfois au rythme des coups d'épée qu'elle voyait tout à fait s'échanger sur les pavés d'une cité en proie au chaos.
Quand la tension de l'affrontement final retomba et que les cadavres de la Horde noirs avaient été brûlés, la colérique petite novaquienne avait recouvré son aspect humain et avait même poussé un soupir de soulagement.

Dizzie respectait les actes guerriers et savait qu'Andromaque n'avait rien inventé, rien enjolivé. La lieutenant n'en doutait pas, puisqu'elle avait elle-même constaté l'esprit combatif des Amazones et avait mêlé son sang à certaines d'entre elle lorsqu'il s'était répandu sur le sol craquelé face à Koth. Si elle observait la reine avec la même intensité, son regard avait perdu cette suffisance prétentieuse engendrée par la colère et, quelque part dans ses pupilles, la flamme d'un respect grandi brillait doucement. Ainsi, le reste du discours d'Andromaque la toucha un peu plus, suffisamment pour qu'elle accepte enfin le fait de n'être en aucune façon en territoire ennemi.

- Le plus féroces des peuples guerriers, hein ? Peuh. Il vous manque la plus féroce des guerrières solitaires de Terra. Elle se tapa la poitrine du poing, plus amusée que défiante. Je vais aller me faire Koth, Andromaque. J'apporterai sa dépouille aux Amazones ou tu devras enterrer la mienne. Ce chien m'a volé le dernier semblant de famille qu'il me restait et je ne le laisserai pas savourer ça tranquillement. Sinon, autant que tes pétasses me finissent ici et maintenant.

Blade se détourna de la Reine, accomplissant quelques pas qui exposèrent agréablement le mouvement de son incomparable fessier à qui voulait bien le regarder. Arrivée à côté d'une couche devenur vite, Dizzie s'empara d'une des peaux qui la constituait et manqua de repartir, avant de s'arrêter et de faire volte-face pour passer longuement son regard azuré sur l'ensemble de l'assistance tout en prenant une profonde inspiration. Et...

- JE SUIS DIZZIE BLADE, AMAZONES, ET JE SUIS PRÊTE A AFFRONTER N'IMPORTE LAQUELLE D'ENTRE VOUS QUI VOUDRAIT ME REFAIRE LA FAÇADE ! ENFONCEZ VOUS BIEN UN TRUC DANS LE CRANE, TAS DE PUCELLES : JE DEVIENDRAI LA MEILLEURE D'ENTRE VOUS !

Les cris résonnèrent un instant alors que Blade affichait un large sourire satisfait qui disparu quand ses yeux fusionnèrent une nouvelle fois avec ceux d'Andromaque. Ses traits se durcirent un peu quand elle parla un ton plus bas, assez clairement pourtant pour que la souveraine comprenne chacun de ses mots.

- Il faut au moins ça si je veux venger ces femmes qui sont tombées face à ce chien, pas vrai ? Je ne serai peut-être jamais une de tes Amazones, mais tu n'auras jamais à rougir de m'avoir un jour accueillie parmi les tiennes.

Sans rien ajouter et tout en se couvrant de la peau de bête qu'elle avait récupérée, Blade s'éloigna de l'assemblée massée là, pensant se trouver un petit coin pour pouvoir enfin souffler un peu. A présent, c'était tout ce dont elle avait besoin.
La guerre, quelque soit la forme qu'elle déciderait de revêtir pour venir la tourmenter, pourrait bien attendre quelques heures.

Les Amazones

Légion

Re : Tempête du désert [pv]

Réponse 21 jeudi 15 août 2013, 02:28:31

L’Histoire dirait si Andromaque fut une grande reine ou non. La Horde a vécu pendant des millénaires, et eu autant de reines et de souveraines. Certaines étaient entrées dans la légende, et les aînées contaient aux plus jeunes leurs exploits. Tout le monde avait entendu parler de la geste de Tariel, qui avait terrassé le barbare skaldique Selig, s’entre-tuant dans une bataille infernale. Inversement, beaucoup de reines avaient été oubliées, car elles n’avaient jamais eu l’occasion d’entrer dans la légende amazone. La bataille d’Andromaque et de Tarask rentrerait-elle dans la légende ou non ? Aucune Amazone ne le savait pour l’heure, et seul l’avenir le dirait. Pour l’heure, Andromaque avait su captiver toute l’assemblée. Cette histoire était connue, mais, quand elle émanait de la bouche d’Andromaque, elle prenait une tout autre ampleur, passionnant les femmes. Même Dizzie, l’irascible Dizzie, qui voulait se battre contre les Amazones pour soulager sa peine, se calma. Andromaque le sentit dans son regard. Il se détendit, et sa posture devint moins hostile. Comme les autres femmes, Dizzie avait été touchée par ce récit, qui était typiquement amazone.

Un léger silence suivit son discours, avant que Dizzie ne parle, sur un ton toujours empreint d’arrogance, mais sans l’impulsivité et l’agressivité qui l’avait caractérisé. Sa rage semblait avoir mué en une sourde colère. Elle promit à Andromaque de rapporter la carcasse de Koth. La Reine ferma les yeux. La leçon essentielle, Dizzie ne l’avait pas encore comprise, mais sa bataille contre Tarask ne permettait pas de le réaliser, car Andromaque avait terrassé seule le chevalier. Cependant, elle avait été sauvée de la mort par ses sœurs. La force essentielle de la Horde reposait sur la confiance et l’union. Les Amazones se battaient entre elles depuis leur plus tendre enfance, en faisant des guerrières d’exception, qui se complétaient naturellement. C’était la grande force des Amazones, le pouvoir le plus efficace, qui rendait leurs assauts si efficaces. En les voyant arriver, les armées ennemies s’attendaient à affronter des barbares hirsutes, querelleuses, sans aucun sens tactique, car elle chargeait à toute allure. En réalité, leur charge était finement préparée, et chaque Amazone réagissait instinctivement. Seule, les chances de Dizzie contre Koth étaient faibles. Avec d’autres Amazones... Mais serait-ce avisé de poursuivre Koth ? Il était fort, et, s’il faisait partie d’une organisation qui n’hésitait pas à attaquer des convois militaires, l’affrontement serait redoutable.

*C’est un défi voulu par la Déesse... Tu ne crois pas à l’existence de la Déesse, Dizzie, mais c’est bien elle qui t’a conduit à nous... Tu apportes une épreuve, un défi, la possibilité pour moi de purger le sang de mes sœurs...*

De nombreuses années avaient passé, mais Andromaque se souvenait encore des morts. Des femmes tuées par Tarask et ses hommes, ainsi que par Koth. Il avait tué des Amazones, des civiles, des prêtresses, et ces méfaits ne s’étaient jamais terminés. Koth était un ennemi, un danger qu’il fallait éradiquer. Si Dizzie voulait l’affronter, la Horde la soutiendrait. Et, si Andromaque n’était pas la Reine, et n’était pas aussi âgée, elle participerait à l’effort de guerre. Malheureusement, l’appel du combat devait s’effacer devant le sens des responsabilités. Elle était l’âme de la Horde, et elle ne devait jamais la quitter. C’était un choix difficile, lourd et dur, mais nécessaire. Elle ne se déroberait pas à son devoir, même au nom de la justice.

Dizzie, dans un sens, était plus chanceuse qu’elle, car elle pouvait s’offrir le luxe dont les souverains étaient dénués : le choix. Elle s’empara d’une peau de bête, et hurla à l’attention de la Horde. Sans doute une manière de s’encourager, mais elle parlait fort, et, avec cette peau de bête... C’était curieux, mais Andromaque avait presque l’impression d’avoir devant elle une Amazone.

« JE DEVIENDRAI LA MEILLEURE D'ENTRE VOUS ! » clama-t-elle avec fierté.

Plusieurs Amazones l’observèrent avec dédain, ou en souriant. Andromaque, elle, resta imperturbable, conservant une expression indéchiffrable sur le visage. Le comportement de Dizzie l’agaçait-elle ? L’amusait-elle ? Difficile à dire, elle savait comment masquer ses émotions. Dans un combat, les émotions étaient traîtresses. Si un ennemi lisait votre peur, il s’adaptait en conséquence. Et elle avait une longue expérience des combats. Dizzie se retourna ensuite vers la Reine, parlant sur un ton plus bas.

*J’ai du mal à comprendre son comportement...*

Et l’inverse devait sans doute être vrai, en réalité.

« Je ne serai peut-être jamais une de tes Amazones, mais tu n'auras jamais à rougir de m'avoir un jour accueillie parmi les tiennes. »

Il était effectivement fort improbable qu’elle le devienne un jour. Les Amazones étaient généralement choisies dans la jeunesse, car il était plus facile de les instruire. Rarissimes étaient les adultes qui rejoignaient définitivement la Horde, tant le mode de pensée de la Horde était difficile à comprendre. Ce n’était pas un peuple comme les autres, mais une immense famille, où les structures sociétales fondamentales étaient singulièrement différentes. Il n’y avait qu’un seul sexe, et pas d’unité familiale. Aucun référent masculin auquel s’identifier, et il n’y avait pas cette distinction fondamentale entre l’individu et la société que représentait la famille. Cette unité-là n’existait pas, et il était très difficile de le comprendre.

Dizzie décida donc de s’asseoir, et d’attendre. La nuit tombait, et la Horde n’allait pas tarder à souper, le peuple s’agglutinant massivement autour de l’immense feu-de-camp. Les plats étaient prêts, mais Dizzie ne resta pas seule éternellement. Au bout d’un quart d’heure, une Amazone se rapprocha d’elle. Naora était partie, Andromaque aussi, et l’Amazone qui se rapprocha était une jeune fille. Elle avait une peau bronzée, des cheveux noirs tombant en cascade sur son corps.

« Tu viens de Novac ?! »

À proximité, une Amazone les regardait, toujours vigilante quand il s’agissait des jeunes Amazones. Ce fut à cet instant qu’une autre Amazone les rejoignit : Charis.

« Mirath est une jeune fille très curieuse du monde », dit-elle, comme pour expliquer ce que cette dernière était en train de faire.

Mirath l’observait avec de grands yeux ronds, visiblement heureuse à l’idée de rencontrer une étrangère.
DC d’Alice Korvander.

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