« Oui, vous me troublez. J'avoue que votre confession m'a ému. »
Shani avait le don d’émouvoir, en effet. Que voulez-vous, elle était née ainsi. Elle avait toujours su susciter le désir des autres. Au collège, elle était la coqueluche, celle que tous les garçons rêvaient d’avoir avec soi, pour se la péter. Shani n’avait aucune honte à dire qu’elle avait fait ses petites listes, listant les performances et les défauts de chacun, et que, pendant une certaine période, elle sortait par roulements : le Lundi et le Mardi avec Jérôme, le Mercredi tout entier avec Thierry, le Jeudi et le Vendredi avec Yasoune, etc... Oui, elle s’était follement amusée dans sa jeunesse, ses nombreux amants entraînant, naturellement, des séances de rivalité, comme quand elle annonçait à Maxime qu’elle ne sortirait pas avec lui demain, car il n’avait pas autant de points positifs que Jérôme. Et, comme à chaque fois, plutôt que de s’en battre à elle, reine de leur nuit, ils se tapaient entre eux. Elle adorait les voir s’affronter, se battre pour ses beaux yeux. L’administration l’avait menacé, à bien des reprises, car les surveillants n’étaient pas dupes. Au collège, les surveillants étaient trop grands pour elle, mais, au lycée, quand ce petit jeu continuait, elle leur faisait l’amour, surtout en Terminale. Shani avait toujours été ainsi : irrésistible et envoûtante. Elle ne pouvait pas savoir qu’elle avait en elle l’essence d’Eros, Dieu grec du Désir, l’un des principaux Dieux du Panthéon, et que de simples mortels étaient donc soumis aux pulsions naturelles et divines que Shani émettait.
Elle sentait le prêtre remuer, et, en souriant, elle avança un petit peu le bout de son pied, le fourrant sous son pantalon. Il avait défait sa ceinture, ce bruit si magnifique, et elle continua à s’avancer, fourrant son pied dans sa culotte, tendant alors sa jambe à l’extrême, déformant le rideau. Elle pouvait sentir le monceau de chair, qui continuait à troubler le pauvre prêtre, mais ce n’était pas encore suffisant pour qu’il sorte de son émoi, et agit. Il était malheureusement rare que Shani tombe sur des hommes qui la dominaient vraiment, instinctivement. Ceux qui le faisaient étaient généralement des sauvages imbus de leur propre personne.
« Je me dois de soulager vos tourments, quels qu'ils soient, même s'ils sont physiques comme vous dites. »
Dieu, ce qu’il pouvait parler ! Et on disait les femmes pipelette ? Face au sexe, il était curieux de voir combien les hommes, si réservés, se mettaient à parler, comme si c’était une manière de détendre l’atmosphère, de dire que ce qu’ils ressentaient n’était pas aussi pressant que ça. Un subterfuge qui s’écroulait bien vide devant les femmes mûres et expérimentées comme Shani. Diable, elle n’allait pas tourner en rond pendant des heures ! Ses mains doucereuses continuaient à remuer sur ses jambes, faiblement, et Shani, sans rien dire, récupéra alors ses jambes, se releva, et tira le rideau d’un coup sec.
Elle l’observa, sur le sol, avec un léger sourire. Elle ne l’avait jamais vu, mais elle ne lut pas dans son regard la surprise. Elle fronça les sourcils, intelligente. Le confessionnal était un espace clos, et, vu son état d’excitation, il aurait normalement du lui sauter dessus, ou observer son beau visage parfait avec stupéfaction. Shani ne l’avait jamais vu, et tourna la tête vers sa propre partie du confessionnal, souriant alors.
« Hum... Je vous imaginais un peu plus grand, mon Père... »
Elle lui souriait, d’un air espiègle. Un œil observateur aurait pu voir des espèces de petits reflets sur sa cuisse, le long de sa jupe. Sa mouille. Les vitraux l’observaient, et elle se retourna alors, faisant voleter sa jupe, puis écarta le rideau de la partie du prêtre, et vit rapidement le petit appareil de surveillance, négligemment posé. Elle l’attrapa, et put voir l’autre partie du confessionnal. Elle s’assit alors à la place du prêtre.
« C’est vrai qu’on se sent bien, dans cette autre partie du confessionnal... J’ai peut-être commis le péché de luxure, mon Père, mais il me semble que le vôtre est encore plus grave que le mien... Alors, mettez-vous à genoux devant et moi, et implorez mon pardon... Comme je le souhaite. Qui sait, peut-être vous offrirais-je l’absolution divine ? »
Le ton était rapide, légèrement amusé, emballé. Shani était excitée.