Le regard de la mystérieuse femme ne laissait aucun doute sur le spectacle visuel appétissant que Félicia lui offrait. C’était... Une chose intéressante. Les deux femmes s’appréciaient mutuellement, et, quand elle lui répondit, Félicia perçut un curieux accent. Malheureusement, elle n’en savait pas encore assez sur la langue japonaise pour en déterminer l’origine, et, pour le coup, elle avait aussi d’autres soucis en tête... A savoir une quarantaine de Yakuzas hargneux. Prise en faute, elle ne put donc empêcher Catwoman de lui donner une tape sur les fesses, ce qui l’amena à se retourner.
« Je... » entama-t-elle, mais elle sentit un homme se rapprocher, levant une sorte de chaîne en fer pour l’abattre vers elle.
Elle l’évita en basculant sa tête en arrière.
« J’ai... lâcha-t-elle alors, en envoyant son pied dans le ventre du Yakuza. Une conversation privée..., enchaîna-t-elle avec un coup de pied renversé, qui envoya le Yakuza s’écraser sur les caisses, libérant des sachets de coke. Alors, soyez gentils, et attendez votre tour, les gars ! »
Les Yakuzas ne l’entendaient toutefois pas de cette oreille, et bondirent en hurlant vers Félicia, qui décida de passer aux choses sérieuses. Elle entendait dans son dos le claquement d’un fouet, et se promit de s’en trouver un, elle aussi. Au lieu de ça, elle fit pointer ses griffes, et courut vers les ennemis. Elle fléchit les genoux devant l’un d’eux, qui frappa dans le vide, puis bondit en l’air, sa tête venant le heurter à la figure, l’envoyant sur le sol. Un autre tenta de l’attaquer dans son dos, et elle bondit en arrière, envoyant ses mains sur le sol. Elle s’en servit comme appui, et envoya son pied se loger dans le nez du Yakuza, qui tomba sur le sol. Félicia se remit ensuite sur ses pieds, accroupie, puis se mit à courir à quatre pattes, brièvement, avant de bondir sur un autre Yakuza, le renversant au sol. Un bon coup de poing à la tempe le neutralisa pour de bon. Elle attrapa ensuite l’homme, le souleva, le tenant à bout de bras, et le balança sur deux autres comparses.
A sa gauche, un autre Yakuza courut droit vers elle, essayant de lui envoyer un uppercut, mais elle le bloqua, et le fit passer par-dessus elle, l’envoyant s’écraser contre le flanc d’un fourgon. Elle fit ensuite une roulade en arrière, prenant suffisamment de vitesse pour faire un impressionnant triple salto arrière. Elle s’envola dans les airs, et atterrit, pieds joints, en plein sur un autre Yakuza, qui s’écroula sur le sol, en gémissant faiblement. Un autre adversaire, torse nus, poussa un cri en courant vers elle. Un autre spécialiste en arts martiaux. Il opta pour un coup de pied vers son ventre, que Félicia para. Elle se reçut alors un coup dans le dos, et poussa un sifflement crissant, comme un chat à qui on aurait marché sur la queue. Son premier adversaire, qui avait sur son torse musclé un énorme tatouage de dragon, leva bien haut son pied pour l’abattre sur elle, et elle leva son bras en équerre, amortissant le choc, puis lui griffa le ventre. Il serra les dents, et la Chatte Noire bondit en arrière. Dans son dos, un Yakuza filait droit sur elle. Elle se retourna soudain, et l’accueillit avec sa main tendue. Un craquement sinistre se fit entendre quand sa mâchoire heurta sa paume, et l’homme, arrêté dans sa course, s’affala sur le sol. Il portait une queue-de-cheval.
Un autre Yakuza s’élança avec un long couteau, et elle l’évita en bondissant dans les airs, plaquant une main sur sa tête. Ses griffes laissèrent des marques rouges, et le firent s’écraser sur le sol. Plusieurs Yakuzas l’encerclèrent, et l’attaquèrent. Elle les évita judicieusement, puis posa ses deux mains sur la tête d’un ennemi, et s’en servit pour bondir dans les airs, et enroula ses jambes autour des cous de deux Yakuzas, les faisant s’abattre lourdement sur le sol. Elle roula par terre, évitant ainsi une barre en fer, qui heurta le sol. Restant au sol, Félicia fit une roulade en sens inverse, revenant vers le Yakuza tenant la barre en fer, et leva bien haut sa jambe, l’atteignant à la tête, l’envoyant au tapis. Félicia se releva encore, et revit le champion en arts martiaux. Il bondit dans les airs, optant pour un coup de pied à la Chuck Norris.
*Mais il n’est pas Chuck Norris...*
Elle l’évita en se mettant sur le côté, et l’homme s’affala lourdement sur le sol... Avant de se recevoir le genou de Félicia en pleine tête. Il restait encore quelques Yakuzas de son côté, et elle siffla vers eux. Ils hésitèrent, puis plusieurs choisirent de courir vers elle.
« La bêtise humaine... » soupira Félicia.
L’un d’eux était une vraie montagne de muscles, portant une espèce de chaîne en fer énorme. Deux autres avaient des lunettes de soleil et des couteaux, et un dernier arborait des poings américains. Félicia les regarda, et leur fit signe de venir. Celui avec le poing américain se rua vers elle. Elle esquiva son coup, l’attrapa par le col de sa chemise, et le balança contre le flanc d’une camionnette. L’énorme chaîne en fer tenue par le colosse frappa alors Félicia dans le dos, la faisant tomber sur le sol dans un hurlement de douleur, signe pour les deux autres comparses de filer vers elle. La Chatte Noire avait cependant ses mains sur le sol, et s’en servit pour bondir en arrière, tendant son pied, qui atteignit les joyeuses d’un des deux lourdauds. Son visage se décomposa, et il en lâcha son couteau, tombant à genoux. Félicia se laissa ensuite tomber sur le sol, et roula avec son dos, avant de se relever. Le second Yakuza attaqua alors avec son couteau. Félicia eut beau s’écarter, la lame lui entailla quand même brièvement la joue. Elle cracha, mécontente, et le frappa fort du revers de la main, avant de l’attraper par la cravate de son costume, l’empêchant de tomber. Elle le souleva, puis l’envoya s’écraser contre des caisses. Du revers des doigts, elle essuya les traces de sang, et sentit la chaîne en fer claquer contre le sol.
Comme une espèce de toreador, le colosse faisait remuer la chaîne en fer. Il était entièrement chauve.
« Tu sais, gros malabar, je n’aime pas qu’on me frappe dans le dos.
- Va chier, salope !
- Qu’il est poli !
- Ta gueule !! »
La chaîne en fer s’abattit sur elle, et Félicia l’esquiva en bondissant en arrière. Sans perdre son temps, elle se retourna, et courut vers le fourgon à proximité, et s’en servit comme appui pour bondir dans les airs. Elle s’appuya avec ses griffes, provoquant un crissement suraiguë, puis s’élança dans les airs, décrivant une boucle... Avant d’atterrir sur les épaules du géant, manquant le déstabiliser. Ses jambes s’enroulèrent autour de son cou, et elle vint alors massacrer son visage avec ses griffes, donnant une série de coups rapides qui firent hurler l’homme. Félicia fit ça pendant une quinzaine de secondes, avant de bondir à nouveau dans les airs. Le colosse s’écroula lourdement sur le sol, et elle se retourna vers les autres Yakuzas survivants. Ces derniers hésitèrent, mais ne firent pas deux fois la même erreur. Ils lâchèrent leurs armes, et optèrent pour la fuite.
Félicia soupira, et s’essuya ses lèvres du revers de la manche, avant de se retourner. Catwoman avait neutralisé ses hommes, et marcha avec elle avec une démarche qui... Hum... Mraaw ? C’était l’idée, en tout cas.
*Elle sait se mettre en valeur, cette petite...*
La femme se mit à lui parler :
« Hey Kitty Cat. Je vois que tu es plus ou moins à la hauteur de ta réputation. Je vois qu'on a été deux chatons à avoir la même idée, mais je te préviens ma belle, "première arrivée première servie" ne fonctionne pas avec moi...sauf que je suis la première. »
Plus ou moins... Sa « réputation » ? Félicia ignorait qu’elle en avait une. Elle croisa les bras devant la jeune femme, avant de lui sourire :
« Curieuse interprétation des règles, ma minette. Mais je serais de mauvaise foi si je ne disais pas que tu avais du style... Et c’est ça, l’important, ma jolie. Ceci dit, j’ai un butin à récupérer... Et je ne fais pas dans le partage gratuit. »
Félicia se retourna, et alla saisir son sac à dos. La police ne tarderait plus à arriver.
« J’ai connu une Catwoman... Mais elle n’avait pas ton accent. Tu es qui, ma jolie ? Sa remplaçante ? Sa disciple ? Sa fille cachée ? Ce qu’il faut que tu saches, c’est que, si j’apprécie ton aide, ce n’est pas pour autant que je... »
En hauteur, une porte s’ouvrit alors, provoquant un puissant claquement métallique. Félicia leva la tête, et vit plusieurs Yakuzas débarquer. Des renforts... Avec des pistolets-mitrailleurs et d’autres armes automatiques.
« Hum... Tu sais quoi, ma belle ? Le mieux est de remettre la question du partage du butin à plus tard... Tu n’as qu’à me suivre, si tu arrives à suivre la cadence... »
Et, avant de partir, Félicia leva sa main, et gifla à son tour les fesses de la femme. Puis elle se retourna, et se mit à courir, grimpant sur un mur, bondissant pour s’agripper à une poutre métallique, et, de là, atteindre une vitre du plafond.