Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une transition entre deux mondes, est-ce possible mon Père? [PV Père Yves]

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Pere_Yves

Humain(e)

Si nous nous promenions dans le parc de Seikusu, nous aurions pu former un couple d’amoureux, l’un contre l’autre, sa tête sur mon épaule, si ce n’est la différence entre mes cheveux grisonnants et sa belle crinière rousse. Un doux rêve que je ne parviens pas à chasser de mon esprit, et que sa promiscuité renforce davantage. Il y a certes le devoir chrétien de venir en aide à tout être dans l’angoisse, mais il n’y a pas que cela qui fait battre mon cœur ; elle a du charme, de l’éducation, de la douceur, du savoir-vivre, et je pourrais en citer bien d’autres encore. Je suis simplement heureux près d’elle, mais je ne peux taire quelque penchant charnel.
Elle a à la fois cette simplicité de croquer à pleines dents et à grand plaisir dans une simple baguette, et cette tenue d’une femme de haute lignée décelable aussi bien dans ses atours certes un brin maltraités que dans son langage d’une peu commune éducation. Rien à voir avec les lycéennes qui caquettent dans la cour, ou qui crient quand je les culbute sur mon bureau. Quoique, si, dans ce sous-bois où nous sommes seuls, je la troussais dans les feuillages, peut-être perdrait-elle de sa superbe pour laisser libre cours à toutes sortes de cris de plaisir ?
Mais ce serait briser cet instant de pur bonheur, et je veux plutôt qu’il se poursuive pour tout le temps que ce sera possible. Alors, Yves, autant retenir tes instincts basiques, quitte à leur ouvrir la porte un peu plus tard. Au lieu de la culbuter dans les fourrés comme une souillon, peut-être lui feras-tu l’amour dans des draps blancs.
Mais un mot fouette soudain ces pensées ; dans sa douce expression faite de remerciements et de modestie, le mot « nuisette » m’interpelle. Tout à coup, je prend vraiment conscience que le fossé entre nous est peut-être tout autre que celui que je veux voir. Certes, il y a nos âges, disons réel pour moi et théorique pour elle, mais ce n’est pas tout. Passe encore ce mot de « nuisette », si tant est qu’elle sache ce que c’est, et même en avouant que je lui en offrirais volontiers pour se parer au grand plaisir de mes sens.
« Euh, une nuisette, vous êtes sure que… »
Mais ce serait bien trop simple ! Et la suite de ses propos continue à me mettre un doute terrible. La diligence me conforte dans ces craintes, comme en me rappelant un film que j’avais fait venir en Afrique, déclenchant les rires quasi ininterrompus des enfants ainsi que ma plus grande consternation, « Les visiteurs » si je me souviens bien. Soit son village est vraiment resté à l’ère d’avant même les plus lointaines tribus, soit il y a vraiment moyen de voyager dans le temps, ce qui serait fort intéressant pour mon ministère puisque je pourrais ainsi remonter jusqu’aux événements qu’aujourd’hui racontent les Saintes Ecritures.
« Vous savez, les diligences ont été rempl… »
Il faut croire que la série ne s’interrompra jamais, car, sans même prêter attention à mes propos, les pièces qu’elle me donne me rappellent aussitôt celle que je vis au Musée du Louvre, lors d’une visite scolaire il y a plus de rente ans. Certes, ces pièces valent une fortune aujourd’hui, mais pas dans le sens où elle me les donne !
« Oh, mais ces pièces… Je n’en avais jamais vues de si belles, ou alors il y a si longtemps. »
Yves, je ne sais dans quelle situation tu t’es fourré, mais ce n’est pas une femme simplement belle ; elle a quelques siècles de retard.
Et soudain le déclic, insidieux, malicieux, sournois. Elle paraît si jeune, une vingtaine d’années sans doute ; mais, en fait, elle en aurait beaucoup plus. Soit elle a dormi, comme dans les contes de fées, et c’est ma présence qui l’a réveillée ; mais je n’y crois pas, alors éliminons. Soit elle est vraiment folle, et a dû s’échapper de quelque asile ; mais, à lui avoir fait preuve de tant de bonté, je ne suis guère en mesure de la faire s’éloigner de moi. Soit c’est une succube déguisée en femme du monde, mais je pense que Satan lui aurait appris ce que sont les choses d’aujourd’hui.
« Je suis prête, mon Père », sa phrase est loin de me rassurer ! Je me lève à mon tour, mais avec quelque appréhension quant à ce qui va se passer. Certes, elle est jolie, et, après tout, pourquoi ne pas juste tirer un coup comme avec les lycéennes ; ce serait aussi un acte d’amour divin que de lui offrir du plaisir. Mais ce ne sera peut-être pas si simple ! Alors, Yves, garde prudence, et, même si, au-delà de ces doutes, ton cœur bat pour elle, ne vas pas t’engager dans des voies que le Seigneur réprouve et qui pourraient te mener à ta perte.
« Je crois, Adelyn, que vous irez de surprise en surprise. Si nous parlons le même langage, je pense que Seikusu va vous surprendre. Oh, rassurez-vous, je vous ai invitée en mon église, et je vous tiendrai la main pour vous y mener. »
Yves, arrête de jouer sur les mots ! Lui tenir la main pour entrer dans l’église, ben voyons ! A quand le mariage ?
« Mais il y a tant de choses que vous semblez ignorer, et qui semblent si différentes de votre univers. »
Cette fois, je lui prends vraiment la main, après avoir mis mon sac à l’épaule.
« Il y a peu de chemin pour y arriver mais, vu que vous êtes déjà tombée dans l’eau, je préfère vous tenir la main. »
Une main fine, douce, comme dessinée à la perfection par quelque sculpteur !
« Votre main est si douce, presque incroyable pour une jeune femme qui se promène ainsi dans la nature. »
C’est étrange comme il y a un fossé entre la situation, et sa condition réelle. Que me cache-t-elle donc vraiment ? Et, tandis que nos pas nous mènent vers la sortie du sous-bois, les questions affluent, sans véritable réponse. Juste entrecoupée de quelque feuille que je ramasse en vue d’en faire soupe ou emplâtre, quelque fruit ou baie que je cueille en le proposant à mon accompagnatrice.
Oui, deux amoureux, main dans la main, tandis que le bruit de la ville commence à supplanter le chant des oiseaux. Je crois que c’est là que vont commencer les problèmes !

Adelyn Crawford

Humain(e)

* Adelyn n’était pas seulement confiante auprès de ce personnage, elle était également emplie d’une joie incongrue à découvrir le village dans lequel il vivait. Trouverait-elle la chose qu’elle recherche insidieusement sans même savoir de quoi il s’agit ? La liberté lui tendrait-elle la main, en lui montrant dans un chemin fait de lumière la place qu’elle occupe dans cet univers ? Sa gaité inébranlable, la petiote n’avait même pas entendu les quelques propos du prête tant ses idées étaient obstruées par une joie incommode.

La belle observait son interlocuteur se relever, semblant quelque peu perturbé non seulement par les pièces qu’elle lui avait tendu de bon cœur, mais surement à cause d’autres choses. La question était de savoir quoi. La comtesse déchue supposa que c’était dû à sa réaction enjouée, qu’il ne s’y attendait pas, tout simplement. Ses prunelles d’opalines pétillaient sous les reflets du soleil se réfléchissant dans ses iris colorés, tandis que le curé de campagne lui expliquait qu’elle allait surement être surprise en voyant Seikusu. Elle n'en doutait pas, vu les manières de cet homme. Parmi les quelques lieux de Terra qu’elle avait visité, jamais encore une personne qui lui était étrangère agissait avec autant de courtoisie et une telle attention à son égard. Elle était curieuse… Curieuse de voir si c’était uniquement lui ou bien le milieu dans lequel il vivait qui faisait qu’il soit si bon. Il lui proposait de lui prendre la main, comme un père pourrait le faire pour l’une de ses enfants effrayée, ou bien comme un homme qui garderait précieusement une poupée de porcelaine de peur qu’elle ne se casse. Peut-être est-ce finalement pour cela qu’il se dénommait « Père Yves ».

Semblait-elle si ignorante, alors que ce mystérieux adepte au monothéisme ne connaissait même pas la Ville-Etat la plus prestigieuse du monde ? La jolie rouquine était consciente qu’elle n’était pas des plus futées et ne connaissait pas grand-chose à la vie… Mais de là à être ignare. C’était pourtant bien vraie, plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer, mais elle n’appréciait guère cette représentation de sa personne. Innocente, naïve, juvénile… Tous des défauts (car oui, pour elle s’en est)  qui la pourchassait et qu’elle n’arrivait pas à semer, c’était frustrant ! Pourtant, la vie n’avait jamais été simple avec elle, alors, pourquoi restait-elle la même qu’au premier jour, telle une enfant ?

Son compagnon de route attrapa son sac puis le mit sur ses épaules pour, en définitive, tendrement prendre la main de notre jeune demoiselle qui se sentit rougir en sentant sa peau fine, beaucoup plus douce que celle de bien des hommes. Même ceux faisant partie de la noblesse arrivaient à s’abimer les mains en se combattant ou lors de quelques parties de chasses mais lui, malgré son âge, semblait s’entretenir avec un soin accentué. Cela n’était pas déplaisant, bien au contraire ! Mais, le « compliment » que venait de lui faire le prêtre la désarma, à la fois mise au dépourvu par le simple fait d’entendre un compliment mais également à cause du sous-entendu. Il est vrai que comparée aux femmes qui travaillent la terre pour gagner de quoi nourrir leur famille, la cadette des Crawfords était extrêmement soignée et sa peau gardait la douceur de sa naissance.

« Et bien… Je fais attention à moi et je ne suis pas toujours dans la nature mon Père ! J…Je vous retourne également le compliment… C'est rare qu'un homme puisse avoir des mains aussi douces. »

Ses joues s’empourprèrent délicatement, alors qu’elle baissa ses perles brillantes. Heureusement pour elle, il ne s’attarda pas plus longtemps sur ce détail et bien qu’elle ait pu voir qu’il se posait des questions, notre charmante protagoniste n’osait toujours pas lui révéler sa réelle identité. Elle ne se sentait pas prête et préférait attendre de se retrouver dans son village avant de lui annoncer sa nature véritable. Était-ce vraiment nécessaire qu’il sache qu’elle était une comtesse promise à l’un des plus puissants Lord des vastes contrées de Terra et que pour pouvoir être celle qu’elle voulait mais également pour échapper à un viol, elle s’était enfuie par deux fois déjà ? Devait-elle dire qu’elle n’était pas qu’une simple vagabonde mais que son sang valait certainement plus à l’heure actuelle que l’église dont il lui parlait avec une telle ferveur ? La réponse était déjà toute faite dans la tête de la jolie rousse… Adelyn garderait le silence pour elle, et aussi pour lui.

Ils firent donc une petite ballade, main dans la main. Ce détail était assez perturbant car pour la jeune femme, cela équivalait à deux amants sortant tout droit de buissons, vivant un amour fusionnel et secret. Jamais auparavant il ne lui serait venu à l’idée de faire une telle chose avec un inconnu ! Il n’y avait rien de bien grave dans le fait de tenir la main d’un homme mais, dans son éducation, cela équivalait à afficher ses sentiments pour celui qui faisait battre son cœur… C’était pourquoi notre demoiselle restait le teint rosé, acceptant timidement les quelques baies qu’il trouvait sur le chemin. Elle ne connaissait pas cette variété mais elles étaient très bonnes ! Cela devait faire des confitures exceptionnelles !

Petit à petit, elle entendit des sons, une agitation particulière. Ah n’en pas douter qu’ils se rapprochaient, vu que c’était par-là que la guidait le curé mais… De quoi se rapprochaient-ils au juste !? Elle ne distinguait pas les bruits des roues de quelques diligences ou même, d’attelages tirés par les vaches… C’était plutôt des vibrations étranges, un son qu’elle ne connaissait pas. O..Où l’emmenait-il ? Dans quelle sorte de lieu vivait cet homme … ?

Mais alors qu’ils marchaient tranquillement, la petiote s’arrêta brusquement, stoppant par la même occasion son partenaire. Son visage se déforma sous la peur alors qu’elle pointait du doigt quelque chose… La belle se mit à reculer, regardant frénétiquement Le Père Yves et… Le chemin. Face à eux, se trouvait une route macadamisé, grise, où pouvait circuler librement des citadins mais également des voitures. La lady semblait terrorisée alors que la route était vide, sans personne ni même voiture. Elle se mise bégayer, regardant le prêtre avec des yeux embrumés.*

« Q…Qu’est-ce que ce chemin ! O…Où est la terre… ?! P..Pourquoi le sol est-il… N..Noir ?! N..Nous ne devons pas emprunter cette voie mon Père ! J…Je pense que cela doit être le dessein d’un être diabolique, de la sorcellerie ! »

*Adelyn s’était cachée derrière le Père-Yves, complètement affolée à la vue  du macadam qui ne laissait place à aucune plante, aucune terre, rien qu’un terrain stérile de toute vie. Il ne pouvait s’agir que d’un acte démoniaque… Et pourtant, son compagnon qui priait un Dieu ne semblait pas comprendre la peur qui s’emparait de notre pauvre enfant. Et celle-ci l’avait bien remarqué. Pourquoi restait-il indifférent à… A cette « chose » ! P… Peut-être  savait-il d’où cela provenait… ? Ça ressemblait à du magma solide…. P…Peut-être qu’il y avait un volcan ? Impossible ! Jamais ça n’aurait fait une route voyons !*

« M…Mon Père…. P..Pourquoi n’avez-vous p…Pas peur… ? »

*La jolie demoiselle avait la frayeur de paraitre complétement déséquilibrée tant bien même qu’elle se savait complétement saine d’esprit. Mais où donc était-elle atterrie… ?

Doucement, elle planta ses prunelles bleutées dans celle de son guide, comprenant qu’elle était ridicule mais, comment lui faire comprendre qu’elle n’avait jamais vu ça ?*

« J…Je… V..Vous me croyez folle c’est ça…. ? »

Pere_Yves

Humain(e)

« (…) je ne suis pas toujours dans la nature (…) », je crois que j’en doute vraiment, à moins que sa ville de Nexus ne soit qu’un petit village, et que nous n’ayons pas la même notion de ce qu’est une ville et sa grandeur. Car, tel un enfant apeuré qui ne veut pas aller vers l’inconnu, que ce soit une école ou un médecin, mon accompagnatrice stoppe brusquement, cassant d’un coup sec la joie que j’avais de me promener avec elle main dans la main. Le rose s’est enfui de son visage pour faire place à une pâleur cadavérique, ses yeux bleus si pétillants semblent fixer un point lointain et terrorisant, son index montre ce même point que je n’identifie pas immédiatement. Un laps de temps suffisant pour que la terreur la gagne encore.
Je pense aussitôt à quelque animal errant, certes incongru dans le parc, mais sait-on jamais. Pourtant, ni tigre ni cobra, juste encore le chant des oiseaux, et le jappement d’un chien au loin. Le macadam ! C’est le macadam qui la terrorise ! Même pas quelque véhicule fonçant sur nous ; non, juste un ruban de bitume, comme il en existe tant sur les avenues ou les petites rues de Seikusu, le tapis ordinaire où véhicules et piétons marchent si naturellement sans y voir quelque œuvre diabolique. Elle a peur d’avancer là-dessus.
J’ai juste le temps de lui dire « Voyons, Adelyn, ce n’est qu’une route ! » qu’elle se réfugie derrière moi, comme si quelque monstre sanguinaire allait sortir du sol. Elle en a lâché ma main, cachant derrière moi sa stature altière soudain recroquevillée, tenant ma taille pour être certaine que je ne fasse pas le moindre écart qui la mette à découvert. Si, en d’autres circonstances, j’aurais savouré ses mains ainsi placées, j’avoue être plus gêné à cet instant. Et, en plus, il faut que je lui parle, alors qu’elle est dans mon dos ; essayer de me retourner face à elle provoquerait je ne sais quelle réaction.
« Rassurez-vous, Adelyn, il n’y a pas de quoi s’inquiéter ; il doit y avoir aussi plein de routes comme ça dans votre ville de Nexus. »
Mais il ne suffit pas de quelques mots pour rassurer cet effroi vraiment incroyable, surtout que l’absence de toute peur en moi ne semble même pas la rasséréner. Ecartant à regret ses mains de ma taille, je me retourne vers elle, aussi doucement que possible.
« Calmez-vous, Adelyn, calmez-vous, je suis là. »
Peine perdue, ses yeux dans les miens expriment une vraie terreur. Je pourrais jouer les chevaliers servants rassurant leur belle quant à leur défiance envers tout danger, mais, non seulement montrer qu’on n’a pas peur d’une route serait grotesque, mais surtout je ne sais comment ses réactions peuvent s’ensuivre. Et, si elle a déjà peur d’une route, qu’en sera-t-il lorsqu’elle verra une voiture dessus ?
« (…) Vous me croyez folle (…) », j’avoue que j’aurais été tenté de répondre par l’affirmative à ses propos. Mais, même dans mes ouailles disons simples d’esprit, nulle ne m’avait fait cela. Et puis, quand on est si élégante et si cultivée, on ne peut être folle à avoir une telle peur panique. A moins que cela ne lui rappelle quelque accident tragique survenu sur une route de Nexus, et qui aurait affecté l’un de ses proches.
Mais c’est sans réfléchir aux conséquences de on geste que je tends alors mes bras pour l’enserrer tout contre moi. Il faut qu’elle arrête de trembler !
« Calmez-vous, Adelyn, et soyez sans crainte : je ne vous dis pas folle. Disons que vous avez peur de quelque chose de banal ici, une simple route comme il y en a plein à Seikusu. Mais peut-être que les routes de votre ville sont différentes, c’est tout. »
Je la serre au plus fort contre moi, pour essayer de calmer sa peur panique, ses tremblements et comme ses sanglots aussi. Mais, ce que je n’avais sincèrement pas prévu, c’est que le contact de ses seins sur mon torse, même à travers les tissus, provoque en moi une délicieuse réaction qui fait vibrer mon bas-ventre. Il ne faut pas qu’elle se rende compte qu’une légère bosse déforme mon pantalon !
« Détendez-vous, Adelyn, je suis là, à vos côtés ; il ne faut pas avoir peur, mais me faire confiance. Vous avez accepté de me suivre, et je vous ai promis de vous faire découvrir Seikusu. Si vous flanchez avant même d’y entrer, il nous faudra des années pour parcourir la ville. »
Hum, des années à déambuler dans les rues main dans la main, à la rassurer dans mes bras une fois rentrée, à lui… Non, Yves ! Arrête d’à nouveau fantasmer. Reviens sur terre ! Tu as, tout contre toi, une espèce de folle (mais ne lui dis pas !) qui ne connaît pas ta ville alors qu’elle est voisine de la sienne, qui se promène dans les bois en tenue de soirée, qui a peur d’une route macadamisée, et qui est fort charmante. Juste une qualité pour oublier tous les défauts !
Il faut que je parvienne à contrer cela, à la rassurer, à avancer aussi. Alors, m’écartant d’elle à regret, je lui prends les mains, face à face, captant ses prunelles toujours aussi merveilleuses, mais remarquant que la peur semble s’être un peu estompée.
« Si vous avez trop peur, je vous ramènerai là où nous nous sommes rencontrés. Pas plus loin, hélas, car je ne connais pas Nexus, et donc pas davantage la route pour y aller. Mais, si vous me faites confiance, nous pourrons reprendre notre chemin, et je vous promets de veiller sur vous pour qu’aucun danger ne vous fasse du mal. »
Conviction, oui conviction totale ; j’ai dit cela avec le souhait sincère qu’elle continue de venir avec moi. Cette rencontre est hors de toute logique mais, quand on est accompagné d’une femme si charmante, on ne peut la laisser s’enfuir, sous prétexte de quelque frayeur. Elle m’est apparue en un endroit où je n’aurais pas dû la croiser en temps normal, elle a une beauté et une prestance que je n’ai même pas vues chez les bigotes et autres rombières européennes de Seikusu, elle a une pudeur et une retenue aux antipodes des lycéennes de Mishima qui me courent après. Il n’y a pas à dire, elle n’est pas comme les autres, à se demander même si elle est de ce monde. Pourtant, elle en a toutes les apparences, du moins à ce que je peux voir, et en espérant que j’en verrai davantage.
Pourvu qu’une voiture n’arrive pas à tout vitesse ; déjà qu’elle a peur du bitume vide, je n’ose imaginer ce qu’il en sera si elle voit un truc roulant dessus…

Adelyn Crawford

Humain(e)

* Le cœur d’Adelyn palpitait dans sa poitrine alors que son regard se posait inlassablement sur la sombre route. Son visage ne mentait pas, la peur se lisait dans ses prunelles miroitantes et ce n’était pas un quelconque subterfuge pour manipuler son compagnon de route. Jamais elle n’avait pu apercevoir sur Terra une telle matière recouvrir la terre de son tapis noir. C’était lisse, comme si on avait compressé la texture au sol. P..Pourquoi faire cela ? Qui serait assez idiot que pour prendre du temps à faire une activité aussi peu lucrative, aussi peu utile, si ce n’est qu’un démon en soif d’attirer des voyageurs trop curieux dans son repère? Depuis sa plus tendre enfance, la jeune femme avait  écouté des histoires parlant d’êtres diaboliques qui entrainaient dans leur piège des humains pour leur faire subir moult sévices et depuis tout ce temps, elle avait peur de se confronter à cette effroyable réalité. Sur Terra, beaucoup de légendes parlaient de ces créatures et les voyageurs racontaient souvent leurs périples, tant et si bien que notre petiote y croyait, elle aussi. C’était pourquoi elle agissait de la sorte…

La jolie rouquine ne voulait pas allez sur ce chemin, ses phobies remontant à la surface. Elle était confuse par cette situation, se trouvait tellement sotte à réagir de cette manière que des larmes commencèrent à perler sur ses magnifiques joues rosées, la honte l’emportant sur la raison. Mais alors qu’elle tremblotait, deux bras vinrent l’attirer contre le torse du curé, l’enlaçant tendrement, la réconfortant. La mignonnette écoutait la voix rassurante du Père qui lui murmurait dans l’oreille qu’elle n’avait pas à s’en faire, qu’à Seikusu ce genre de route était fréquent. Le timbre de sa voix était posé, calme et doux. Si c’était vrai qu’à Nexus et partout ailleurs il n’y avait pas cette particularité sur les sentiers, se sentir blottit contre cet homme lui faisait presque oublier la raison de sa crise d’angoisse.  Il avait quelque chose de particulier que n’avaient pas les individus qu’elle avait rencontré auparavant… Une douceur presque trop pure que pour être vraie… Une douceur qui poussait la délicate comtesse à loger son visage contre l’épaule du prêtre, les sanglots s’estompant lentement. C’est à cet instant qu’il resserra d’avantage son étreinte au point où elle pouvait sentir tout son corps contre le sien, si chaud, si salvateur. Elle n’écoutait essentiellement ces paroles mais de préséance sa respiration qui l’apaisait, lui faisait prendre conscience qu’il n’y avait pas à être épouvantée devant une telle futilité. Il restait là, près d’elle, lui rappelant qu’il était là pour elle, elle qui n’était rien encore pour lui. En y repensant, il n’avait pas à agir ainsi avec une femme qu’il ne connaissait pas. Qu’est-ce que ça pouvait lui apporter que de s’encombrer d’une personne à moitié folle (bien qu’elle était parfaitement saine d’esprit, juste exceptionnellement froussarde) ?

E…Et si en fait… C’était lui ce démon ? Si cet homme tentait de la manipuler pour mieux la contrôler par la suite? C..Ce pouvait-il qu’il ne soit pas celui qu’il prétendait être ? Dans ce cas, elle était en danger, surtout dans ses bras. Mais… Notre rouquine ne voulait pas se défaire de lui, voulait encore sentir sa chaleur embaumer son âme, caresser son corps et l’engloutir dans un flot d’affections qu’elle n’avait pu apprécier depuis longtemps. Elle ne voulait pas croire qu’un homme d’une telle bonté soit issu du malin. Le monde était perfide et redoutablement dangereux mais ne pouvait pas être assez vicieux que pour loger en une personne si agréable et rassurante un monstre sanguinaire. Ça ne se pouvait pas.

Tandis qu’il était en train de se défaire d’elle, Adelyn releva son minois vers le sien, les lèvres entre-ouvertes et les joues encore un peu humides. Son visage était bienveillant et malgré son âge, notre exquise demoiselle le trouvait charmant, attirant même. Peut-être parce qu’il représentait tous ce qu’elle n’avait jamais connu ? Il ne lui rappelait en rien son père biologique ou Grandchester et c’était tout à son honneur.  À la fois le père et le mari, bien des femmes avaient dû se morfondre de ne pas être l’élue de son cœur… Et notre protagoniste commençait presque à comprendre ces femmes. Dire qu’elle l’aimait serait grotesque, vu qu’elle ne le connaissait pas encore… Mais dire qu’elle était indifférente face à lui serait un mensonge.

Le prêtre lui proposa alors de retourner à leur lieu de rencontre, si tel était son choix. Cela revenait à dire plusieurs choses. D’une, elle n’aurait plus d’endroits où loger vu qu’elle mettrait surement du temps à retrouver la ville… Mais surtout, cela revenait à dire qu’il ne serait plus possible de revoir l’ecclésiastique. Elle ne saurait dire quel sentiment la fit parler mais elle intervint presque immédiatement à ses paroles.*

« N…Non..! J..Je ne veux pas faire marche arrière ! J…J’ai confiance en vous mon Père… C..C’est juste que je n’aie jamais vu ce genre de… « Route ». V..Vous savez, j’ai entendu tant d’histoires sur les démons que je ne peux m’empêcher d’avoir peur d’eux, sans même jamais les avoir rencontrés. J..Je suis tellement… »

* La belle rousse ne savait plus quoi dire, les mots lui manquant devant son attitude puérile et inconvenante. Elle ne voulait pas casser la magie qui s’était opérée entre eux, espérait ardemment que cet homme puisse comprendre la raison d’un tel comportement. Comment le pourrait-il alors qu’elle bégayait, ses joues s’empourprant devant sa maladresse ? À moins d’être devin, il n’était en aucun cas capable de concevoir son mal. Durant cette évidence, la jeune femme baissa ses prunelles bleutées, soupirant légèrement… Elle reprenait peu à peu son calme bien que son sourire était distant de ses lèvres. Prudemment, elle approcha sa main de celle du curé pour l’attraper délicatement et murmura imperceptiblement…*

« J..Je vous demande pardon. E… Excusez-moi… Je.. Je vous en prie. »

* Avant même qu’il ne puisse refuser, elle apporta la main du prêtre à sa joue, ayant besoin de sentir encore une fois cette tendresse qu’elle aimait tant. Ce geste était dénudé de toute ambiguïté, reflétant simplement l’état d’esprit dans lequel se trouvait la demoiselle. Elle avait eu extrêmement peur et à présent, ressentait le besoin d’être rassurée par ce geste anodin. Elle resta un instant ainsi, les yeux clos, pour finalement le relâcher et ouvrir ses prunelles vers lui, si confuses, si… Déboussolée.

Elle jeta un œil vers la route, anxieuse puis, décida de prendre son courage à deux mains. Si son compagnon de route disait que ce n’était rien, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter et mieux valait-il qu’elle affronte directement cette crainte qui la paralysait. D’un pas maladroit, Adelyn s’avança vers le bord de cet étrange chemin, observant subrepticement si quelque chose de maléfique apparaissait. La distance qui la séparait de la route se réduisait de plus en plus, proportionnellement à la croissance de sa nervosité.

Elle s’arrêta à quelques centimètres, pétrifiée… Il fallait qu’elle surmonte cet obstacle, il n’y avait pas grand-chose à faire, juste un pas… Un pas…. Et pourtant, elle n’y arrivait pas, seule.*

Pere_Yves

Humain(e)

Il est des enfants qu'on traîne de force par la main, et qui, une fois leur peur franchie, sont tout heureux d'être là où on les a menés. Il est des parents qui emploient une manière plus forte et radicale, que la persuasion par les mots, et qui obtiennent le même résultat par la violence et la contrainte. Mais que faire quand c'est une adulte qui manifeste des réactions d'enfant ? De vraies réactions d'enfant, comme ces larmes qui commencent à couler. Je ne me rappelle pas avoir vu cela chez des adultes, a fortiori des jeunes femmes d'ordinaire fortes et inébranlables, si ce ne sont ces Africaines qui, près de moi, côtoyaient la mort.

Et, plus qu'avant encre, il y a en moi cette ambiguïté de pensées et de gestes ; je veux la rassurer et la protéger, mais ma tendresse va au delà du simple paternalisme. J'espère qu'elle n'y décèle pas quelque attirance purement charnelle, mais je ne pourrais jurer qu'il n'y en a point. Et Dieu, qui lit dans mes pensées, le sait fort bien. Comme s'il m'envoyait une nouvelle et étrange épreuve, après des dizaines d'années de chasteté, après une année de débauche, et désormais en croisant le chemin d'une femme tout ce qu'il y a de riche en sentiments bons et sincères.

Comment suis-je prêt à dévoyer cela ? Comment puis-je interpréter, autrement que par la peu, sa tête posée sur mon épaule ? Comment puis-je ressentir dans le bas-ventre des vibrations de percevoir son corps si proche du mien ? Allons, Yves, essaie de ne pas pervertir ce moment, cette relation, cette confiance ! Et pourtant, sens-tu son cœur battre la chamade ? Devines-tu ses seins, sans doute dressés par cette peur étrange, te frôler sous sa robe ? Vois-tu fondre cette apparente innocence, quand tu la culbuteras dans ton lit ? Le démon est là et, peut-être pour la première fois depuis que j'ai goûté aux plaisirs gourmands des lycéennes de Mishima, j'ai envie de le chasser. Le voilà qui pervertit même ça... à moins que ce ne soit lui qui m'ait envoyé sa succube ?

Tandis que Adelyn sanglote toujours, la tête sur mon épaule, mon esprit prend un tour à cent quatre vingt degrés. Et si je me fourvoyais depuis le début ? Et si c'était une envoyée du Diable, lui qui admirerait le résultat, sous l'oeil goguenard de Dieu qui me sait déjà débauché et donc perdu à sa cause ? Si mon pauvre petit cœur d'amadou s'était enflammé pour une manipulatrice aux desseins bien peu recommandables ? Un instant me traverse l'image de cette femme, nue sur mon lit tandis que je lui fais l'amour, et qui soudain reprend sa vraie forme démoniaque. Quelle horreur ! Et pourtant, quand son visage s'écarte du mien, et que je replonge dans ses prunelles d'opaline, je me dis que je suis prêt à courir tout risque de damnation, rien que pour ne pas la perdre.

« (…) tant d'histoires sur les démons (...) », décidément tout tourne autour de ça, même dans ses mots. Elle ne connaît pas la religion chrétienne, ne sait pas ce qu'est une église, mais sait qu'il y a des démons. C'est si étrange... que je ne parviens pas à demeurer sur mes gardes. J'ose espérer que, s'il avait voulu m'entraîner dans l'Enfer, Satan m'aurait envoyé un démon autrement plus rusé. Pauvre sot qui règne sur le monde souterrain, la beauté d'une succube fut-elle fatale ne suffira jamais à me corrompre !

« C'est surprenant que vous me parliez de démons, car ce sont précisément eux que Dieu m'ordonne de combattre. Pas par l'épée rassurez-vous, mais par la parole, la bonté et la compassion. Plus l'amour sera là, et plus les démons reculeront. »
Mieux vaut ne pas disserter sur le rel amour qui, en ce moment, brûle en moi, et j'avoue que ses joues rosies la rendent encore plus touchante, bien que ce ne soit pas le premier mot qui me vienne à l'esprit.

Décidément, Satan semble vraiment là. Sinon, comment expliquer l'insidieuse question qui me vient soudain à l'esprit. Naïve et innocente comme elle est, cette jouvencelle serait-elle encore pucelle ? Et aussitôt de défiler mille et une images, fort récentes pour certaines, de quelques lycéennes de Mishima qui m'offrirent leur virginité, et même leur pucelage anal pour certaines. Une vision qui me déstabilise, faisant passer devant mes yeux une Adelyn nue aux fesses cambrées vers moi, sa rousse chevelure ondoyant au gré de mes va et vient en cet antre secret et voluptueux. Le trouble grandit sous ma taille, elle est toute proche et ne doit pas s'en rendre compte.

Mais sa main qui s'empare de la mienne, avec la réelle douceur d'une amante, ne calme rien, bien au contraire. Heureusement que mon caleçon arrive à dissimuler l'érection qui, entre mes pensées perverses et son innocence inouïe, a choisi de ne pas demeurer cachée. Et, portant nos mains à sa joue, c'est comme si elle continue ce petit jeu subtil où, par fines touches, elle en rajoute à chaque fois un peu, conseillée par Satan pour faire monter inexorablement le désir en moi. Oui, je ne peu le nier, elle est belle et désirable, son visage est doux et ses yeux encore embués sont un abîme où je me perdrais volontiers ; j'imagine même comme ils brilleraient, tandis que je la...

Non, Yves, arrête ! Arrête de juste la considérer comme une coucherie de plus que tu jetteras avec les autres, songe qu'elle est tout simplement une brebis égarée et qu'elle te fait confiance dans un monde qui l'effraie. Elle a besoin de ton aide, elle a l'air vraiment terrorisée par ce bout de macadam. D'ailleurs, ce fleuve noir, ne l'as-tu pas étudié à l'école ? N'était-ce pas le Styx, fleuve des enfers chez les Grecs ? Pourtant, à chaque fois que j'ai pris cette route, je n'ai pas eu le sentiment d'être en Enfer, hormis par les voitures qui d'ordinaire y grouillaient, mais, qui, pour une fois, semblent étrangement absentes.

Mais là, il faut que je l'aide ; elle a l'air vraiment effrayée. La rejoignant d'une enjambée, je lui prends la main, la faisant presque sursauter tant elle semble concentrée sur la dure épreuve qui l'attend.
« Donnez-moi la main, Adelyn. »
Je regarde ses petons, ceux-là même qui doivent la porter, aérienne, lorsqu'elle danse au son de sa jolie boîte à musique. Même chaussés, ils semblent si frêles et si menus, tout à son image en fait. Derrière la souriante presque sauvageonne semble vraiment se cacher une femme certes d'un haut rang social, mais aussi très fragile, comme si elle n'avait vécu que dans un cocon la protégeant des vicissitudes extérieures. Etrange d'arriver à cet âge sans connaître des éléments pourtant essentiels du quotidien, mais là n'est pas l'instant ; hormis ce sentiment sincèrement amoureux qui me perturbe, je dois d'abord veiller sur elle, être à ses côtés, avancer et la guider. La suite viendra peut-être... si elle vient vraiment... du moins je le souhaite.

« Venez, Adelyn ; avançons. »
Oh Dieu, si tu es avec moi, fasse qu'aucune voiture ne déboule sur ce chemin de croix... sauf si l'effroi la fait se jeter dans mes bras !

Adelyn Crawford

Humain(e)

* Il lui suffisait de faire un pas, de poser machinalement son pied sur cette bien étrange route pour comprendre qu’il n’y avait au grand dam rien de démoniaque. Cela semblait si simple que de marcher et pourtant, l’angoisse l’immobilisait, son regard observant le macadam avec inquiétude. Se passerait-il quelque chose lorsqu’elle foulerait ce sol obscur qui semblait vouloir la mener dans de sombres ténèbres ? Selon les dires de son compagnon qui lui avait fait forte impression, Adelyn pouvait s’y risquer sans craindre un quelconque danger. Mais ne serait-elle pas châtier de défier l’autorité du Malin par sa témérité refoulée ? Ses membres crispés, elle n’arrivait plus à bouger, ne doutant point de la sincérité du curé mais bien de ses propres idées.

La belle enfant aurait pu encore attendre bien longtemps mais voilà que doucement, ce cher Père fit taire son malaise. D’une main bienveillante ainsi que de paroles réconfortantes,  il l’induisit à lever le pas dans le but de surmonter cette épreuve, restant prudemment auprès d’elle, leur mains s’enlaçant mutuellement. Ce contact ne la troubla pas, pour une fois, et alors qu’elle ferma ses prunelles, la comtesse serra d’avantage les doigts de son partenaire de galère. C’était d’un soutien dont elle avait besoin et le prêtre l’aidait du mieux qu’il le pouvait, lui insufflant d’y aller. C’est ainsi que malgré sa peur monstrueuse, notre jolie rouquine déposa l’un de ses petons sur la route urbaine, ayant retenu son souffle pour la peine. Suivant le mouvement de l’abbé, elle continua son odyssée en se rendant finalement compte qu’en effet, rien ne semblait se passer.

Avant de lâcher un soupir de soulagement, la jeune femme tourna son visage rayonnant vers celui de son guide, un sourire se formant légèrement sur ses fines lèvres rosée. Elle restait encore prudente, ne lâchant pas sa main mais au moins, elle avait franchi ce cape ! Restant quelque instant à frotter son talon contre le sol, découvrant ainsi qu’il n’y avait vraiment rien d’effrayant, notre protagoniste se sentit… Stupide. Son sentiment était vivement partagé entre l’envie de se cacher pour le manque de maturité dont elle avait fait preuve et celui de s’esclaffer pour justement, s’être effrayée  de si peu !

Mais voilà, après « l’exploit » qu’elle venait d’accomplir, la demoiselle ne se sentait pas l’âme de culpabiliser d’avantage. Ça ne servirait pas à grand-chose, de toute manière ! Son sourire s’élargissant, la lueur du soleil levant se reflétait sans ses yeux bleus qui se mirent à contempler son l’homme qui l’assistait. Que lui réservait-il encore comme surprise ?!

A présent soulager, elle pouvait se permettre de s’arrêter un instant sur les paroles qu’il avait prononcé alors qu’elle était pétrifiée. Il avait parlé également de démons, disant avec une naïveté effroyable qu’il n’y avait qu’une arme pour les battre, l’amour. C’était beau, une idée philosophique qui pouvait trouver du sens dans les comtes. Mais en vrai, les choses sont hélas bien différentes. S’il suffisait d’aimer pour ne pas croiser la route d’une créature venu des enfers, comment expliquer que certains enfants soient victimes des vices d’émissaire du Malin ? Cette question la taraudait et même si on pouvait lire dans son visage une réelle gaité, elle ne put s’empêcher d’émettre sa curiosité.*

" V.. Vous combattez les démons par… L’amour ? N..N’est-ce pas un peu utopique de croire qu’il suffit de si peu pour sauvegarder son âme de leurs vils crocs ? Nous ne pouvons pas lutter, pauvres humains que nous sommes et j’ai entendu bien trop d’histoires épouvantables dont les victimes étaient parfois des gens extrêmement bons. J… J’ai parfois même l’impression que ces créatures s’amusent à torturer les âmes « pures » pour les dévier du droit chemin. "

* Elle marqua un temps d’arrêt, restant sur le chemin noirci par un procédé inconnu à notre belle plante. Adelyn semblait avoir entendu un bruit mais, apparemment, son imagination lui jouait quelques tours. Celle-ci reprit alors, intéressée à nouveau par ce Dieu unique.*

" Comment pouvez-vous être certain que votre « Dieu » veuille faire disparaitre les démons ? S’il est l’unique créateur de ce monde, il a également crée le vice, le mal, la souffrance… Pourquoi chercherait-il donc à détruire le fruit de son labeur ? Et d’ailleurs, pourquoi priez-vous en une telle divinité si celle-ci est responsable des maux sur Terra ? "

* La jeune fille aimait s’engager dans des discussions remettant en questions les croyances des individus. Quoiqu’il en soit, elle se rapprocha de lui, se rappelant qu’elle avait toujours sa main dans la sienne.*

" En fait…. M…Merci de m’avoir aidé mon Père… J..Je vous en suis grée.» Dite-elle d’une voix douce saupoudrée d’un brin de timidité. « J…Je vous promets de me contenir si à vos côtés, nous croisons à nouveau une étrangeté ! "

* Était-ce une malédiction qui venait de s’abattre sur elle ? La comtesse déchue n’en était pas sûre mais le bruit qu’elle avait entre-aperçu quelques instants auparavant se rapprocha de plus en plus, filant vers eux à une vitesse extraordinaire. Ses prunelles se tournèrent vers la source sonore et découvrirent avec stupeur une drôle de… Chose. Cela ne semblait pas être un animal. C’était relativement fin.*

" C… C’est quoi « ça » ? "

*Elle se tourna vers vivement vers le curé, restant au milieu de la route sans prendre en compte que la moto qui roulait droite vers eux ne les verrait certainement pas…

Avant qu’il ne put lui répondre, notre jouvencelle voulu à nouveau observer la mystérieuse créature. Celle-ci était à quelques mètres d’eux et sans qu’elle ne puisse agir, le bolide les contourna in-extremis, insultant au passage notre pauvre Adelyn qui n’avait décidément rien compris à la situation. I..Il ne s’était pas arrêté et son cœur battait la chamade, comme si elle venait de ressentir ce danger de se faire… Propulser par cet engin.

À vrai dire, elle ne s’était pas collée au prêtre, juste parce qu’elle n’avait même pas eu l’occasion de réagir, tant ça avait été rapide pour la petiote qu’elle était. Et maintenant que cela venait de se passer, la jeune femme resta un instant muette. Q..Qu’est-ce que c’étaient que tous ces trucs dont elle ignorait l’existence. O…Où donc venait-elle d’atterrir ? Ce n’était pas la peur en elle-même de la moto qui la rendait statique, mais surtout celle de se retrouver dans un endroit des plus… Paranormal! La jolie rousse ne voulait pas le montrer mais ses mains tremblantes ne pouvaient cacher son stress dû à la poussée d’adrénaline de la confrontation avec l’engin surnaturel.*

"… M…Mais où suis-je bon sang…. ? O..Où sont les sentiers, les arbres d’entant, les charrues et les marchands ambulants? "

*La rouquine se tourna alors vers le curé, plus confuse que jamais.*

" … S...Sommes nous encore loin de Seikusu..? J.. Je crois que j'ai besoin de repos... J'ai l'impression de m'être perdue dans un autre âge... Tous cela est-ce bien... Réel?"

* Elle vint prendre ses mains, cherchant à trouver un repère dans cet univers...*


Pere_Yves

Humain(e)

Il m’est de plus en plus étrange de sentir combien, par moments de plus en plus nombreux, j’en oublie mon ministère. Passe encore, quoique tout soit relatif, pour mes ébats avec les lycéennes de Mishima ; ce ne sont que de ponctuelles parties de jambes en l’air, et, si j’accomplis le péché de luxure en reniant mon vœu de chasteté, je suis prêt à encourir le courroux du jugement dernier, car je ne fais de mal à personne, bien au contraire, et car j’avoue aussi que j’y suis devenu accro comme à une drogue.
Mais, ce qui me perturbe vraiment, c’est que ce besoin vital de sexe débridé et sans lendemain, pourrait se trouver contrebalancé par plus fort, différent mais plus fort. Le sexe, non, car j’en ai trop été sevré pour à nouveau l’ignorer. Débridé, oui et non, car je peux me stabiliser sans renoncer à son intensité charnelle. Sans lendemain, c’est dans cette expression que tout se bouscule. Celle à qui je tiens la main juste pour avancer, celle pour laquelle le désir rôde désormais dans mon cœur et pas que là, celle qui a un charme fou et au bras de laquelle j’aimerais avancer encore, mais cette fois sur le chemin de la vie.

Oui, Yves, ton esprit est vraiment dérangé ! Tu es prêtre, et ta mission se borne à aider, dans le respect des enseignements du Seigneur, toute âme en détresse. Sauter les lycéennes de Mishima ou te marier avec la première folle trouvée n’ont jamais été dans tes prérogatives. Voilà que ma bonne conscience me rappelle à l’ordre, celle qui est en connexion avec le Saint-Siège, celle qui vibre aussi lorsque je trousse l’une de ces adorables femelles, celle qui sera bien incapable de me dire de lâcher la main de mon accompagnatrice.

Hors de question ! Sa main s’accroche à la mienne comme si sa survie en dépendait ; ce serait non-chrétien que de l’abandonner ainsi en pleine terreur. Et voir ses yeux brillants et son sourire enfin, sont pour moi deux belles récompenses. Ah, si je pouvais l’accompagner, avec le même rayonnement, sur le chemin de la vie…

Ben tiens donc, Yves ! Ecoute plutôt ta bonne conscience ; elle n’est pas de ce monde, pas de cette planète, pas de ce siècle. Si ça se trouve, c’est un zombie du temps jadis ou un espion martien déguisé, à moins que ce ne soit un démon envoyé par Satan. Tu la veux dans ton lit, mais tu vas être surpris quand la belle redeviendra bête au plus fort du coït !

Et revoilà la brave conscience chrétienne qui me rappelle à l’ordre.
« (…) utopique (…) si peu pour sauvegarder (…) pas lutter (…) histoires épouvantables (…) dévier du droit chemin. »
Une bonne conscience qui ferait mieux de me dire comment convaincre une incrédule. Ethérée mais lucide. Et elle attaque Dieu lui-même ! Là, je dois réagir :
« Dieu n’a créé ni vice ni mal ni souffrance. Ce sont les hommes qui ont inventé ça. Pourquoi parler de vice parce que, avec les lycéennes, je… Euh… Le mal et la souffrance, ne sont-ce pas les hommes qui les infligent à d’autres hommes. Et, dans votre Terra comme vous dites, il y a aussi des églises ? »

Zut, ce n’est ni le lieu ni l’heure pour faire de la théologie. J’aurais peut-être dû me présenter à elle comme un chevalier ayant déposé, provisoirement bien entendu, son armure, plutôt que comme un prêtre dont les seules armes sont la Bible et le crucifix ? Avoir l’élégance d’un de ces preux d’autrefois, et l’enlever sur mon destrier, tandis que sa robe immaculée flotterait au vent, et l’emmener dans mon château pour y vivre éternellement heureux.

A propos de destrier, c’est plutôt une moto que j’entends au loin. J’avais déjà peur qu’une voiture déboule sans que Adelyn ne comprenne ce qui lui arrive, elle qui a peur d’un simple tronçon de route. Mais un rigolo qui fait des burns, car le doute n’est pas permis, et qui risque de passer juste devant nous comme une fusée, ça ne va rien arranger. A moins que la trouille ne la fasse se jeter dans mes bras, et que je l’emmène aussitôt dans la sacristie pour la rassurer. Au moins, là, loin de tous ces dangers, je pourrais… je pourrais la rassurer, voilà.

Et ce n’est pas parce qu’elle promet de se « contenir si à vos côtés, nous croisons à nouveau une étrangeté » que ça me rassure. D’ailleurs, avant même de lui répondre, je vois la terreur, une vraie peur panique, dans ses prunelles pourtant si jolies quand elle… Bon, on verra ça plus tard ! Là, j’ai une inconsciente qui me tient par la main, juste dans l’axe d’un fou qui roule à tombeau ouvert. Si nous ne voulons pas finir justement dans ce tombeau, il faut réagir… et vite !
Mais, pour cela, il faut être synchrone, et, quand on a une personne mi-paralysée mi-effrayée à mener, ça devient difficile. Heureusement que ce fêlé de Kayabashi, dont j’ai reconnu le casque, a eu le réflexe salvateur de nus contourner. Sinon, je me retrouvais au Paradis avec la belle Adelyn. Hum, le rêve, l’éternité pour nous. A moins que Dieu, vraiment fâché, ne l’installe elle au Paradis, tandis qu’il m’enverrait croupir en Enfer. Autant ne pas courir le risque.

Il y a plus urgent à voir, parce que c’est une vraie terrorisée qui me tient toujours la main, mais en tremblant de plus en plus. Et le problème est même pire ! En entendant « Où sont les sentiers, les arbres d’entant, les charrues et les marchands ambulants? », je réalise qu’il y a vraiment l’écart que je pressentais.
« Mais, Adelyn, comment est Nexus ? Y êtes-vous aussi en… »
Je n’ai même pas le temps de lui donner l’année en cours, peut-être cela vaut-il mieux d’ailleurs, pour éviter un choc de plus, qu’elle poursuit. « J'ai l'impression de m'être perdue dans un autre âge », cette fois le doute vient d’elle aussi. Mais, là, c’est moi que ça perturbe ; de telles choses sont impossibles, la Bible l’aurait dit et la science aussi. Et ce n’est pas à moi, pauvre petit curé du bout du monde, qu’aurait échu la gloire de découvrir cela.

Pourtant, Adelyn est bien réelle, faite comme nous, quoique j’aimerais bien vérifier dans les moindres détails. « Je crois que j'ai besoin de repos », voilà qui va peut-être me permettre d’en savoir davantage.
« Venez, il est temps d’avancer ; il y a juste cette route à traverser pour de bon, et nous serons enfin dans la rue où il y a l’église. Nous irons directement à la sacristie, et vous pourrez vous y reposer, si ça ne vous dérange pas de vous allonger sur mon lit, car je n’en ai qu’un seul bien entendu. Il ne faut pas oublier que j’ai fait vœu de… Euh… que je vous ai promis de vous aider. »

Reste que, une fois dans mon lit, ça va être dur de lui résister… Ou plutôt de résister à mes pulsions, car elle a l’air si éthérée qu’elle ne laisse transparaître aucune émotion charnelle. Il va falloir que je remédie à ça, sitôt dans la sacristie ! Si nous y arrivons un jour... au rythme où nous franchissons les routes, et aux effrois que causeront sans doute les boutiques et autres accoutrements sur notre passage, nous ne sommes peut-être pas sûrs d'y arriver avant la nuit.

Adelyn Crawford

Humain(e)

*Seule la bise venait troubler ce moment, se mêlant à la chevelure flamboyante de notre jolie demoiselle qui restait statique, la main plongée dans celle du Père Yves. Elle n’arrivait plus à décrire ce qu’elle ressentait en cet instant, sur cette route si singulière. Troublée par tous ce qu’elle découvrait, Adelyn ne savait plus où mettre de la tête, ses pensées tumultueuses la freinant d’avantage dans la compréhension de cette situation.

Ce pouvait-il qu’elle se soit retrouvée dans un autre monde sans s’en rendre compte… ? Sottise ! Cela ne se pouvait pas ! Mais alors, comment expliquer toutes ces différences, comment expliquer qu’il ne connaisse pas Nexus, qu’il ne connaisse rien de ce qu’elle désignait et que cela soit réciproque ? Partout où elle avait pu aller depuis sa fugue, la belle n’avait jamais rencontré des choses aussi surprenantes, aussi différentes. Peut-être qu’elle rêvait ? Oui… Ca ne pouvait être que ça ! Un songe bien étrange qui la transportait dans un monde dénudé de sens. Un Dieu unique, un homme à la bonté irréprochable, ne demandant rien en retour de sa charité, des appareils extrêmement sophistiqués, des routes macadamisées… Tout cela ne pouvait pas être réel.

Mais alors, comment se fait-il que cette paume enlacée dans la sienne semble si chaude, si matérielle… La jeune femme désirait vraiment que tous cela soit vrai mais c’était tellement insolite ! Était-ce bien raisonnable que de désirer rester plus longtemps dans un univers imaginaires ? Et ce bon Père qui l’observait tendrement, l’invitant à se reposer chez lui… N’était-il que le fruit de ses élucubrations ? Pourvu qu’elle ne se réveil pas dans ce cas… Pas maintenant.

Notre protagoniste soupira délicatement, confuse par toutes ces grotesques idées puis, tourna son regard bleuté vers son partenaire, l’observant avec une douceur sans pareil.*

" Merci de me proposer l’hospitalité avec tant de grâce. Il en va de soi que ça ne me dérange guère de priser votre lit mais à la nuit tombée, je vous la rendrais. Je vous le promets mon Père ! J..Je ne me permettrais aucunement de vous créer plus de désagréments ! "

*A cet instant, sans trop comprendre pourquoi ni comment, notre délicieuse angélique se mit à rougir, s’imaginant l’espace d’une seconde d’occuper le lit de cet individu, d’humer son parfum, de s’allonger dans les draps qu’il utilise, partager son intimité… Ce n’était pas une chose qu’elle faisait fréquemment, la pudeur l’emportant souvent ! Ce n’était non plus digne d’une comtesse et, bien malgré elle, son éducation restait imprégnée en son être. N’y avait-il que pour elle qu’une telle situation gênait ?

Quoiqu’en fut la suite, les deux personnages se mirent en chemin pour Seikusu, s’effaçant de la route qui semblait tout de même dangereuse après l’arrivée de ce drôle d’engins ! Notre douce enfant ne lâchait pas la main bienveillante du prêtre, le suivant avec une légère anxiété.

Que se passerait-il à Seikusu ? Que lui réservait comme mystère cette ville ? Elle n’arrivait pas à se faire une image de ce lieu, s’attendant au meilleur comme au pire. Mais… Au moins elle était avec une personne qui semblait vraiment vouloir l’aider.

Adelyn voulait y croire. Ce monde devait bien avoir des gens tel que cet homme pour tourner encore correctement ! Elle décidait de le suivre car elle sentait qu’elle pouvait lui faire confiance… Comment ? Son intuition, uniquement.

Ils longèrent la route puis, à un croisement, un petit sentier se dessina, un chemin typique japonais, fleuris et aux pavés qui menait vers la ville.*

" C’est vraiment jolie ! J…Je n’ai jamais vu ce genre d’architecture dans les endroits que j’ai visité. C..C’est vraiment mignon ! "

*Elle se mit à sourire, s’approchant des fleurs avec une certaine curiosité… E..Elle n’avait jamais vu de telles fleurs. Elles étaient banales, certes, mais leur fragilité ému quelque peu la jolie demoiselle qui resta un instant devant ces simples plantes.

Mais soudain, une voix aigüe s’éleva, l’interrompant dans sa petite rêverie.

Immédiatement, la jeune femme se tourna vers la source sonore puis, vit avec étonnement une petite fille blonde qui devait être âgée de 6-7 ans, se précipiter vers eux, plus précisément chez le curé ! Elle avait un visage tout rond, légèrement bouffie même, avec des yeux noisette qui avaient pris une teinte rouge, des larmes longeant ses petites joues pleines.*

" Père-YYyyyyvs ! Akio ne veut pas me rendre mikitaaaa ! Bouhouuuu ! "

*Elle se jeta dans les jambes de l’ecclésiaste, montrant du doigt un de ses camarades qui tenait en main une peluche en forme de grenouille. La mignonnette tirait sur sa soutane, gesticulant et pleurnichant inlassablement.

C’était une enfant d’origine européenne dont les parents chrétiens allaient souvent à la messe, elle connaissait donc bien le curé qui était en quelque sorte un modèle de vertu pour sa petite personne ainsi que celle de ses prédécesseurs. Elle était véritablement adorable et ne semblait même pas avoir remarqué la présence de notre jolie Adelyn, tant elle voulait reprendre sa poupée.*

" C’est un méchaaant ! NAH ! Je le déteste, je le déteste, je le détesteeeeeuh ! Vous allez le punir, hein mon Père !? "

*C’était une vraie pile électrique, ses émotions balançant entre le chagrin et la colère ! Notre jeune comtesse trouvait ce spectacle adorable et ne put s’empêcher de penser qu’il était étrange que cette gamine plonge ainsi dans les bras de son compagnon. E. Etait-il si connu ? Elle ne comprenait pas trop…

Mais alors qu’elle se lançait dans une réflexion hasardeuse, la voix enfantine de la petite la ramena à la réalité, voyant ses deux perles brunes l’observer, intrigués par sa présence. Elle était scotchée aux jambes du prêtre, un rien trop attachante peut-être.*

" C’est qui elle ? P…Pourquoi vous lui donnez la main…. ? En tout cas, elle a une drôle de robe ! Elle est toute déchirée ! "

*Avant même de laisser le temps à ce très cher curé de répondre, telle une fusée, la blondinette se mit sur la pointe des pieds et fixa notre jolie rouquine qui ne savait pas trop quoi répondre ! Adelyn n’avait guère l’habitude de parler aux enfants et cette petite était surexcitée ! Mais celle-ci ne semblait pas avoir fini avec son flot de paroles et d’une voix enthousiaste, elle s’exclama…*

" JE SAIS ! C’EST VOTRE NAMOUREUUuuuuse ! M…Mais je pensais que vous ne pouviez pas z’en avoir ! C..C’est Mikan qui me l’a dit d’abord! Même qu’elle semblait triste… Vous savez, ma sœur parle beaucoup beaucouuup de vous ! Même qu’elle voulait vous parlez ce soir, à la sacristie ! Pourquoi ce soir en fait mon Père ? Vous l’aidez à faire ses devoirs ? C’est ce qu’elle dit mais c’est bizarre, nah ? "

*Elle venait de faire un vrai monologue, laissant Adelyn et surement notre bon prêtre un peu dépourvus…

Un peu mise à mal par cette enfant exubérante, notre protagoniste tenta d’en savoir un peu plus sur elle. S’accroupissant pour se retrouver à sa hauteur, la candide demoiselle s’adressa directement à cette boule d’énergie.*

" N..Non, je… Je ne suis pas son amoureuse ! Père-Yves doit rester célibataire pour sa profession… T..Tu comprends ? N..Nous venons juste de nous rencontrer. Mais dis-moi ma jolie, comment te nommes-tu ? "

*La blondinette se mit à rougir en entendant le compliment ! Mais cela ne l’empêcha pas de répondre à la question de notre comtesse.*

" Moi c’est Emiko ! Et vous, vous vous appelez comment mademoiselle ? "
" Adelyn… Enchantée."
" C’est bizarre… "

*La petite fille fit une étrange grimace puis, en voyant l’expression décomposée de notre pauvre vagabonde, se mit à rire joyeusement !*

" Mais c’est pas grave ! C’est zoli tout de même ! Vous devriez vous changer mademoiselle Adelyn, on dirait une sauvage ! En plus, je n’ai jamais vu de robe comme ça sauf à la télévision ! Vous l’avez trouvé où ?!"
" À la quoi… ? Ah euuh… Oui oui, la télévision ! Ben c'est là-bas que je l’ai trouvé ! Voilà ! "
" Hein ? "

*Après l’air interloquée de la dénommée Emiko, notre candide rousse compris qu’apparemment, la télévision n’était pas un endroit. En s’apercevant de sa gaucherie, elle se mit à rougir nerveusement, ne voulant pas se retrouver plus bête qu’elle ne l’était déjà !*

" Vous êtes vraiment bizarre… Je ne comprends pas pourquoi Père-Yves vous prend comme namoureuse ! En plus, ma sœur est plus belle NAH ! "
" M..Mais je ne suis pas sa… "
" MON PÈREUUUUUuuuh ! Je veuuux mikitaaaa ! "

*Sans écouter d’avantage Adelyn, la blondinette reprit ses esprits et redemanda sa peluche. La belle enfant n’espérait qu’une chose, c’est que toutes les personnes vivantes à Seikusu ne soient pas aussi… Dynamiques. Mais sa robe gênait-elle tellement ? P…Peut-être faudrait-il en acheter une autre… ?*
« Modifié: mardi 24 septembre 2013, 19:13:49 par Adelyn Crawford »


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