Retour à Galbadia [Elwäen]

Le jeune homme somnola pendant plusieurs heures sans jamais s'endormir véritablement. Son quasi-sommeil fut troublé par une succession d'image qui constituait ses rêves : une contrée ravagée, la reine du haut de son balcon, d’innocentes personnes écrasées sous le poids de gargouille, un homme qui brûlait. Ce dernier regardait Elwäen qui se rapprocha. Lorsqu'il fut assez prêt, il tenta d'apercevoir le visage de l'homme qui brûlait. C'était son propre visage.

Le jeune homme se réveilla en sursaut, son coeur battait la chamade et son souffle était court. Il mit plusieurs minutes à se calmer avant de reprendre une respiration normale. Il s'approcha de la fenêtre, en prenant soin d'éviter de poser le regard sur l'immense tableau à l'effigie de la maîtresse des lieux. Dehors, la nuit était bien avancée, seules quelques rares pièces étaient encore éclairées signifiant que tout le monde ne dormait pas dans le palais. Parmi ces personnes, on pouvait sans doute retrouver la reine et sa protégée... L'élémentariste resta ainsi plusieurs longues minutes à contempler le ciel. Puis, il alla retrouver son lit. Il s'endormit immédiatement, et ses cauchemars le laissèrent tranquille pour le reste de la nuit.

Les premières lueurs de l'aube réveillèrent Elwäen. Ce dernier s’assit quelques instants sur le bord du lit pour penser à ce que lui réservait le reste de la journée. Il ne parvenait à déterminer pour quelles raisons la souveraine de Galbadia avait décidé de l'aider. Une personne frappa à la porte, ce qui le sortit de ses réflexions. Sans attendre une quelconque réponse de sa part, la personne ouvrit la porte. Heureusement, le jeune homme avait gardé son pantalon et était seulement torse nu. Sur le pas de la porte se présenta Lanea, la protégée de la reine.

« J’espère que vous avez passé une bonne nuit. Nous allons manger, avant d’aller à l’université. »

Elwäen se leva pour attraper sa chemise qu'il enfila avant de répondre à la jeune sorcière. A l'accoutumé, il aurait tutoyer une personne de cette âge, mais pour une raison inconnue il se garda de la faire.

- Sans aucun doute moins agréable que la votre.

Il avait bien sentit que Lanea faisait un grand effort pour paraître chaleureuse. malgré ses efforts, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Cela ne lui plaisait pas d'être en compagnie de l'élémentariste. Il prit son épée qu'il avait déposé contre le mur la veille au soir et il la plaça à son emplacement habituel sur son dos. Il se rapprocha de la sorcière et d'un geste de la main, le jeune homme lui fit signe de passer devant. C'était certes un geste de politesse, mais de toute manière il ne connaissait pas le palais donc c'était à Lanea de la guider.

Vous savez, vous n'êtes pas obligée de vous forcer à paraître aimable avec moi. On sait très bien tous les deux que vous ne m'appréciez pas.

« Sans aucun doute moins agréable que la votre. »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Si, en plus, l’homme se permettait d’être impertinent et sarcastique, Lanea allait vraiment avoir du mal à se retenir de ne pas lui balancer un sort à la figure. Elle se rappelait les instructions de sa souveraine, et se retourna, s’engageant dans le couloir. Elle ne put retenir un léger gargouillement de son estomac, un bruit profond qui témoignait qu’elle commençait à tourner à vide. Elle avait brûlé de nombreuses calories cette nuit, il était donc normal que son estomac réclame une attention.

« Vous savez, vous n'êtes pas obligée de vous forcer à paraître aimable avec moi enchaîna-t-il alors. On sait très bien tous les deux que vous ne m'appréciez pas. »

Elle le regarda sans aucune trace de chaleur dans les yeux.

« Il ne m’appartient pas de discuter la volonté de ma souveraine rétorqua-t-elle machinalement. Elle désire que je vous fasse entrer au sein de l’université, et c’est ce que je ferais. »

C’était aussi simple que ça. Lanea se familiarisait avec peu de personnes. Elle avait beau être belle, elle était une sorcière, et une sorcière digne de ce nom était fondamentalement une solitaire, la marginale qui vivait dans la cabane au fond de la forêt, loin du regard inquisiteur des voisins. La sorcière s’avança le long des pavés, faisant claquer ses talons sur le sol, et descendit un escalier menant à la salle de réception. Elle pouvait sentir l’odeur des viennoiseries, du chocolat chaud, des grillades, et se retrouva rapidement assise à la table, mangeant des croissants avec plaisir. Les petits-déjeuners de la table de la souveraine se devaient d’être exquis, et les meilleurs cuisiniers galbadiens travaillaient à cet effet. Lanea mangeait avec appétit, et elle et Elwaën furent bientôt rejoints par Edea. La souveraine descendit également l’escalier, dans sa longue robe noire moulante. Ses yeux jaunâtres s’attardèrent brièvement sur Lanea, qui se rappela leur longue nuit de passion. Comme elle aimait dormir ainsi avec sa souveraine ! C’était toujours un régal constant.

Edea alla ensuite s’asseoir au rebord de la table, dominant l’assemblée, et reçut rapidement quelques rapports matinaux. Il n’y avait pas eu de troubles cette nuit, et les médias galbadiens diffusaient des messages en vertu desquels les terroristes avaient provoqué la mort de nombreux innocents. La police avait recherché pendant la nuit des vidéos amateurs, afin de les réquisitionner, traquant les émissions pirates pour éviter que des vidéos compromettantes ne circulent, et ne discréditent l’image officielle. Edea ne se faisait aucun souci. L’appareil autocratique galbadien était très au point, bénéficiant d’une bureaucratie kafkaïenne qui en assurait l’efficacité.

« Les prisonniers ont été torturés toute la nuit. Ils ont fini par donner l’emplacement de la cellule terroriste, mais nos hommes n’ont rien trouvé. Ils sont partis. »

Un scénario classique. Les terroristes savaient qu’on ne résistait pas longtemps dans les prisons galbadiennes, et que, sous la torture, on finissait par avouer.

« Organisez un procès rapidement, et effectuez un bûcher public. »

L’homme hocha la tête, guère surpris. Les bûchers avaient traumatisé les sorcières. Edea les utilisait donc pour punir ceux qui attaquaient les sorcières. Un juste retour des choses, en somme. Elle buvait un chocolat chaud, voire même brûlant, avec plaisir.

« J’organiserai une allocution télévisée à ce sujet à l’université, ce matin. »

Elle le dit en regardant Lanea, qui rougit légèrement, avant de boire également du chocolat chaud. La Galbadienne regarda ensuite Elwaën.

« J’espère que la bibliothèque de l’université vous offrira pleine satisfaction. Une voiture vous conduira à l’université. »

La jeune protégée de la souveraine de Galbadia se répondit assez sèchement aux propos de Elwäen. Ce dernier n'avait pas cherché à être désagréable avec elle, il souhaitait seulement la tester. Lanea était dévouée corps et âme à la dictatrice. Le jeune homme n'en avait plus aucuns doutes. L'élémentariste garda donc le silence suite aux paroles de son escorte, ne préférant rien rajouter. Il suivit la jeune femme dans les couloirs du palais, ne pouvant s'empêcher de laisser traîner discrètement son regard sur des zones qu'il ne devrait pas observer surtout si la sorcière le remarquait. Mais, peu de chances pour cela. Ils arrivèrent dans la salle à manger pour prendre le petit déjeuner. Il s'assit à côté dde la sorcière et il attendit qu'elle l'autorise à se servir ou qu'elle commence à manger pour faire de même. Elwäen mangea quelques croissants et il but un jus de fruit mit à disposition.

La souveraine de Galbadia pénétra dans la salle. Eduqué par son père adoptif, et il osait considérer qu'il était bien éduqué, le jeune homme se leva lorsque la reine se joignit à eux. Il attendit qu'elle s'assied pour en faire de même. Puis, un balais de militaire et autres servants se présenta devant la sorcière. Cette dernière donna quelques instructions, le jeune homme ne pouvant s’empêcher de serrer légèrement la mâchoire à l'évocation des morts de la veille dont une bonne partie provoquée par la souveraine elle-même. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, la reine-sorcière s'adressa à lui. Il lui répondit, avec un respect un peu forcé tout en inclinant la tête en avant.

- Je ne puis en douter, Majesté.

Il se douta qu'il n'allait pas tarder à se rendre à l'université, Elwäen se tint prêt à emboîter le pas à Lanea.

Les questions politiques furent assez rapidement évacuées par la souveraine, qui était fort peu intéressée par elles. Ses conseillers le savaient parfaitement, et il était rarissime qu’Edea assiste en personne aux réunions de son cabinet, ou de son conseil. Elle déléguait généralement son pouvoir à un homme de confiance, faisant entièrement confiance en l’appareil politique galbadien pour diriger de manière efficace le pays. Galbadia était une lourde bureaucratie, un pays centralisateur avec une forte administration. Pour établir une dictature efficace et durable, il était nécessaire d’avoir une administration solide, à même de traiter de tous les problèmes liés à un système dictatorial efficace : l’arrestation politique, la gestion de la sécurité, la censure, etc... Autant de domaines variés qui nécessitaient de nombreux agents, ainsi que des contremaîtres, pour surveiller les employés, et éviter qu’ils ne divulguent chez eux des informations sensibles. L’administration galbadienne comprenait ainsi une sévère hiérarchie pyramidale, où il était difficile d’avancer d’un échelon à un autre. Au sommet de la pyramide, il y avait naturellement Edea Kramer, ainsi que son cabinet, ces derniers prenant, in fine, toutes les décisions juridiques. Le Parlement galbadien n’était qu’une émanation sans aucune marge d’appréciation du cabinet, qui dressait les projets de loi, la seule fonction des parlementaires étant de trouver la manière la plus efficace de les appliquer. Rien n’était opaque. La Constitution galbadienne était claire, et affirmait, sans hésitation, que le régime démocratique galbadien était une oligarchie, avec un pouvoir exécutif particulièrement fort. Le peuple savait à quoi s’en tenir, et, de toute manière, ce que le peuple demandait, ce n’était pas de pouvoir voter le Dimanche, mais d’avoir de l’argent pour se nourrir, et de la sécurité quand on rentrait chez soi. La liberté et tous ces concepts creux et idéalistes appartenaient à une certaine fraction désolée de la jeunesse, endoctrinée par des propagandes adverses. Par conséquent, Edea se désintéressait de la politique.

Elle buvait du chocolat chaud, quand un chauffeur vient annoncer que la voiture était prête.

« Nous allons y aller » annonça Lanea.

Elle se releva, et elle voir Edea, qui reposa sa tasse, et la laissa l’embrasser. Lanea se pencha pour cela. Elle se releva ensuite, et fit signe à Elwaën de la suivre. Le duo sortit par le perron, qui menait dans la cour d’entrée. On avait nettoyé la place de tous les cadavres, et une belle voiture noire attendait dehors. Le chauffeur ouvrit à Lanea la porte, et elle entra. La voiture démarra rapidement, filant vers l’université. L’université de Galbadia était une curieuse structure, qui était en forme de cercle, avec, au centre, un énorme bâtiment. Il y avait plusieurs dépendances annexes, et un vaste campus.

L’université de Galbadia

L’université était une superbe structure. Le hall principal ressemblait également à un grand cercle, avec un bassin en-dessous, des fontaines, et de nombreux étudiants. C’était un très grand complexe, comprenant naturellement des dortoirs, et Lanea aurait tout à fait pu dormir là-bas, si elle ne préférait pas le palais galbadien. Elle avait passé plus de dix années de sa vie à l’université. Les sorcières utilisaient la magie pour avoir une longue longévité, ce qui, par conséquent, leur permettait d’étudier plus longtemps. Et la magie, naturellement, était exigeante. Au sein de l’université, elle faisait partie du dernier cycle d’étudiantes.

« Il y a un parking souterrain, mais la voiture nous déposera à l’entrée. »

Il leur fallut plus d’une demi-heure pour atteindre l’université, où plusieurs bus se rendaient parfois. L’université était à l’extérieur de la ville, mais il y avait plusieurs lignes de transports en commun qui y menaient : les bus, mais aussi un tramway spécial, que Lanea put apercevoir le long de la campagne galbadienne. Sous le précédent tyran, l’université de Galbadia était une simple école militaire. Sous le règne de la sorcière, de nombreuses dépenses supplémentaires avaient été affectées à l’université, afin de la rendre plus attractive, de la rénover, et de la reconstruire. C’était un édifice atypique, dont les origines faisaient l’objet de nombreux débats universitaires.

Le hall principal de l’université

« L’université est le bâtiment le plus intact de l’ancienne civilisation qui existait sur Galbadia avant qu’elle ne disparaisse, les Esthariens. Galbadia s’appelait alors Esthar. Nous ignorons quelle était la fonction initiale de ce bâtiment. Il est devenu une école militaire, puis une université. »

Outre le bâtiment, il y avait aussi l’Auréole, cette espèce de grand anneau doré qui, lors de la nuit, diffusait de la lumière, éclairant tout le campus.

« C’est l’un des plus beaux bâtiments de notre patrimoine » expliqua Lanea, avec fierté.

La reine ne semblait pas tenir à être importunée par de la paperasse administrative. La plupart des personnes, que le jeune homme avait identifié comme conseiller, ne semblaient pas vouloir la déranger plus que nécessaire. Elwäen se demandait comment fonctionnait le système dans ces contrées. Une chose était certaine, la souveraine de Galbadia avait les pleins pouvoirs mais au vu de l'empressement des ses conseillers, elle ne devait pas s'occuper des petites affaires préférant déléguer cela aux conseillers. Enfin, il pouvait aussi se tromper, mais cette analyse collait plutôt bien au personnage. L'élémentariste continua de manger tranquillement pendant se ballait, sans prononcer un mot. A vrai dire, il ne se sentait pas très alaise au milieu de se grand palais. Son père adoptif était un ancien chevalier, sa demeure était convenable mais le jeune homme n'était pas habitué à fréquenter des palais comme celui-ci. Ce dernier était d'ailleurs le premier qu'il visitait et où il y passait la nuit. Il faisait pourtant tout pour paraître à sa place, ou du moins ne pas montrer qu'il n'était pas très à son aise. Il se demandait d'ailleurs toujours pourquoi la reine s’intéressait à autant à lui. Les pouvoirs du jeune homme n'était sans doute pas aussi imposant que ceux de la sorcière, il était sans doute moins puissant. Par excès d'orgueil, ou autre chose, il se sentait pourtant capable d'affronter une des élèves de la souveraine et de pouvoir remporter la victoire.

Un serviteur vient se présenter afin d'annoncer que la voiture était prête à les amener à l'université. Elwäen se leva et attendit que Lanea aille  gratifié sa reine d'un baiser. Quelque chose dans cette relation le mettait mal à l'aise (encore une fois) et il ne pouvait pas mettre la main dessus. Ce n'était pas le fait que deux femmes s'embrassent. Non, c'était autre chose. Il s'inclina comme il le devait afin de saluer la maîtresse des lieux avant d'emboîter le pas à sa guide attitrée. Ils débouchèrent rapidement dans la cours. Tout avait été remis à neuf, comme si rien ne s'était passé. Pourtant, le jeune élémentariste gardait un souvenir frais des événements de la veille. Le chauffeur vînt ouvrir la porte à al jeune sorcière qui entra suivit par Elwäen.

Le trajet se déroula en silence. Lanea ne semblant pas l'apprécier plus que cela, il ne chercha pas à dialoguer. Si une chose le rassurait dans cette dictature, c'était la présence de son épée. Cette dernière ne lui avait pas été enlevée et personne n'avait fait la moindre remarque à ce sujet. Peut être que personne ne le considérait vraiment comme un danger. A force, cela allait devenir vexant... Elwäen n'avait jamais chercher à utiliser son aptitude pour devenir plus populaire, pour être respecter ou craint mais cela était frustrant qu'on le considère comme un gamin. Il observa le paysage au travers de la vitre. La voiture semblait s'éloigner de la ville, l'université se trouvant certainement en périphérie de la ville. Au loin, il distingua une voie de chemin de fer. La voiture semblait suivre les railles. Une voie directe pour l'université ? Possible.

Le jeune homme acquiesça simplement de la tête lorsque sa guide lui annonça que la voiture allait les déposer devant les portes de l'université. Après une bonne demi-heure de trajet, ils arrivèrent finalement à l’université de Galbadia. C'était un lieu magistral. Aucun autre mot ne pouvait convenir. L'édifice dégageait une énergie, il dégageait de l'ancienneté. Il semblait être à la fois vieux et rayonnant. Les paroles de Lanea vinrent confirmer l'ancienneté de l’université. Le jeune homme s’intéressait fortement à l'histoire des lieux et aux événements s'étant déroulés sur Terra. Cette passion pour les événements était née dès son plus jeune âge mais c'est avec son père adoptif que cela s'était renforcé. Apprendre qu'un mystère entourait ces lieux attisa encore plus la curiosité du jeune homme. S'il pouvait découvrir les origines de ce bâtiment, il n'hésiterait pas.

- C'est vrai qu'il est magnifique.

En disant cela, il avait regardé la jeune sorcière comme s'il pensait à autre chose. Il enchaîna en espérant que cette attitude étrange ne soit pas remarquée.

- Aucun ouvrages de l'université ne parle d'elle ? D'ailleurs, ces ouvrages proviennent d'où majoritairement ? Je veux dire, étaient-ils déjà ici à l'arrivée des premiers Galbadians ?

S’il y avait bien quelque chose qui pouvait dérider les Galbadiens, c’était bien de parler de ce qui faisait de leur fierté nationale... Ce qui, après tout, était vrai dans tout pays un tant soit peu porté sur le patriotisme. Une dictature avait pour elle de mobiliser les foules. Dès la jeunesse, les Galbadiens étaient instruits dans des cours civiques importants, vantant la chance qu’ils avaient de faire partie de la grande nation galbadienne, sous l’autorité unilatérale et bienveillante d’Edea Kramer, la Grande Sorcière. Lanea avait grandi dans cette culture, et on lui avait dit que l’université de Galbadia était un joyau architectural, une « merveille ». Quand elle était devenue une étudiante au sein de cette université, et qu’elle l’avait vu pour la première fois, en sortant du métro qui l’avait conduit de Galbadia à l’université, Lanea en avait ressenti des frissons dans le cœur. L’université était aussi grandiose que merveilleuse, avec un passé chargé d’ombres et de mystères. Visiblement, ses mystères semblaient intéresser l’étranger, l’Élémentariste pour qui la Sorcière s’était liée d’amitié. Il lui posa plusieurs questions sur l’université.

Lanea le regarda, avant de lui répondre, assez rapidement :

« La bibliothèque de l’université a été incendiée il y a des dizaines d’années, par des adversaires centrans, durant la guerre. »

Centra, qui avait alors été l’ennemi de Galbadia, avait naturellement vu l’université comme une menace prioritaire, vu qu’elle formait l’élite galbadienne, tant civile que militaire. Un commando avait réussi à s’y infiltrer, avec pour objectif de détruire l’université, en plaçant des bombes. Ils avaient échoué, naturellement, mais pas sans laisser quelques dégâts, à savoir une bombe incendiaire qui avait explosé dans l’université. Beaucoup d’ouvrages avaient été traduits.

« De cette perte, il ne reste que quelques livres antiques, mais ils sont dans une langue qui est difficile à traduire... Le département des langues antiques de l’université cherche d’ailleurs depuis des années à les traduire, mais leurs progrès sont lents. »

L’ancienne langue galbadienne était radicalement différente de celle utilisée actuellement, ce qui faisait qu’il était difficile d’apporter des traductions précises. Néanmoins, quand ce travail de fourmi sera terminé, les chercheurs avaient bon espoir d’en savoir plus sur l’université.

« Il existe de nombreux souterrains, mais ils sont hantés par des monstres, continuait à expliquer Lanéa. Par conséquent, l’accès y est interdit, sauf autorisation spéciale. »

Elle aurait encore pu parler longuement de l’université, décrire toutes les activités scolaires et parascolaires qui y étaient faites, lui parler de la serre, des bals qui étaient organisés, mais elle avait un cours à faire aux premières années.

« Vous n’avez qu’à suivre les panneaux pour trouver la bibliothèque finit-elle par dire. Vous y trouverez sûrement de quoi vous renseigner sur ce que vous recherchez. »