Ivy était une scientifique. Et une scientifique avait le sens du détail, de l’observation. Elle aurait pu faire une superbe policière, si elle n’avait pas eu sa passion pour la biologie... Et si elle n’était pas une super-vilaine en repentir.
« Un instant, je suis bientôt à vous » lui répondit-elle.
Ivy ne discerna aucune intonation traduisant la fatigue, et resta les bras croisés, se demandant toujours comment aborder la chose. La prof’ craignait que l’infirmière ne se rétracte, ou ne prenne les propos d’Ivy comme une mise en accusation. Droguer des élèves, c’était quelque chose de grave, qui pouvait briser votre vie, et aisément vous envoyer derrière les barreaux. Et, même si Mishima était un lieu particulier, si le public l’apprenait, même l’influence de la directrice ne pourrait lutter contre un scandale. Ivy dut attendre un peu, avant que la porte, enfin, ne s’ouvre... Et elle comprit presque instantanément pourquoi l’infirmière n’avait pas ouvert tout de suite.
« Bonsoir, Isley-senseï. De quoi vouliez vous me parler ? »
Ses joues légèrement rouges n’étaient pas un indice probant. Même les tâches sous sa robe d’infirmière semblant tout droit sortie d’un film porno n’étaient pas suffisants... Mais, ce qui convainquit Ivy, ce fut cette odeur que ses sensibles narines perçurent. Ce mélange de chaleur, de sexe, et de sueur. Il faisait très chaud dans cette pièce, une chaleur étouffante, et cette chaleur ne pouvait pas venir d’un problème avec la ventilation. Miko avait l’air d’avoir passé une longue journée. C’était un aveu implicite, qui confirmait les soupçons de Pamela. Elle droguait les élèves, dopait leurs capacités sexuelles, afin de se les envoyer en l’air. En soi, le principe n’était pas surprenant. La précédente infirmière était également une perverse en puissance, un signe distinctif et caractéristique de Mishima.
Pamela revint à elle, après avoir louché sur la confortable poitrine de Miko, et s’avança. Elle aurait pu jouer au chat et à la souris, mais, à vrai dire, cette odeur de sexe qui planait dans la pièce était terriblement tentante, perturbant sa concentration... Et cette robe moulante, cette belle poitrine, ne faisaient rien pour bloquer son trouble. Elle entra donc, et ferma la porte derrière elle, puis regarda Miko, avant de sourire.
« Je voulais vous parler de... Aoko. Elle a effectué la visite médicale règlementaire il y a quelques jours, et il semblerait que cette visite l’ait... Particulièrement éreinté. »
Pamela s’avança, ses talons végétaux claquant sur le sol, alors que, bras croisés, elle observait les locaux, avant de regarder à nouveau Miko.
« Aoko n’était pas en très forme pour mes cours nocturnes. C’est à cette fin que je suis venue vous voir... Voyez-vous, je suis une femme très... Difficile. J’ai mes pulsions, des désirs à épancher, des désirs qui, s’ils ne sont pas satisfaits, me rendent encore plus cassantes et sadiques auprès de mes pauvres élèves. »
La réputation de peau-de-vache de Pamela n’était pas surfaite. Entre sa notation extrêmement stricte, et ses nombreux devoirs à la maison, elle était redoutée de la majorité des élèves, et adulée par une petite poignée. Regardant Miko, Pamela termina ce qu’elle avait en tête, écartant légèrement les pans de sa chemise, dévoilant ainsi son corset vert.
« Je sais que vous droguez les élèves, glissa-t-elle, et j’ai une nuit de sexe à rattraper auprès de vous... Avec les intérêts. »