Les questions politiques furent assez rapidement évacuées par la souveraine, qui était fort peu intéressée par elles. Ses conseillers le savaient parfaitement, et il était rarissime qu’Edea assiste en personne aux réunions de son cabinet, ou de son conseil. Elle déléguait généralement son pouvoir à un homme de confiance, faisant entièrement confiance en l’appareil politique galbadien pour diriger de manière efficace le pays. Galbadia était une lourde bureaucratie, un pays centralisateur avec une forte administration. Pour établir une dictature efficace et durable, il était nécessaire d’avoir une administration solide, à même de traiter de tous les problèmes liés à un système dictatorial efficace : l’arrestation politique, la gestion de la sécurité, la censure, etc... Autant de domaines variés qui nécessitaient de nombreux agents, ainsi que des contremaîtres, pour surveiller les employés, et éviter qu’ils ne divulguent chez eux des informations sensibles. L’administration galbadienne comprenait ainsi une sévère hiérarchie pyramidale, où il était difficile d’avancer d’un échelon à un autre. Au sommet de la pyramide, il y avait naturellement Edea Kramer, ainsi que son cabinet, ces derniers prenant, in fine, toutes les décisions juridiques. Le Parlement galbadien n’était qu’une émanation sans aucune marge d’appréciation du cabinet, qui dressait les projets de loi, la seule fonction des parlementaires étant de trouver la manière la plus efficace de les appliquer. Rien n’était opaque. La Constitution galbadienne était claire, et affirmait, sans hésitation, que le régime démocratique galbadien était une oligarchie, avec un pouvoir exécutif particulièrement fort. Le peuple savait à quoi s’en tenir, et, de toute manière, ce que le peuple demandait, ce n’était pas de pouvoir voter le Dimanche, mais d’avoir de l’argent pour se nourrir, et de la sécurité quand on rentrait chez soi. La liberté et tous ces concepts creux et idéalistes appartenaient à une certaine fraction désolée de la jeunesse, endoctrinée par des propagandes adverses. Par conséquent, Edea se désintéressait de la politique.
Elle buvait du chocolat chaud, quand un chauffeur vient annoncer que la voiture était prête.
«
Nous allons y aller » annonça Lanea.
Elle se releva, et elle voir Edea, qui reposa sa tasse, et la laissa l’embrasser. Lanea se pencha pour cela. Elle se releva ensuite, et fit signe à Elwaën de la suivre. Le duo sortit par le perron, qui menait dans la cour d’entrée. On avait nettoyé la place de tous les cadavres, et une belle voiture noire attendait dehors. Le chauffeur ouvrit à Lanea la porte, et elle entra. La voiture démarra rapidement, filant vers l’université. L’université de Galbadia était une curieuse structure, qui était en forme de cercle, avec, au centre, un énorme bâtiment. Il y avait plusieurs dépendances annexes, et un vaste campus.
L’université de Galbadia L’université était une superbe structure. Le hall principal ressemblait également à un grand cercle, avec un bassin en-dessous, des fontaines, et de nombreux étudiants. C’était un très grand complexe, comprenant naturellement des dortoirs, et Lanea aurait tout à fait pu dormir là-bas, si elle ne préférait pas le palais galbadien. Elle avait passé plus de dix années de sa vie à l’université. Les sorcières utilisaient la magie pour avoir une longue longévité, ce qui, par conséquent, leur permettait d’étudier plus longtemps. Et la magie, naturellement, était exigeante. Au sein de l’université, elle faisait partie du dernier cycle d’étudiantes.
«
Il y a un parking souterrain, mais la voiture nous déposera à l’entrée. »
Il leur fallut plus d’une demi-heure pour atteindre l’université, où plusieurs bus se rendaient parfois. L’université était à l’extérieur de la ville, mais il y avait plusieurs lignes de transports en commun qui y menaient : les bus, mais aussi un tramway spécial, que Lanea put apercevoir le long de la campagne galbadienne. Sous le précédent tyran, l’université de Galbadia était une simple école militaire. Sous le règne de la sorcière, de nombreuses dépenses supplémentaires avaient été affectées à l’université, afin de la rendre plus attractive, de la rénover, et de la reconstruire. C’était un édifice atypique, dont les origines faisaient l’objet de nombreux débats universitaires.
Le hall principal de l’université «
L’université est le bâtiment le plus intact de l’ancienne civilisation qui existait sur Galbadia avant qu’elle ne disparaisse, les Esthariens. Galbadia s’appelait alors Esthar. Nous ignorons quelle était la fonction initiale de ce bâtiment. Il est devenu une école militaire, puis une université. »
Outre le bâtiment, il y avait aussi l’
Auréole, cette espèce de grand anneau doré qui, lors de la nuit, diffusait de la lumière, éclairant tout le campus.
«
C’est l’un des plus beaux bâtiments de notre patrimoine » expliqua Lanea, avec fierté.