Asami avait, cet après-midi, épreuve de natation : Elle aimait la nage, et cela la rendait particulièrement joviale, car de plus, le « contrôle » n’était pas organisé sur les horaires normaux du cours, ce qui lui permettait une fois de plus de s’adonner à cette formidable discipline.
Or, c’était bientôt l’heure : Elle se rendit, son maillot de bain scolaire dans son sac, à la piscine, cela ne nécessitant qu’une marche de quelques minutes. Arrivée, elle ne prêta pas réellement attention aux gens présents : En réalité, l’épreuve était organisée en groupes pour rendre le passage plus efficace au niveau temps, et sans doute aussi plus confortable, et cette fois, Asami n’avait réellement pas eu de chance à la répartition, car elle ne connaissait quasiment personne, en tout cas, pas plus que de nom pour certains.
Enfin arrivée, elle se rendit directement dans les vestiaires, enfilant rapidement son maillot, de toute évidence typique de ceux du lycée : Bleu foncé et d’une pièce, ne laissant par ailleurs aucun décolleté. Elle avait calculé sa préparation pour arriver à l’exact début de l’épreuve, car elle savait qu’elle n’aimerait pas se retrouver avec ces gens qu’elle ne connaissait pas. Ainsi, lorsqu’elle posa le pied dans la salle du bassin, le professeur se préparait seulement à faire l’appel, et elle put répondre à son nom pile dans les temps.
Cependant, inspectant les autres élèves présents, elle put en remarquer un qui restait constamment adossé au mur, semblant honteux, légèrement rouge, et présentant un bleu bien en évidence à son ventre. Elle n’en fit pas grand cas, et à vrai dire sa première pensée fut qu’il avait du se battre et perdre, ce qui lui donna une piètre estime de lui. Mais lorsqu’il dut passer - Il fut appelé en premier, soit peu après qu’Asami l’ait remarqué - après une longue protestation vaine envers le professeur, son bleu fut complété par bien d’autres hématomes sur son corps, les mots « chiffe molle » marqués dans le haut de son dos et des larmes.
Le prenant en pitié, d’autant que presque tout le monde, le professeur y compris - Quel scandale se dit-elle - se moqua de lui, alors qu’il était de toute évidence à plaindre. Asami n’osa faire quoi que ce soit devant tous les autres élèves, ce qui par ailleurs, les voyant rire aux éclats et se doutant que les tortionnaires du jeune homme étaient parmi eux, n’aurait sans doute fait qu’aggraver la situation. Par malheur, elle fut la deuxième à passer, l’esprit occupé par tout cela, mais elle parvint tout de même à bien s’en tirer.
Aussitôt l’épreuve terminée, elle se précipita vers les vestiaires, non pas pour se changer, mais pour chercher ce jeune homme qu’elle avait vu, et tenter de le réconforter, ce dont il semblait avoir besoin. Elle finit, au détour d’un coin, à le remarquer : Il était là, des larmes coulant encore de ses joues. Elle hésita quelques instants quant à quoi faire, mais il semblait si affligé qu’elle ne put que marcher vers lui pour l’aider.
Elle faisait des pas hésitant et courts de ses jambes fines et élancées, ses pieds étaient nus et ruisselaient encore d’eau comme le reste de son corps, en réalité, et ses bras droits près de son corps, ses mains légèrement crispés, Asami se demandant comment l’aborder. Elle le regardait d’un air qu’elle voulait aussi compatissant que possible, ne voulant sous aucun prétexte passer pour quelqu’un qui viendrait se moquer de lui : Elle tenta de sourire du mieux qu’elle put, pas exagérément, mais elle arquait délicieusement ses lèvres nacrées. Finalement proche de lui, elle se pencha en avant, comme pour voir à travers les larmes du jeune homme, plaçant ses bras derrière elle, et, d’une voix aussi douce qu’elle put, elle tenta de le réconforter.
« Est-ce que...Tu vas bien ? »