Un instant, Ludowic crut que le silence de Mélinda augurait une colère de sa part, et se préparait à recevoir une remontrance sur un éventuel manque de respect, ou sur l'heure, qui n'était pas appropriée. Puis il se rassura à demi en sentant les bras de sa maîtresse se saisir de ses épaules pour l'inciter à se retourner vers elle. Elle avait sans doute raison, pensa-t-il : ce serait plus facile dans ce sens là. Il ne comprit pas vraiment ce qui suivit, lorsqu'elle approcha soudainement sa tête de la sienne. Il eut un léger mouvement de recul, effrayé à l'idée qu'elle se dirige en réalité vers son cou, pour le mordre. Il constata finalement qu'elle se dirigeait vers ses lèvres, et se laissa faire avec un peu d'appréhension, acceptant le baiser. La langue humide de la vampire dans sa bouche était quelque-chose d'à la fois étrange et agréable, quoique ses réflexes naturels tendaient à lui faire refermer la mâchoire pour se saisir de ce morceau de chair délicat. Elle s'agitait, s'enroulait autour de son propre muscle rose, lui rappelant un peu la fois où il avait avalé un insecte vivant. Leurs salives se mélangeaient. En d'autres circonstances, cela lui aurait paru sale et dégoûtant. Mais combiné au reste, les questions d'hygiène étaient bien loin de son esprit.
Il avait déjà lu quelques histoires où, à la fin, le héros embrassait ainsi la princesse. Mélinda n'était, dans son apparence, pas si loin d'une princesse. Son attitude, cependant, rendait impossible ce genre de relation romantisé ou chevaleresque. Elle était clairement dominante, et Ludowic bien trop timide, ici, pour endosser le rôle d'un prince vaillant. Il se comportait, bien malgré lui, plus comme un petit garçon inquiété par ce qu'il ne connaissait pas que comme un preux combattant sans peur et sans gêne. Il ne savait pas trop comment réagir. Comment cela c'était passé, dans le bain ? Cela avait-il était plus simple ? Non, certainement pas. Il avait été humilié, vexé, puis humilié et vexé encore. Cet aspect avait à présent disparu, sa maîtresse ayant cessé de se moquer de lui. Il n'en restait pas moins le même embarras, à peine moindre par rapport à la première fois.
Le corps de Mélinda, frais, par rapport au sien, brûlant. Le jeune terranide profitait de ce contact prolongé, lascif, contre sa fourrure trempée de sueur. Il n'avait jamais, avant ses aventures récentes, ainsi ressentit un autre être, aussi proche, aussi palpable, aussi réel. Il prenait conscience de toute la masse vivante qui se blottissait contre lui, à moins que ce ne soit l'inverse. Il répondit, enroué, à la question qu'on lui posait :
« Je... non, c'est juste que j'ai un peu chaud... »
Il aurait aimé rajouter que non, elle n'était pas repoussante, encore qu'elle soit pour lui assez exotique. Ça n'avait pas d'importance, plus il y pensait et plus l'idée de cette totale absence de poil lui paraissait excitant. Le nez de la vampire, allant s'enfouir dans sa toison, lui prodiguait des chatouilles électrisantes. Sitôt que sa bouche fut libérée, Ludowic prit une initiative. Lorsqu'ils étaient dans le bain, Mélinda l'avait encouragé à aller lui-même s'occuper de sa poitrine imposante. Pour lui, la situation était claire : s'il voulait éprouver autant de plaisir que la première fois, il devait se rapprocher autant que possible des conditions originales. Passant sa tête sous la couverture, il approcha donc sa langue rappeuse des seins blancs, et, après un premier contact hésitant, commença à les parcourir de long en large de la même façon qu'une heure plus tôt.
Enfin, il n'y tint plus. Tout ces attouchements, ses léchouilles passionnées, lui semblèrent très futiles. Toute sa tension, toute son envie, étaient concentrées dans son entre-jambe. Il gémit, impatient. Les caresses, poussées, sensuelles, l'avaient excité plus encore que la fois dernière. Celle-ci était brûlante, et pourtant, toujours restreinte, non pas par l'étau de sa queue, cette fois, mais par une étoffe. Cette épaisseur qui la séparait du corps sensuel et nu de sa maîtresse lui était désagréable, presque insupportable. Il fallait qu'il s'en débarrasse.
« Je peux la... sortir... oui ? » s'enquit-il, un peu angoissé.
Il n'attendit pas bien longtemps la réponse, avant de faire descendre, sous la couverture, une de ses mains griffues vers son bas-ventre. Rapidement, il abaissa la partie avant de son pantalon, juste assez pour faire dépasser sa virilité tendue. Quoiqu'elle était encore cachée par la couverture, la verge sombre et glabre ressortait très nettement au milieu de la fourrure blanche qui couvrait l'intérieur de ses cuisses. Comme lui, elle était de taille relativement modeste, puisqu'elle ne dépassait pas les neuf centimètres. Ludowic n'avait jamais pu comparer son sexe a aucun autre, et ainsi, en dehors de sa pudeur, il ne nourrissait aucun complexe à cet égard, et n'avait même pas à l'esprit qu'on puisse en entretenir un. La sentir ainsi dressée, un peu tirée au niveau du scrotum par lui procurait une impression unique de contrainte érogène. Cette sensation aurait même pu lui suffire seule, mais en cet instant, il en voulait plus, et rapidement.