Mon sourire, alors que je voyais Lyan tomber lentement, s’effaça, laissant une contrariété évidente apparaître sur mon visage. Attrapant une seconde seringue, pleine d’un liquide semblable au premier, je m’avançai avec fureur vers mon prisonnier, avant de lui planter dans une veine du bras droit. Tout en appuyant sur la seringue qui laissait couler son contenu dans ses veines, je sifflai entre mes dents, rageurs.
Oh que non, Rose, t’as pas le droit de me faire un truc aussi tordu que de tomber dans les vappes, et espérer en crever! Tu va avoir le droit de crever seulement lorsque je te l’accorderai!
Je pus entendre une inspiration gutturale de la part de Rose qui, je venais tout juste de remarquer, avait perdu la couleur de ses cheveux, dû à la douleur… Ouah, c’était la première fois que je voyais ça et, je dois le dire, même à moi, ça m’avait foutu les choquottes… Reculant de quelques pas, je le vis, sous l’effet de l’adrénaline, se débattre involontairement.
C’est fantastique, les sensations que l’adrénaline apporte, hein? Je vais t’avouer que je m’en fais aussi quelques shoots, parfois!
Lui montrant mon bras gauche, ou il y avait quelques cicatrices de piqûres, je me saisis une nouvelle fois de la seringue de Bromure avant de lui enfoncer dans le cou. Je le vis redevenir mou, mais sans perdre pour autant cette lueur de vie dans les yeux.
Maintenant, je vais finir tout ça en beauté!
Mes gorilles détachèrent le corps sans vie avant de le déposer au sol, le dos contre le bois. Attrapant une perceuse, je m’amusai à lui faire un trou dans le milieu de la paume gauche; on pouvait entendre le moteur de la perceuse forcer contre l’os, avant qu’une odeur d’os brûlé à faire lever le cœur, ainsi que la résistance disparue de la main, me confirme que j’aie bel et bien passé au travers de la main.
Me relevant, je disposai de la perceuse sur la table, avant de prendre un petit maillet, mais assez lourd.
Putain, Rose. Si t’avais été comme les autres procureurs, rien de ça ne se serait produit, tu serais encore avec Aki à jouer les gamins. Mais, tu sais ce qu’on dit : Lorsqu’un clou ressort, il faut taper dessus!
La dernière partie de la phrase, je la lâchai dans un ton bestial, comme si j’abattais le petit marteau de toutes mes forces, et c’était le cas, sur son avant bras. Un bruit sec et horrible de branche se brisant résonna dans toute la pièce. Je recommençai sur le coude, pour finir le bras.
C’était horrible, son bras n’avait plus de forme précise, avec tous les fragments d’os qui ressortaient… Haletant comme un bœuf, je sortis mon pistolet, c’était bien le temps d’en finir : le pauvre bougre avait assez souffert. Braquant mon arme contre son front, j’eus l’air un peu peiné en disant :
Pour le peu de choses que tu savais de moi, crois-tu vraiment que ça en valait la peine?
Le percuteur de mon arme s’approcha du canon lentement…
BANG!
D’un coup, provoqué par la chaîne magique, la table s’effondra, deux de ses pattes étant rendues trop faibles pour la soutenir. Je n'eus même pas le temps de me retourner qu'une immense vague de chaleur me fis tomber au sol: C'était la torche à souder qui avait atterrie sur la chaîne brûlante, et avait créée une mini explosion sous la chaleur de celle-ci, mélangée au combustible qui s'échappait de la torche.
L'incendie se propagea à une folle vitesse. Mes deux gorilles avaient beau tenter de l'éteindre, mais avec la nature magique, ou pour le moins la moitié de son origine, l'eau était inutile.
Qu'est-ce qu'on fait patron?
Vous, je sais pas, mais moi je sais quoi faire
Je ne leur laissai pas le temps de réagir que je vidai mon chargeur dans leurs deux corps, ne laissant aucune balle à l'intérieur. Me retournant vers le cadavre qu'était Rose, je me penchai avant de mettre l'arme dans sa main encore valide.
Ces deux hommes étaient des sbires de J, ils se sont vengés de toi et tu les a tués... Cependant c'était peine perdue pour te sauver, et tu es mort en héros, tu auras des funérailles merveilleuses! C'est mon cadeau, moi qui avait prévu t'enterrer dans le désert, une tombe inconnue, ou encore te découper en morceau et de foutre à la flotte... Adieu, Rose
Je ne partis pas tout de suite, non. Je restai là, à regarder le corps inanimé de mon ennemi, savourant ma victoire... J'eus alors l'envie de pousser l'audace; je me penchai, lui murmurant à l'oreille:
Personne n'est innocent. Rappelle toi de ça, Rose.
Je quittai alors l'endroit qui menaçait à tout moment de s'effondrer, sûr qu'il n'y survivrais pas.
Alors que je regardais dans le rétroviseur de ma voiture, je vis une énorme boule de feu faire effondrer la maison.
Voilà... Enfin fini.