« Hummm... Oui, oui... A neuf heures, d’accord... Non, non, Kenji, pas avant ! ... Mais parce que ! Tu viens à neuf heures, et pas avant ! »
Agacée, Jane referma sèchement son téléphone portable, et soupira, puis s’avança le long du couloir, rangea l’engin dans son sac à main, et s’aventura hors du lycée. Il était Midi, et Jane prévoyait déjà sa soirée. Elle comptait manger dans un petit restaurant à côté du lycée, n’aimant pas spécialement la nourriture du réfectoire... Elle descendait les escaliers, plongée dans ses pensées. Hier encore, elle avait tenté de s’exercer à des sorts de télékinésie avec de simples objets, mais ça n’avait pas été brillant... Entre une dissertation à faire et un exercice de maths sur les équations, elle avait réussi à caler une préparation magique qui n’avait pas été géniale. Elle avait tenté de faire léviter son classeur de physique, mais ce dernier s’était écroulé par terre, achevant de la déprimer. La magie, indéniablement, était un art complexe, qui nécessitait beaucoup de concentration et de patience... Deux éléments dont Jane avait bien du mal à faire preuve.
Dans un couloir, elle s’arrêta, et décida de vérifier l’étendue de ses talents. Il n’y avait personne, et elle ouvrit son sac à dos, en sortant le premier objet qu’elle trouvait : son livre d’anglais. Un gros pavé rempli de tout un tas de conneries qui l’ennuyaient profondément. Elle le posa sur le sol, puis le regarda lentement, et ferma les yeux, puis essaya de se concentrer, de faire le vide dans sa tête, d’éliminer toutes les pensées conscientes qui l’embêtaient... Elle se représentait le livre, son volume, sa taille, son poids, et l’imagina se soulever. Elle se concentra fortement, essayant de ne penser qu’à ça : au livre qui s’envole. Ce n’était qu’un seul élément magique, la base. N’importe quel magicien, d’après ses informations, faisait ça effectivement, mais elle sentit de la sueur couler sur ses joues, alors que le livre se mit à trembler, et à s’élever. Il s’éleva de plusieurs mètres, suivant la main tendue de Jane, qui ouvrit les yeux, et s’extasia de voir ce spectacle. Elle gloussa même, et parvenait à maintenir la connexion.
*Ça, c’est cool !*
C’était même super cool. Le livre flottait en l’air, et, lentement, elle s’amusa à essayer de le faire tourner, le livre décrivant des cercles sur lui-même, avant de s’ouvrir. De manière plus difficile, car nécessitant une plus ample précision, Jane Watson essaya de remuer les pages. Elle pinça les lèvres, et l’une des pages se mit à trembler, à trembler de plus en plus, alors qu’elle en avait fait tourner une dizaine. C’était... C’était trop dur, et, quand la page en question commença à se fissurer, elle arrêta là les frais, laissant le livre retomber mollement sur le sol.
« Putain ! s’exclama-t-elle, frustrée. ’Fais chier ! »