Croisière en eaux troubles [Zeliel]

La flingueuse n’avait rien trouvé de mieux que de répondre à la question toute banale de Norah par… Une connerie. Qui plus est, la dite connerie avait été accentuée d’un mot qui n’avait pas sa place ici et dont elle aurait préféré l’inexistence totale. Darling… Et puis quoi encore ? Norah n’est pas sa chère et tendre non mais oh ! Et encore moins sa pute de service comme certains pourrait le dire à la vue de sa tenue. Il fallait que la tueuse passe d’une froussarde à moitié servant de boulet à une belle gosse qui apparemment serait une comique refoulée. Super… :

- Va te faire

Réponse simple qui prouvait à quel point elle n’aimait pas cette petite remarque. Du coup, elle n’était pas plus avancée dans ses plans et sa vision du navire qu’avant. Puis l’avancée reprit. La première chose qui revint une nouvelle fois à la miss, c’est qu’il lui tardait de finir au plus vite cette épopée de misère. Certes elle a retrouvée une nouvelle vie, mais franchement, les conditions auraient put être beaucoup plus cool parce que là, ce n’est vraiment pas de pot pour n’importe qui cette situation de merde. Alors que la psychopathe allait faire une remarque, Nika posa un doigt sur sa bouche tout en préparant ses armes. En temps normal, elle lui aurait bouffé ce doigt. Mais à voir la flingueuse préparer son attirail, ça voulait dire que du monde n’était pas loin. Donc Norah changea de position sans faire de bruit et se mit en place pour faire une avancée éclair, prête à trancher n’importe qui se mettant à travers sa route. Avec son don, ça serait aussi facile que de trancher de l’eau.

Des gonzes préparèrent des explosifs, selon la communication à voix haute qui se déroulait dans le camp ennemi, pour faire tout péter. Pourquoi ? Mystère. Nathaniel et Zephirya n’osaient plus parler de peur de faire à nouveau renvoyer chier avec une agressivité pas possible. Surtout que si elle essaierait de communiquer, Norah les entendrait et donc ça reviendrais à déclencher la scène précisée plus tôt. Déterminées à les suivre, les deux jeunes femmes. La séance d’espionnage continua jusqu’à suivre les raiders… Dan un couloir où des pleurs se fit entendre. La tueuse n’en avait rien à foutre, un peu come le nombre de morts présent dans le navire. Les autres lui importaient peu, même si pour l’instant, elle devait ne rien tenter sur les amies de la sportive avec qui elle partageait le corps. C’était le minimum de savoir-vivre qu’elle avait, tout comme la morale.

Puis tout s’enchaîna très vite. Les pleurs étaient apparemment factices puisqu’une femme surgit du plafond pour bastonner sévère. Nika et Norah en profitèrent pour se joindre à l’action et exterminer tout ces connards, ce qui fut vite plié et sans aucune difficulté. Puis les deux autres demoiselles ici présentes commencèrent à discuter… Ouais bon, apparemment, elles étaient comme Rozalia, c'est-à-dire des collègues. Laissant loucher la nouvelle venue sur sa poitrine, en ayant cure de ça, elle ne put en revanche s’abstenir de faire une remarque sur la sienne :

- Je t’emmerde connasse.

Du déjà vu ? Possible, même sûr. Bref, une fois le blabla terminé, la petite troupe arriva rapidement au poste de pilotage, ou du moins non loin de celui-ci.

- Je recommande de foncer dans le tas

- Je passe en première

La tueuse des mit en position tout ne surveillant les tangages et l’avancée des gardes. Elle resta à peu prêt dix secondes comme ça, puis quand l’ombre fut propice ainsi que les bruits du tangage qui couvrait de possibles bruits, elle bondit littéralement parlant vers le premier garde, le tranchant en deux en diagonale. Le second, surpris, eut la tête coupée en deux à la verticale. Tout en courant très vite mais pas a sa vitesse maximale, dut à l’ombre relativement peu présente par ici, elle arriva assez rapidement à un angle. Des type arrivèrent pour connaître l’origine de l’agitation et était déjà prêt à faire feu. Norah n’était pas prête à aller aussi vite pour s’en occuper… :

- Putain de bordel de merde !

Elle se baissa, presque en se mettant à quatre pattes. Il ne restait plus qu’à attendre que ses alliées fassent leurs boulots...

Norah partit en tête, et les filles la laissèrent faire. Elle avait l’air motivé, et elle attaqua plusieurs des gardes revenant vers le pont principal. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle avait du style. Ryouka était déjà fan.

« J’adore tes copines, Nika...
 -  C’est pas vraiment ma copine.
 -  N’empêche que je l’adore. »

Petite pause.

« Elle a un joli cul, tu sais...
 -  Mmm...
 -  Tu ne trouves pas ?
 -  Si, si...
 -  Et elle a du caractère. Je la verrais bien me fouetter »

Nika pencha la tête, comme si elle étudiait la question, puis haussa les épaules.

« ’Faut avouer... »

Difficile de dire laquelle était la plus incorrigible. Les deux femmes conservaient entre elles lorsque Norah se replia. Plusieurs hommes armés avançaient vers elles, n’ayant pas encore Nika et Ryouka, qui se tenaient dans un angle. Nika regarda brièvement Ryouka, qui comprit la signification de ce geste, et chercha un moyen de les contourner. Killer Boom intervint alors, se faufilant dans le couloir, avant de plonger en avant, sa grande spécialité. Un Shootdodge à l’ancienne, alors qu’elle ouvrit le feu. Une balle atteignit à l’épaule l’un des tueurs, une autre en toucha un second à la tempe, et trois balles vinrent se loger dans le ventre d’un troisième garde, son gilet pare-balles encaissant les tirs. Les autres balles se perdirent dans le vide, Nika n’ayant plus l’assistance à la visée de son arme spéciale. Elle atterrit sur le sol, roula par terre, se releva, et fut aidée par Norah pour se débarrasser des ennemis.

« On se grouille ! »

Nika ramassa un fusil d’assaut sur l’un des gardes, et approcha du pont supérieur… Avant de brutalement s’arrêter sous une pluie de balles. L’entrée à la cabine centrale était en forme de L par rapport à leur position, mais deux tueurs lourdement armés bloquaient le passage. Nika dut donc se mettre à l’abri.

« Bordel ! »

A l’intérieur de la cabine, le commandant Pershing s’affolait. Il détenait avec lui la télécommande permettant de désactiver l’ensemble des bombes, et il s’avança lentement. Dehors, sur la proue du navire, deux hélicoptères attendaient pour leur permettre de partir avant l’explosion du yacht. Il serait déclaré mort dans l’explosion, et recevrait ensuite, de la part de ses employeurs, de quoi aller se dorer la pilule au soleil.

« Dépêchez-vous ! Débarrassez-vous de ces salopes ! » hurla-t-il.

Les hommes acquiescèrent, et l’un d’eux approcha avec un lance-grenades. Nika observait la scène à l’aide d’un bris de glace, faisant office de miroir. Ces gars étaient des pros. L’un tirait pendant que l’autre rechargeait, et elle n’aurait droit qu’à une latence de quelques secondes. Elle se tourna vers Norah. C’était une magicienne puissante, après tout, et une idée se mit à germer dans son esprit. Elle valait ce qu’elle valait, mais, avec un peu de chance...

« Norah... Il faudrait que tu arrives à diriger l’un de tes couteaux vers l’homme qui tient le lance-grenades, afin qu’il tire sur eux. Ceci nous permettra d’entrer. Tu penses pouvoir y arriver ? »

Le bris de glace permettait de voir ce qui se passait dans le couloir, mais la visibilité était, pour le coup, affreusement réduite. Ce serait presque du tir à l’aveuglette, mais toujours plus efficace qu’avec des pistolets.

Ouf c’en était fallut de peu. La flingueuse avait réagit au bon moment pour pas que Norah finisse trouée comme une éponge et tout aussi dégoulinante de liquide. Heureusement pour elle, la conversation sur les envie sexuelles des miss plus ce qui avait un rapport net avec son fessier… Encore une fois. Si Norah les excitait à ce point, quelle dommage pour les héroïnes que l’endroit et les circonstances. Pourquoi ? Ho parce que la tueuse aurait eut bien envie de passer ses nerfs sur elles, surtout sur celle qui apparemment aimerait être fouettée… Ho oui. Se calmer comme ça… Miam.

Euh bon… Les gars mort ou salement touché, d’autres arrivèrent. Il fallait donc tracer aussi vite que possible pour ne pas crever comme des baudruches malmenées. Heureusement que Norah fait une équipe d’enfer avec l’ancienne policière même si elle a du mal à la blairer correctement. L’une devant en train de charcuter façon traditionnelle la viande en face d’elle et l’autre s’occupant de la couvrir de la meilleure façon qu’il soit. Que demander de plus ? Peut-être une stratège parce que pour le moment, ça ne sert à rien de foncer mais, un trio comme ça serait foutrement puissant et plutôt sexy suivant qui serait la troisième larronne. Bref, un véritable abat de balle fusa d’en haut comme une pluie d’emmerde et il fallait stopper l’avancée. Deux type aussi trucmochifié que lourdement équipé, et non il n’y a aucun sens pervers dans la phrase, avaient fait leurs apparition. Pas d’autres choix que le repli :

- Espèces d’immondes salopards…

Insulter ne tue pas, mais ça aide à évacuer. Nika fit alors part d’une idée… Qui plut à la tueuse. En effet, balancer un couteau dans une grenade lancée par un lance-grenade ferait très mal dans les rangs ennemis. Puis vu qu’elle en avait deux, en sacrifier un ne poserait pas de soucis majeurs :

- Pour une fois, je suis d’accord avec toi la flingueuse. Prépare-toi à suivre le rythme

Une lueur malsaine d’excitation brilla dans ses yeux rouges sang. Et l temps d’un battement de cil, elle réapparut dans le champ de vision des barjots. Les deux commencèrent à appuyer sur la détente de leurs gros machins, tandis que la psychopathe, dans ses réflexes amélioré, lança son arme en la faisant tournoyer à l’horizontale. Le temps que les tueurs remarquent l’action, c’était trop tard. Ils avaient tiré et en un rien de temps, qui auraient put passer pour plusieurs minutes si on aurait été au cinéma, l’arme blanche toucha les deux grenade et… BOOM ! Des morceaux volèrent dans tout les sens, dont certain sur Norah. Des vois de raiders se firent entendre :

- Putain c’était quoi ça ? J’veux pas crever ! J’me casse !

Entres autres. Le commandant rageant pour les garder avec lui mais non, il fut totalement abandonné. Norah ne prit même pas le temps d’attendre ses collègues qu’elle courrait déjà rejoindre ce dernier, dandinant ses fesses bien moulées dans les lanières de Zephirya. Dans la pièce, elle n’eut même pas pris la peine d’ouvrir la porte, préférant sauter par la fenêtre de celle-ci qui était brisée suffisamment pour que la tueuse rentre en bondissant. Elle tenait Pershing par le cou contre le sol, dominante. Son regard de psychopathe, le sang et quelques morceaux de chair sur elle plus son aura menaçante.. Autant dire qu’elle risquait se soulager :

- Écoute-moi bien connard… Tu as pourris toute une journée de plusieurs centaines de personnes. Je me branle de tes raisons, mais j’en ai ma claque. Tu va payer tu le sais ?

Puis elle fit un rire de fille complètement fêlée… Elle ne faisait même pas attention aux bruits dans une des armoires en acier… Comme si quelqu’un essayait de sortir

« Pour une fois, je suis d’accord avec toi la flingueuse. Prépare-toi à suivre le rythme. »

La flingueuse haussa le menton, et attendit. Elle tenait son fusil d’assaut, et n’attendait plus que Norah agisse. Elle fronça les sourcils quand cette dernière bondit au milieu du couloir. Nika faillit se tendre vers elle pour la ramener, mais elle en profita pour lancer l’un de ses poignards. Quelques secondes plus tard, il y eut une puissante déflagration, qui coucha Nika au sol, tandis que des morceaux de chairs volaient partout. Du sang vint à nouveau recouvrir les seins de Norah, ainsi que quelques lambeaux qui glissèrent sur sa peau.

*Beurk !* songea Nika en se redressant.

Elle suivit Norah, qui avait bondi à travers la fume et les hurlements pour renverser le Commandant. Plusieurs de ses hommes s’étaient enfuis, mais d’autres pénétrèrent dans les locaux, alors que Norah immobilisait le commandant, et ouvrirent le feu sur les deux femmes, utilisant des armes automatiques. Nika leur avait répondu dans un premier temps, avant de choisir de s’abriter derrière un abri. Les balles sifflaient et pleuvaient autour d’elle, s’écrasant sur la grande table de navigation où elle s’était abritée. Killer vérifia son chargeur, et se mit à avancer, collée contre la longue table.

« Flinguez-les ! » entendit-elle quelqu’un hurler.

Aucun angle, ils l’encerclaient, avançant prudemment, sans commettre la moindre erreur. Killer avait besoin d’une ouverture pour agir, et, juste au moment où elle y pensait, une grille d’aération s’ouvrit, livrant passage à sa petite sœur. Pour rejoindre cette pièce, Brainstorm avait choisi une autre approche, consistant à passer par les conduits de ventilation, la ventilation étant coupée avec l’arrêt des moteurs. Elle atterrit juste derrière un homme, et le frappa du pied rapidement à hauteur du bas du ventre, l’envoyant s’étaler sur la table. Nika vit un bras dépasser de son côté, et tira l’individu pour l’amener près d’elle et pouvoir plus facilement s’en débarrasser, tandis que Ryouka se mettait à agir rapidement. Utilisant sa rapidité, elle se laissa tomber sur le sol, se réceptionnant avec ses mains. Ses jambes s’élevèrent élégamment au-dessus de sa tête, avant de s’abattre en plein sur la figure d’un autre tueur, l’envoyant heurter un pupitre.

Se retournant, Ryouka vit l’un des tueurs pointer son arme à feu sur elle, mais, au moment où il allait appuyer sur la gâchette, une partie de sa tête vola en éclats. Profitant de cette diversion, Nika faisait parler son arme, et la pointa vers un autre gars, et parvint à l’atteindre à l’épaule et au cœur. Elle n’arriva malheureusement pas à atteindre un troisième homme, armé d’un pistolet-mitrailleur, qui s’abrita, à son tour, derrière un pupitre. L’adrénaline battant dans ses veines, Ryouka se permit de sourire, et courut rapidement vers lui, Nika l’empêchant de bouger. Ryouka se rapprocha du pupitre jusqu’à le coller, et envoya son pied dans la gorge du gars.

« Ça, c’est pour mes vacances gâchées, enfoiré ! »souffla-t-elle, joyeuse.

Nika se dirigea vers deux petits escaliers externes permettant de rejoindre l’avant du navire, mais, alors qu’elle allait s’en approcher, un concert de fusils d’assauts la contraignait à se replier. Les tueurs survivants s’étaient regroupés près des hélicoptères, probablement pour foutre le camp. Nika choisit donc de retourner voir le prisonnier de Pershing. En sueur, ce dernier était au sol, maintenue par Norah. En se rapprochant, Nika eut une superbe vue sur la chute de reins de la femme, ainsi que sur la forme arrondie de son derrière, et s’arrêta quelques secondes le temps d’observer le spectacle. Rafraîchissant pour les yeux. Le Commandant était épuisé.

« Ça... Ça ne devait pas se passer ainsi ! piailla-t-il.
 -  Effectivement... Pourquoi avoir fait ça ? demanda-t-elle.
 -  Peu importe, tout ceci sera terminé bientôt... Le navire va sauter, et, au moins, la mission sera accomplie ! Le capitaine meurt avec son navire, je ne pouvais, dans le fond, souhaiter meilleure fin. »

Nika soupira, tandis que Ryouka ramassait un petit boîtier qui traînait sur le sol. Elle commença à l’explorer.

« Pour ce qui est de votre fin, ça, j’en suis quasiment sûre, mais, pour celle du yacht, permettez-moi d’émettre des doutes...
 -  Ne... Ne touchez pas à ça ! »

Pershing était terrorisé, et Nika se dit qu’il ne devait être qu’un pion. Pour attaquer un tel yacht, il fallait une pointure supérieure. De quoi se faire des soucis en perspective... Ryouka continua à jouer sur le dispositif, et Nika alla voir ce qui se passait dehors. Plusieurs tueurs continuaient à pointer leurs armes vers la cabine de pilotage, mais tous étaient en train de monter dans les hélicoptères. Ils allaient s’échapper, mais Nika n’avait pas beaucoup d’options pour s’y opposer. De son côté, Pershing triturait avec ses dents supérieurs une petite capsule qu’on lui avait greffé sur une dent inférieure. L’opération avait effectivement été minutieusement préparée pour éviter qu’il ne filtre, et, comme passer sa retraite en prison ne le tentait pas, Pershing hésitait à briser la capsule. Elle déverserait dans son corps un puissant poison. Le pire, c’est qu’il ignorait totalement qui était son supérieur, pour qui il travaillait réellement. Il n’avait rencontré que des intermédiaires, des entremetteurs, des contacts.

« Ils sont trop forts pour vous...
 -  Ouais, on lui dira... Ryouka, je ne voudrais pas te presser, mais...
 -  Tu veux prendre ma place ?
 -  Non, je sais que tu adores glisser tes doigts dans tout ce qui est petit et sombre.
 -  Vous signez votre arrêt de mort si vous croyez pouvoir lutter contre ces individus...
 -  J’ai été bien formée... Par toi, si je ne m’abuse...
 -  Oh, parce que tu crois que c’est le moment d’évoquer nos souvenirs de jeunesse ? Le yacht va exploser dans moins de cinq minutes !
 -  Tu sais, Nika... Je vais peut-être briser des illusions, mais, glisser ses doigts dans quelque chose de petit et sombre… Et ne prends pas ça comme une critique personnelle, bien sûr... Ça nécessite du doigté ! »

La femme jouait avec une série de fils, ayant ouvert la coque du boîtier. Elle cherchait à désactiver le signal, puisque les commandes ne permettaient pas de le faire. Nika croisa les bras.

« Pardon ? J’ai pas compris ce que tu as dit, je crois que tu as dit qu’il fallait du...
 -  Du doigté, oui. Du calme, de la patience !
 -  Vous n’y arriverez pas !
 -  Parce que je ne suis pas quelqu’un de calme et de patient, moi? Combien de mois j’ai du attendre que tu ne te décides à...
 -  J’étais jeune, ça compte pas ! Et tu es beaucoup moins patiente maintenant !
 -  Je te signale qu’on peut devenir un peu plus exigeante avec l’âge, et que...
 -  Ils vous...
 -  OH LA FERME !
 -  OH LA FERME ! »

Les deux sœurs avaient hurlé en même temps, et Nika soupira, puis regarda un mur, en attendant. Ryouka, de son côté, retourna dans l’exploration de ses fils, et poussa un petit cri de plaisir.

« Et voilà ! Le yacht est sauvé… Du moins, je crois… »

Pershing comprit que ceci signifiait pour lui la fin. Le yacht aurait du être détruit pour effacer toutes les preuves, mais, maintenant, il finirait en prison, et, pour éviter qu’il ne dise tout ce qu’il savait, ses supérieurs le tueraient. C’était une évidence logique. Il ferma les yeux, résigné, tandis que Nika rejoignit Ryouka, et l’embrassa en plein sur les lèvres en posant une main sur le bas de son dos, près de ses fesses.

« Tu sais que j’ai jamais douté de toi, hein ?
 -  Hum... Même pas un petit peu ? minauda cette dernière, avant de mettre ses bras autour du cou de sa sœur.
 -  Allons, Ryouka, je te confierai ma vie sans hésiter... »

Les deux femmes sourirent entre elles, et s’embrassèrent tendrement, Nika caressant le dos de sa sœur. Ce fut à ce moment qu’elles entendirent des vrombissements, et que Pershing se mit à se tordre de douleur. Ryouka l’inspecta, et, en voyant la salive jaillir de sa bouche, son corps se tordre de douleur, elle comprit que, pour le Commandant, les jeux étaient faits. Elle n’eut néanmoins pas le temps de dire quoi que ce soit que l’un des deux hélicoptères apparut devant la baie d’observation, pointant sur la cabine deux terrifiants canons.

« Puis-je émettre une suggestion ?
 -  Mmmh ?
 -  Si on foutait le camp ? »

Nika se retourna, et se mit à filer, alors que des balles énormes, provoquant un bruit assourdissant, jaillirent de l’hélicoptère, pulvérisant tous les instruments électroniques. Nika resta près de Norah, Ryouka ayant filé la première, et, alors que les deux femmes s’engageaient dans le couloir, l’hélicoptère cracha deux missiles. Il y eut une violente explosion qui fit trembler le couloir, et la déflagration souffla Nika et Norah, les faisant rouler sur le couloir. Nika roula sur le sol, et termina sa course écrasée sur Norah. Elle remua les mains, et, par inadvertance (?), l’une de ses mains se posa sur l’un des seins de Norah.

« Mmmh... N’en déplaise à Zephirya, ton balcon est très généreux... »

Pendant ce temps, les deux hélicoptères s’échappaient, laissant la cabien de pilotage noircie, éventrée, éclatée, avec des débuts d’incendie ici et là.

Norah n’avait, une nouvelle fois, pas calculé que Nika louchait sur son postérieur bien foutu. Et encore une fois, même si elle l’avait vue, elle n’en avait royalement rien à foutre. Déjà parce que sa pudeur était laissée au placard depuis toujours, et de deux parce qu’elle était trop concentrée à menacer Pershing et à avoir envie de le tuer pour remarquer la présence de la flingueuse. Ce n’est que quand son otage forcé pris la parole qu’elle comprit que quelqu’un était là, et il ne s’agissait certainement pas de d’autre tocards totalement défoncés. Elle battit des cils et repris un air plus normal, même si son agressivité pharamineuse habituelle était toujours là. Lâchant le type qui de toute façon n’avait aucune chance de s’enfuir, elle cracha de l’air sur le sol et s’écarta, le temps de laisser aux héroïnes de converser sur les plans de l’autre. C’est clair que ce n’était pas le boss. Mais on ne sait jamais… La tueuse écouta donc chaque mot de deux partit, en questionnant Nathaniel :

« Hey l’intello. T’en pense quoi toi de tout ce bordel »

« Moi ? Et bien… »

L’érudite partagea son point de vue, non cachant sa surprise. Il serait fort probable qu’avec son statut de vaisseau des Âmes, Zeliel ne rencontre plus ces bandits. Après, les esprits en lui pourrait toujours mieux agir en conséquence. Ce qui changea le cours de scène, c’est l’engueulade entre les deux "sœurs" qui ne se ressemblaient que de mental et peu de physique. Le spectacle était cocasse à voir. Enfin, Nathaniel serait rouge de honte à voir les demoiselles s’engueuler en ignorant la pseudo origine de la menace principale du bateau et Zephirya serait sûrement explosée de rire. Sauf que là… Ce n’était ni l’une ni l’autre. Norah tapait du pied par terre, agacée de voir de telles gamineries. Elle jonglait avec son couteau pendant ce temps, toujours couverte d’un mélange de sang et de chair explosée qui coulait lentement sur son corps pour ainsi dire nu.

Puis tout alla très vite. Après une embrassade plus que fraternelle entre sœurs, Pershing mourus en se suicidant et là, c’est le drame. Les hélicos commencèrent à bombarder la pièce pour assurer la fuite des raiders. Norah commença à courir avec Nika, frôlant la mort de peu. Roulant dans le couloir, les deux jeunes femmes furent secouées. Et apparemment sans faire gaffe, la flingueuse posa une main sur la poitrine généreuse et légèrement durcie de la psychopathe, allez savoir pourquoi durcie m’enfin bref. Cette dernière se redressa d’un coup, laissant la main sur son sein puisque de toute façon elle n’en avait rien à foutre.

- Si tu veux me baiser, ça ne sera pas gratuit. A moins que t’es du fric planqué dans ce qui te sert de sous-vêtement inférieur mais j’en doute fort, pétasse.

Puis elle se releva et aida Nika car de toute manière, ça ne mange pas de pain. Avançant du coté opposé à la cabine, elle regarda les lanières qui lui cachèrent l’intimité et la raie des fesses :

« Putain mais comment l’autre peut porter ce genre de trucs… »

« Si tu veux me baiser, ça ne sera pas gratuit. A moins que t’es du fric planqué dans ce qui te sert de sous-vêtement inférieur mais j’en doute fort, pétasse. »

Pétasse ?

« Pétasse ?
 -  Pétasse ? »

Sceptiques, les deux sœurs se regardèrent entre elles... Puis Nika haussa les épaules.

« Même quand je travaillais aux mœurs, je ne payais pas les filles pour coucher avec elles. C’était... C’était mon charme irrésistible.
 -  Ton charme irresistible ? répéta une Ryouka sceptique. Je n’aurais pas dit ça ainsi, mais…
 -  Ben quoi, tu trouves pas que j’ai un irrésistible petit cul ? Et un sourire étincelant ? J’aurais du faire top-modèle, au lieu de m’engager dans les forces de l’ordre, ça aurait été plus simple. »

Ryouka haussa un sourcil, mais devait bien reconnaître que Nika avait des arguments physiques indéniables. Les hélicoptères étaient en fuite, Pershing était mort, et il restait encore des raiders sur le rafiot. Mieux valait donc s’en débarrasser, et disparaître, avant que les renforts ne débarquent. En somme, il y avait encore du boulot, et c’était frustrant pour Ryouka, qui se serait bien amusée avec sa charmante sœur. Mais elle savait que Nika était une grande professionnelle, et qu’elle ne s’amuserait que quand elle aurait nettoyé ce qui restait du yacht défoncé.

Norah en profita pour faire une remarque qui fit hausser un sourcil à Nika :

« Putain mais comment l’autre peut porter ce genre de trucs… »

Killer répondit en lui donnant une brève petite tape sur les fesses, tout en la doublant :

« Vois le bon côté des choses, trésor, ça met encore plus tes formes en valeur... Comme un genre de... Euh... »

Nika claqua des doigts, comme si elle cherchait une idée. S’humectant les lèvres, Ryouka lâcha alors, presque en sautillant, le doigt levé :

« De papier-cadeau?
 -  Yay, c’est exactement ça ! Un joli papier-cadeau à déballer pour Noël, ça serait pas génial, ça ?
 -  A fond ! »

Le sourire de Nika s’élargit, et les deux femmes commencèrent à s’éloigner de Norah, avant que Nika ne se retourne vers elle.

« Merci pour le coup de main, petite furie. Mais je passe mon tour, j’ai déjà une petite perverse à côté de moi si j’ai envie de me soulager... »

Nika ponctua sa phrase en donnant une petite tape sur les fesses de Ryouka, qui sursauta, fronça les sourcils, mais ne dit rien. Nika fit un clin d’œil à Norah, puis s’écarta.

« Au fait, Ryouka... Je pense que tu devrais retourner voir Rozalia pendant que je vais aller chasser les derniers raiders restants...
 -  Tu as peur pour mes délicieuses fesses? ironisa l’intéressée.
 -  Nope, pas vraiment, c’est juste que tes délicieuses fesses ont le talent inné de me déconcentrer.
 -  N’importe quel cul bien roulé te déconcentre, Nika ! s’exaspéra Ryouka.
 -  C’est vrai, mais le tien plus que les autres... »

Et les deux sœurs continuèrent à discuter et à se disputer, tout en laissant Norah seule à ses pensées... Sans être vraiment seule. Quelques heures plus tard, les renforts arriveraient, mais les Héroïnes seraient alors bien loin. C’était mieux ainsi ; elles n’aimaient pas la publicité.