Le plan improvisé de Marek par chance avait étonnement bien marché, d'autant plus que sa complice était parvenue sans mal à porter leur clé de sortie inconsciente. Après qu'ils aient dissimulé sommairement le corps inerte du scientifique, ils se mirent rapidement d'accord sur la suite des opérations.
- Je te propose les escaliers, les ascenseurs doivent être surveillé et si les scientifiques savent qu’on est partit … tu connais la suite … Je ne pense pas que les escaliers de secours soient surveillés. Vient ! , l'exhorta-t-elle.
Il ne se le fit pas répéter deux fois : la réussite de leur évasion était bien trop proche pour qu'ils se permettent de ralentir. Il hocha la tête en signe d'assentiment, le regard déterminé mais un sourire aux lèvres. Bientôt libres !
Alors qu'ils dévalaient les escaliers de secours à toute allure, l'alarme retentit. Cependant ils avaient une bonne avance sur leurs poursuivants, comme le prouva l'annonce qui résonna dans la cage d'escalier qu'ils continuaient à descendre :
«ALERTE ! DEUX COBAYES DU SECTEUR H14 SONT SORTIS DE LEUR CELLULE , QUE PERSONNE NE FRANCHISSE LES SORTIES DE SECURITE. LES PORTES A OUVERTURE DIGITALE SERONT SCELLEES JUSQU'À LA FIN DE L'ALERTE ! … ALERTE ! DEUX COBAYES … »Entre deux volées de marches, Marek eu le temps de jubiler :
«Ces imbéciles se coupent d'eux mêmes la route !»Malgré l'alerte, le tournant que prenaient les événements était finalement plutôt rassurant : le cloisonnement des différentes sections du bâtiment allait empêcher le service de sécurité de les poursuivre efficacement, et leur permettre de prendre de l'avance vers la sortie.
11 ... 10 … 9 ...8 … les numéros d'étages se succédaient à chaque palier. Sans ce décompte rassurant, les fuyards auraient fini par avoir l'impression de descendre sans fin dans une course sans issue.
4...3...2...1...enfin ils parvenaient au Rez-de-chaussée !
Mais alors qu'ils courraient vers la sortie de secours, un problème se présenta sous la forme d'un droïde de service poussant un chariot...que Marek percuta alors qu'il dépassait l'angle d'un couloir. Le Formien parvint à se rétablir tant bien que mal en pleine course, mais le vacarme des flacons se brisant dans leur chute alerta plusieurs scientifiques...qui s'empressèrent d'activer l'alarme de cet étage.
Marek fit une grimace désolée à Sayana, puis changea avec elle de direction en espérant perdre leurs éventuels poursuivants.
Dopés par l'adrénaline, ils déboulèrent finalement via une sortie de secours sur un parking réservé aux livraisons.
« On tient notre ticket de sortie ! », lâcha Marek optimiste en voyant un
véhicule de livraison en train d'être déchargé, visiblement assez massif pour faire sauter le portail grillagé qu'il apercevait à l'autre bout du parking.
Peut-être trop optimiste : un
droïde militaire semi blindé, visiblement reconverti pour assurer la surveillance des stocks, fit grincer ses articulations poussiéreuses dans un coin du hangar.
« Merde ! », s'exclama le Formien tout en s'abritant avec sa complice d'évasion derrière une imposante pile de caisses...pourtant la rafale à laquelle il s'attendait ne vint pas. Le droïde a dû être reprogrammé pour éviter de faire des dommages coûteux aux marchandises.
« On tient notre chance ... tu sais conduire ? On va essayer de monter à bord, et foncer pour passer à travers la grille. Prête ?»Alors qu'ils sprintaient et montaient dans le véhicule, éjectant au passage le livreur ébahi. Le droïde arachnoïde lança alors une rafale qui les manqua de peu : la machine avait trouvé un angle de tir, ils n'auraient droit qu'à un essai pour atteindre l'extérieur.
« Fonce ! », encouragea-t-il Sayana qui s'était retrouvée aux commandes.