Voir le ciel, les nuages, apprécier la caresse de la brise sur son pelage et tout cela sans avoir à supporter les jérémiades des blessés et des petites fiottes qui venaient de débarquer. "Pourquoi suis-je ici ? Qu'ai je fais de mal mon Dieu ? Je n'aurai jamais dû faire ci, faire ça.". Ces minables avaient toujours une bonne raison de se plaindre, même quand ils remportaient leurs combats. "Oh non, j'ai tué un autre homme. Suis-je devenu un monstre ?" ou "J'ai failli crever, je crois que je me suis fait dessus en plus." et bla bla bla ... L'extérieur avait cela de bien qu'on entendait moins de fillettes chouiner. Mais le gros problème de l'extérieur c'est que la bouffe était payante, les maisons aussi et que tuer des gens n'était pas vraiment toléré par les crétins en armure. D'ailleurs avant de sortir on me prenait toujours ma hache en me disant que je pourrai faire des conneries si je la gardai. Comme si j'avais besoin d'une arme pour tuer un type et comme si je ne savais pas que buter un mec à l'extérieur m'apporterait plein de problèmes. Bref, l'entrainement était fini pour aujourd'hui, pas de combat de prévu et pas de groupies pour me sucer la bite, le modèle type de la journée chiante à mourir. Et dans ces moments là il n'y avait qu'une seule chose à faire lorsqu'on le pouvait : Sortir dehors ! J'ai empoigné ma hache et je me suis dirigé vers la sortie. Mais pourquoi prendre ma hache alors que je savais très bien que je n'avais pas le droit de sortir avec ? Simple ! Vous allez vite comprendre.
"Garn tu sais très bien que vous n'êtes pas autorisés à porter des armes dehors ! Combien de fois je devrai te le dire ? Aller donne moi ça !"
M'a expliqué le garde, excédé par mon insistance à vouloir sortir ma foutue hache d'ici. Avec un énorme sourire intérieur je me suis nonchalamment délesté de ma hache, la laissant tomber dans les bras du pauvre homme qui peina à la poser contre le mur. Ce petit plaisir que je m’offrais à chaque fois n'avait pas de prix, c'était mon petit trésor de la journée.
"N'oublie pas que tu dois revenir pour demain matin, vous avez entrainement. Tu m'as bien compris Garn ? Oh Garn tu m'entends ? Garn ? DEMAIN MATIN OK ? Quel abruti ..."
Je faisais semblant de ne pas l'entendre ou de ne pas comprendre, faire chier les gardes en jouant l'idiot du village était un de mes passes-temps favoris. Et vu que je n'avais pas spécialement une tronche de premier de la classe, ça passait tout seul. La lourde grille qui nous séparait de l'extérieur s'ouvrit et j'ai disparu de leur champ de vision au coin de la rue. Je me suis baladé un moment, regardant avec envie l'intérieur des bars et des clubs d’hôtesses. N'ayant aucune possession matérielle hormis mes habits et ma hache je ne pouvais pas payer pour ces services. Je ne pouvais que regarder avec envie ce que possédaient les humains, sans avoir le droit d'y gouter. La liberté m'importait peu, mais pouvoir dépenser de l'argent dans ces lieux ou même mieux, pouvoir acheter de belles esclaves humaines, ce serait quand même le pied. Si un jour je reprends ma liberté, ce sera certainement pour ça. Tout cela était trop tentant, il faudrait que je trouve un jour un moyen d'obtenir beaucoup d'argent pour essayer tout ça. En tout cas il serait naïf de penser qu'un être libre m'offrirait de bon cœur tout ce que je désirai, il ne fallait pas rêver.
"Un assassin ! Attrapez le ! Laissez passez la garde !"
Brusquement, de nombreuses personnes se mirent à hurler à tout va. Apparemment quelqu'un venait de se faire tuer et le meurtrier était en train de s'enfuir. Je me suis mis à rire en me disant que si je pouvais l'attraper je pourrais le livrer à la garde pour recevoir une récompense. Non mieux, je pourrai le menacer de le livrer et lui demander de payer à ma place tout ce que je voudrai. Si seulement ça pouvait arriver ... Et à ma plus grande surprise, une ombre furtive traversa la rue dans laquelle je marchai pour s’engouffrer dans une ruelle. Au début je n'y ai pas cru, c'était trop beau, puis j'ai arrêté de réfléchir et j'ai tout simplement foncé. Si jamais c'était vraiment l'assassin j'avais une chance de transformer mon rêve en réalité, au moins le temps d'une soirée. Courant bien plus vite qu'un humain je l'ai facilement rattrapé et au coin d'une ruelle je l'ai brutalement poussé de façon à ce qu'il percute le mur et se retrouve au sol.
"Alors l'assassin ? On ne veut pas se faire attraper ? J'ai un petit arrangement à te proposer. Tu as dû recevoir pas mal d'argent à force de tuer des gens, donc ça te dirait de me payer deux ou trois choses pour que j'oublie que je t'ai vu ? Je déteste autant les gardes que toi et seul ton argent m’intéresse, donc ne me force pas à leur rendre service s'il te plait."
L'assassin en question me paraissait bien petit, je ne l'avais toujours pas vu de face et je ne savais pas comment il allait réagir. Allait-il essayer de me tuer ? Allait-il s'enfuir à nouveau ? Allait-il coopérer sagement pour ne pas alarmer les gardes ? Je n'en savais strictement rien, donc je me tenais prêts à tout les cas de figure en attendant sa réponse.
