Étrange passe-temps [Zoé]

Il faisait particulièrement beau aujourd'hui, j'étais donc sortie nue pour profiter de la chaleur, pour être débarrassée de ces habits humains si gênants. Plusieurs espèces de terranides avaient pour habitude de ne porter des habits qu'en présence d'autres races, préférant de loin leurs parures naturelles. De toute façon j'avais l'intention de rester sur Terra, donc pas de soucis de ce côté là, à moins qu'un marchand d'esclaves ne tente de l'attraper maintenant. Je me suis empressée de trouver un coin bien exposé au soleil pour faire la sieste et j'ai roupillé ainsi pendant quelques heures pour me remettre de ma chasse nocturne.

Et d'un seul coup, je suis brusquement réveillée par un orage qui approche, mais je me suis un peu trop éloignée de chez moi. Je n'ai pas spécialement envie d'être trempée donc je cherche un abris où rester le temps que l'averse se calme, mais je ne trouve absolument rien alors qu'il commence à pleuvoir. Puis je vois ce portail vers la Terre et je me dis qu'il se pourrait qu'il ne pleuve pas de l'autre côté. Donc je le traverse et bingo, il ne pleut pas sur Terre, mais le portail s'est ouvert juste au dessus d'un lac ...

J'ai à peine le temps de voir une jeune femme qui passait non loin que je tombe dans le lac, pour du coup je ne vais pas y être qu'un peu mouillée et j'entends le portail qui se referme derrière moi. Le soucis quand on balance un chat dans l'eau, c'est qu'il faut se dépêcher de le récupérer avant qu'il ne coule. Et c'est exactement ce que je fais, je coule, parce que je ne sais absolument pas nager. J'espère juste que la jeune femme est suffisamment dégourdie pour se rendre compte que j'ai besoin d'aide, au cas ou le fait que je gesticule dans tout les sens n'ai pas été remarqué.

"Gloup gloup !"

Les oreilles encore bourdonnantes, la démarche quelque peu titubante, Zoé revenait de boite de nuit. Il était 5 heures du matin et la jeune fille s'était bien "éclatée" comme on dit dans le langage "djeuns" : elle avait commencé sa nuit au Palladium où elle s'était déhanchée sur la piste de danse comme une sauvage puis avait bifurqué vers le Black Jack, un établissement où l'on pouvait faire du karaoké. Elle avait fait ensuite un passage éclair au Fucking Blue Boy où elle s'était faite éjecter en deux temps trois mouvements par la clientèle qui était gay... (Z'est pour za que j'étais la zeule meuf là-bas !)

Pour finir elle s'était déportée vers le White Tiger où elle s'était à nouveau déhanchée sur la piste de danse comme une diablesse, tout en vidant deux verres de whisky-coca-pastis-jus de chaussette. Résultat des courses, elle était un peu pompette en sortant du club.

Pour rentrer chez elle, elle avait choisi de passer par le parc de Seikusu d'une part parce que c'était un raccourci et d'autre part parce qu'elle aimait se balader dans cet endroit à cette heure de la nuit (ou de la journée c'est selon) : il n'y avait pas un chat.

Tiens en parlant de chat.

Du coin de l'oeil, elle vit quelque chose de sombre tomber du ciel et plonger dans le lac dans un grand "Plouf !". Zoé crut pendant un moment que c'était un effet de son imagination dû en grande partie à la fatigue ainsi qu'à la consommation des deux boissons alcoolisées qu'elle avait ingurgité aussi ne prêta-t-elle pas attention à la "chose" qui se trouvait dans l'eau et continua son chemin;

Au bout de quelques secondes, une pensée émergea des méandres de son cerveau engourdi : et si c'était une personne en train de se noyer ? Revenant sur ses pas, elle scruta la surface du lac et vit effectivement que c'était bien quelqu'un en train de se débattre dans l'onde pure et cristalline (euh, faut peut être pas déconner non plus...) du lac et qui pouvait à tout instant sombrer vers le fond...

En temps ordinaire, elle aurait pris son portable et appelé les flics, les pompiers, SOS Médecins ou encore les Ghostbusters mais comme elle était un peu bourrée, elle n'hésita pas une seule seconde et plongea dans la flotte (glacée of course) ce qui eut pour effet de la dégriser et nagea vers le ou la malheureuse qui pouvait à tout instant couler comme une pierre.

Elle parvint à la saisir et à la ramener sur le rivage sans trop de mal. Comme le jour n'était pas encore levé et que l'éclairage public était inexistant à cet endroit, elle ne put distinguer avec précision à quoi ressemblait celle qu'elle venait de sauver. Elle n'en était pas sûre mais elle avait l'impression qu'elle était recouverte d'une sorte de pelage...