Le visiteur... [ PV Angie. ]

C'est en travaillant pour un putain de charlatant et d'incompétent de magicien de mes deux baloches que c'est arrivé... Oh, je lui avait procuré des cerveaux de trolls, de la merde de loup, des oeufs d'hypogriffes des coeurs de goblins et j'avais presque failli y laisser ma peau moi ! C'est vrai, on ne fait pas toujours ce qu'on veut en tant que mercenaire, faut parfois être prêt à sortir les poubelles des enfers, à s'y mettre à fond, la main dans la merde pour contenter les plus ingrats des clients ! On ne pouvait pas tomber sur de merveilleux contrats palpitants au scénario intéressant tous les jours, non... Parfois... c'était même foutrement glauque, moi je vous le dit, mais la putain de sale besogne ça le connaissait, les merdes que les autres voulaient pas faire, le pire du pire... eh bien, malgré ma belle petite gueule de félin, je les faisait quand même, absolument pas peur de me péter une griffe.

Soit, pour en revenir à mon petit problème... Cet enfoiré de magicien du nom de Grits lestcraft m'avait promis qu'en retour de ses "ingrédients" il serait capable de me concocter une potion qui me donne un tant soit peu apparence "humaine", il avait su jouer sur ma corde sensible cet enfoiré, il avait eu l'oeil, faut dire qu'il a vite compris pourquoi je cachais mon visage sous une capuche, et charlatant d'escroc de son état, il n'avait absolument pas envie de me payer en fait, il était bien incapable de me donner apparence réellement "humaine" la seule chose qu'il aurait pu peut être me donner était une potion qui m'aurait fait perdre tout mon duvet et mes cheveux avec, et il n'était pas prêt à affronter ma foutue colère si ça ne me convenait pas.

C'est donc autre chose qu'il me donna en paiement, et moi je n'y ai vu que du feu, putain quoi j'y connais rien en potions ! Il aurait pu me refiler de la mort au rat en me disant que ça allait enfin me donner une apparence humaine j'pense que j'aurai été assez con pour le croire et l'avaler, à vrai dire au fond de moi, j'avais toujours voulu être comme les "autres" être humain même s'il m'arrivait parfois de les détester pour ce qu'ils m'ont déjà fait subir, leur intolérance, blah blah, l'histoire de ma vie quoi... Donc j'étais plutôt enthousiaste à l'idée d'être enfin comme tout le monde, mes yeux pétillaient quand je tenais le flacon en main, et j'ai pas hésité à l'ouvrir avec mes dents, cracher le bouchon par terre et vider d'une traite le contenu.

Et voilà t'y pas qu'il commence à me réciter une étrange litanie entre ses lèvres, à me regarder avec des yeux ronds et grand ouverts, je sent petit à petit que je me suis fait avoir étant donné la douleur atroce qui me tiraille les intestinc, non il n'avait pas l'intention de me payer et encore moins de me donner apparence humaine, mais alors, qu'est ce qu'il m'avait fait avaler ?

Khaléo n'allait pas tarder à le savoir, lorsqu'il finit son incantation, le mercenaire fut figé sur place, se transformant en statue de glace, puis éclata pour finir en neige sur le sol, cet enfoiré se mit à rire en levant les bras au plafond s'exclamant "Il est parti ha ha ! Ça à fonctionné !"

Bon, ça c'était pour l'introduction et la théorie... mais en pratique c'était moins drôle pour Khaléo... puisqu'il fut projeté au beau milieu d'une grand route, hors d'un vortex menant de Terra à la terre, il n'avait jamais mis les pieds sur terre jusque là, autant dire que ce fut un choc, complètement désorienté et effrayé, il se releva au milieu des bagnoles en regardant partout autour de lui, voitures qui essayaient de l'éviter du mieux qu'elles le pouvaient, mais...


"-Qu'est ce qui se passe ? où suis je ? Qu'est ce donc cette diablerie ? Malédiction !"


...il y en a bien une qui finira par le chopper, ce grand dadet assez con pour rester au milieu de la chaussée, aveuglé par les phares des voitures, et hop voilà une famille qui se souviendra de cette soirée quand son break fut tranché en deux dans la longueur quand une putain de "poutre" aiguisée fut brandie et abattue sur la voiture fonçant vers lui à toute vitesse, par chance personne ne fut blessé puisqu'il avait bien visé entre les sièges, mais la voiture était en deux épisodes et chaque morceau tomba à coté de lui, la suite fut moins drôle, son épée enfoncée dans le sol une skyline R 32 suivant de près le break continua sa course et le percuta de plein fouet malgré le fait que son conducteur ait freiné à bloc, ça ne fut pas très beau à voir.

Le choc fut énorme, la calendre, le pare choc et le capot de la voiture prirent la forme de l'avant de la cuirasse que portait le mercenaire, et heureusement qu'il l'avait, elle se dressa sur ses roues avant, arrière de la voiture se levant presque à 60 degrés au dessus du termac, la tête du conducteur percuta presque son volant avant que l'air bag ne s'ouvre en retard, Khaléo se sentit "voler" en arrière presque au ralenti au milieu de débris de vitres, accompagné d'une roue rebondissant sur la route, glissant par terre pour repasser entre les deux "morceaux" de la voiture tranchée précédemment.

Son plastron d'armure était défoncé et l'une de ses jambes était en compote, a la douleur il pouvait deviner que plusieurs côtes avaient été fêlées, et que son avant bras qui avait insisté connement à tenir son épée avait été brisé également, têtu, il ne l'avait pas lâchée alors même qu'il fut percuté aussi violemment, un moment il se croyait mort, ouep, ça devait être ça l'enfer... une route remplie de chariotes infernales en métal crachant de la fumée et des flammes, qui vous roule dessus.

Il bougeait encore... enfin... il rampait sur l'asphalte, cherchant à remonter sur le trottoir, essayant de se mettre hors de portée de ces machines du diap', autant dire que son premier "contact" avec la terre fut d'une violence sans égal, en plus, provenant de son petit monde sous développé et de son époque médiévale, il parlait pas un mot de japonais ça allait l'aider ça aussi, putain de merde...

Enfin, étalé sur le trottoir il commençait doucement à comater, cherchant aveuglément les attaches de son plastron avec sa seule main encore valide, essayant d'ouvrir son plastron cabossé qui était renfoncé dans sa poitrine et lui comprimait les poumons, de l'air... lui fallait de l'air... il louchait puis révulsait les yeux, sa main se pressant sur ses attaches de plus en plus rapidement en n'arrivant pas à se libérer de l'étau d'acier tordu qu'était devenue sa cuirasse, il était pas loin de s'évanouir.

Une journée chargée… Depuis quelques jours, Angie avait fait l’acquisition d’une maison de ville qui n’avait plus que ce nom d’apparence. A l’intérieur, tout avait été modifié pour permettre à la tueuse de séquestrer ses victimes si besoin, et ce pour de longues périodes. La façade ressemblait aux autres, volets fermés depuis des mois et pour cause… l’ancien propriétaire y avait été assassiné. Vendue pour une bouchée de pain, elle convenait parfaitement à la jeune femme. Le premier travail avait consisté à l’isoler phoniquement dans son intégralité. C’est cela qui avait pris le plus de temps.

La maison était divisée en trois niveaux. Une cave dans laquelle Angie avait installé de quoi torturer ses victimes ainsi qu’une cage pour les maintenir sous surveillance quand elle serait contrainte de s’absenter. Le rez-de chaussée se scindait en deux pièces principales, un salon avec une cheminée meublé de meubles anciens et une cuisine. A l’étage, la jeune femme avait installée une chambre pour elle et une salle de bains avec une baignoire ronde immense. Une baignoire plus petite pouvait servir à noyer quelqu’un au besoin.

Maintenant que tout était enfin terminé, Angie sortit à la recherche du premier, ou de la première, locataire des lieux. Pantalon de cuir, bustier et bottes comme à son habitude. C’est un accident de la route qui allait attirer son attention pourtant. L’une des voitures était coupée en deux et la seconde bonne pour la casse. La jeune femme observa la scène quelques minutes. Quelque chose n’allait pas. Pas de blessés mais surtout, il était flagrant que les deux véhicules accidentés l’avaient été par autre chose. Ecoutant les témoins, la jeune tueuse entendit parler d’un « monstre en armure ». C’était quoi ce bordel ? Aucun homme ne peut causer de tels dégâts à une voiture ! Et dans ce cas, où était le corps ?

Dans la confusion générale, un bruit attira l’attention de la jeune femme. Elle se dirigea vers celui-ci. Provenant d’un recoin dans une zone d’ombre, elle découvrit… un corps en armure. Nom de dieu, les témoins avaient raison ! Dague en main, elle s’approcha sans bruit. L’homme bougeait, enfin essayait, et son état général n’annonçait rien de bon pour lui. Autant abréger ses souffrances. La jeune tueuse souleva sa tête pour l’égorger mais arrêta son geste : c’était quoi ça ? Pas de temps à perdre. Avisant une camionnette, il fallut peu de temps à Angie pour la faire démarrer avant de monter la « créature » à l’arrière. Direction la maison.

Une heure plus tard, la jeune femme se trouvait à la cave avec son invité. Ce dernier était plutôt mal en point. La jeune femme entreprit donc de commencer par lui retirer son armure, histoire de lui faciliter la respiration. Inconscient, il se laissait faire. Finalement, Angie le déshabilla dans son ensemble avant de rester à le regarder : un corps humain, bien bâti en plus, et des attributs qui semblaient être ceux d’un tigre. Sur quoi était-elle tombée ? Jouant la prudence, elle passa un collier d’acier autour du cou de la créature et l’enchaîna au mur. Une attelle pour son bras et des bandages pour ses côtes suffiront pour le moment.

En soignant son invité, Angie n’avait pu s’empêcher de laisser ses doigts courir sur les cicatrices de ce dernier. Quoi qu’il soit, il avait déjà pas mal souffert. Cela la laissait indifférente en fait mais elle devrait en tenir compte par la suite. Elle s’installa tranquillement dans un fauteuil et attendit le réveil de son prisonnier.

Un foutu caléidoscope géant de lumières et de couleurs se mélangeant ensemble, fonçant à vive allure devant son regard, lui donnait la nausée, en plus de cette horrible puanteur, mais qu'est ce que c'était ? Du caoutchouc brûlé ?! L'air lui semblait si saturé ici que tout semblait puer énormément, comment pouvait on vivre en respirant un air aussi viscié par la pollution ?

Il était toujours éténdu à terre et, sur le point de s'évanouir en tripatouillant ses rivets, ses lanières et diverses attaches pour ouvrir sa cuirasse et se donner de l'air, il tournait parfois encore de l'oeil arrivant à se reprendre de justesse, mais ce qui acheva sa volonté et finit par lui faire croire qu'il était mort, ce fut l'apparition soudaine d'un énorme oiseau en fer dans le ciel, - il devait y avoir un aéroport dans l'coin, puisqu'il volait à très basse altitude - Le hurlement assourdissant de cet animal d'acier - les réacteurs - finit de l'effrayer pour le compte et de l'envoyer ad patres... enfin non il n'en mourrut pas mais il ne le supporta pas, il perdit conscience.

...

Il y a des endroits dans les limbes de votre conscience où vient se loger votre esprit, des endroits comme celui ci où "il" se trouve actuellement, protégé, coupé du monde extérieur comme par d'énormes cuves océaniques d'eau filtrant toute... information provenant de l'extérieur aussi bien que, rien n'y pénètre pour perturber cet état de non conscience... Ces limbes n'étaient pas belles à voir... A vrai dire elles ressemblaient à un véritable cauchemar, l'entrée d'une forêt sombre dont les arbres défrechis et noir suie vous accueille à épaisses branches de rosier épineuses comme des bras chaleureux de leur étreinte griffue sur votre corps avançant dans ce "décor".

Le pied s'arrête, le regard guette... et il tombe.

Il tombe sur la route, quelque chose craque, croque, croustille ? C'est... étrange... Les feuilles ne sont plus des feuilles... elles sont remplacées par des petits cerceuils tombant depuis les arbres avec la légèreté d'une plume avant de s'écraser au sol et libérer... un cadavre de plus... Le sol qui croustille ? Me... demanderez vous... Le contenu de ces cercueils sous votre pied, qui craque et qui fêle, une route d'os de carcasses empilées depuis trop longtemps pour raisonnablement le compter, une forêt lugubre faite d'arbre aux visages cramoisis et contrit, figés de leurs traits, de leur expression dans leur écorce par la dernière douleur d'une mort atroce !

Au loin, si loin derrière tout cela, une grotte... une tanière... La roche est rouge sang et la chair de ses corps, de ses paquets d'os par terre s'en trouve cristallisée pour former des minéraux, des parois derrière lesquelles on entend le sang et les coeurs qui battent à l'unisson, on ne fait pas que les entendre, d'étranges lueurs illuminent de l'intérieur les parois de roche sanglante, illuminant d'un rouge infernal, cette galerie qui à tout autant pour plaire qu'un passage étroit dans la plus sinistre des catacombes... Au plafond elles sont là, elles pendant et tintent de leurs métaux, les chaines noires de la déréliction, formant des rideaux glissant sur nos épaules quand nous les traversons, vous invitant à laisser toute croyance, tout espoir à l'entrée de la tanière d'une bête sans nom.

De la charogne infernale, la catin régalienne qui vit donc dans les galeries du sub conscient de Khaléo, la bête... Elle y à ici son domaine, jalouse, vicieuse, colérique, rageuse, protect... ...rice ? Oh oui... Plus qu'on ne pourrait le penser... Elle se garde bien de ne pas laisser ses pattes puissantes et la grippe de ses énormes griffes, glisser sur des souvenirs enfouis, sur des souvenirs... abandonnés, où à moitié dévoilés... Qui seraient bien plus traumatisant que ce simple cauchemar présent... Khaléo connait très bien ce lieu, à vrai dire il y est déjà venu souvent, il réclame parfois, implore la bête de lui laisser jeter un coup d'oeil sur le souvenir de visages d'êtres chers.

Qu'elle lui refuse, et, elle n'en a que trop bien raison, la dernière fois que la bête lui à cédé, il a bien faillit se faire tuer, il en était tant retourné qu'au stade de quasi animal il avait régressé, vivant comme un sauvage dans sa "forêt" pour plusieurs années, frôlant la mort plusieurs fois par stupidité mentale de cet état d'incivilité, et ce n'est pas dans son intérêt... car si elle survit, c'est bien grâce à lui, à sa lucidité, à son... humanité, qu'elle ne possède pas, l'imbécile... Il y a des choses qui se doivent de rester cachées, dans l'ombre pour que l'âme puisse guérir et l'esprit oublier, dans la tanière de ses plus horribles songes et de ses cauchemars, elle se fait donc juge et gardienne de ce qui doit lui être révélé où non.

Parce que les siècles qui passent laissent leur lot de souffrance, et elle s'en charge... s'en surcharge même, elles nourrissent petit à petit sa colère, sa frustration, pour que jusqu'à la prochaine pleine lune, elle obtienne satisfaction dans un rugissement déchirant la nuit et la chair.

Enfin, si son "maître" la laisse faire... Maudit soit l'intellect humain à ses yeux pour chercher, fouiller et... finalement trouver des méthodes pour déjouer ses pulsions, deux fioles, l'une d'Aconit, l'autre... De Belladone, fortement diluée car... c'est dangereux, mortel même... Le dosage est très précis, lorsqu'il est raté la bête se mélange a son psyché pour l'influencer, tel un certain Dr Jekyll et Mr Hyde.

Mais pour en revenir à notre cauchemar, Khaléo restait à nouveau debout, nu face à la bête grognante et menaçante, trépignant et pétrissant de ses griffes les souvenirs que les yeux de de cet infâme bâtard, que cet "hybride" ont l'air de tant convoiter...

...

Bon après cet interlude qui ne sert qu'a meubler son inconscience...

...Revenons à nous ! Oui...

...Revenons ici... Mais où sommes nous ?

Tout ce que je sais... C'est qu'il n'a pas pu profiter très longtemps de son "excursion" dans ce nouveau "monde"... dommage quand même, il y aurait eu tant de choses à lui faire découvrir... comme par exemple, la télévision, les portables, les chaines de fastfood, l'architecture différente des édifices terriens, les moyens de transport, enfin les voitures ça va, il à "découvert" de la meilleure façon qui soit pour qu'il n'ait plus envie d'en approcher une, mais non... tout ça... ça n'allait pas être possible.

Il rouvrit les yeux, doucement sur "ce" monde, son corps lui faisait encore mal, bien ! Après tout il y avait encore une chance pour qu'il soit en vie si il était encore capable de ressentir la douleur de sa chair, même si la chaine qu'il avait autour du cou lui donnait à nouveau l'impression de s'être foutu dans une sacrée galère, franchement, y avait qu'à lui que ce genre de foutaises arrivait hein ! On pouvait pas être tranquille deux foutues secondes ? Un collier, magnifique, comme un putain d'animal ! Il posa ses mains dessus en cherchant une interstice ou loger ses griffes afin de tenter un éventuel crochetage... Mais c'était pas réellement fermé avec une espèce de serrure dans laquelle il pouvait fourrer ses griffes, c'était un mécanisme apparemment plus complexe, un truc qu'il ne connaissait pas dans l'époque d'où il provenait.

Malgré tout il était encore sous le choc de l'accident, il n'y voyait pas très clair, tout ce qu'il percevait face à lui c'était une silhouette blanche et noire, assez floue, proche de lui et qui lui touchait le corps, il avait l'impression d'avoir déjà vécu ça quelque part... dans une autre vie par exemple, c'est ça ! exactement ça... une impression de "déjà vu", Il laissa voyager ses yeux dans les coins de la pièce... mais où on était ? Il distinguait des cages... C'est ça ? Des Cages ? NON mais il y a des cages ici ! Ho ! Des cages !? Ce détail lui donna un coup de fouet et le réveilla un peu plus rapidement que prévu, clignant des yeux plusieurs fois pour que son regard soit moins vitreux, plus vif et net.

Donc, l'étrange créature métissée était accrochée au mur... par un large collier en acier... relié à une chaîne... qui... s'encastrait dans le mur derrière lui... et n'était pas facile à atteindre... Parfait... ou pas ! Certainement pas ! Putain comment il allait se sortir de ce merdier ? Sinon apparemment le reste de son corps était libre de ses mouvements, ce qu'il fit en premier fut d'enrouler sa queue de tigre autour de son entrejambe pour cacher son intimité, il posa les yeux sur son atelle et sa main droite toucha les bandages placés sur ses côtes...

On se relaxe... c'est peut être... juste un malentendu... elle l'a pris pour un animal renversé sur le coté de la route et l'a ramené chez elle pour le soigner... être attaché a un mur dans une cave n'était pas forcément synonyme d'un certain déséquilibre mental, non... C'était peut être juste par précaution, les choses allaient s'arranger, oui oui ! L'espoir fait vivre ! Elle l'avait attaché parce qu'il avait l'air dangereux... il suffirait donc de lui parler... et de lui demander de le laisser partir ! A la bonne heure, ha...

...ha...

...Ha ha...

Ouais... pauv'con va... On peut toujours se bercer d'illusions pas vrai.

"-Je... vous remercie de ne pas m'avoir laissé crever sur le bord de la route... Mais... je peux... vous assurer que... ces "précautions"... ne sont absolument pas... nécessaires."

Aucun bouquin sur la génétique ne parlait de ce qu’elle avait sous les yeux… Angie avait descendu un certain nombre d’ouvrages à la cave, en plus de son portable, et surfait allègrement à la recherche de renseignements. Cette « chose » ne pouvait être qu’une expérience ratée… Ses yeux allèrent du collier à la chaîne plantée dans le mur. Aucun risque de ce côté-là… Si sa proie s’avisait à devenir dangereuse, une onde électrique s’occuperait de son cas. Petit gadget personnel de la jeune tueuse et une décharge électrique au niveau du cou calmait n’importe qui. Et pour le moment, son prisonnier était particulièrement agité. La douleur certainement car si ses plaies étaient grossièrement pansées, la jeune femme ne lui avait rien donné pour atténuer sa douleur. La principale raison de ce choix était qu’elle aimait voir les autres souffrir. Ses recherches ne donnaient rien si ce n’est un certain nombre de sites affabulant sur un monde parallèle.

S’allumant une cigarette, elle s’approcha de son prisonnier sans bruit. Angie savait au moins que c’était un mâle, bien fourni par la nature mais elle ne s’attarda pas. Ce qui l’intriguait en revanche, c’était les cicatrices qu’il portait. Et cette étrange fourrure… Il en était couvert de la tête aux pieds. Elle attrapa sa main valide et l’examina de plus près. Aucun doute, c’était une patte animale équipée de griffes rétractables de surcroît. En cherchant les ongles, la jeune femme avait par mégarde découvert l’une de ses griffes. Tranchante comme de l’acier. Et bien, elle aurait sans doute du l’enfermer dans une cage… Finalement non, après tout, si ce n’est de s’être trouvé au mauvais moment au mauvais endroit, son prisonnier ne lui avait rien fait. Enfin pas encore et vu son état, Angie doutait qu’il soit dangereux dans l’immédiat. Retournant s’asseoir, la jeune tueuse laissa son esprit vagabonder.

Toujours les mêmes images… Depuis quelques semaines, elles hantaient l’esprit de la jeune tueuse. Celles d’une petite fille au sourire angélique, quatre ou cinq ans, avec un couteau ensanglanté dans les mains… Et toujours cette impression… Celle de connaître cette fillette. D’autres images, imprécises celles-là mais toujours avec le sang en toile de fond. Son invité s’agitait de plus en plus, ce qui sortit la jeune femme de sa rêverie. Il ouvrait les yeux. Voilà qui était une excellente chose. La jeune tueuse aurait peut-être des réponses à ses questions maintenant… Invité qui venait de se rendre compte qu’il était entravé.

"-Je... vous remercie de ne pas m'avoir laissé crever sur le bord de la route... Mais... je peux... vous assurer que... ces "précautions"... ne sont absolument pas... nécessaires."

La jeune femme fit un bond. La créature parlait. D’accord, elle ne comprenait rien à ce qu’il venait de dire mais il parlait. Et visiblement, il était du genre pudique. Angie venait de remarquer qu’il avait masqué ses attributs masculins avec son autre queue. Elle s’approcha à distance raisonnable de son invité.

« Navrée mais je ne comprends pas un traître mot de ce que tu viens de dire… »

Optant pour l’anglais, elle espérait qu’il la comprendrait sinon, elle aviserait. Mais elle doutait fort qu’il comprenne le japonais. S’accroupissant, la jeune femme vérifia l’attelle et les bandages sans geste brusque.

« Je ne sais même pas si tu comprends ce que je te dis mais si c’est le cas, ne bouge pas trop. Tu es salement amoché… Et je ne tiens pas à ce que tu meures. Dis-moi… tu es quoi au juste ? Une expérience de laboratoire ? »

Retournant s’asseoir, elle attendit que son invité réponde à ses questions.

Venait-il de lui faire peur en ouvrant la bouche ? Ah, c'est vrai... Il en oubliait que sa voix comportait ces feulements courts rallongeant les "Sss" et quelques grognements ou ronronnements rallongeant également le son des "Rrr" mais... quand même... de là à faire bondir quelqu'un... Elle l'observait avec une certaine curiosité... Il lui rendit la politesse en la passant en revue des pieds à la tête, des bottes en cuir noir... suivi d'un pantalon épousant des formes sensuelles mais, ne manquant toutefois pas de muscle, dans la même matière, il était... à proprement parler difficille de ne pas... eh bien... "remarquer" les rebonds généreux que la nature lui avait grâcieusement offerts en haut d'un corset tout aussi sombre que le reste.

« Navrée mais je ne comprends pas un traître mot de ce que tu viens de dire… »

De l'anglais... Vraiment ? Ca expliquait sans doute sa réaction surprise... puisqu'il venait de s'exprimer dans un français qu'elle, n'avait apparemment pas compris, l'anglais ne lui était pas inconnu, elle vérifia ses bandages et ses attelles en s'approchant de lui, pour le moment il n'y avait aucune raison d'être violent, les choses allaient s'arranger d'elles mêmes en communiquant...

« Je ne sais même pas si tu comprends ce que je te dis mais si c’est le cas, ne bouge pas trop. Tu es salement amoché… Et je ne tiens pas à ce que tu meures. Dis-moi… tu es quoi au juste ? Une expérience de laboratoire ? »

Une expérience de... laboratoire ? On l'avait déjà insulté de beaucoup de choses mais pas encore d'expérience scientifique... A mieux y réfléchir... c'est vrai qu'on ne croisait pas de spécimen de son genre à tous les coins de rue... Il pourrait même faire office de créature extra terrestre, mais ce serait avoir beaucoup... trop d'imagination.

"- Non... je vous arrêtes tout de suite je... je ne suis pas... une expérience de... laboratoire... Mais... où est ce qu'on est là ? J'ai cru faire un rêve... où plutôt... un cauchemar... Je me souviens très mal de ce qui à pu se passer... il y avait ces étranges convois de chariottes métalliques qui fonçaient sur moi et... je crois..."

Il se mit à tâter ses côtes encore douloureuses, fermant son oeil gauche lorsqu'il toucha un endroit plus douloureux qu'un autre, refermant ses dents pour grogner.

"-...GRrr... non ce n'était... ça n'avait rien d'un cauchemar... n'est ce pas ? Vous pouvez me détacher vous savez... Aussi étrange mon apparence puisse être à vos yeux je ne vais pas vous sauter à la gorge... Même si... je comprends votre... Méfiance."

Il tira sur la chaîne, s'avançant vers elle de quelques pas en tendant sa main comme s'il voulait faire "connaissance", mauvaise idée... Surtout lorsqu'il se prit sa première décharge électrique dans le cou, qui lui crispa tous les tendons et muscles du cou, il empoigna rapidement le collier, écarquillant les yeux, malgré la décharge électrique envoyée il tenait bon, sûrement parce que la densité molléculaire et tissulaire de son corps était trois fois plus "dense" que la moyenne, opposant une plus grande résistance, quand bien même, celà faisait mal, et il posa un genoux à terre, puis lentement le second, ce ne fut que lorsque la chaine ne fut plus tendue en s'agenouillant au sol que la décharge électrique cessa enfin.

Un grognement rauque fut filtré entre ses dents avant qu'il ne rouvre enfin ses yeux, et les relèves sur la jeune femme, craignant de comprendre.

"-Mais... Qu'est ce... que c'est que cette saloperie ? Qu'est ce que ça veut dire ?"

La créature comprenait l’anglais. Ce qui allait grandement faciliter la discussion. Par contre, son discours était totalement incohérent. Il ne semblait pas savoir ce qu’était une voiture. Tout en maintenant ne pas être une expérience de laboratoire. D’où sortait-il ?  Confortablement calée dans son fauteuil, Angie l’observait avec attention. Son comportement et son raisonnement était humain mais lui non.

La jeune femme le vit vérifier son état avant de bouger lentement. Aucune agressivité manifeste mais elle restait prudente. Il lui expliqua qu’elle n’avait aucune raison de l’attacher avant de s’avancer vers elle en tendant la main. Un sourire se dessina sur les lèvres de la tueuse. Encore un peu et il allait avoir une sacrée surprise. Son prisonnier mit la chaîne sous tension, ce qui eu pour effet immédiat de lui envoyer une décharge électrique. Cependant, il semblait plus résistant qu’un être humain au traitement infligé. Il finit par mettre genoux à terre, détendant la chaîne. Il grognait. Grognement purement animal. La créature finit par la regarder.

"-Mais... Qu'est ce... que c'est que cette saloperie ? Qu'est ce que ça veut dire ?"

Angie quitta son fauteuil puis alla modifier le dosage de courant envoyé. L’augmentant légèrement, elle décida que cela suffirait en cas de soucis. Se retournant, elle constata que son prisonnier n’avait pas bougé. Soit il apprenait vite, soit il était doué d’un raisonnement similaire aux hommes. Elle s’approcha de nouveau de lui, non sans avoir saisi son fouet auparavant.

« Ceci… C’est mon assurance-vie… Tant que je ne serai pas certaine que tu ne me feras rien, il en sera ainsi à chaque fois que tu tireras sur ta chaîne. »

Angie se réinstalla dans son siège avant de reporter son attention sur son prisonnier. Ses blessures ne semblaient pas vitales. Ce qui était surprenant vu la force du choc qu’il avait reçu. Pour le moment, la jeune femme n’avais pas décidé de la suite. Certaines de ses mensurations auraient effrayées n’importe quelle femme mais pas elle. Non… Elle y voyait même un intérêt certain.

« Voilà comme les choses vont se passer… Je veux que tu me dises qui tu es… et surtout ce que tu es… La toile n’est guère bavarde te concernant et je suis d’un naturel curieux. Si tu fais ce que je te demande, je te détacherai peut-être… j’ai bien dit peut-être. Tu as une résistance peu commune et je me doute que ta force va avec donc… je préfère être prudente. Tente quoi que ce soit de stupide et je je te tue. »

Difficile de faire plus clair. Angie guettait la moindre réaction de son « invité ». Hors de question de se laisser surprendre, la moindre erreur serait sans aucun doute fatale avec lui.

« Pour commencer, tu vas me dire ton nom… si tu en a un… »

La jeune femme attendit tranquillement d’avoir une réponse. Au besoin, elle l’obtiendrait à l’aide de son fouet.

Khaléo suivit attentivement les déplacements d'Angie après s'être fait "remettre" à l'ordre par la décharge électrique qui lui tétanisa le cou pour quelques secondes, c'était une sensation bien désagréable qu'il n'avait probablement jamais ressentie jusqu'ici, la voyant se munir d'un fouet il comprit que la situation n'était déjà pas à son avantage mais qu'il serait débile, attaché comme il l'était, de donner une bonne raison à cette jeune femme de s'en servir, toutefois il aurait apprécié une "explication", ce qui ne tarda pas à suivre :

« Ceci… C’est mon assurance-vie… Tant que je ne serai pas certaine que tu ne me feras rien, il en sera ainsi à chaque fois que tu tireras sur ta chaîne. »

"-... C'est... Une réaction... "normale"... bien "humaine"... Cette peur irrationnelle...  Heh... Je ne devrais pas m'attendre à plus de compréhension et d'ouverture d'esprit j'imagine... Tout ce qui est différent est forcément dangereux."

Non, en effet même si ses blessures le restreignaient dans quelques mouvements, et l'empêchaient de se servir convenablement d'une de ses mains, elles n'allaient pas lui être fatales, une chose sûre c'est qu'il était encore sous le "choc" de l'accident et de sa rencontre brutale avec "ce" monde, n'étant pas encore en pleine possession de toutes ses facultés, autant mentales que physiques.

« Voilà comme les choses vont se passer… Je veux que tu me dises qui tu es… et surtout ce que tu es… La toile n’est guère bavarde te concernant et je suis d’un naturel curieux. Si tu fais ce que je te demande, je te détacherai peut-être… j’ai bien dit peut-être. Tu as une résistance peu commune et je me doute que ta force va avec donc… je préfère être prudente. Tente quoi que ce soit de stupide et je je te tue. »

"-Une toile... Qui parles ?..." - ceci fut plus "murmuré" à demi mot que réellement parlé - Il regarda autour de lui, la perspective de trouver une toile d'araignée ou une araignée douée de parole dans cet endroit sombre l'effrayait plus que le fait d'être attaché dans ce qui semblait être un sous sol ou une cave, son regard parcourut les quatres coins de la pièce, agité et vif, cherchant également un tableau, puis il finit par comprendre qu'elle devait forcément parler d'autre chose, feignant l'idiotie, il sourit en coin avant de rouler les yeux au plafond, marmonnant de façon presque inaudible entre ses lèvres et ce durant quelques secondes à peine où il eut l'air de réflechir, se triturant les doigts entre eux : "des "charettes" métalliques crachant du feu, des toiles qui parlent... des chaines qui envoient des décharges de douleur... quelqu'un peut m'aider là... parce que franchement... j'ai l'impression que quoi que je dise à cette créature elle ne me croira pas..."

De toute évidence dans l'état où il était, inutile qu'il fasse semblant d'être capable de rassembler ses idées, son regard perdu sur ce qui l'entourait en disait long sur sa propre peur et son incompréhension sur ce "monde", autant ne pas jouer les imbéciles quand on n'y connait rien, qui sait quels autres tours de "magie" elle était capable de jouer, pour lui la décharge électrique qu'il avait subie ne pouvait qu'être l'oeuvre d'un sort, c'est donc résigné et dans l'espoir qu'elle la détache qu'il se résigna à parler, après tout elle avait le droit de savoir à quoi elle avait affaire, il se mit à sa place, de façon un peu trop optimiste toutefois, la plupart des gens ne réagiraient ils pas de la même façon s'ils étaient confrontés à une créature paraissant aussi sauvage et, aggressive que lui ?

"-Je... Khaléo, c'est mon nom... Enfin c'est comme ça que m'appellent les personnes assez polies pour me le demander et s'en servir ensuite."

Il se gratta l'arrière de la tête en baissant un moment le regard sur le sol.

"-Quant à ce que je suis... C'est difficille à dire... Et je doute que celà vous mette à l'aise de le savoir... Malgré ce... cette apparence... Mes parents... bon dieu s'il on peut appeller "ça" des parents..." - Il s'égarait un peu en laissant trainer ses yeux par terre, un sourire "jaune" en repensant à son enfance de "merde" mais reprit rapidement le fil de la discution : "-...Ils étaient "humains" aussi humain que la peur pousse parfois l'humain à battre son gosse, à tuer, torturer où voler son prochain, où à attacher une créature inconnue au fond de sa cave parce qu'une peur bien "instinctive" vous pousse à vous méfier... Celà étant dit je ne vous en veux pas, c'est une réaction tout à fait "normale" si l'on ne se fie qu'aux apparences..."

Khaléo. Ainsi la créature avait un nom. Et de ce qu’Angie pouvait constater, il n’avait pas la moindre idée de l’endroit où il se trouvait. Par contre, il était particulièrement agité, ce qui posait un réel souci vu ses blessures. Sa conversation était décousue. Il semblait réellement perdu. Ce qui ne manqua pas d’intriguer Angie. Elle se releva, posa son fouet et s’approcha de Khaléo doucement.

« Si tu continues à t’agiter ainsi… tes blessures vont se rouvrir. »

Restant malgré tout sur ses gardes, la jeune femme tendit sa main droite et la posa sur la joue de Khaléo. A portée de ses griffes, elle avait pleinement conscience de prendre un risque mais si son invité ne mentait pas, il ne lui ferait aucun mal.

« Tu as raison… ce qui est différent fait peur. Et j’ai mes raisons de me méfier des autres… et pas seulement à cause de leur apparence. »

Quelque part au fond d’elle, Angie se sentait comme Khaléo, incomprise par le monde qui l’entourait. Attrapant l’une des mains de son prisonnier, elle regardait avec une certaine fascination ses griffes.

« Tu pourrais m’égorger d’un simple geste… »

Se redressant, Angie se dirigea vers une petite armoire fixée au mur qu’elle ouvrit. A l’intérieur, elle abattit un levier. Khaléo ne pouvait pas le savoir mais elle venait de couper le courant relié au collier. Certes la jeune femme était persuadée qu’il pouvait briser la chaîne mais ce risque l’amusait. D’ordinaire, elle était plus méfiante mais pour une raison inconnue, son instinct lui disait de faire confiance à son invité. Angie revint aux côtés de Khaléo puis doucement, mais fermement, le força à se rallonger.

« Je m’appelle Angie… Et toi, tu dois te reposer sinon tes blessures vont s’infecter. »

La jeune tueuse vérifia que le bandage était toujours propre, ainsi que le fait que l’attelle était toujours serrée convenablement. Elle devient bien avouer que l’inconnu l’intriguait et attisait sa curiosité. A genoux à ses côtés, elle prenait des risques et le savait. Angie laissa sa main parcourir le torse de Khaléo, autant pour la douceur qu’elle ressentait à son contact, que pour vérifier qu’il n’y avait pas d’autres blessures.

« Je fais peut-être une erreur mais bon… »

Passant ses mains derrière le cou de Khaléo, sans se soucier du fait qu’il avait une vue imprenable sur ses seins, elle déverrouilla le collier avant de le lui enlever. Sans geste brusque, elle le posa un peu à l’écart.

« Te voilà libre des tes mouvements… Tu as faim ? »

La jeune femme se releva doucement pour reprendre sa position à genoux. Khaléo l’ignorait mais au besoin, Angie disposait d’une matraque électrique dont la puissance dépassait celle du collier. Glissée dans la ceinture de son pantalon, elle était de plus facilement accessible. La jeune tueuse guettait la moindre réaction chez Khaléo.