C'était un mardi, il devait être juste neuf heure, peut-être un peu plus. Oliver s'était levé tôt, pas vraiment qu'il eut quelque chose de prévu, simplement que le matin restait tant la période la plus belle que la plus calme de la journée, spécialement les jours fériés comme celui ci. Les ruelles étaient désertes, et si quelques commerçants de proximité étaient parvenus à laisser leurs devantures ouvertes à d'hypothétiques clients, le jeune homme restait le seul civil à se balader. Il arriva jusqu'à la piscine. C'était un endroit calme, en lisière de la forêt. Depuis la piscine extérieure juchée sur les toits du bâtiment, on voyait au loin, par delà la forêt, par delà la ville. Mais la piscine extérieure ayant été fermée au public pour des raisons de sécurité, elle avait été déserté depuis bien longtemps, bien que le personnel du lieu persévérait à en nettoyer le bassin, sans raison apparente. C'était là une réflexion qui échappait à Oliver, il fallait dire qu'il ne se faisait pas encore vraiment aux différences de procéder entre orientaux et occidentaux. Jour férié oblige, la piscine était fermée, mais cela ne gênait pas spécialement le garçon qui, de toute façon, n'avait aucune envie de piquer une tête ce matin-là.
Ses pas le menèrent à une ruelle longeant l'arrière du bâtiment de la piscine, dans laquelle il s'avança aussi calmement qu'à son habitude, cigarette au coin des lèvres, les mains dans les poches. Deux garçons émergèrent alors dans son dos, mais Oliver n'accéléra pas pour autant le pas, ne ressentant aucune réelle menace, et n'ayant en vérité pas grande chose à faire de tout cela. Mais les garçons, eux, accélérèrent le pas jusqu'à arriver au niveau d'Oliver, et le poussèrent assez violemment contre le mur, avant de lui demander son argent et quoi que ce soit qu'il ait sur lui. Alors, Oliver écrasa sa cigarette.
Il n'aimait rien moins que de devoir avoir recours à la violence. Peut-être un peu par idéaux nouveaux, pas mal aussi par flemme. Mais ce matin là, il ne se sentait pas vraiment John Lennon dans l'âme. Il repoussa donc le premier garçon avant de s'attaquer au second. Lorsque celui ci ne représenta plus de menace, il en revint au premier, mais se rendit alors compte que quatre autres garçons avaient rejoint le caïd. Et si Oliver avait ses chances à un contre deux, à un contre cinq celles-ci se retrouvaient fortement fortuites...