« J’ai faim… »
« Moi j’ai froid… »
« Arrêtez-vous un moment s’il vous plait, les petites ont besoin de repos… »
La terrannide écureuil regarda leur guide d’un air un peu suppliant. Meruem soupira intérieurement et accepta. Cela faisait moins de deux jours que le petit groupe de quatre marchait. Fuyait plutôt… tous les quatre étaient d’anciens esclaves et lui, Meruem, avait réussi à faire échapper la mère et les deux gamines. Ils savaient qu’ils devaient fuir mais avec des pauses toutes les dix minutes, ils n’iraient pas loin….
Il y avait de cela deux semaines, Meruem avait infiltré un territoire ducal et s’était mêlé à la population terrannide esclave des lieux. Il travaillait à ce genre de choses depuis des mois, plus d’un an, même : s’infiltrer, faire échapper des esclaves, et les diriger dans les zones soupçonnées d’avoir des liens avec les réseaux de résistance terrannides. Il fallait faire vite et bien. Et comme ça, il pourrait finir par entrer dans lesdits réseaux. Et une fois dans les réseaux, il pourrait offrir une certaine utilisation de ceux-ci au service de l’Eternel Ardant. Pas forcément au service direct, non, mais au moins une sorte d’aide collatérale. El chaos était utile.
Et cette fois, els choses s’étaient bien passées. Il avait ouvertement tué le maitre et le contremaitre, bien sûr, et il avait emmené avec lui la mère et les deux gamines, des bavardes d’un garde chiourme, pensait-il. Et la fuite avait commencé. Il savait qu’ils seraient traqués, mais les geignements n’aidaient pas, et pourtant ni les gamines ni leur stupide mère ne s’en privaient. Mais cela ne faisait pas avancer les choses…
« S’il vous plait, laissez-moi allumer un feu pour que les petites se réchauffent, pour une fois… s’il vous plait… »
« Non, ça va les mener droit vers nous ! »
L’une des chiardes se mit à pleurnicher, voulant rentrer « à la maison » … Meruem se crispa. Plus loin des aboiements et des cris se firent entendre… les poursuivants s’étaient rapprochés. Il ne serait pas dit qu’il aurait échoué. Alors, il les secoua, mais les gamines refusèrent de bouger… merde alors ! Trop c’était trop. Il regarda la mère, d’approcha comme pour lui parler, mais au dernier moment, il lui ouvrit la gorge, d’un coup sec, précis, de sa dague.... Il se tourna vers les petites, paralysées par le spectacle et fit de même. Voilà. C’était réglé. Il se tourna alors pour filer, du sang maculait les lambeaux de vêtement qui lui servaient de tenue. Tant pis, il s’end débarrasserait vite.
Il allait se changer en fumée quand un mouvement lui fit changer d’avis. Plus loin, dans cette petite forte, il avait vu quelque chose de trop gros pour ne pas être quelqu’un bouger. Alors il lui sauta dessus, lame en avant. Et il se retrouva sur une jeune femme, lame contre la gorge de celle-ci. Elle avait tout vu, n’est-ce pas ?
Elle lui disait quelque chose…
« Tu as tout vu n'est-ce pas ? »
La tuer, ne pas la tuer ?