Croquer une elfe (Pv. Aurore Hastings)

(PoV : Fang)

Je ne suis pas encore réveillée que je sens que la frustration m’envahit ce matin. Ça fait une semaine qu’on travaille sur un deal, et hier… il s’est bien passé. Mais pourtant, il y a un truc qui me travaille. Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, et ça m’exaspère ! Ou alors c’est juste parce que je ne suis pas encore levée. Ça ira peut-être mieux une fois que je me serais défoulée ?

Encore à moitié endormie, la réalité se mélange encore facilement aux rêves. J’en ai oublié la plupart, mais d’un coup je me souviens de ce qui me travaille. L’elfe ! En allant jusqu’au point de deal hier, j’ai aperçu une elfe que j’aurais bien embarquée si on était pas si pressés. Et en repassant, elle n’était plus là. Elle l’a échappé belle elle, du moins pour l’instant…

Je finis par me redresser dans mon lit, et reste pensive durant quelques secondes. Cette elfe ne veut pas sortir de ma tête. Pire, vu les rêves que j’ai fait à son sujet, ‘le mat est dressé’ comme le dirait Tiger. Bon…

« Hey le bleu !! »

Je cris un coup, fixant la porte. Il ne faut que dix secondes au ‘bleu’ pour se ramener, et il a clairement piqué un sprint.

« Cheffe ! … cheffe ? »

Je fronce les sourcils en l’entendant. De quoi ‘cheffe ?’ ? Oh. Oh non, pas encore… si ? J’attrape une mèche de cheveux et la tire jusqu’à la voir. Rose. ROSE. Du bordel de rose !! Sérieux !

« Ah mais putain c’est pas vrai ça ! »

J’hausse le ton, furieuse que ce pouvoir sorti de je ne sais où se soit encore déclenché pendant mon sommeil. Comment je suis censée être discrète avec des cheveux roses ?! Je fulmine et lance un regard rageux au bleu, comme si il y pouvait quelque chose. Il ne sait pas où se mettre, mais par chance pour lui j’avais déjà une idée bien précise de ce que j’allais lui demander avant qu’il ne voit ça.

« J’veux l’elfe qu’on a croisé hier ! Va me la chercher ! »

« Hein… euh… d’accord… enfin je veux dire oui cheffe, tout de suite ! »

Il ressort bredouille, visiblement pas convaincu de pouvoir me la dénicher. Il a qu’à demander aux autres si il se sent pas de taille tiens, même si ils risquent de lui demander des trucs déplaisants en échange. C’est pas mon problème ! Non là mon problème c’est mon look. Je sors du lit nue, et file devant la glace. Les cheveux roses… super. Bon au moins pour le reste… on va dire que les yeux rouges collent à peu près à la couleur des cheveux. Ça ne devrait pas être trop dégueu si je m’habille en conséquence. Et j’ai bien le temps de me préparer vu que les gars ont picolé jusqu’à pas d’heure hier… eux aussi ça leur ferait peut-être pas de mal de passer du temps avec une elfe ou deux tiens. On pourrait fêter ça comme ça en fait.

En attendant, je me tourne pour aller prendre des vêtements dans ma penderie… une robe rouge devrait faire l’affaire. J’en isole plusieurs, mais je sens quelque chose d’étrange dans l’air durant un bref instant…

Aurore respira un grand bol d’air frais. Après une soirée plutôt… étrange dans un quartier dans lequel elle n’avait plus jamais envie de retourner, elle avait eu besoin d’une petite baignade matinale dans la piscine de son quartier. L’héroïne n’était pas trop « sortie » mais s’était laissé convaincre, tout ça pour se retrouver dans un endroit lugubre, une sorte de temple des plaisirs bien loin de ses aspirations. Elle avait donc rebroussé chemin, seule, ignorant les regards dardés sur elle, pour retrouver sa quiétude. Il fallait dire que les quartiers traversés n’avaient rien d’accrocheurs, et qu’une héroïne soit vue près d’un lieu comme celui-là n’était clairement pas bon pour la réputation qu’elle essayait de préserver.

 

Sa nage finie, Aurore se rhabillait dans les vestiaires lorsqu’elle ressenti quelque chose de bizarre. Comme si ses pouvoirs… La défiaient. Elle tenta de se concentrer, guettant une attaque inopportune. Il fallait dire que dans sa tenue actuelle, a savoir des sous-vêtements noirs plutôt attrayants, se battre risquait fort d’être compliqué. Soudain, elle cligna des yeux pour se retrouver… Dans la rue. Ou plutôt, dans une impasse perdue d’un quartier qu’elle n’aimait pas forcément. Devant elle, un jeune homme un peu estomaqué par le spectacle. Mais qu’est-ce qui venait de se passer exactement ? Qu’importe. L’inconnu avait repris ses esprits.

 

« Les gars, elle est là, v’nez m’aider !   » Cria-t-il. 

 

Aurore, qui avait bien conscience que sa tenue n’était pas vraiment faite pour se battre, chercha d’abord à s’enfuir. Mais là, impossible d’activer son pouvoir. Elle se remit juste à temps de sa déconvenue pour esquiver le premier loubard qui se jetait sur elle. Néanmoins, sans alter, le combat était parfaitement déséquilibré. Elle parvint à en repousser un, puis un autre, mais un troisième parvint à lui attraper le bras. En quelques secondes, tout fut fini. Une Aurore aux yeux furieux été menottée les bras devant, bâillonnée, sans être capable de se tirer de cette situation.

 

« Allez, la cheffe veut t’voir !    » Ricana l’un des loubard, lui assénant une solide claque sur le postérieur.

 

« Hpmmf !    » Tenta de protester Aurore, en vain. 

 

Un peu humiliée, elle suivit les malfrat jusqu’à l’intérieur d’un batiment, imaginant des plans pour se sortir de ce mauvais pas. Elle n’en eut toutefois pas trop le temps. Devant-elle s’imposait une immense femme à l’allure de démone. Aurore planta son regard dans le sien, défiant l’inconnue, alors que le premier jeune homme reprenait la parole.

 

«  V’la cheffe, servie sur un plateau ! Vous voulez faire quoi maintenant ?    »

L’étrange sensation passe, mais rien ne semble arriver. C’était peut-être dehors ? Bah, qu’importe. S’il y a un problème, il y a des gros bras qui s’en occuperont. J’ai mieux à faire, et une idée très précise de ce dont j’ai envie là tout de suite. Je souris à l’idée de ce que je vais faire à celle qui me tombera sous la main et que je jugerais digne de me satisfaire tout en enfilant une longue robe rouge.

Une fois ça fait, je m’apprête à sortir de mes quartiers quand j’entends du bordel dehors. Les gars ont l’air tout excités tiens, c’est marrant ça. A croire qu’ils ont trouvés un sale coup à faire, ou qu’ils se sont déjà remis à picoler de bon matin. Dans le second cas je vais surement devoir casser la gueule d’un d’entre eux pour les remettre sur le droit chemin, à part si Tiger est dans le coin et s’en occupe avant moi.

Mais lorsque j’ouvre la porte, je me rends compte que c’est pour tout autre chose qu’ils sont contents. Même le Bleu sourit comme un con, tout fier de lui. Bon en même temps… je sais pas comment il a réussi son coup, mais j’admets être impressionnée. Il va peut-être servir à quelque chose finalement.

« Et bah merde alors… vous l’avez trouvé en un temps record la petite ! »

Je regarde l’elfe avec un large sourire, celui d’une prédatrice dévorant sa proie du regard. Elle ne cache pas grand-chose dans sa lingerie, ce qui ajoute à mon plaisir et mes envies charnelles. J’en fais le tour, regardant ses courbes et glissant une main sur ses fesses.

« Tu m’as impressionné le Bleu, tu pourras rejoindre les gars lors du prochain coup et décider de ton surnom. »

J’entends les gars l’applaudir, pendant que je m’imagine tout ce que je vais faire à cette beauté. Oh d’ailleurs ils voulaient savoir ce que j’allais faire eux non ?

« Je vais vous l’emprunter, et quand j’en aurais fini avec elle vous pourrez jouer avec. On la gardera peut-être avec nous si elle est obéissante, alors il faudra éviter de la casser d’accord ? »

Les gars ricanent en regardant l’elfe, surement déjà tous en train d’imaginer ce qu’ils lui feront. Mais en attendant… je la pousse dans mes quartiers, et ferme la porte derrière moi. Mon regard s’intensifie en la fixant, et mon sourire s’élargie tandis que je viens caresser une mèche de ses cheveux. Elle est bien trop à mon goût pour son propre bien.

« T’as surement compris ce qu’il va se passer maintenant, alors le déroulement ne tient qu’à toi… si tu y mets du tiens tu pourrais prendre ton pied, sinon ça va surement être très déplaisant. Dans les deux cas je vais prendre mon pied, alors à toi de voir si t’as envie de balancer des cris de plaisir ou de détresse. »

J’attends quelques secondes en la fixant du regard, avant de reprendre.

« C’est bon, t’as eu le temps de réfléchir. Maintenant mets-toi à quatre pattes sur le lit. »

Une requête simple mais qui va annoncer la couleur : si elle refuse c’est qu’elle ne sera clairement pas prête à y mettre du sien. En attendant, je fais glisser ma robe au sol histoire qu’elle voit ce à quoi elle va avoir le droit – et ça a déjà commencé à durcir face à cette beauté.