Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

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Jessica Price

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I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

jeudi 27 novembre 2014, 19:46:16

Boum boum. Des coups de tambour dans les tempes, voilà la première sensation à laquelle Jessica gouta en se réveillant. L'impression de se prendre un coup à chaque battement de cœur, brusque retour au réel après ce rêve étrange qu'elle avait fait. Jamais elle ne saurait pourquoi le banc de poissons allait aussi vite que la locomotive. Attends, c'était quoi ce rêve à la con? C'était comme si la réalité lui en avait voulu de l'avoir quittée pour le monde onirique. D'un seul coup, la lumière l'agressait même à travers ses paupières toujours closes, et la moindre voiture qu'on entendait au-dehors s'en prenait directement à ses oreilles. Elle cherchait à tâtons la couverture pour s'y enfoncer, mais il n'y en avait pas. Pas d'oreiller non plus. Elle essaya donc d'écraser son visage dans le matelas. Mais il ne rencontra que du cuir.

Elle ouvrit donc les yeux en les gardant plissés. Du cuir oui, elle s'était endormie, toute habillée, sur un canapé. Et ce n'était pas le sien. Merde, je suis où? Elle se redressa avec difficulté, toute grimaçante, alors que son cerveau, balloté à l'intérieur de son crâne, lui hurlait que non, ce n'était pas la meilleure idée qu'elle ait. Elle se frottait le visage des deux mains avec des gestes consciencieux, comme si elle était faite de sucre, remontant ses doigts dans sa chevelure sûrement en piteux état. Assise, elle regardait autour d'elle, cherchant toujours à s’accommoder à la lumière. Un appartement, plutôt grand, avec une décoration assez moderne, dans les tons monochromes. Pas sale, pas bordélique... Pas à elle. Un écran plat, énormissime, comme elle n'en avait jamais vus. Mais plus elle le fixait, et plus elle avait l'impression qu'il s'éloignait, et que la pièce gagnait en profondeur. Elle avait le vertige, assise sur un canapé. La migraine violente et saccadée commençait à s'installer en un bon mal de crâne de second plan, aussi elle sentit, lorsqu'elle se frotta les yeux, que son œil gauche lui faisait mal. La table basse, blanche, était suffisamment propre pour y distinguer un reflet, et surtout le magnifique coquard qui se dessinait autour de son orbite. Elle avait comme des flash, une soirée, de l'alcool, une baston... Et encore de l'alcool. Elle tourna brusquement la tête vers la fenêtre, et son intuition s'avéra exacte: elle était brisée, et des bouts d'adhésif portant encore quelques bris témoignaient du méfait. Donc c'est pas la fenêtre du train, que j'avais pétée... Oui, logique. Elle se demandait comment elle avait pu grimper jusqu'à la fenêtre et la briser, alors que le seul moyen d'y accéder semblait être un lampadaire situé à deux mètres au moins du rebord. Je fais des trucs dangereux, des fois...

Elle tâta sa poche arrière pour vérifier, puis y plongea la main, pour en ressortir sa petite bible, qu'elle ouvrit. Elle en sortit sa flasque d'Hirondelle et la secoua, n'y entendant que de légères gouttes au fond. Elle était persuadée de l'avoir remplie la veille, dans l'après-midi. Ceci explique cela. Il était peut-être temps de mettre les voiles. Malgré la gueule de bois. Et malgré le fait qu'elle n'avait aucune idée d'où elle était.

Jessica Price

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Re : Re : I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

Réponse 1 lundi 08 décembre 2014, 21:55:49

"AAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH!"

Le calme de la pièce, déjà assez oppressant, avait été déchiré par ce cri. C'était le point de rupture. Après le sursaut, plus rien, Jessica s'était figée, ses yeux fixant la table basse sans vraiment la voir. Son mal de crâne avait pris une ampleur soudaine, comme si la voix avait pour but de lui faire éclater la cervelle. Elle respirait à fond, elle voulait que ça passe. Le monde autour d'elle pouvait bien s'écrouler, elle voulait juste que sa migraine se dissipe. Mais la voix reprit, vive, cinglante:

"Qu’est-ce que tu fais chez moi?"

J'en sais rien. Je ne sais même pas où c'est, "chez toi". Tais-toi. Cesse. Sous la douleur, ses yeux larmoyaient. Il n'y avait rien de pire pour Jess que les douleurs internes: elles n'avaient rien d'amusant, comme une rougeur ou un bleu, et c'étaient pourtant souvent les pires. Comme à chaque gueule de bois elle se promit d'arrêter de prendre de l'Hirondelle, savant pertinemment qu'elle ne se passerait jamais de ce divin breuvage qu'elle avait inventé. Elle leva les yeux vers la voix. Une tenue noire. Plus haut. Des seins. Encore plus haut. Putain, c'est quoi cette géante? Un petit-déjeuner lui passait au-dessus de la tête, le jus d'orange gicla sur son épaule et dans son cou, alors que le verre alla s'écraser derrière elle. J'ai pas compris. Le jus froid dégoulinait sur sa peau. Tout, absolument tout lui voulait du mal. Rien n'était agréable. Mais les choses commençaient enfin à se clarifier, et c'était sans doute dû à la fraîcheur du liquide, ou au bruit du verre qui s'était brisé. La géante, elle, s'en allait au pas de course. Pour revenir l'instant d'après, toujours aussi bruyante:

"Tu vas partir de chez moi!! Sinon j’appelle les flics ok!"

La réaction de Jessica ne se fit pas attendre. Aigrie, elle bondit sur ses deux pieds, écartant légèrement les mains de son corps pour assurer son équilibre, et se mit à hausser le ton à son tour:

"HÉ! TU VAS LA FERMER UN PEU, TA G-"

C'était la première chose qui lui était venue à l'esprit, néanmoins elle avait été coupée dans son élan à la vue du couteau, et du tremblement nerveux de son hôte. Ce n'était pas la première fois qu'on la menaçait avec un couteau -elle avait même eu droit à un pied de biche, une fois- mais ce n'en était pas pour le moins risqué. D'autant que les personnes en stress sont plus dangereuses et irréfléchies qu'elles ne le paraissent au premier abord. La situation devenait délicate. Ce n'était décidément pas le meilleur réveil de sa vie.

"Olah, doucement, calme-toi... Pose le couteau, d'accord? On peut discuter, non? Je sais même pas où on est!"

Elle accompagnait ses paroles confuses de gestes de mains vers le bas, qui lui intimaient de lâcher son arme et de garder son sang-froid. En réalité l'Hirondelle était passée de la colère à l'appréhension en un instant, et ce changement d'état l'avait elle-même un peu chamboulée. Une chose était sûre, elle était bel et bien réveillée à présent.

"Écoute, je... Je m'appelle Jessica, ok? Je sais pas qui t'es ni où on se trouve exactement, mais si tu pouvais arrêter de me lancer du jus de fruit et de pointer ce couteau vers moi..."

Elle déglutit un instant, son regard faisant un bref-aller retour entre la fenêtre brisée et Kjersti. Elle arrivait à se faire une idée de ce qui pouvait lui passer par la tête:

"Je suis pas une voleuse! D'accord, hein? Je me suis endormie sur le canapé mais... J'ai rien volé! J'te le jure!"

Jessica Price

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Re : I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

Réponse 2 dimanche 09 septembre 2018, 18:21:06

J'avais songé à la table basse, mais ça me paraissait moins confortable.

Non, il valait mieux éviter les remarques stupides maintenant, quand bien même elle avait daigné poser le couteau. Elle était toujours nerveuse, et ça la rendait instable, irritable, et donc toujours menaçante. C'était d'ailleurs curieux. En plus d'être grande, elle semblait athlétique, et en grande forme avec ça. Merde, je suis si flippante que ça au réveil? L'air ahuri, elle fit machinalement un tour d'horizon, cherchant du regard une autre surface réfléchissante dans laquelle elle pourrait vérifier encore sa tête de six pieds de long. L'appartement était spacieux, bien éclairé car bien orienté, et également bien meublé. Il y régnait une espèce de fouillis qu'elle connaissait, celui des gens qui sont trop occupés pour tenir leur foyer "convenablement". Sa colocataire la rabâchait souvent avec ça, mais le fouillis qui régnait chez Jess tenait davantage d'une bonne grosse flemme que de réelle "occupation". Pourquoi trier le linge quand elle pouvait glander sur YouTube, et chercher de nouvelles chansons à ajouter à son répertoire?
Un moment d'égarement, et la langue trop pendue de l'Hirondelle la trahit:

"Ah ouais, dis donc, t'as les moyens, toi!"

C'était le genre de remarques qu'il fallait précisément éviter après être entrée par effraction chez quelqu'un, et s'être automatiquement faite étiqueter comme voleuse. Il valait mieux trouver une justification très vite avant que cette furie ne se décide à appeler les flics, quelque chose de plus valable que j'sais pas, j'étais complètement perchée, j'calculais plus rien. Même si au final, c'était ça, la vérité pure et dure. Elle fit donc un effort de mémoire, et resta ainsi figée pendant un instant de flottement, durant lequel son regard détaillait avec une certaine jalousie les formes de son "hôte". C'était toujours pareil de toute façon, il y avait toujours une bombasse pour rayonner à proximité, quand elle-même avait l'élégance d'un pot de cornichons laissé ouvert sur la table en plein soleil.

Récapitulons, la veille, elle était allée au Bureau. Un café-théâtre, qui s'appelait "au Bureau". Elle n'y avait pas été pour jouer, mais parce que cette fille, Maureen, une écossaise qu'elle avait rencontré dans le métro, l'avait invitée. Elles passaient une bonne soirée, la demoiselle était un peu niaise, mais elle était marrante. Et puis il y a eu... L'happy hour. Oh ouais, ça y est, ça me revient. Maureen avait l'alcool mauvais. Et le plateau de shots à 200 yens pour les filles, on ne passait pas au travers, pas en compagnie de l'Hirondelle. Qu'eeeest-ce que j'ai fait... La face rougie par l'ivresse, Maureen avait commencé à huer les musiciens, puis à insulter les gens qui lui intimaient de la boucler. Amusée par une compagnie qu'elle trouvait de plus en plus plaisante, Jessica avait sorti sa flasque. Tout est parti en sucette. Les insultes sont montées, des serviettes puis les verres à shots ont servi de projectiles. Et là, avalanche de phalanges. Des jointures avaient rencontré des visages, et... Merde, même la barmaid s'est mangé une chaise. Le tumulte qui avait eu lieu rendait les souvenirs un peu confus, mais plus Jess cognait, plus elle se la ramenait. Plus elle se la ramenait, plus elle descendait sa flasque. Et plus elle buvait, plus elle cognait. La police avait fini par intervenir, et n'écoutant que son courage, Jessica s'était envolée par la sortie de secours à la vue même de ces troubles-fête. Elle n'avait pas vu si Maureen avait filé aussi, et l'idée qu'elle se soit faite coincer ne lui avait pas traversé l'esprit jusqu'à maintenant. Penser à son sort à l'instant ne fit qu'arracher un sourire narquois à Jess. Et ensuite? Ensuite elle avait cavalé dans la rue comme si elle avait le diable aux trousses, son souffle entrecoupé par les obscénités qu'elle criait sur la stupidité des poulets, et le fait qu'elle était "trop rapide et trop maline pour se faire attraper, de toute manière". Elle avait dû avoir ensuite un épisode de paranoïa qui lui avait intimé de pas rentrer directement chez elle, parce que c'était le premier endroit où ils viendrait la cueillir.

Oui, difficile d'en tirer quelque chose d'autre que "j'étais complètement perchée et du coup j'ai pété ta fenêtre pour me cacher des flics et de la CIA". La CIA, putain? Tant pis, plan B. Elle fit une moue triste à en fendre le cœur, et plongea son visage dans ses mains en sanglotant:

"Y a des mecs qui m'ont accostée hier soir et... L'un d'eux m'a cognée... J'ai couru... J'avais peur, je savais pas où aller!"

Elle reniflait bruyamment. Elle ne savait pas se forcer à pleurer, mais il y avait de la chance dans son malheur. En appuyant ainsi ses mains sur son visage et en particulier son œil au beurre noir, c'était bien assez douloureux pour se soutirer quelques vraies larmes.
« Modifié: mardi 11 septembre 2018, 02:56:10 par Jessica Price »

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Re : I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

Réponse 3 jeudi 27 septembre 2018, 02:48:34

Le coup de gueule soudain de Kjersti arracha un hoquet de surprise à Jessica. Elle recommençait à crier. Et l'Hirondelle pouvait à peine l'écouter tant elle l'entendait. Sa voix résonnait dans sa tête comme une balle de fer qui cognait à l'intérieur de son crâne, et les tons plus aigus venaient en rajouter à la torture en lui vrillant les tympans. Les tempes de la jeune anglaise martelaient, et elle elle en souffrait tellement physiquement qu'elle n'avait plus besoin de se forcer pour pleurer. A travers les larmes dans ses yeux et cette atroce sensation de lobotomie sans anesthésie, elle vit la grande brune attraper un autre objet. Ce n'était pas un couteau ou une arme. Un téléphone!

"Dis-moi la vérité ou dans trois minutes les flics sont ici, tu vas avoir de très gros soucis..."

Pas les flics!
Ce fut un très mauvais réflexe pour Jessica. Un geste beaucoup trop agressif, peut-être, une réaction beaucoup trop irréfléchie. Elle avait bondi comme une lionne, et lui avait arraché le téléphone des mains avant même d'y penser. Se rétractant d'un même élan, les yeux rivés sur l'écran, elle marqua un temps d'arrêt. Soulagée de voir qu'elle n'avait même pas eu le temps de ne serait-ce que déverrouiller l'appareil, elle réalisait du même coup ce que la panique venait de lui faire faire. Ça compte comme une agression ça, non? C'est du vol à l'arrachée? Putaaiiiiin! Son instinct avait pris le dessus sur sa comédie, et elle n'avait fait que s'enfoncer davantage. Il lui fallait trouver une excuse, aussi bidon soit-elle:

"Sans déconner, t'as déjà eu affaire à la police de Seikusu? Regarde-moi, je suis une loque et j'empeste l'alcool! Ils iront dire que je les avais aguichés, ou que je demandais que ça... Ooou je sais pas quoi!"

D'accord, c'était brouillon, ridicule même, mais elle n'avait pas trouvé grand chose. Jessica se sentait acculée, confuse et maltraitée. Oui, bien sûr qu'elle était en tort, et sa méfiance des forces de l'ordre ne justifiaient ni une entrée par effraction ni un téléphone chouravé. Téléphone qui soi-dit en passant dansait toujours entre ses mains, comme pour canaliser son stress. Alors la délinquante fit ce qu'il s'imposait de faire. Une chose que toute personne sensée aurait évité de faire dans une situation aussi inextricable: Rejeter la faute sur autrui.

"Oh, et puis c'est quoi ton délire parano, là? J'sais même pas qui t'es, et t'arrêtes pas de t'acharner sur moi! C'est moi la victime dans l'histoire, d'accord? Et si tu veux mon avis t'es trop suspicieuse pour être honnête!"

Un éclat de colère, ou peut-être une simple réaction défensive contre ses cris incessants. Peu importe la raison, c'était une très mauvaise idée. Elle sentait la situation lui échapper. Non, elle sentait qu'elle n'avait aucun contrôle sur ce qu'il se passait. Dans un éclair de lucidité, elle sentit également comment l'inconnue allait réagir.
En un nouveau mouvement, elle fondit sur le couteau. Elle l'empoigna avec une certaine maladresse, mais pas dans le but de le brandir ou de s'en servir. Elle bouscula Kjersti hors de son passage avec agacement, se dirigeant vers la cuisine où elle le rangea tout simplement dans son support. Ensuite de quoi elle prit une grande inspiration, parce que c'était trop pour elle, et que ça fait un danger de moins. Avec une colère contenue, elle se mit à articuler lentement, comme si prendre les gens pour des cons allait l'aider à se dépêtrer:

"Booooon, on recommence. Moi c'est Jessicaaaa... J'ai failli me faire violeeeeer... Et-"

Elle s'était interrompue à cause d'une nouvelle douleur lancinante et désagréable. Encore une. Sauf qu'il s'agissait de sa main droite, avec laquelle elle avait pris appui sur le meuble, comme pour marquer un semblant d'autorité. En levant cette même main, elle eut le déplaisir d'y voir un filet de sang, et en l'ouvrant, une belle plaie qui entrebâillait sa paume dans tout la largeur. Elle eut un rictus grimaçant:

"Eeeet j'me suis coupée. Oh putain, ça fait super mal!"

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Re : I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

Réponse 4 samedi 13 octobre 2018, 15:45:20

"Trop aimable..."

Son ton était grinçant et son faciès grimaçant, mais c'était la façon que Jess avait eue de la remercier. Et au passage, de rejeter la faute sur Kjersti. Ce serait jamais arrivé si tu l'avais pas sorti, pour commencer! En vérité, ce ne serait jamais arrivé si elle n'était pas rentrée par effraction, complètement torchée. Mais la jeune fille, comme bien des britanniques, était de très mauvaise foi. Remisant le téléphone dans la poche arrière de son jean, elle attrapa la trousse avec toute la délicatesse d'une rebelle contrariée, et se rendit au-dessus de l'évier, où elle commença la désinfection. Ses gestes étaient appliqués et experts, par la force de l'habitude. Elle appliquait une compresse de main de maître et coupa un bandage qu'elle tendait en tenant l'extrémité entre ses dents. Les premiers soins prirent à peine quelques secondes, car son habileté à panser les plaies tenait davantage de l'expérience que de l'expertise. Elle en avait vu d'autres. Elle en verrait d'autres. Aaah, ça pique sa mère! grognait-elle quand même.
Malgré sa mauvaise humeur, elle rangea consciencieusement l'attirail dans la trousse de soins, avant de la refermer. Jessica était une petite conne, certes, mais elle était civilisée, et elle savait respecter les choses importantes. Surtout quand ces choses l'arrangeaient. Puis, comme frappée par une soudaine épiphanie, elle releva le menton d'un coup, avant de se retourner d'un bloc:

"Attends, t'entendais quoi par la star du moment? Tu parlais de toi?"

Un sourire mauvais aux lèvres, elle recommença a déshabiller du regard la géante. Même en y réfléchissant, elle n'avait aucune foutre idée de qui elle pouvait bien être. Comme beaucoup d'artistes qui galèrent et cherchent à vivre de leur talent, la londonienne passait très peu de temps devant la télé ou à suivre les actualités, préférant passer ses soirées à boire et à se plaindre que le monde était injuste d'avoir rendu Selena Gomez célèbre alors qu'elle, elle chantait devant une cinquantaine de personnes, grand max. Alors Jessica fit ce que n'importe quelle gamine mal élevée ferait dans cette situation. Elle joua aux devinettes.

"T'es championne de natation? Non. Basket? Non plus? Tu fais dans la chanson en montrant tes nibards?"

La dernière pique était amère. Outre les inégalités du monde de la musique, Jess se sentait écrasée par les inégalités des bonnets de soutien-gorge. De la jalousie pure et simple, et l'idée méchante qu'elle aurait pu faire carrière, elle aussi, si elle avait eu cette plastique de rêve. Mais elle effaça cette théorie sur le simple argument qu'elle passait trop de temps à couiner et crier pour ménager sa voix. Ce qui laisse donc...

"Naaan... Tu fais du porno c'est ça? C'est pour ça, la crise de parano? T'as cru que j'allais te vio-"

"Violer", oui. Elle venait de déconner là-dessus, alors qu'elle venait d'essayer de la baratiner sous le même motif. L'Hirondelle se rendait compte qu'à force de rancœur et de méchanceté gratuite, elle venait de foutre en l'air sa propre comédie. Un léger flottement, où elle se sentit très conne, et elle pressentait la hargne de Kjersti qui revenait au galop. Il fallait qu'elle change de sujet, qu'elle fasse comme si de rien n'était.

"Allez, sans déconner, t'es qui au juste? J'ai beau chercher, tu m'dis rien du tout!"
« Modifié: samedi 13 octobre 2018, 20:27:18 par Jessica Price »

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Re : I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

Réponse 5 lundi 22 juin 2020, 03:42:10

Une avalanche de magazines, de photos, et d'émotions. De l'incompréhension, de la jalousie, de la surprise, de la jalousie, du mépris, et quand même de la jalousie. Kjersti était effectivement en couverture de tous les tabloïds. Et Jess se sentait perdue. Elle avait l'impression d'avoir changé d'univers, ou d'avoir voyagé dans le temps. Ça aurait pu ressembler à un rêve si elle ne s'était pas blessée une minute plus tôt. Elle était effectivement arrivée par hasard dans l'appartement d'une idol. Ça aurait presque pu ressembler au début d'un manga ecchi. Si ce n'est qu'en général, c'est l'idol qui atterrit chez toi. Et il n'y a pas de gueule de bois, ni de couteau. A croire que les scénaristes de sa vie étaient soit défoncés, soit complètement cons. S'avançant mollement comme en plein trip sous acides, elle prit les magazines doucement et les fixa. Ils étaient bien réels, elle pouvait les voir, les toucher, c'était pas des faux. Les couvertures se succédaient devant son air incrédule. Kjersti en tenue de sport. Kjersti pensive, avec une moue enfantine. Kjersti dans une pub de mascara. Kjersti sur scène avec une jupe qui- Oh my god. Retour sur Terre. Mais elle est vraiment chanteuse! En solo! Jalousie. Mauvaise foi.

"Oui, c'est clair que là, par exemple, tu montres vraiment rien du tout. J'suis sûre que les mecs dans la fosse prenaient des photos de ta voix en contre-plongée."

Jessica eut de nouveau la tête qui tourne. La gueule de bois, la blessure, le choc, c'était beaucoup pour elle. Ses jambes commençaient à flageoler. Essayant de s'en remettre, elle recula à nouveau vers l'évier et se posa contre le rebord, pâle comme un fantôme. Tout se bousculait dans sa tête.
C'est pas possible! Une star? Une idol? Elle? C'est des vraies chanteuses les idol? Elle sait ce que c'est, le solfège? Putain... Je savais qui c'était? Kjersti... Kjersti... Je l'ai peut-être déjà entendu, son nom d'merde!
C'était peut-être sa coloc, une discussion à l'arrachée... Mais elle avait sans doute su. Inconsciemment. Mais sous Hirondelle, il n'y avait ni conscience, ni subconscient, ni inconscient. Il n'y avait qu'une Jessica complètement torchée. Et elle avait englouti quasiment toute la flasque.
Alors, oui, peut-être qu'au fond, elle n'était pas arrivé là par hasard. Peut-être qu'elle avait déchiffré cette information sans s'en rendre compte. Un éclair de génie, une audace désinhibée, et une pointe de dépression l'avaient poussée à s'endormir pile-poil dans le salon d'une star de la musique au corps de rêve. Tout ce qu'elle aurait dû être et avoir se trouvait là, autour d'elle. Et les vertiges lui filaient la gerbe. Elle sentait la sueur poindre aux racines de ses cheveux déjà douloureux. Et son état de faiblesse évident la rendaient plus acerbe et agressive. Respire à fond. Ça va passer.

"Parce que toi... TOI, tu chantes? C'est à peine si tu peux finir une phrase sans monter de deux octaves! Merde, tu sais au moins ce que c'est un octave, miss "Top 10 des destinations favorites de"- Oh bordel."

Sur l'encart qu'elle venait de lire, un petit photomontage montrait l'opéra de Sidney et un prestigieux café français. Kjersti était blindée de thune. Elle aurait pu la poignarder à mort, payer une caution minable et se boire un mojito à Cancùn avant la fin de l'après-midi. Dans la tête de petite rebelle de Jess, tous les riches étaient des méchants au-dessus des lois. Cette idée angoissante était juste ce qu'il fallait pour que ses jambes ne cèdent et qu'elle se retrouve le cul par terre, les yeux grands ouverts comme un lapin pris dans un collet. Un craquement lors de sa chute s'était fait entendre, et la sensation sous sa fesse endolorie était celle de deux moitiés d'un téléphone -certainement hors de prix- qui avaient décidé de faire bande à part. Ok, donc là, j'ai cassé sa fenêtre, puis son téléphone, j'ai un œil au beurre noir, une coupure à la main et mal au cul, mes jambes son engourdies et dans deux minutes je vais finir par me dégobiller dessus. La situation est PAR-FAITE-MENT sous contrôle. Elle ne savait plus trop si elle devait s'enfuir, ou bien se mettre en boule et pleurer. Ses jambes ne voulaient faire ni l'un ni l'autre. Ses yeux, en revanche, commençaient à s'embuer.

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Re : I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

Réponse 6 lundi 14 septembre 2020, 00:54:40

Rembourser...
Rembourser...
Rembourser...

Elle sentit ce mot s'abattre sur elle comme le couperet d'une guillotine, mais il ne lui offrit aucune délivrance. Seulement la condamnation implacable. Elle avait dit "rembourser tout ça". C'était quoi, "tout ça", bordel de merde? Son cerveau remonta le temps. Le téléphone, c'était une chose, mais avant ça? Les bandages? Les magazines? Le canapé? La fenêtre. Oui, bon, la fenêtre. Deux choses. Deux choses, c'est pas "tout ça". Quand on bave sur le canapé d'un riche, est-ce qu'il se rachète un canapé? J'dois payer pour les bandages? Elle baissa les yeux vers le sucre qu'elle lui avait jeté. Elle s'était faite engueuler, cogner -avec un magazine, certes, mais qui aurait pu tout aussi bien être une masse sur son crâne douloureux- et maintenant, ça. Traitée comme une bête. Le regard de Jessica voyagea du morceau de sucre à Kjersti, de Kjersti au morceau de sucre. Ça aussi, elle devrait le rembourser. A tous les coups, il n'y avait pas écrit "sucre en morceaux" sur la boîte, mais "Blocs de cristaux de saccharose n°5". La même putain de chose, mais en vingt fois plus cher. Il y avait peut-être même une petite pastille "Sans Gluten!" sur le couvercle. En échange de ce morceau de sucre, elle prendrait son âme. Elle l'endetterait pour trente ans et l'utiliserait comme domestique pour nettoyer la bave de ses fans devant l'entrée des concerts. Elle finaliserait sa transformation en animal domestique en lui passant un collier et une laisse. Elle ne pourrait plus jamais partir. Ce serait comme dans Misery, mais avec des créances. Elle se demandait si l'idol allait lui briser les chevilles, ou pire encore. Au moins, elle n'avait vu que le film.

L'appréhension et la peur lui redonnaient des forces. L'énergie du désespoir, sans doute. Elle prit le morceau de sucre comme si elle manipulait un cristal radioactif, se releva péniblement et le posa sur le bord de l'évier. Le tout sans lâcher la géante des yeux. Le mouvement n'avait fait que lui rappeler son état de faiblesse, et la différence de corpulence entre elle et Kjersti. L'espace d'un instant, elle songea à se battre pour s'enfuir. Sous Hirondelle? Jouable. Lendemain de cuite après avoir descendu toute l'Hirondelle? Grillé. Une petite brune et menue face à une athlète au top de sa forme, ça ressemblait au début d'un porno hard. Et c'est toujours la brunette qui prend. Un air de défi sans assurance sur le visage, elle tenta une contre-attaque cinglante.

"Et puis quoi encore? T'as vu comment tu me traites? Tu vas m'filer la pâtée dans une gamelle avec mon nom dessus, ensuite? Et tu comptes me refiler la facture une fois que t'en as fini avec mon égo?"

Elle assumait mal cette provocation. Déjà, parce qu'elle en disait un peu trop sur la merde dans laquelle elle se trouvait. Ensuite, parce qu'elle avait peur de lui donner des idées. Si ça se trouve, c'est comme dans les films glauques, elle va vraiment utiliser son blé pour me forcer à réaliser tous ses délires de tordue!
Agressive.
Il fallait être agressive.
"Tiens, reprends-le ton téléphone! Et puis bouffe le, ton saccharose à la con!"

Le geste se joignait à la parole quand elle lui jeta son téléphone cassé en deux parties, lesquelles n'étaient reliées que par la membrane tactile de l'écran brisé, puis le morceau de sucre. C'est quand le sucre passa à quelques centimètres de sa tête (et elle n'était pas si loin, pourtant), que Jess réalisa une chose très importante:
Il ne fallait pas être agressive.

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Re : I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

Réponse 7 vendredi 02 décembre 2022, 03:32:16

C'était comme si une grenade venait de péter à trois mètres. Les décibels venaient tout à coup d'exploser dans la cuisine, et un son strident s'insinuait dans son crâne avec la délicatesse d'une mèche de foreuse. Les ondes sonores se propageaient à l'intérieur de son crâne en déchirant tout comme des shrapnels, en rebondissant contre les parois. Jess pouvait les sentir à l'intérieur de sa tête et c'était une véritable torture. Pire encore, ce son suraigu n'était pas juste un sifflement atroce et continu, c'étaient des mots ! Et chaque syllabe qui se détachait était une façon différente d'expérimenter la souffrance. Certaines d'entre elles avaient laissé des séquelles, et elle les avaient retenues: "Sécurité" , "Caméras", "Eponge", "Epicerie" et "Cocaïne". Bon, ça n'avait pas plus de sens, mais elle n'avait rien pigé de plus. Les larmes aux yeux, couverte de sucre en poudre, Jessica se sentait comme une enfant victime d'abus domestique. Ses doigts étaient crispés et la peau de ses mains tiraient douloureusement sur la plaie encore fraîche sous les bandages.

Elle se mit à sangloter. Elle n'était pas vraiment blessée à proprement parler, mais la douleur physique cumulée avec l'humiliation, c'était beaucoup à digérer. Prise de tremblements, elle leva les yeux vers les coins du plafond, et y trouva, en effet, les caméras de surveillance. Discrètes, high-tech, le petit voyant rouge indiquait qu'elles avaient sans doute capturé son minois complètement imbibé d'alcool en 4K ultra HD. Les brumes de son esprit se dissipant -ce qui est généralement le cas après une agression sonore aussi soudaine et violente, elle fit le lien avec le mot "Sécurité".
"La Sécurité."
"Appeler la Sécurité".
AH !

En soit, ce n'était pas une si mauvaise nouvelle. Puisqu'elle s'était crashée par la fenêtre au beau milieu de la nuit et qu'aucun type baraqué ne l'avait sortie à coups de pompes, ça voulait dire qu'il n'y avait pas un garde posté devant des moniteurs pour sonner le tocsin.
Ce qui voulait dire que les enregistrements ne quittaient pas l'appartement.
Ce qui voulait dire que la salle de sécurité était quelque part.
Mieux encore, ça voulait dire qu'elle pouvait faire d'une pierre deux coups: supprimer toute trace de son passage, et mettre la main sur des enregistrements d'une idol chez elle. Les fans dégoulinants de bave qu'elle s'était imaginé devenaient tout à coup des clients potentiels, ou un moyen de pression faramineux. A nouveau totalement maîtresse d'elle-même, endurcie par la douleur comme au plein cœur d'une baston, elle fit pourtant mine de se rendre et fondit en larmes.

"D'accord ! Arrête ! T'as gagné ! J'vais faire tout c'que tu voudras ! J'vais aller les chercher, les éponges ! Je prendrai les plus chères de l'épicerie !"

Elle n'avait peut-être pas replacé correctement les pièces du puzzle, elle s'en était aperçue en le disant. Le temps d'un pet de cerveau, elle fit le lien entre le dernier mot qu'elle avait retenu, "cocaïne", et ses vêtements couverts de sucre. Tout comme le grand philosophe Socrate en son temps, elle sut à ce moment qu'elle ne savait rien. Je suis peut-être un peu conne, en fait. Il fallait se rendre, montrer patte blanche.

"... Tout ce que tu voudras. J'irai comme ça, si tu veux."

Jessica Price

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Re : I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

Réponse 8 jeudi 09 février 2023, 17:01:42

On avait beau chercher, pour la gueule de bois, y avait vraiment pas mieux qu'un grand coup d'eau froide. Pour Jessica, c'eut l'effet d'un baptême, une vraie renaissance. Envolé, le mal de crâne, effacé par le jet d'eau qu'elle avait pris en pleine figure sans crier gare. La pauvre Jess qui n'était que douleur sur pattes avait comme fondu comme le sucre, avec la flaque qui se formait à ses pieds. Bonjour, la Jessica teigneuse, celle qui bottait des culs. La boule de nerfs qu'il ne fallait pas emmerder, et qui avait toujours le dernier mot.
D'un geste rapide, elle attrapait le poignet de Kjersti et déviait le jet de son visage, qui avait repris du poil de la bête. L'eau avait aussi rincé les larmes qui perlaient au bord de ses yeux, et elle souffla les gouttes qui s'accumulaient sur ses lèvres retroussées. Oh, il n'était pas bon de hurler sur une délinquante métalleuse.

"File-moi tes fringues."

Elle les avait ouverts, ses putain d'yeux. Miss plastique-de-rêve avait passé son temps à couiner et à s'agiter comme un putain de colibri, mais c'était ELLE, la chouineuse ? Et puis quoi, sa grande taille, ses formes athlétiques, ses nichons énormes ? L'Hirondelle en avait maté des plus costauds et plus coriaces. C'est juste une idol qui fait du sport, merde !
Elle lui tordit le poignet jusqu'à lui asperger le visage et la poitrine, poussant jusqu'à la faire reculer au bord de l'évier. Dans un affrontement, il faut toujours gagner du terrain.

"Hein? Tu te montres gentille, hein? Parce que t'as pas appelé tes gros bras? Hein? "Au secours monsieur le producteur, j'arrive pas à gérer une pauvre meuf étalée sur mon canap'" ? HEIN ? PEUT-ÊTRE QUE JE T'ECOUTERAIS, SI T'AVAIS MIEUX QUE DES CONNERIES A DEBITER, HEIN ?"

Quand elle se mettait à hausser la voix, elle, ça ne ressemblait ni à des bruits stridents, ni à des hurlements hystériques. C'était de la menace à l'état pur. La lutte avec le jet d'eau se poursuivait de manière assez pathétique, jusqu'à ce qu'elles soient toutes les deux trempées et que continuer à s'arroser n'aie plus aucun sens. C'était juste un rapport de force, et pour brutaliser les autres, Jessica Price n'avait pas son pareil. La douchette leur échappa finalement des mains et tomba dans le bac derrière Kjersti. Jess saisit l'occasion pour l'attraper par le col, et la poussa pour l'asseoir dedans. Au moins, c'était pas elle, qui avait le cul mouillé, maintenant.

"Vas-y, essaie un peu d'appeler à l'aide, maintenant ! J'suis trempée et ton putain de sucre, ça colle ! Alors. File. Moi. Tes. Fringues."

Ce serait déjà un début. Elle s'était bien amusé à la victimiser, mais la rigolade était terminée. L'Hirondelle était à 100% opérationnelle, et elle n'avait plus peur de rien.

Jessica Price

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Re : I got a hangover, uwoohooo [Kjersti]

Réponse 9 samedi 18 mars 2023, 08:10:26

La vie de Jess défilait à toute allure devant ses yeux. Du moins, une partie. Des scènes d'une collégienne acerbe face à tant d'injustice, regardant passer les bimbos du bahut que la puberté avait favorisées, et qui bombaient fièrement le torse dans les couloirs. Des matinées embrumées à fixer le reflet de ses propres seins avec dépit dans le miroir. Des remarques à la con des mecs avec qui elle zonait, du genre "Ouaaais, mais tu vois, toi, c'est pas pareil. T'es pas foutue pareil". Cette salope de Julia qui l'avait humiliée dans les vestiaires du cours de sport après avoir jeté son soutif aux chiottes. L'extase qu'elle avait ressenti quand elle avait plongé la tête de cette pouf dans ces mêmes chiottes. La contemplation des seins dodus, bondissants et libres de Kjersti, la contemplation d'une vie de jalousie et de complexes. Hypnotisée par la vue, Jess se retrouvait malgré elle dans une inconfortable transe.
Un linge trempé l'extirpa de sa rêverie en lui claquant sur le visage. Il sentait bon la lessive et l'après-shampoing. Le propre. Malgré l'eau, il était encore chaud. Elle s'en débarrassa juste à temps pour voir arriver le short qui suivait et l'attraper au vol. La mannequin à la plastique parfaite était complètement nue, l'eau dégoulinant de ses cheveux ruisselant sur sa peau trop parfaite et disparaissant entre deux merveilleuses collines blanches. Totalement hors de contrôle, elle lui fit le service complet du petit-déjeuner directement en pleine tronche. Mais Jessica était ailleurs, son esprit s'envolait vers un autre monde.

Car ce moment était en or massif et jamais il ne se reproduirait. C'était comme si elle venait de gagner au loto, un prince nigérien venait d'enfoncer la porte et lui annoncer qu'il allait la produire et lui lancer une tournée mondiale. La petite anglaise, toute couverte de sucre, café, et eau se changeait en super nana, dotée de super pouvoirs. Elle avait une arme secrète, et elle pouvait maintenant s'en servir.
Alors que l'idol remuait du popotin en jetant tout ce qui lui passait sous la main, Jess luttait avec la poche de son jean trempé. La nervosité, mais aussi la joie d'une vengeance sur toutes les pétasses bien gaulées qu'elle avait connues, rendait ses gestes maladroits. Aussi, quand elle réussit enfin à extirper son téléphone, il faillit lui échapper des mains. Les étapes qui suivaient furent aussi rapides que laborieuses. Déverrouiller, lancer l'appareil photo, le tout en faisant glisser ses doigts mouillés sur l'écran tactile. C'était vraiment, vraiment trop beau pour être vrai ! Elle esquivait les bouteilles de lait et autres paquets de salade en essayant tant bien que mal de cadrer la scène du mieux possible.

CLIC-CLIC-CLIC-CLIC-CLIC-CLIC-CLIC-CLIC-CLIC

Le mode rafale, excellent. Le flash et l'effet sonore, beaucoup moins. Le temps suspendit son cours durant un moment de flottement où les deux filles pouvaient réaliser toute l'étendue de leur connerie. Sur l'écran, un cul magnifique surmonté d'un dos à demi couvert de poudre de café. Le dos tourné et la tête dans le frigo, Kjersti était méconnaissable et elle aurait peut-être, peut-être dû filmer. Elle fit défiler les photos avec l'espoir d'en avoir une bonne, mais la meilleure avait son visage de profil, légèrement flouté par le mouvement. En relevant le nez, elle se retrouvait face à face avec le modèle, la main sur la poignée du congélo, debout au milieu de toute la bouffe et des liquides qui se répandaient à leurs pieds.
C'était comme se retrouver face à un animal sauvage. Sa vision étant basée sur le mouvement, Jessica fit un geste lent et ample pour passer le téléphone dans son dos. Son visage se garnit d'un sourire béat et idiot, celui de la victoire inespérée. Madame la Reine veut que tu t'excuses à genoux.

"Euh... Ca te dit, genre... On s'lave ?"


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