C'était l'occasion d'une vie.
Akabe a dix-sept ans. Ce n'est pas grand chose, surtout dans le domaine du travail, et cela lui porte généralement malheur, car malgré le tout de son désir d'avoir enfin, pour elle, un travail qui se tient, quelques chose qui lui permettrait de gagner sa croûte, et d'obtenir de manière quasiment assurée le revenue nécessaire pour payer ses études futures, elle ne parvient pas à convaincre la majorité des employeurs, se trouvant toujours à essuyer refus après refus. Alors oui, on lui avait bien proposer de travailler dans une boîte de strip-tease, un lieu où elle aurait eut une paye mémorable, grâce aux cadeaux des différents clients, ainsi que la paie de base qui se présentait comme relativement attirante, et confortante, mais elle n'avait jamais considérée son corps comme une manière d'obtenir un peu d'argent, et cela se trouvait en plus confirmé par le fait qu'elle dansait comme un pied, ce qui lui ôtait définitivement l'envie de s'adonner à pareille occupation lucrative. Non, ce qu'elle avait toujours voulue, c'était écrire. Elle avait passé un baccalauréat littéraire seulement en ce but, et si l'été lui offrait désormais le temps libre pour se procurer plusieurs magazines, et préciser son don pour l'écriture d'articles divers et variés, elle n'avait jusqu'ici pas eut le cran pour se lancer dans cette activité, si bien qu'elle n'avait présentée que quelques menus curriculum vitae dans ce domaine précis. Et aussi étrange que cela puisse paraître, et ce même si cela fit le tout de son bonheur, elle eut droit à une réponse de la part d'un petit fanzine très exclusif dans sa clientèle, une proposition rêvée, qu'elle ne put bien sur refuser, malgré la particularité de la requête qui lui était soumise au travers de ce travail inopiné.
Le magazine en question portait le nom assez évocateur de « Clair de Lune », et si vous n'en avez pas entendu parler, c'est bien normal, celui-ci n'étant édité que dans quelques régions assez éloignées de la capitale japonaise, notamment à Kyûshu, où ils trouvent étrangement une clientèle suffisamment importante pour ne pas avoir à souffrir d'éventuel manque de vente. Il s'agit, de ce qu'elle en avait comprit durant le cours entretien qu'elle avait eut avec le directeur marketing, qui occupait aussi la place de directeur des ressources humaines, ce double-post justifié par la petitesse de la boîte d'édition, d'un magazine qui faisait dans le paranormal, dans l'étrange, dans le mystère, et qui cherchait chaque année de nouvelles histoires à raconter, soit pour offrir le petit frisson que quelques adolescents recherchent dans les histoire à faire peur, soit pour contenter quelques occultistes en manque de lecture de seconde classe pour tenter les rituels les plus saugrenus. Toutefois, ce qui allait lui être demandé était une habitude du fascicule, une tradition estivale, où ils offraient à quelques courageux entrepreneurs de faire un voyage dans un hôtel, une maison de jeunesse, ou un habitat en location qui aurait eut, selon quelques rumeurs, de biens tristes histoires, au point que celui-ci soit présenté comme hanté. Souhaitant d'ailleurs décrocher le travail, elle évita d'en rire, étant de celle qui n'avait que peu de croyance pour ce genre de fadaises, mais elle ne manqua pas, malgré tout, de hausser un sourcil, qui fut répondu avec un léger ricanement de la part de son employeur, celui-ci ayant sûrement peu l'habitude qu'on le prenne au sérieux.
« Ne vous en faite pas, mademoiselle Homura. Nous n'attendons pas de nos associés qu'ils soient en accord avec nos croyances et nos considérations. Bien au contraire, si nous engageons généralement des débutants, ou des particuliers pour ce genre de travail, c'est bien pour obtenir un travail le plus objectif possible, qui ne se base que sur les faits, et pas sur des intentions de créer le frisson. »
Ce fut en quelques mots ce qu'il lui annonça, et elle fut assez surprise de ces paroles, avant de finalement se laisser aller à la confiance pour lui dire qu'elle acceptait non seulement de faire cette article, mais qu'elle allait aussi prendre le temps nécessaire pour essayer de leur offrir quelque chose de suffisamment intéressant et propre à leur magazine pour qu'ils puissent compter à nouveau sur elle si l'occasion se représentait. L'homme accéda à cette requête avec un grand sourire vague, comme si il s'attendait à ce que ça ne soit qu'un seul article, produit par une désoeuvrée qui se tournera bien rapidement vers des journaux plus importants dés qu'elle en aura l'occasion, mais il n'en fit pas le commentaire, et préféra plutôt prendre son téléphone, afin de sortir une carte de l'île, et de chercher quelques adresses qu'il avait sûrement déjà enregistré en prévision de ce moment. C'est ainsi qu'il lui présenta son objectif : lui tendant le téléphone avec un calme des plus remarquable, il lui montra un itinéraire entre Fukuoka, où ils se trouvaient actuellement, jusqu'à la ville de Beppu, relativement connue pour quelques sources chaudes offrant un grand plaisir aux différents membres de la société nippone en temps de relaxation et de vacance. De là, il eut besoin de produire un zoom pour finalement lui présenter le petit village d'Akishaba, qui lui se trouvait être parfaitement inconnu pour la jeune adulte, et de lui expliquer qu'il s'y trouvait là-bas un vieil hôtel qui les avait contactés il y a de cela deux bons mois, en leur annonçant qu'ils fermaient boutique après un nombre inconvenant d'événements troublants. C'était là-bas qu'ils désiraient qu'elle fasse son enquête, et ce fut étrangement sans trop de réflexion qu'elle accepta à nouveau, terminant l'entretien par quelques modalités d'ordre financière...
Une semaine plus tard, elle empruntait le bus pour son long voyage vers l'Ouest du pays. Elle n'avait pas de quoi prendre le train, surtout si on considérait qu'elle ne comptait pas faire sa nuit à l'hôtel qui faisait l'objet de ses enquêtes, mais bien dans une petite auberge de jeunesse, bien plus côté, qu'elle avait trouvée lors de ses observations personnelles sur le net, notamment au travers des différents sites de randonnée du coin. Non pas qu'elle offre quelques vérités aux prétendues natures surnaturelles dont l'endroit était enveloppé, mais elle ne voulait guère passer une nuit complète, et plus précisément dormir, dans un lieu qui n'était pas tenue en état depuis plus de deux semaines, date à laquelle les précédents patrons avaient finalement quitter l'endroit pour le laisser dépérir, faute de repreneurs. Elle avait d'ailleurs voulue s'enquérir sur ce point, mais n'avait rien trouver à propos de l'éventuel projet de vente de cette hôtel, si bien qu'elle en restait toujours à la spéculation, ses premiers jets textuels se tenant sur un éventuel manque d'attractivité de la ville d'Akishaba, ou alors de quelques superstitions locales qui avaient le malheur de présenter l'antique bâtisse comme quelque endroit malsain, dénué de protection spirituelle, et elle en passait des meilleures. Elle préféra d'ailleurs reprendre ce passage de ses premières tentatives d'écriture pour finalement leur offrir un ton un poil moins provocateur, l'homme qu'elle avait vue lui ayant bien sur fait part de son désir de la voir agir naturellement, mais Akabe n'oubliant pas qu'en toute occasion, elle allait tout de même parler à des personnes qui estimaient toutes ces fadaises comme véridique... Et il ne fallait pas qu'elle perde tout ses lecteurs au premier paragraphe.
Le voyage en tout cas se déroula sans encombre jusqu'à Beppu, et un fois arrivée à la gare routière de cette cité pour le moins touristique, elle n'eut guère de mal à obtenir la direction la plus courte pour rejoindre le bus relais qui faisait la distance entre ce coin-ci, et le village reculé d'Akishaba. C'est à cet arrêt qu'elle devait retrouvée l'autre membre qui avait été engagée pour l'enquête, mais qui elle devait s'occuper de l'aspect photographique, et des enregistrements le temps de leur enquête, ceux-ci ayant pour vocation de finir sur la page web de « Clair-de-Lune » afin d'téayer un peu plus la lecture du magazine. Pour être honnête, cette idée gênant tout autant Akabe qu'elle trouvait cela brillant. Dans un sens, elle voyait d'un mauvais œil le fait qu'un support papier soit parasité par un support audio, qui lui avait peut-être l'avantage de pouvoir être fait sur le tas, mais manquait de travail à son goût. Dans un autre coté, elle comprenait aussi que cela avait un fort avantage, surtout pour un magazine à frisson comme celui pour lequel elle bossait, à savoir le fait qu'ils pouvaient ainsi ajouter à la lecture plus ou moins plate les réactions et les propos qui avaient été énoncés durant l'exploration, et donc produire un effet bien plus impactant sur le lecteur. Enfin, elle y réfléchissait tout en traversait la grande allée nord de Beppu, l'éloignant lentement des sources chaudes, puis elle bifurqua pour approcher du vieux quartier ouvrier de la ville, désormais quasiment à l'abandon, à part deux trois usines. C'est là, tandis qu'elle remarqua l'abribus, avec ses deux grosses horaires de passage placardées sur le flanc gauche, que la forme de sa camarade de travail se profila sur le banc métallique... Et elle alla directement à sa rencontre :
« Pardonnez moi de vous déranger. Bonjour à vous, je suis mademoiselle Akabe Homura, j'ai été engagée par Clair-de-Lune pour écrire l'article. Puis-je vous demander votre nom ? »