-Oh... C’est pour moi ?
-Bien sûr que c’est pour vous…!
Mélinda semblait étonnée. Agréablement? Peut-être. Cela ne faisait qu’augmenter la pression que ressentait la jeune esclave, qui n’avait jamais offert de présent auparavant. Shion n’était pas très douée pour magasiner pour des accessoires, mais lorsqu’elle avait trouvé la barrette, elle avait immédiatement pensé à Melinda. Quoiqu’elle ait entendu comme rumeur au sujet de sa maîtresse, Shion n’arrivait pas à la voir comme quelqu’un de mauvais. Dangereuse, assurément, puisqu’elle était tout de même une vampire et une personne d’influence, qui avait donc des ennemis un peu partout, mais mauvaise? Pas nécessairement. Elle voyait Mélinda comme une très jolie demoiselle, très jolie
jeune demoiselle. Elle ignorait son âge véritable, mais l’attitude de la vampire restait enthousiaste et énergique, comme celle d’une jeune femme, et donc, un cadeau qui soulignait cette jouvence lui semblait parfaitement logique. Elle avait donc acheté la barrette, comme pour transmettre son sentiment à sa maîtresse; qu’elle était une fleur aussi belle et élégante que l’iris.
Ses craintes furent rapidement apaisées lorsque l’Ashnardienne l’embrassa avec passion. Même si elle n’était pas très familière avec ce genre de démonstration d’affection, l’adolescente se laissa rapidement gagner par le baiser de sa maîtresse, frémissant en sentant le corps de cette dernière contre le sien. Elle regretta bien vite son choix de vêtements; elle avait maintenant très envie de les retirer immédiatement, comme elle l’imaginait si souvent. Elle ouvrit doucement la bouche et accueillit la langue de sa maîtresse, passant du baiser tendre à un échange plus intime, plus… eh bien, langoureux.
Lorsque la vampire prit le cadeau, le cœur de Shion ne fit qu’un bond. Et si elle n’aimait pas le présent? Et si elle ne voulait pas d’une nouvelle barrette? Et si elle le prenait mal qu’elle veuille lui offrir en offrir une, puisqu’elle en avait déjà une très belle? Elle avait presque envie de reprendre rapidement le cadeau et se fondre en excuses, mais il était trop tard pour agir; elle avait déjà déballé et ouvert la boite qui contenait la barrette. Shion resta immobile, attendant la réaction de sa maîtresse qui… semblait ravie. Elle lui offrit alors de la lui mettre elle-même dans les cheveux, n’importe où. Shion avait entendu de terribles rumeurs au sujet d’une esclave qui avait accidentellement endommagé la chevelure de la maîtresse qui avait eu droit à une terrible punition. Mélinda, selon les histoires circulant parmi les esclaves, accordait une valeur immense à ses ravissantes boucles brunes. La jeune intendante hésita, nerveuse, et prit délicatement la barrette de la boite et regarda la jolie dame. Elle songea la glisser aux côtés de la barrette dorée de la dame, mais elle savait que ce serait bête.
-J’ai cru comprendre que tu avais surpris Madame Samara, la dernière fois ?
-Euh… En effet…
Elle se souvenait très bien de Samara. Il n’y avait pas eu beaucoup d’échange entre elles, mais elle avait bien senti qu’elle la regardait. Ses yeux ne l’avaient pas quitté alors qu’elle nettoyait la chambre dans la plus grande discrétion, pour ne pas déranger les esclaves toujours endormies. Il y avait quelque chose d’étrange dans la manière qu’elle la regardait. C’était comme si elle avait trouvé quelque chose de spécial, comme si Shion tenait quelque chose de très précieux.
Ayant décidé où elle voulait mettre la barrette, elle rougit et approcha doucement les doigts de la barrette de Melinda et la retira doucement de sa chevelure, et la déposa dans la boite à la place de celle qu’elle venait d’acheter pour elle. Elle prit ensuite la barrette en fleur d’iris.
-J’ai cru comprendre que tu avais surpris Madame Samara, la dernière fois ?
Surprise, Shion échappa la barrette. Ce ne fut que ses réflexes qui lui permit de la rattraper au vol avant qu’elle ne tombe sur le sol et ne s’endommage. Avec un soupir soulagé, elle regarda sa maîtresse.
-A-ah bon? Mais… nous n’avons même pas parlé…!
Elle disait la vérité. Elle s’était simplement contentée de la saluer et de nettoyer la chambre. Sa curiosité faillit lui faire oublier qu’elle devait encore placer la barrette. La jeune femme respira doucement puis passa enfin à l’action, prenant une mèche de ses cheveux puis plaça l’accessoire pour tenir les cheveux de sa maîtresse en place.
-M… maîtresse, en fait… Je… Je…
Comme toujours quand elle était en présence de la dame, l’esclave était très nerveuse. Elle ferma les yeux. Elle glissa les mains vers l’obi de son kimino et le défit doucement. Les pans de son kimono s’ouvrirent doucement, révélant son soutif, sa culotte et son ventre, le corps simplement sublime de
l’adolescente. Les yeux toujours fermés, Shion admit enfin ce qui la troublait.
-Depuis cette nuit… je ne pense qu’à cette nuit…! Quand je ferme les yeux, mon esprit vagabonde, et quand je les ouvre, mes pensées tournent toujours autour de ce que vous m’avez fait cette nuit-là…! Et pire… ce qui ne s’est pas passé!
Shion vivait avec ce sentiment depuis si longtemps que résumer son désir en quelques mots était impossible. Pour celles qui avaient expérimenté le sexe, et qui l’aimait, s’y adonner était un plaisir. Pour les vierges, tout n’était qu’imagination. Pour celles qui, comme elle, avaient cependant expérimenté la chose, en surface… c’était le reste qui devenait presque une obsession. Shion se demandait comment Tallulah se sentait quand la
chose d’Ayumi était en elle. Elle se demandait ce qu’Ayumi ressentait alors qu’elle lui mettait sa
chose. Elle voulait savoir, et ses suppositions la rendaient folles.
Shion ouvrit à nouveau les yeux, puis posa une main contre son buste.
-Je ne sais pas comment m’en débarrasser… comment oublier… comment ne pas penser à vous…!