Qu'aurait pu espérer Peeter ? Un réveil tendre, tout contre celui qu'il aimait, à profiter de sa chaleur et de sa présence. Leurs lèvres se seraient trouvées tout doucement, et ils se seraient embrassés quelques instants. Se serrant l'un contre l'autre, ils n'auraient pas eu envie de se lever, et auraient préféré rester à goûter au bien-être de se trouver ensemble. Enfin, au bout de quelques minutes encore de torpeur partagée, le plus courageux des deux aurait fini par tirer gentiment l'autre du lit… Son cerveau endormis, pendant cette poignée d'heures, avait rêvé presque autant d'amour que d'étoiles.
Mais l'adolescent était décidément un peu trop romantique, ce jour là, surtout pour cet extraterrestre insatiable. La suite fut très différente de ce que ses songes un peu mièvres lui avaient fait imaginer.
À peine il ouvrait les yeux qu'il sentit les muscles du bras de Ludya contre son cou. Sans trop savoir à quoi s'en tenir, il pensa à un câlin un peu rude : il n'oubliait pas que l'extraterrestre était beaucoup plus puissant que lui. La présence des petites dents sur son oreille était surprenante, mais il avait déjà remarqué que son partenaire avait déjà pratiqué ce petit jeu très félin comme quelque-chose d'affectueux… et cette fois, même si c'était plus fort, ça n'était pas très douloureux, et ce n'était après tout pas sur son sexe.
« Eh, qu'est-ce que tu… Mh ! »
En revanche, la main qui lui cingla soudainement le derrière manqua de le faire paniquer. Son esprit embrumé, le temps de se situer, imagina qu'il pouvait s'agir de quelqu'un d'autre que l'extraterrestre cajoleur qu'il avait laissé en s'endormant. Quel genre d'individu avait pris sa place ? Il n'avait pas l'habitude d'être frappé : ni son père ni sa mère n'avaient jamais porté la main sur lui, et de toute sa vie il ne s'était jamais battu avec sa sœur. Les quelques coups qu'il avait encaissés pendant la nuit étaient presque les premiers (et de loin les plus violents), si l'on exceptait les quelques contrecoups d'expériences malheureuses.
Le jeune homme s'agita dans le lit, mais complètement déconcerté, il s’emmêla dans les draps et ne parvint pas à s'éloigner de son agresseur. Il ouvrit grand ses yeux bleus et trouva pourtant bien devant lui le visage amical de Ludya… enfin, amical… son expression avait un peu changée. On pouvait y lire une certaine envie de jouer, c'était sûr. Mais dans les paroles qui suivirent furent plus espiègles et moins chaleureuses. Peeter crut y déceler un peu du sadisme innocent qu'avaient naturellement les enfants. Ludya frappa une nouvelle fois sans pitié le derrière blanc de l'adolescent, qui peinait toujours à comprendre.
« Oh bon sang… » gémit le jumeau en grimaçant un peu.
Le réveil était particulièrement difficile, et en aurait perturbé plus d'un. Heureusement, l'esprit de Peeter était beaucoup plus vif que la moyenne, et il finit par se situer. L'extraterrestre, probablement parfaitement rétabli, n'était pas décidé de sitôt à arrêter de s'amuser avec son nouvel ami humain. Il lui proposait même une sorte de jeu érotique, bien qu'il n'en avait sans doute pas vraiment conscience. Après y avoir réfléchi à la vitesse de son intellect supérieur, le jeune homme pouffa. D'habitude, c'étaient lui et sa sœur que les gens trouvaient hyperactifs ! La surprise passée, comme il était heureux de trouver un compagnon aussi infatigable ! Il n'aurait pas pu espérer mieux.
« Mhph ! Okay… » il gémissait encore, venant d'encaisser une troisième attaque.
Même s'il n'y avait aucune volonté de blesser, au bout de quelques gifle, l'épiderme fragile du jeune homme fut vite rougi. Chaque claque était un peu plus douloureuse que la précédente, et très vite, Peeter ne put s'empêcher de geindre à chaque fois que les paumes de Ludya rencontraient la courbe de ses fesses. L'extraterrestre avait à sa disposition beaucoup de force, et l'humain n'était pas très solide. Ce dernier ne se préoccupait pas, cependant, des erreurs que pourraient faire son partenaire : il lui faisait confiance, et surtout, il était d'un naturel presque totalement inconscient du danger. Les coups cinglaient et diffusaient dans la zone concernée un fourmillement… pas si désagréable.
« Imagine que je suis un scientifique, et que je t'ai enfermé dans un laboratoire pendant des semaines pour t'étudier ! Tu dois être furieux ! » proposa le jumeau avec enthousiasme, sans se douter de l'écho que cela pourrait produire.
Ludya était-il en train de lui faire découvrir un goût qu'il avait pour la douleur ? En tout cas, combiné aux caresses qui séparaient les sévices, l'adolescent ne pouvait pas dire qu'il passait un moment déplaisant. Les coups l'obligeaient à serrer ses muscles fessiers, ce qui avait naturellement tendance à faire saillir son petit sexe… qui se dressa bien vite. La queue qui titillait son entrecuisse ne pouvait expliquer seule cette réaction. La pression des dents sur sa nuque et sur les cartilages de son oreille, et puis même la main qui s’abattait sur sa peau… n'étaient certainement pas étrangers à cette excitation. Après tout, Peeter avait toujours été le plus soumis du Duo. Une telle réaction était peut-être naturelle.
Mais il n'était pas décidé à se laisser faire pour autant ! Malgré la situation, il avait remarqué que les blessures sur le torse de l'extraterrestre ne se voyaient presque plus. D'un côté, il se dit que la lotion cicatrisante qu'il avait inventée était vraiment encore plus efficace qu'il ne l'avait pensé. De l'autre, il pensa qu'il avait un peu le droit de se défendre.
« Attention aux humains, ils sont sournois ! »
Disant cela, il appuya sur les épaules de Ludya (il évitait quand même le buste), et tenta de le faire basculer. Parallèlement, il plia les genoux pour faire peser leur poids sur les abdominaux de l'extraterrestre, afin d'augmenter la puissance de sa prise. Bien sûr, il n'avait pas la moitié de la force musculaire de son partenaire… cependant, il ne voyait pas de raison de s'abstenir. Un méchant humain aurait sûrement résisté un peu ! Dans cette position, son entrejambe tendue était susceptible de frotter contre celle de son partenaire, si celle-ci était dans le même état. Alors que si elle était encore flasque et venait à se lever un peu plus tard, l'érection rencontrerait à coup sûr l'obstacle des fesses de Peeter, qui la contraindrait à une position beaucoup plus droite que naturellement. L'un courbé sur l'autre, ils ressemblaient un peu à deux chatons qui s'affrontaient et luttaient par jeu, sans se blesser.