Elle ne s'était pas attendu à de la tendresse quelconque, à un sentiment plus humain parce qu'elle venait de lui prouver que la petite poupée de chiffon pouvait se rebeller, donner des coups, faire souffrir, avoir un instinct de survie qui l'a poussé à résister avec tout ce qui lui restait en son pouvoir, sa force, sa magie. Elle ne s'était pas dit qu'il pourrait la respectait parce qu'elle ne courbait pas seulement l'échine en se faisant baiser comme un vulgaire jouet. Non, elle pouvait être bête, mais pas au point de penser qu'un homme tel que l'adversaire qu'elle avait en face, allait lui faire une quelconque faveur parce qu'elle allait lui résister. Elle hésitait entre se dire que ça l'avait encore plus énervé ou comblé de pouvoir ensuite la faire tomber plus bas que terre, la démolir en l'écrasant de toute sa supériorité, lui montrer que malgré ses quelques pouvoirs, lui, l'homme au cigare pouvait la mater comme on dresse un chien. Un chien qu'on blesse à coup de bâton, à coups de pied, avant de lui inculquer obéissance, respect et autres bêtises que personne ne pouvait enfoncer dans le crâne de Brighid. Un chien qu'on bat tant est si bien, que le début d'un geste l'effraie au point de le faire obéir avec une tonalité particulière dans la voix. Ou, si jamais le chien ne veut pas, abois et mords trop, on le roue de coups jusqu'à ce qu'il se calme et qu'on lui inculque par la force ce qu'on veut lui faire comprendre. Et là, il voulait bien lui faire comprendre qu'elle n'était rien qu'une petite chienne devant un prédateur des plus dangereux, qu'elle n'était qu'un hors d'oeuvre, qu'une amusante petite chose par rapport à lui, le plat principal, le prédateur ultime. Et si, ça ne rentrait pas dans sa tête, c'était juste parce que Brighid ne pouvait plus maintenant, se sentir vaincue, prêt à être humiliée par cet être, par celui qu'elle surnommerait, l'homme au cigare. Il ne fallait pas être intelligent pour voir combien le cigare lui manqua à la seconde où elle l'éteint sur le bras du jeune homme, le jetant au loin, reprenant peu à peu une apparence humain et palpable. Et pourtant...Elle n'avait plus aucun tour dans le creux de ses manches, et son sourire n'existait même plus aux creux de ses lèvres.
Avant même qu'elle ne puisse reprendre ses esprits après son tour qui était des plus épuisant, il l'avait déjà agrippé au cou, de sa poigne bien trop puissante pour être seulement celle d'un homme. Il la tenait à bout de bras, et les mains de Brighid vinrent essayer de griffer celle de son tortionnaire, alors que de nouveau, il l'envoyait contre le mur, le choc se répercutant dans sa tête en un écho douloureux et mélodieux. Elle sent le coup sur son crâne, alors qu'il serre sa gorge d'une main et vient enfoncer son poing dans son ventre. La démone se plia littéralement en deux, alors que les doigts de l'homme au cigare venait s'enfoncer dans son foie. L'effet fut immédiat, elle sentit la bile remonter dans sa gorge, jouer avec sa luette avant d'éclabousser le sol, et l'homme au cigare. De sa gorge sortit un grognement de douleur, alors qu'il la refaisait tomber sur le sol. La bile vint perler le long de sa gorge, rejoignant le filet de sang qui coulait déjà sur son menton et sa poitrine nue. Il la fit rouler avec un coup dans les côtes vers le mur en face. Elle sentit qu'il venait de lui casser bien une ou deux voir trois côtes. Ses yeux étaient fermés de douleur, aucun son ne s'échappant de ses lèvres entr'ouvertes. Elle respirait bruyamment, essayant de reprendre son souffle, coupé par les coups dans son ventre. Putain de merde. Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Elle ne pouvait pas se laisser traiter de cette manière, sans plus rien faire.
Elle l'entendit revenir, de son pas tranquille, de son pas de gagnant, de son pas de vainqueur qui profite de chaque seconde de sa victoire, de chaque couinement de douleur de sa victime. Elle relève la tête vers lui, ouvrant ses yeux rouges remplis de haine. Ils s'écarquillent, comprenant trop vite ce qu'il va faire. Elle referme ses yeux, se recroquevillant sur elle-même comme une enfant alors qu'elle sent le liquide nauséabond couler sur son corps nu. Il la marque..! Il la marque comme on marque son territoire. Non...Elle se recroqueville encore, essayant de soustraire son corps de l'urine de l'homme au cigare, la sentant pénétrer par les pores dilatés par la peur de sa peau. Son discours ne l'effraie pas, elle n'y croit pas. Elle s'est juste fait avoir parce qu'elle est plus faible. Il donne de nouveau un coup dans ses côtes déjà cassées, lui arrachant un cri de douleur.
"-Ferme-là..Je suis bien plus dangereuse que ce que tu ne pourras jamais être..." Sa voix est aussi faible que son état physique, mais c'est un lasso venimeux, une voix qui se veut claire et sûre d'elle. Qu'il la ferme, elle se fout de son discours.
Elle essaie de se relever, mais il a déjà fait le premier pas, attrapant son nez pour remonter son visage au niveau de sa queue. Elle ne peut même pas essayer de bouger, avoir le nez cassé en plus de quelques côtes et de très bon coups, ne l'intéresse pas plus que ça. Elle sent le membre déjà bien imposant contre ses joues, avant qu'il ne lui donne un coup. Elle ferme les yeux, ne pouvant supporter cet état de soumission, dans cet état ou l'humiliation était obligatoire. Elle ne pouvait rien faire de mieux que de subir. Elle avait beau cherché une manière de se rebeller comme une bonne démone c'est si bien le faire, elle ne voyait pas. Son état physique ne l'aidait pas, à part essayer de se détourner, elle ne voyait vraiment pas. Subir ? Juste subir comme une victime lambda ? Elle trouverait une manière...Il la relève totalement, sifflant pour lui parler de cette voix qui commence à lui faire peur. Le réflexe conditionné de la petite chienne fonctionne. Juste à sa voix, les frissons de peur chatouillent tout son corps. Brighid n'en a rien curer de ses belles phrases. Elle n'occupe pas la place d'une esclave, d'une femme qu'on peut humilier comme si de rien n'était. Elle trouverait un moyen...Surtout. Brighid, surtout, ferme-là. Elle lui cracha à la figure le reste de bile qu'elle avait encore dans la bouche. C'était une provocation inutile, mais c'était sa dernière manière de se défendre.
Il la jeta encore contre le mur, elle put à peine placé ses mains devant elle pour empêcher toute sa poitrine de venir se perdre sur le béton rappeux qui aurait encore bien fait souffrir la démone. Il lui semblait qu'elle en avait déjà assez subi pour la soirée. Elle avait pu tourner un peu la tête, de manière qu'une seule partie de sa joue vienne frotter contre le béton. Ca suffit largement. Elle sent sa main sur ses cuisses qui les écartent de force. Vu la taille de son membre, et celle des fines hanches de son corps d'adolescente, Brighid serre les dents, juste à la pensée de se faire pénétrer par l'homme au cigare. Enfin, le truc à ne pas faire, là, c'était de parler. Il fallait qu'elle se taise. Elle le savait, mais, ne pouvant rien faire, elle voulait agir. Et ne pouvant agir, elle voulait au moins parler. Mais il fallait qu'elle se taise...
Il se penche de nouveau vers elle, elle sent son torse contre son dos à peine cambré, alors qu'il vient murmurer à son oreille, la mordant violemment. Ça lui arrache un petit cri de douleur, le sang coule de nouveau sur son épaule. Elle lui lance un regard hargneux, plein de colère.
"-Tu crois quand même pas que tu m'excites, pauvre con..?!" Avant de sentir la douleur, elle sourit. Putain, il faut juste qu'elle se taise...Il faut qu'elle la ferme. Mais elle ne peut pas s'en empêcher...La vue de cet homme..."Mais ça sera toi qui va souffrir et regretter si jamais tu vas trop loin..." Son sourire en coin malveillant disparut quand il la pénétra de force, son membre pénétrant dans son intimité serrée. Elle cambra de douleur avec un cri. Peut-être qu'il ne va pas comprendre, qu'il ne va pas en prendre compte, de cette menace. Il vaudrait peut-être mieux pour elle. Elle mord sa lèvre inférieure jusqu'au sang pour ne pas laisser échapper de hurlements qui lui feraient encore plus honte.
"-Sale batard.." C'est juste un murmure qui s'échappa de sa gorge nouée, rejoignant le sang qui coule sur son corps.
Si elle avait su, elle l'aurait fermé et se serait éclipsée...