Ils arrivèrent devant le portail du manoir de la Sorcière. On l’appelait ainsi, car elle avait des pouvoirs magiques. Non seulement elle pouvait lire dans vos esprits, mais elle avait aussi des créatures... Et elle était belle. Ils lui amenaient ce qu’elle voulait, et espéraient avoir une récompense. Autrement, elle les tuerait, car elle n’aimait pas qu’on la dérange pour rien. Ils étaient dans leur voiture. L’un d’eux était un étudiant, Tori, l’autre un gangster notoire, Kenji. Deux amis, qui avaient planifié leur coup depuis plusieurs semaines, en voyant la jeune femme se trouvant dans leur coffre. Ils l’avaient attaqué il y a une heure, en veillant soigneusement à ne pas la blesser. Ils savaient qu’elle n’aimait pas ça, qu’elle les voulait intacte. Ils espéraient qu’elle soit vierge, car ils savaient qu’elle aimait ça.
La voiture passa la grille, et roula le long du jardin en pente, filant vers la villa. C’était une grande demeure, un ancien hôtel qu’elle avait racheté. Les domestiques à l’entrée n’étaient pas de simples humains, mais des humains améliorés, modifiés par les sorts de la Sorcière. La voiture s’arrêta lentement. Les deux hommes sortirent. Kenji ouvrit le coffre. La fille était là, un sac sur la tête, et des liens entravant ses bras et ses jambes. Il la souleva, sans tenir compte de ses protestations, et défit ses liens à hauteur de ses jambes. Elle avait aussi une corde autour de la taille, faisant office de laisse.
«
Suis-nous, et ne fais pas d’histoires ! »
Le ton était incisif, et ils avancèrent, grimpant le perron. Les domestiques les regardaient avec leurs curieux yeux verts ou violets, et ils ne les dévisagèrent pas trop longtemps. La semaine dernière, « Yoshi » les avait regardés trop longtemps, et l’un d’eux lui avait cassé le bras. C’était autrefois un hôtel grand luxe, mais il avait été ravagé suite à un incendie. Elle avait racheté une ruine, et l’avait reconstruit. Pour autant, Kenji et Tori savaient qu’il ne fallait pas trop s’aventurer dans les couloirs. On disait qu’ils étaient vivants, et que certains pouvaient vous engloutir. Ils suivaient donc le chemin menant à l’ascenseur, traversant le vestibule. Il y avait d’autres domestiques, dans d’élégants costumes, leurs lunettes noires masquant leurs yeux verdâtres, sauf lorsque ceux-ci brillaient. Ils avaient peur, mais étaient en même temps très excités. Tori avait la trique, car il était convaincu que ce cadeau plairait à la Sorcière.
Ils gravirent le perron interne, atteignant les ascenseurs, et filèrent dans celui situé entre deux domestiques. Ils appuyèrent sur le bouton du dernier étage. La curiosité était mal conseillée ici. L’ascenseur fila, tandis que la fille était entre eux deux. Ils s’agitaient nerveusement, résistant à l’envie de lui caresser les fesses. Ils doutaient qu’elle leur laisserait s’amuser avec elle, ce n’était pas dans son tempérament. Mais, s’ils pouvaient se rapprocher de l’Élévation, c’est ce qu’ils demandaient. Leurs corps étaient en manque. L’ascenseur finit par s’arrêter, et les portes s’ouvrirent dans ce qui, jadis, avait été un élégant couloir, avec des lustres au plafond, un tapis rouge, et de belles portes.
Le tapis rouge n’était pas là, ni les lustres. C’était une sorte de couloir organique, la lumière émanant de cristaux. Des œufs de différentes tailles, chauds, remuaient à gauche et à droite. Ils s’avancèrent sur ce sol visqueux, évitant de ne pas tomber, aidant la jeune femme à avancer. Les œufs remuaient autour d’eux, et ils suivirent le long couloir, jusqu’à entrer dans son trône. Elle était là, sublime, parfaite, et les domestiques des étages inférieurs étaient remplacés par des créatures bien plus dangereuses : de dangereux
Hydralisk.
La Sorcière s’appelait Sarah Kerrigan, et, face aux humains terriens, elle préférait prendre sa
forme humaine. Assise sur un trône organique, elle écoutait l’un de ses humains tenter de justifier pourquoi il avait échoué dans sa mission, et revenait bredouille. Sarah n’aimait pas l’incompétence, et elle aimait encore moins les humains.
«
Je... Je vous assure, Grande Reine, que j’ai fait tout mon possible, mais... Il y avait cette femme en armure, la police... Je ne voulais pas reprendre la cargaison ! »
La pièce était très grande. Le trône était en hauteur par rapport aux gens venant la voir. Outre les Hydralisk, il y avait également des
Zerglings qui se promenaient, reniflant à droite et à gauche. Dans les coins, des œufs continuaient à remuer. Aux pieds de Kerrigan, jambes écartées, une
esclave était en train de lécher son intimité, agissant sans réfléchir. Elle s’appelait Lisa, et avait jadis été une vulgaire comptable dans une société sans intérêt, avant que les séides de Kerrigan ne la capturent, et ne lui offrent une nouvelle vie.
«
Je ne veux pas d’excuses. »
Le ton de Sarah trancha, et, sous les yeux de l’assistance, le pauvre homme, un policier corrompu qui avait eu pour mission de récupérer la marchandise de Sarah, fut attaquée par plusieurs Zerglings, qui le dévorèrent dans des hurlements d’agonie. Ils arrachèrent sa peau, mangeant goulument les organes, brisant les os avec leurs puissantes mâchoires, et ne laissèrent plus rien. Tout avait été avalé. Et Lisa continuait à lécher, frottant son visage contre la combinaison de Sarah. À travers la combinaison, elle avait déjà réussi à faire jouir Sarah deux fois, ce qui était un bel exploit.
«
Au suivant ! »
C’était au tour de Kenji et de Tori. Ils s’avancèrent, et fléchirent les genoux.
«
Ô Grande Reine, nous vous remettons ce précieux cadeau, en signe de notre gratitude éternelle à votre encontre. »
Sarah porta son attention sur la silhouette encapuchonnée, ne voyant pas sa tête.
«
Montrez-moi son visage. »
Kenji obéit rapidement, et dénoua tous les liens de la femme. La corde sur sa taille tomba sur le sol, ainsi que celle autour de ses poignets, puis le sac blanc fut retiré. Sarah vit ainsi une magnifique jeune fille, dans un uniforme scolaire de lycéenne, se tenir face à elle.
«
Comment t’appelles-tu, jeune fille ? » demanda rapidement Kerrigan.