Elianne cru d'abord n'avoir pas bien entendu quand Régis lui avoua le nombre d'années qu'il avait passé dans une prison. Huit ans ? Autant d'années à ne pas pouvoir toucher entre autres au corps d'une femme, et à bien d'autres plaisirs simples de la vie, car la vie en prison était bien évidemment tout sauf enviable. Cela lui fit comme un choc d'envisager qu'un bel homme comme lui n'aie eu, pour ainsi dire, rien à se mettre sous la dent pendant autant de temps. Elle avait décelé d'évidents signes de manque chez lui, des regards fuyants mais néanmoins intéressés, de simples gestes de sa part qui semblaient créer un grand trouble chez lui, mais maintenant elle comprenait mieux pourquoi. Après huit années de complète abstinence, il y avait presque de quoi devenir fou.
Aussi, quand il la plaqua soudainement contre un mur dans une petite ruelle pas très loin de son appartement, et bien peu usitée, Elianne ne prit pas peur. Dans d'autres circonstances, elle aurait bien évidemment appelé à l'aide, mais cela faisait maintenant plusieurs minutes qu'elle était en train de délibérément l'aguicher, et sa réaction était presque rassurante. Il ne s'était pas montré violent, il ne la tenait pas, elle aurait même pu s'enfuir assez facilement si elle l'avait voulu, mais elle ne le fit pas. Là était toute la différence, Elianne en avait bien envie. Elle sentait contre elle le souffle chaud de cet homme, qu'elle imaginait tellement frustré, privé des plaisirs de la chair, et être le centre de toute son attention avait quelque chose de gratifiant.
Elle lui répondit en allant déposer un bref baiser sur ses lèvres, sans signe avant coureur, voilà qui devrait le surprendre, tout en posant momentannément une main sur son torse. Il ne portait pas de vêtements très épais, alors elle pouvait sentir sans trop de difficultés sa musculature. Elle lui sourit, mettant un terme à tout doute qu'il aurait pu avoir.
Tu lis bien les signes, même si je t'ai senti hésitant au départ. Viens, mon appartement n'est plus très loin.
Elianne lui prit la main, elle le mena en dehors de la ruelle puis à l'entrée d'un immeuble dont elle ouvrit la porte. Elle habitait au premier étage, alors ils n'eurent qu'à grimper quelques escaliers avant d'arriver devant la porte de son petit appartement, qu'elle ouvrit bien vite, puis referma aussitôt que Régis et elle furent à l'intérieur. Elle ôta alors son lourd manteau d'hiver et son écharpe, deux vêtements bien nécessaires en extérieur par un temps froid comme actuellement, mais là...elle commençait plutôt à avoir chaud dans son uniforme de lycéenne. Elle s'approcha alors de lui et se colla contre lui, sa belle poitrine contre son torse musclé, avec un sourire au coin des lèvres.
Alors dis moi tout...que puis-je faire pour toi, mon cher invité ?