Entre système informatique, on se comprends [PV Aperture]

Nina se réveillait un peu dans le gaz. Elle tenta de se souvenir rapidement de la soirée de la veille, mais c'était des plus difficile. Elle se souvenait d'un bar, de quelques verres qui ne lui ont fait autant d'effet que quelques verres d'eau. Et ensuite... elle est tombée dans les vapes, dans un coin de rue. ACE avait apparemment communiqué un dysfonctionnement du système de traitement de l'alcool qui s'était attaqué aux nanomachines, provoquant des actions inattendues de leur part, dont une sorte d'autodestruction. Lorsqu'elle se réveilla, c’était avec un mal de crâne affreux.

- Redémarrage du système réussi. Interruption du protocole d'hibernation. Vérification du système : mode automatique.

Elle se redressa, bougeant la tête de droite à gauche, avec la sensation d'avoir été écrasé par un rouleau compresseur. Elle observa autour d'elle et la première chose qu'elle nota était qu'elle n'était pas dans la rue : autour d'elle, une sorte de pièce blanche, dont elle était séparée à un cube en plastique transparent. Elle était dans un lit plutôt confortable, non loin d'elle se trouvait des toilettes et une radio passant une musique d'ambiance plutôt entrainante.

Elle sortit du lit et s'approcha des parois de plastique, touchant celle-ci, comme si elle n'y croyait pas. Elle regarda autour : il y avait une porte de l'autre côté du cube dans lequel elle se trouvait. Sans doute la sortie. Mais pas moyen de sortir directement.

* ACE ? As-tu un enregistrement de ce qu'il s'est passé après l'hibernation ? *

- Système d'enregistrement défaillant. Aucune trace d'enregistrement vidéo en mémoire. Souhaitez-vous une réactivation du système d'enregistrement ?

* Oui, fais également une réparation de la mémoire vidéo, peut-être que l'alcool a endommagé cette zone. *

ACE commença son traitement, ayant pour résultat une augmentation d'un mal de tête. Elle regarda autour d'elle, incrédule, avant de hurler :

« Il y a quelqu'un ? S'il vous plaît ? Que me voulez-vous ? Si c'est une rançon que vous voulez, je vis seule, et personne ne pourra répondre à cette demande. Laissez-moi partir, s'il vous plaît ! »

Elle s'inquiétait beaucoup : où était-elle ? Pourquoi l'avait-on enlevé ? Et que comptait-on lui faire subir. Peu à peu, la crainte de subir des sévices, ou pires, qu'on étudie son corps cybernétique la hantait et la rendait de plus en plus nerveuse. Les dysfonctionnements précédemment cités l'empêcheraient sans doute d'utiliser sa force herculéenne pour se libérer. Elle ne pouvait qu'attendre, patiemment, que quelqu'un arrive et déclare ses intentions envers elle.

Le sujet n°23 s'est réveillé. J'étais occupé à l'élaboration de tests dans d'autres salles quand mes capteurs s'affolèrent. Il est temps de m'occuper de ce sujet... qui promet d'être intéressant. Mon hologramme est projeté à quelques mètres d'elle et j'initialise la phase d'accueil. Je suis comme à mon habitude : assise dans un grand fauteuil style baroque, les yeux bandés et totalement nue.

Bienvenue. Vous vous trouvez actuellement dans le centre d'accueil d'aperture sex laboratories. Si vous ressentez une légère baisse de votre acuité visuelle, de votre sens olfactif, de votre ouïe ou une sévère arythmie cardiaque, pas de panique. Il s'agit d'effets secondaires désagréables mais néanmoins connus. Cela devrait passer durant les prochaines minutes ou années. En ce qui concerne votre présence ici, nous vous félicitons. Vous êtes ici pour servir la science et la science c'est l'avenir ! Votre avenir justement à court, moyen et long terme consistera à effectuer d'innombrables tests. Mes capteurs m'indiquent que vous être un spécimen très rare : mi robot mi humain. Le corps d'une machine qui imite l'humain et l'esprit d'un humain conscient qu'il n'en est pas un. Votre durée de vie est par conséquent extrêmement longue pour ne pas dire infinie puisqu'il m'est possible de changer toute pièce abîmée lors des différents processus de test. Nous allons bien nous amuser ! Lorsque j'aurai fini de vous délivrer ce message de bienvenue, la porte derrière mon hologramme s'ouvrira et vous pourrez procéder à votre premier test. Cependant, vous constaterez une grille d'émancipation au niveau de ladite porte. Cette grille est conçue pour désintégrer tout objet qui ne sera pas absolument nécessaire pour la réussite du test que vous allez commencer. N'ayez pas peur de passer, ça chatouille !

Les portes s'ouvrent, la pièce suivante est semblable à la première avec pour seul mobilier une chaise avec étriers en son centre comme celles que l'on peut voir chez les gynécologues.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser. Evitez cependant de nous faire perdre du temps. Posez vos questions en marchant ou pendant que vous résolvez les tests. Si vous êtes dans l'incapacité momentanée de parler, patientez jusuq'à ce qu'une nouvelle occasion de vous exprimer se présente.

La petit cyborg sursauta en voyant apparaître devant elle une femme assise dans un grand fauteuil et complètement nue, en plus d'avoir les yeux bandés. Pendant quelques instants, elle observa la femme en question, remarquant les détails qui faisaient d'elle un hologramme : une légère transparence, des petits défauts de transmission provoquant des petites pixélisations et des sursauts d'image. Rapidement, Nina se détendit, avant d'entendre une voix robotique parler dans la salle, alors que la femme bougeait les lèvres en rythme. Elle écouta attentivement la voix qui précisa qu'elle allait servir la science en jouant de cobaye pour de nombreux tests. Elle nota également que Nina était un cyborg, ce qui était un avantage pour elle puisqu'elle pouvait changer des pièces de son corps mécanique en cas de problèmes durant les tests. Cela ne rassura pas la demoiselle pour autant, mais elle gardait le silence, attentive à ce que disait l'esprit cybernétique. La porte devant elle s'ouvrit, avec une sorte de champ de force qu'elle observa quelques instants avant de s'approcher.

Le champ de force était étrangement familier, c'était le même genre de champ qui la maintenait dans sa cellule lorsqu'elle était encore sur Tekhos. Elle laissa ses mains passer au travers le bouclier, du bout des doigts. Ressentant les mêmes sensations que les humains, elle eut un léger frisson du niveau de l'épiderme. Elle retira soudainement ses mains du champ de force, riant comme une fillette face à un nouveau jouet, puis après quelques secondes, passa au travers du champ de force, riant doucement. Elle se dirigea donc vers la pièce suivante, s'approchant de la porte, remarquant qu'il n'y avait qu'une chaise avec étriers au milieu, rien d'autre autour. C'était étrange. Incrédule, elle entra dans la pièce, analysant la salle : elle remarqua une caméra vers laquelle elle s'approcha, puis observa la lentille sombre, avant d'afficher un sourire :

« Une intelligence artificielle ? C'est amusant. Tu es un peu le ACE de cet endroit. Je suis Nina, qui es-tu ? Tu es une technologie terrestre ? »

Forcement, curieuse, la demoiselle voulaient savoir qui était cette intelligence robotisée qui pouvait prendre des décisions par elle-même sur une planète avec si peu de possibilités technologiques. Elle était une sorte d'innovation pour la demoiselle qui s'en intéressait beaucoup. Elle se tourna vers la chaise, l'observant au loin. Elle le toucha du bout des doigts, réfléchissant sans rien dire.

« Donc, si j'ai bien compris, je suis là pour passer certains tests... Pourquoi pas : j'ai quelques heures avant que ACE ne termine sa sauvegarde. Donc du temps à perdre. Alors, une chaise en milieu de salle, avec des mantient pour les jambes et juste une caméra. J'espère que cette vidéo ne tombera pas sur un site d'amateur. »

Bien entendu, la demoiselle n'était pas crédule. Il était clair que cette chaise n'était pas innocente, qu'elle indiquait quels types de tests elle allait subir. Mais comme elle avait dit, elle avait du temps à perdre. Elle retira sa culotte sans enlever sa jupe, qu'elle posa non loin de la chaise. Tandis qu'elle s'installait, assise sur la chaise avec les pieds posés sur les étriers, son intimité légèrement cachée par sa jupe, elle continuait à parler :

« S'il y a d'autres tests comme celui-ci, vous pouvez garder ma culotte jusqu'à la fin ? Ca ne me gêne pas de marcher sans, j'aime bien être toute nue chez moi. Bien, alors, dîtes moi, quel est le sujet de ce premier test ? »