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Ouvrez vos cahiers... A la page 128, et résolvez les exercices 1 à 10. »
Y avait-il possible de trouver cours plus long et plus ennuyeux que celui-là ? Tous les éléments étaient réunis pour former un cocktail explosif. Il était 14h, soit l’heure qui suivait le déjeuner, celle où la digestion commence à produire son effet, et où tous les élèves ont le nez qui commence à piquer vers le sol. Dehors, il faisait de plus assez chaud. Toutes les fenêtres étaient ouvertes, mais il faisait tout de même suffisamment chaud pour qu’on étouffe dans les
sailor fuku du lycée. Ces petites uniformes n’étaient certes pas trop pesants, mais, sous cette chaleur, Mélinda s’imaginait plutôt chez elle, en soutien-gorge et en culotte, à siroter un verre de sang frais devant la piscine. Et, pour les achever, ou, plutôt, pour l’achever, ce cours était un cours de mathématiques. Un cours qui, comme tous les cours de mathématiques, était long, et incroyablement lourd. Il portait sur les probabilités, un vaste sujet. N’étant, par principe, pas énormément attirée par les sciences, un cours de probabilités ne pouvait que lui donner envie de se suicider.
Elle ouvrit son cahier, priant pour que le cours se termine vite, afin de pouvoir rentrer chez elle. Les aiguilles de sa montre, toutefois, semblaient avancer au ralenti, comme si la chaleur les anesthésiait également. Pourquoi diable avait-elle décidé d’aller au lycée ? Elle aurait été tellement mieux chez elle, près d’un gros ventilateur ! Mélinda regarda brièvement ses camarades. Certains envoyaient des SMS, d’autres semblaient en train de subir une torture horrible, d’autres luttaient contre le sommeil, et la plupart, ou presque, tentaient vainement de comprendre ce qui se passait. Même le prof de maths semblait largué, de grosses gouttes de sueur glissant le long de ses joues.
*
Je devrais sans doute le plaindre...*
Fermant les yeux, elle se redressa sur son siège, et retourna dans son manoir. Son beau manoir, avec l’air climatisé. Pourquoi diable était-elle donc ici ? Elle serait si bien, près de sa piscine. Elle pouvait en imaginer la scène, avec fidélité. Elle, allongée sur un transat, avec des lunettes de soleil, un maillot de bains 2 pièces noir, prenant du sang avec une paille, tout en entendant ses petites protégées s’amuser dans l’eau, lui éclaboussant les pieds. Il n’y aurait que quelques timides nuages blancs, de délicates tâches au milieu d’un ciel infiniment bleu. Elle se redresserait alors, et verrait sa petite
Clara, avec un maillot de bains rose, en train de s’amuser à couler une autre femme.
Mélinda se redresserait alors, et s’enfoncerait dans l’eau, se glissant dans le dos de Clara, pour l’embrasser sur la nuque. Cette image était très intéressante, et Mélinda en oubliait presque son cours. Elle se voyait embrasser Clara dans l’eau, caressant d’une main son dos, pressant son sein avec un autre. Sa main dans le dos glissait alors pour disparaître dans l’eau, agrippant la culotte de cette dernière, caressant ses superbes fesses. Elle se voyait sous l’eau, voyant les bulles remuer, et sa main qui, lentement, se glissait sous la culotte. Clara se cambrait en gémissant de plaisir.
*
Mais qu’est-ce que je fous là, bordel ?!*