Maintenant on commençait à jouer franc jeu; elle m’annonça qu’elle était une assassine, trafiquant d’esclave à ses heures. Apparemment, j’avais visé juste, elle n’était pas une esclave soumise à un maître quelconque. Quoique n’importe quel abruti aurait compris qu’un maître n’entraîne pas son esclave à l’art de l’assassinat, de peur que celui-ci se retourne contre son maître. Mais elle alla plus loin que simplement me dire qu’elle était une assassine et me donna son nom avec le surnom que le milieu l’avait affabulé : La rose Noire.
Le nom de la neko, à savoir Sofia Maédra ne m’était pas vraiment connu, cependant, pour cette race, le prénom Sofia était très répandu; presque tout le monde connaît une neko nommée Sofia. Cependant, la « Rose Noire » me disait quelque chose, je pouvais même dire avec assurance que j’avais déjà vu une de ses œuvres et, en y repensant bien, alors qu’elle me disait qu’elle ne me devait rien dû au fait que c’était mon avidité qui avait causé la perte de mes hommes, je l’avais déjà vu à l’action, alors que j’allais faire un contrat pour le Roy… Elle avait chouré ma cible juste sous mes yeux, alors que j’avais réussi à m’infiltrer dans les cuisines de cet homme pour le tuer d’un poison… Enfin, bref, le passé reste le passé.
Ce ne sont pas de mes mains qu’ils sont morts, très chère, mais bien des tiennes. Cependant, je n’ai pas envie de me mettre une assassine à dos, surtout de ton calibre, donc, je ne vais pas en rajouter dans cette joute verbale qui pourrait nous coûter cher, à tous les deux.
Refermant le sac, contenant le paiement de la neko, je l’accrochai à ma taille. Il était temps pour moi de disparaître de cet endroit, je n’avais plus de raisons à rester ici, ou encore à pourchasser ces deux femmes. Tout ce que j’espérais, c’était que Sofia ne décide pas de me trahir et de parler de cet ‘’incident’’ et me faire perdre tout ce que je possédais dans ce monde… Si jamais elle ne respectait pas sa part du marché, je lui ferais voir qu’elle n’est pas la seule à maîtriser l’art du meurtre.
Je m’éloignai légèrement, reculant, des deux femmes, glissant tranquillement dans les ombres de deux bâtiments commerciaux. On m’avait appris qu’il fallait mieux ne pas tourner le dos à un assassin, surtout avec qui les relations ont été tendues…
Maintenant que nous ne nous devons plus rien, ni l’un, ni l’autre, je vais maintenant prendre congé. Au fait, n’oubliez pas votre part du marché, j’attends de vous de ne pas ébruiter l’affaire…
Puis, mon regard se tourna vers l’esclave, nouvellement acquise par Sofia. Mes yeux la fixant, balayant son corps des pieds jusqu’à la tête, je secouai légèrement la tête, un peu déçu.
C’est dommage, tous les problèmes que ta capture m’a causée et que je doive me débarrasser de toi si rapidement, tu es plutôt mignonne, et je sais ce que j’aurais pu faire de toi si j’avais décidé de te garder…. Enfin. Mesdames, je retourne à mes quartiers, je vous suggère d’en faire autant.
Un léger sourire en coin, puis je disparut complètement dans les ombres, avant de réapparaître non loin, dans la rue de pierres.