Recherche dans Nexus. [Pv Reiss].

Le constat n'était pas bien brillant pour Reiss. Le protecteur avait dû être protégé contre une bête somme toute assez grossière et commune. Lui qui avait été conçu et entraîné pour affronter des ennemis capables d'inquiéter les dieux eux-même s'était laissé bêtement distraire. Reiss n'avait pourtant rien d'un débutant où d'un amateur, mais tout ces petits jeux avec Vivianne avaient entamé son attention et son flegme habituel au point qu'il avait risqué gros sur une action assez bête.
Les gifles le réveillèrent finalement, après quelques secondes. La voix de Vivianne lui parvint, un peu lointaine et saccadée. Ses mots, l'homme ne les comprit que quelques secondes après comme si ils avaient mis des heures à lui arriver au cerveau avant d'être identifiés. Se passant une main sur le visage en grognant à moitié, Reiss prit le temps de s'assoir pour laisser le temps à son esprit de se calmer et d'analyser la situation.

Ses yeux se posèrent sur le cadavre de la créature. Cette dernière semblait avoir fondu de l'intérieur sans avoir fait trop de mal à Vivianne. Reiss resta un long moment à la contempler, silencieux. Son regard d'orange et d'or ne la quittait pas, comme si il avait cherché à la déshabiller où à scruter le fond de son âme. L'homme de l'Olympe constata qu'il était vraiment soulagé de la  voir saine et sauve, son coeur à lui semblant battre un peu la chamade. C'était là une sensation un peu inédite, que Reiss ne connaissait pas. Le stress, l'attirance, l'adrénaline... Son coeur était ignorant des effets de bien des situations.
Sa main se porta à sa poitrine.

- Mon coeur bat bizarrement lorsque je vous regarde, Vivianne. Ai-je une blessure quelconque ?

Son bras lui faisait d'ailleurs mal. Oh, il était blessé... Reiss ne pouvait pas laisser la puissance de l'Etna-Arma se répandre n'importe comment, il le savait. Aussi décida t'il de panser sa plaie au mieux. Il ôta son haut pour dévoiler son agréable torse avant de déchire son vêtement en lanières qu'il utilisa pour se bander sommairement. La bestiole avait mordu sacrément fort !

- Je ne pourrais pas utiliser certain de mes pouvoirs pendant un moment, on dirait. Désolé, j'ai failli à ma tâche. Je suis heureux de voir que vous n'avez rien, Vivianne... Je commence à me dire que vous n'aviez pas besoin d'un garde du corps, en fin de compte.

Finalement, l'homme se remit sur ses deux jambes. Avancer, ils devaient avancer. Se baissant, il ramassa son épée et se détourna de sa belle pour entamer seul la suite de l'exploration, mais il s'arrêta en chemin. Sans oser la regarder, Reiss reprit la parole.

- Malgré toutes mes belles paroles, je ne vous ferais jamais de mal. Jamais. Sa main s'écarta un peu du long de son corps et s'ouvrit, comme une invitation. Allait elle la prendre ? Je resterais à vos côtés. Allons y, vos découvertes vous attendent.

Ah enfin, mon ami se réveillait tant bien que mal, il mit certes un petit moment à se reprendre mais après le choc qu'il venait d'avoir, c'était un minimum, par contre, un constat me fut particulièrement difficile à admettre, sur le bras formant son arme, mon sort de soin avait été tout à fait inefficace et Reiss du utilisé la bonne vielle méthode du bandage. Je dus d'ailleurs, à cause de cela, calmer mes pensées, pensées foutrement bizarre pour moi. En effet, je pensais à la possibilité de caresser le superbe torse de mon gardien. Est-ce une envie, possible, en tout-cas, ce n'était pas le moment dit penser, j'avais un temple à explorer comme finis par me le signaler mon ami. D'ailleurs ce dernier me fit un commentaire qui me toucha le cœur, il disait qu'il ne me ferait jamais du mal, ceci, juste après son annonce comme quoi son cœur battait la chamade à ma vu, me fit comprendre une chose simple, Reiss était amoureux de moi. Et pas d'un petit amour qui ne prend à compte que le corps et l'envie de coucher. Enfin bon, je pense qu'il y avait quand même de ça à l'origine, mais il sous-entendait qu'il s’opposerait à son maître divin si celui-ci lui donnait l'ordre de me tuer. Ça, se n'était pas une petite déclaration. Et franchement, je pense que c'est tout cela qui me fit abandonner, pour la première fois, un sujet de recherche.

-Oublions tout cela Reiss, tu n'as pas failli à ta tâche, ce qui est arrivé est ma faute mais ne t’inquiète pas, tu n'auras pas à choisir entre ton dieu et moi, je ne te questionnerais plus. Et si, j'ai besoin d'un garde du corps, sans le coup que tu as donné à la créature avant de t'effondrer, elle m'aurait surement tué.

Je rejoignais celui que j'avais inconsciemment commencé à tutoyer et lui prenait la main.

-Sinon Reiss, je pense que ta blessure, celle qui fait battre ton cœur bizarrement à ma vu, eh bien je pense qu'elle s’appelle l'amour. Mais ça, seul toi peut vraiment la diagnostiquer.

Une bien bizarre façon de dire à quelqu'un que vous êtes amoureux de lui, euh non, que vous le pensez amoureux de vous. Oui c'est ça que je voulais dire, je pense que Reiss est amoureux de moi, oui c'est ça. Pourquoi j'ai dit que j'étais amoureuse de lui, alors certes c'est un très bel humain, il est fort, beau, mystérieux, protecteur et après... C'est pas cela qui va me faire tomber amoureux de lui, des gens beaux, forts et intelligents, j'en avais déjà vu... Oui mais aucun ne s'intéressait à moi hormis pour mon physique. Arg assez, temple temple temple temple, là, voilà, concentration. Ok, c'est bon. Se battre avec son esprit, non mais vraiment, ça ne m'était jamais arrivée, en plus, expressive comme j'étais, Reiss devait surement avoir vu qu'il me troublait lui aussi. Arg non, le temple j'ai dit !!! Suffit les pensées perverses qui me passent en tête, vite vite, un sujet de réflexion, tient on arrive au bout du couloir.

Nous arrivions en effet au bout du couloir et à sa sortie, nous eûmes droit à un spectacle qui ordonna complètement mes pensées, en effet, devant nous s'étendait une immense grotte que nous dévoilait ma petite boule bleutée qui nous suivait toujours. Les bruits d'eau venaient d'une rivière souterraine, rivière qui activait une sorte de barrage qui produisait une énergie magique qui était stockée dans des sphères. Ces dites sphères étaient recueillies par des elfes à l'allure de zombies pour être acheminé vers une destination qui était pour le moment inconnu car hors de vue. Reprenant la télépathie, je disais à mon ami.

-Tout cela ne me dit rien qui vaille, personnellement je pense qu'il faut que l'on suive les zombis elfes pour voir où ils amènent toute cette énergie, qu'est-ce que tu en penses ?

Tout cela m'inquiétait, d'après ce que j'avais pu lire, j'étais censée trouver ici un temple, hors pour le moment, rien n'y ressemblait de près ou de loin. Où ce trouvait les offrandes, les statues, les livres, les tapisseries. Est-ce que les morts-vivants avait tout détruis, creusant le sous-sol et utilisant tous les matériaux pour créer ce gigantesque barrage, c'était malheureusement possible. 

Décidément, Reiss et Vivianne s'entendaient bien. L'elfe avait visiblement décidé d'abandonner ses recherches sur son compagnon d'aventure, qui de son côté aurait été prêt à défier ses maîtres pour éviter un sort funeste à Vivianne. En tant de siècles d'existence, c'était bien la première fois que Reiss se laissait séduire par des idées au doux parfum d'insubordination... Cela ne lui ressemblait pas vraiment. Lui qui était la fidélité même envisageait de désobéir ! La pensée ne le retourna pas autant qu'il l'aurait d'abord estimé, pour tout dire. Peut-être que tout ces siècles à éponger les caprices des dieux et leurs trahisons multiples l'avaient lassé de sa tâche, peut-être que tout cela lui avait juste donné envie de trahir, lui aussi. Tout le monde le faisait, aprés tout ! 
La voix de l'elfette qui parvint à ses oreilles lui fit du bien tout autant qu'elle le surprit. Vivianne l'avait... Tutoyé ? C'était là une proximité inhabituel pour lui, mais Reiss ne s'en soucia plus lorsqu'il senti les doigts graciles se glisser entre les siens. La présence de l'elfe lui faisait du bien.

- Amour ? On dit que ce sentiment corromp les coeur et ronge l'âme. Vous... Tu crois qu'on peut développer pareil ressenti en si peu de temps ? Reiss était perplexe. Il connaissait le terme "d'amour" pour l'avoir lu et constaté, apprenant que c'était là une émotion forte. Ses yeux glissèrent vers Vivianne. Je n'ai jamais aimé. Pas de cette façon là, du moins. Alors je ne comprends pas trop ce que je dois faire, dire ou penser. Ce que je sais, c'est qu'être avec toi me plaît, c'est tout. J'aime te regarder et t'imaginer à m'offrir ton corps, mais c'est aussi plus profond, plus... fort. Plus...euh...sentimental ? Est-ce de l'amour, alors qu'on ne se connait que depuis quelques heures seulement ?

Reiss était perdu, à vrai dire. Ce qu'il ressentait pour Vivianne était sincère et fort, mais il était très possible que tout cela soit motivé par le fait qu'elle soit la première femme non-divine avec qui il fût amené à passer du temps. Elle s'interessait à lui (même si c'était pour de curieuses raisons) et leur relation marchait plutôt bien. Le guerrier s'emballait il bêtement, emporté par la situation ? Comment pouvait il le comprendre, le savoir ? Alors qu'il continuait à marcher prudemment, il enchaîna.

- Tu as l'air troublée et tu n'a pas quitté mon torse des yeux. Tu sais, tu peux toucher. Je l'ai fais sur toi, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas le faire à ton tour. Tu peux disposer de moi à ta guise, Vivianne. Et puis... je crois que ça me plairait que tu le fasse, aussi.

Le curieux spectacle réorienta tant les pensées troublées de l'elfe rousse que de son compagnon. Il fallait dire que ces espèces de zombies silencieux et affairés devant ce barrage n'avaient rien de commun. Reiss analysa la situation avec un peu plus de lenteur que Vivianne mais en comprit l'essentiel. Un barrage qui produisait de la magie brute ? C'était du délire ! Si c'était aussi facile, ça se saurait ! Et à quoi servaient ces sphères une fois transportées ? Pour le coup, le guerrier était perdu.

- J'avoue que là, je ne comprends pas bien la situation. Ne devions nous pas trouver un temple ? Les premières salles traversées... D'accord. Mais là ? Reiss fronça les sourcils en continuant de regarder la curieuse procession des zombies, cherchant à capter un détail qui lui aurait échappé. Rien. C'est une drôle d'histoire. D'abord le glyphe posé par l'Ordre Immaculé, puis les sacrifices, puis "ça" ? C'est à n'y rien comprendre !

Oui, il fallait allait voir où était acheminée toute cette énergie stockées dans les sphères. Mais suivre tout une troupe de zombies d'aussi près n'était pas bien malin non plus... Reiss regarda aux alentours et attrapa une petite pierre. Il ramena Vivianne un peu derrière dans le couloir afin qu'elle soit cachée à la vue et lanca son projectile sur un des elfes avant de vite saisir son arme... Mais inutilement. L'elfe ne bougea pas bien qu'il fût touché à la tête, ni aucun de ses camarades. Comme si il n'avait pas ressenti la pierre, tout simplement.
Reiss s'adressa alors à la belle rousse.

- Aucune réaction, tu as vu ? On devrait pouvoir les suivre sans problème. Je me demande ce qu'on va trouver au bout du couloir...

Les paroles de Reiss restèrent pour une fois en arrière plants, pas qu'elles ne m'intéressaient pas, j'avais très bien compris ses interrogations qui étaient aussi les miennes. N'étant jamais tombée amoureuse, je me demandais moi aussi si il était possible d'aimer en si peu de temps.

-Je ne sais pas Reiss, je suis pour le moment aussi perdu que toi, c'est une chose qu'il nous faudra explorer à deux, mais laissons tout cela pour le moment, ça ne fait que nous troubler et nous avons besoin de toute notre attention, les zombis ne réagissent peut-être pas au choc ni au bruit, mais cela m'étonnerait qu'il n'y est pas d'autres gardiens. Nous devrions donc continuer toujours en silence et discrètement, en surveillent tous les endroits un peu dissimulés, je n'aimerais pas me faire manger par un des loups zombis de tout à l'heure.

Comme moi, Reiss s'était lui aussi demandé où se trouvait le temple, comme moi, il ne comprenait pas la situation. J'avais bien plusieurs hypothèses, comme je l'avais déjà dit, les morts-vivants avaient du tout détruire, creusant le sous-sol et utilisant tous les matériaux pour créer ce gigantesque barrage. Mais dans quel but, telle était la grande question. Cherchaient-ils à alimenter une arme de puissance divine grâce à cet énergie, possible. Comme le fait qu'ils cherchaient aussi à ramener à une semi-vie d'autres morts-vivants, créant ainsi une gigantesque armée, possible aussi. Ils pouvaient aussi chercher à redonner de la puissance à un dieu oublié, le nourrissant de magie brute, Reiss n'avait-il pas dit qu'il sentait de l'Ichor obscur. Dans tous les cas, cela n'était pas vraiment plaisant.

-Là encore, je ne sais pas Reiss, rien de ce que j'ai lu annonçait un truc pareil, j'ai bien sûr plein d’hypothèses mais je préfère voir où les zombis amènent l'énergie avant de me prononcer. La seule chose dont je suis sûre, c'est que tout cela est dirigée par une personne puissante et intelligente. Construire une machine transforment de l'énergie physique en énergie magique n'est pas à la porter du premier mage venu, cela demande des moyens et des connaissances très rares. Moi-même, avec la main d’œuvre adaptée, je mettrais au moins un siècle avant de construire une telle chose, le temps de trouver les bons matériaux et d'effectuer tous les rituels nécessaires. De plus, ce mage doit être puissant pour garder sous contrôle autant de morts-vivants.  

Effectivement, de telles constructions, j'en avais déjà vu et pour cause, mon peuple en avait construit une quantité assez importante, une dizaine en tout, cela nous permettait de produire suffisamment d'énergies pour protéger nos cités par de gigantesques boucliers magiques. Eh oui, mon peuple, en matière de magie, est extrêmement avancé, il faut dire, la magie est sa seule passion alors ... Mais reprenons, je suivais donc Reiss, descendant la pente abrupte pour nous rapprocher du barrage. Ce dernier était bien ce que l'on pensait être, un générateur de magie, d’ailleurs, je pouvais maintenant voir les sceaux de pouvoir et les lignes de magies qui le composaient, ces derniers étaient en même tant simples et complexes, simple par le fait qu'ils ne remplissaient que leurs fonctions premières, mon clan elfique rajoutait toujours des composantes défensives à leurs sceaux ce qui n'était pas le cas de ceux-là. Complexe parce qu’ils tiraient un maximum d'énergie, ne laissant quasiment aucune perte.    

-Si besoin sans fait, je pourrais facilement désactiver le barrage, je n'ai détecté aucun sortilège de protection dessus et insinuer une sorte de maladie magique dans son antre me sera facile. Il se détruira tout seul, par contre, mieux vaut le faire plus tard, j'ai peur de la réaction des morts-vivants si on leur détruit leur occupation. Oh attention !

Je tirais mon compagnon et l'amenait se cacher derrière un reste de pilier. Pourquoi je faisais cela ? Tout simplement car j'avais repéré un humain en armure de l'inquisition qui passait au milieu des elfes, lui aussi était un mort-vivant, je le sentais, mais contrairement aux elfes, il semblait patrouiller et non pas s'occuper des sphères de magie.

-Apparemment, il y a quelques gardiens quand-même, tu penses pouvoir t'occuper de celui-là en silence pendant que je surveille qu'un autre n'arrive pas ?

Sur ces mots, je commençais à tisser un petit sortilège de trait de feu.