Elle venait d'accepter. C'était excitant, même s'il la trouvait encore un peu hésitante. C'était normal, tant qu'elle n'avait pas essayé. La poussée d'adrénaline qu'elle aurait en assistant X-SMYLE, elle ne la regretterait pas, et il le savait. C'était en partie pour ça que X-SMYLE était X-SMYLE, le danger omniprésent, un plan à échafauder et à exécuter avec la minutie d'un maître artisan, toutes ces sensations fortes, c'était un pied pas possible. Il arborait un sourire complice:
"D'accord, on va s'y mettre dès ce soir, alors!"
Il se mit sur le côté du lit, posa son verre au sol et se dirigea vers la porte. Il lâcha en partant un:
"Je vais prendre ma douche. Ce soir, après le dîner, on part en chasse, et on fait main basse!"
Et c'est ce qu'il fit. Sous l'eau chaude et dans la vapeur, il réfléchissait au lieu et au plan d'action. Ne sachant pas ce que Shin valait en tant que que cambrioleuse, il cherchait une cible à la fois facile et rentable.
En sortant de la douche, il réalisa qu'il n'avait pas pris de vêtements. Il se sécha donc à la méthode des humains, comme il avait l'habitude de faire depuis qu'il était Pierre. En sortant de la salle de bain, il était vêtu uniquement de son bermuda, mais ne savait toujours pas quoi attaquer. Cette question le travailla toute l'après-midi, alors qu'il s'affairait à remettre la maison en état. Il faisait néanmoins attention à ne pas tout déplacer, et posait les objets qu'il ne savait pas où ranger en évidence, de sorte à ce que sa colocataire sache les retrouver. Toute l'après-midi, Shin avait le luxe de pouvoir voir Héphaïstos lui-même brandissant successivement plumeau, balai, serpillère, éponge et aspirateur pour retaper la maison avec zèle. Le soir, il lui avait préparé des nouilles japonaises accompagnées de beignets de calmars.
Ils étaient attablés alors qu'il lui dévoila le déroulement de la soirée. Sa gourmette tapait de temps en temps sur le bord de son assiette.
"On va attaquer le casino. J'ai jamais fait de casino, mais ça m'a l'air hyper simple. Il suffit de fouiller le coffre, et les étages. Ce soir, c'est son jour de fermeture, j'y ai déjà été avec une amie. Le gros avantage, on est sûrs qu'il n'y aura personne, à moins qu'un employé se tape la secrétaire du dirlo en douce. Mais il y a le gros inconvénient aussi. Avant de se mettre à fouiner et à tirer les richesses comme des amateurs, il faut détruire la pièce où la vidéosurveillance est enregistrée, et neutraliser les éventuels systèmes d'alarme. Ton boulot se résumera à trouver ces pièces et m'aider à porter les sacs, on gagnera un temps considérable. J'estime le pactole à environ 6 ou 7 millions, il y a autant de pognon là-dedans que dans une banque, avec tous les flambeurs."
Il versa un peu de vin dans son verre pour se rafraîchir le gosier, et sourit:
"Alors, qu'est ce que t'en penses? Facile, non?"