Ce n’est pas la pudeur qui risquait un jour d’embarrasser cette belle brunette d’ensorceleuse. Lors de mon ascension sur la jambe de la jeune femme, elle n’avait pas protesté une seconde, et sa peau couverte de frissons témoignait un plaisir évident de sa part, mais qui se plaindrait d’une telle réceptivité aux caresses? J’avais un talent plutôt étrange dans le domaine des caresses et j’étais habile, de mes mains comme de ma langue, lorsqu’il s’agissait de donner du plaisir à une femme. Faire preuve de patience et d’une compréhension corporelle presque parfaite quoiqu’étrangement acquises, c’était une espèce de clé du succès dans une telle situation et je savais comment y accéder, moi, même si je n’ai, dans ma courte existence, que partagé la couche de trois jeunes demoiselles. Des filles de noble, sans aucune éducation sexuelle quelconque, qui se pliaient à n’importe quelle demande de leur compagnon, donc moi en l’occurence. Des prostituées dans de beaux habits, quoi. Rien à voir avec la belle Mélisende. Elle n’avait pas grand-chose d’une prostituée. En fait, c’était cela qui m’intriguait. Je sentais en elle un désintérêt matériel total, seulement un désir irrépressible, une flamme de passion qui ne cherche ni amour ni confident, simplement du plaisir pur et dur, quelque soit sa forme.
Ca m’intéressait de voir jusqu’à quel point elle serait capable de résister aux possibilités que cette idée de me mettre dans son lit lui offrait. Elle aurait peut-être un plus grand territoire, des richesses à faire baver une reine, une source de puissance illimitée, mais tout ce qu’elle demanderait lui ferait perdre un peu de mon intérêt et elle savait probablement que plus elle demandera de choses, plus elle serait surveillée, ce qu’elle comme moi ne désirons pas. À quoi bon vivre côte à côte si nous ne sommes pas capables de nous faire confiance? En tombant dans les faveurs l’un de l’autre, nous devions également respecter la loi sans coup fourré. Si l’un trichait, l’autre suivrait et la guerre éclaterait. En se donnant l’un à l’autre, nous nous prêtions à chacun une affection particulière, une affection que nous ne pourrions donner à tous. En tribut, je lui accordais ma confiance et une amitié sincère, amitié teintée d’un érotisme existant, certes, mais une amitié tout de même, ainsi que la promesse de lui donner l’objet de ses désirs, que j’avais deviné lors de sa première visite, à mon bureau.
Tout doucement, je remontai vers son visage pour baiser langoureusement ses lèvres humides et chaudes, laissant mes mains glisser vers son ultime sous-vêtement pour le lui retirer lentement, lui laissant ainsi le temps de m’arrêter si tel était son désir. Je le fis descendre jusqu’au niveau de ses genoux puis je me penchai sur elle pour susurrer une douce promesse à son oreille.
-Je me chargerai personnellement de vous rendre ce que vous avez perdu, milady.
À ce moment-là, je n’étais plus totalement le même Kamui. En fait, j’étais Kamui, mais j’étais aussi celui qui avait été moi. Le premier Kamui. Le Kamui originel, fils de démon, descendant de Lucifer et de Lilith. Je ne me posais pas plus de questions sur mes pouvoirs refoulés que je ne me demandais pourquoi j’avais les ongles qui poussaient. Sur ces paroles, je glissai doucement contre elle pour retourner à son intimité, laissant quelques baisers coquins sur la pointe durcie de ses seins avant d’atteindre son jardin secret, qui ne l’était plus vraiment à mes yeux. Un sourire espiègle découvrit mes petits crocs pointus alors que je glissai mon visage entre ses cuisses, à genoux devant le lit, pour aller poser une lèche lente sur ses grandes lèvres intimes, me délectant indécemment du fluide des plaisirs qui s’écoulait hors de celles-ci avant de laisser ma langue se glisser entre elles. Tout doucement, je parcourrai de mon appendice lingual ses petites lèvres, puis son urètre et enfin son clitoris, si jeune et fier, comme un joyau présomptueux que tous aimerait posséder. Il était gonflé, et à bloc. Là, je ne lésinai pas sur l’imagination pour traiter ce point si sensible aux caresses. Plus d’instinct qu’autre chose, je caressai de ma langue le petit bouton rose, puis je le suçai avec un peu plus de force. Allez savoir pourquoi, quelque chose dans le corps de cette beauté me disait qu’elle appréciait autant la tendresse qu’une sexualité plus brutale. Lorsque satisfait de la quantité de liquide qui glissait hors de son vagin, je me redressai pour planter mon regard dans le sien. Coquin ou provocant, nul ne le saura jamais, je joignis ses poignets au-dessus de sa tête et je les maintenais là. En fait, en neutralisant ses mains, je la poussais à exploiter ses dons pour rendre cette nuit plus… chaude, disons.
- Ce n’est qu’un commencement, chère Mélisende, murmurai-je à son oreille, que je mordillai ensuite.
Je regagnais ses lèvres par après et je l’embrassai avec fièvre.