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Between A Rock And A Hard Bitch -- EVHive v. Dany

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EVHive

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    Description
    L'EVHive est le résultat de l'altération et de la conversion d'unités de combat très évoluées employées par Tekhos au début de sa guerre contre les Formiens. Elles sont désormais retournées contre elle et se répandent sur Terra.

Between A Rock And A Hard Bitch -- EVHive v. Dany

mercredi 23 octobre 2024, 04:02:48

Lorsqu’un premier portail vers la Terre avait été trouvé, le petit groupe l’ayant découvert s’était concerté avec le reste de leur groupe, puis avec l’esprit collectif formien. Il s’agissait d’un portail instable qui ne pourrait pas être utilisé de manière viable pour leurs opérations, mais il constituait une opportunité unique de commencer à explorer et évaluer ce monde lointain. La Fourmilière avait tenté de s’établir là depuis longtemps et l’EVHive était probablement capable d’obtenir des données cruciales à défaut de pouvoir s’implanter.

Alors, quelques unités avaient été détachées et envoyées à travers, se laissant disperser aux environs de la ville japonaise de Seikusu, épicentre des contacts avec les autres plans et dimensions sur cette planète. A leur réveil suite à un transfert plus brutal que prévu, elles avaient réalisé que l’une d’elles était prisonnière, mais la situation immédiate ne laissait pas augurer d’urgence pour un sauvetage de toute façon impossible sans savoir où elle se trouvait. Les autres unités prirent donc la direction de la ville.

Elles arrivèrent de diverses directions, chacune prenant une entrée différente et découvrant des facettes différentes de cette communauté humaine encore inconnue. Leur mission débutait : collecte d’informations, évaluation des menaces et des opportunités d’implantation, passage à l’action.

Dans le quartier de la Toussaint, la partie miteuse et appauvrie de cette énième démonstration de l’inadéquation d’une société basée sur l’appropriation individuelle de richesses pour la constitution d’un groupe pleinement fonctionnel, une de ces unités solitaire opérait dans la plus totale discrétion malgré les lumières criardes de nombreux commerces nocturnes et l’agitation des habitants hargneux fréquentant les rues et s’y querellant en cette heure tardive.

C’est lors de sa première reconnaissance qu’elle assista à une scène intéressante. Une femelle avait été abordée par trois mâles forts et intoxiqués, laissant présager son agression imminente, mais elle envoya rapidement les individus au tapis et l’unité stoppa net, se concentrant dès lors sur elle. En apparence, elle n’avait rien de différent des autres. Pourtant, sa différence était manifeste. Elle nota les traces d’un passé violent et une belle forme physique jouant en sa faveur par sa puissance et son expérience de la violence, mais cela n’expliquait pas tout.

Il fut décidé collégialement d’en apprendre plus et elle commença à suivre spécifiquement cette femelle, la filant discrètement mais d’assez près par les toits jusqu’à son logement. Elle trouva une position d’observation et attendit qu’elle s’endorme, à l’aube, pour approcher de la fenêtre de son taudis pour l’observer un peu mieux. Tout était clos, malheureusement, et elle ne voulait pas éveiller les soupçons en forçant une entrée, et elle finit par se retirer avec l’arrivée du soleil.

Le soir suivant, Dany fut suivie encore une fois, l’unité cherchant le moment pour fondre sur elle et l’éliminer. La menace avait été évaluée et confirmée par le groupe et elle attendrait de la voir dans une ruelle vide et sombre pour se jeter sur elle depuis les cimes de la Toussaint. Elle ignorait évidemment l’expérience de l’humaine et l’instinct qui en découlait. Elle se savait sûrement observée et devait préparer un accueil de bon goût, sans savoir pourtant ce qui la guettait.
--

Dany

E.S.P.er

Re : Between A Rock And A Hard Bitch -- EVHive v. Dany

Réponse 1 jeudi 24 octobre 2024, 01:10:05

Charly :
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Dany était passée au konbini du coin pour s'acheter de quoi manger pour le soir. Elle était une très bonne cliente, tout comme Charly, car aucun des deux ne cuisinait jamais. Ils allaient donc régulièrement chercher des plats tout prêts ou des cochonneries à dévorer rapidement. Dans les rayons, Dany choisit des morceaux de poulet frit avec une sauce épicée, des plateaux de sushis, des boissons énergétiques et une boîte de Pocky au chocolat au lait et éclats d'amandes. À peine dehors, elle ouvrit la boîte pour en prendre un bâtonnet. Dany aimait lécher tout le chocolat avant de manger le reste. Les bâtonnets disparaissaient un à un pendant qu’elle marchait vers son appartement. Elle connaissait chaque recoin de ce quartier miteux : les rues à éviter à certaines heures pour ne pas avoir d'ennuis, celles où les drogués se rassemblaient pour planer, la grande rue des prostituées, très active par ici, etc. Dany tentait d’éviter tout ça, faisant des détours quand elle tomba sur un groupe de quatre personnes : une femme et trois hommes. En glissant un nouveau Pocky dans sa bouche, elle observait la scène. Les trois hommes semblaient s'en prendre à la femme. Vu leurs vêtements, ce n’étaient pas des proxénètes, mais la femme, elle, était sûrement une prostituée qui rentrait chez elle après une journée de travail. Approchant, Dany entendit ce qui se disait.

Femme : Je n'ai pas le droit de faire des passes après mes heures.

Homme 1 : Personne n'en saura rien.

Femme : Je n'ai pas le droit, on va croire que j'essaie de tromper mon groupe.

Homme 2 : Si c'est l'argent qui te bloque, c'est pas grave, tu peux nous offrir la passe.

Homme 1 : Oui, très bonne idée, une tournante gratuite. T'en fais pas, on reviendra dans quelques jours pour payer cette fois.

Les hommes, en se bidonnant, laissaient clairement deviner que c'était faux. C’était courant dans le quartier que des prostituées se fassent violer après leur travail : se faire passer dessus gratuitement, tabasser, laisser pour morte… car souvent ces hommes là n'étaient pas des tendres. Dany soupira en remontant ses lunettes rondes sur son nez, elle n'aimait pas interférer dans les affaires du quartier mais,elle ne pouvait pas laisser une femme se faire violer sous ses yeux.

Dany : laissez la pute tranquille.

C'était une approche très particulière. Dany n'était pas une personne très à l'aise à l'oral. Passant sa vie à se battre, elle était plus à l'aise avec la communication de ses poings qu'avec celle de sa langue. Elle était comme un chien à qui on avait lavé le cerveau : prendre la parole ne lui était pas autorisé sans la permission de James. Des lacunes étaient donc présentes, mais rien qui soit handicapant pour la comprendre.

Homme 1 : Qu'est-ce qu'elle dit, celle-là ?

Dany : Laissez-la…

Homme 1 : Ta gueule, je t'ai pas demandé de répéter. Ce n'est pas ton problème, ce qu'on fait ici. Alors, soit tu dégages rapidement, soit tu vas aussi y passer.

Homme 3 : je préfère la deuxième option, regarde son cul, j'ai envie de lui éclater.

Les trois hommes étaient de toute évidence concentrés sur Dany. D'un signe de la tête en direction de la prostituée, elle lui fit signe de détaler rapidement d'ici. L'homme qui semblait tenir le commandement se tourna pour tenter de l'attraper, mais c'est Dany qui lui serra le poignet pour éviter qu'il ne court après sa proie du soir.

Dany : Reste ici, toi.

Homme 1 : Tu as fait ton choix alors, c'est toi qui vas payer pour cette pute.

Dany poussa son Pocky du bout du doigt dans sa bouche ; elle n'avait pas fini de lécher le chocolat, quel dommage. Elle laissa ses lunettes sur son nez ; elle n'allait pas en avoir besoin bien longtemps de toute façon. Ces hommes se mettent en bande car, seuls, ils ne valent rien du tout. Ils ont une carrure impressionnante juste pour intimider ; en réalité, ce sont des guignols. Dany savait qu'elle ne craignait rien et qu'elle allait les éclater en moins de 5 minutes. Parfait, le poulet allait encore être chaud quand elle arriverait à l'appartement.

Homme 2 : Viens là, salope ! Je vais commencer par te boxer la gueule pour te faire perdre quelques dents. Ce sera mieux quand tu devras lui sucer la bite.

Il approcha son bras du visage de Dany, qu'elle repoussa de son avant-bras, c'était le début de la déferlante. Laissant ses sacs du konbini sur le sol, Dany entendit dans sa tête la voix de James : attaque ! Elle se jeta sur le premier attrapant sa tête pour la projeter vers le bas où son genoux attendait son nez. Fes mouvements de bassin pour accompagner son geste trois fois pour bien lui mettre en bouillie le nez.

Concernant le deuxième homme qui voulait lui péter les dents, il allait recevoir le revers de la médaille. Décrochant à mains nues un pavé du sol, elle sauta sur ce dernier lui décrochant un coup de pavé dans la mâchoire. Un seul coup il n'était déjà plus là, tombant dans les vapes, la bouche ouverte vomissant du sang et quelques dents, ils n'étaient pas bien résistants, ces braves.

Le troisième de la bande sentant le vent tourner décida de prendre la fuite abandonnant ses amis. Ce n'était pas très gentil, le pavé que Dany tenait encore partit dans les airs et vint percuter l'arrière de son crâne, le laissant tomber lui aussi au sol.

Dany : déjà…

Alors qu'elle prenait ses sacs de course, Dany entendit un homme gémir.

Homme 2 : qui… qui es…

Dany : Je croyais que tu étais inconscient. Et tu peux encore parler ? C'est un miracle. Je vais remédier à ça.

Elle décrocha un pavé à mains nues du sol, une tâche facile pour elle, capable même de le broyer entre ses doigts. S'approchant de l'homme, elle l'approcha de sa bouche, prête à l'obliger à l'avaler.

Dany : bien, c'est ça ouvre grand la bouche pour que ça rentre. Ne t'inquiète pas j'ai l'habitude, tu ne vas pas mourir.

Il aura juste des problèmes à vie. Le pavé bien en place, Dany se releva pour lui donner un coup de pied derrière le crâne pour faire pression sur sa mâchoire qui mordait le pavé. Les craquements qui se faisaient entendre étaient ignobles en plus de la scène d'horreur qui se passait sous son pied.

Dany : en route, sinon Charly va s'inquiéter.

Un nouveau pocky dans la bouche pour finir son trajet jusqu'à l'appartement. Devant sa porte, elle remarqua un sac avec un peu de drogue dedans, une barre de chocolat et des préservatifs. Certainement la prostituée qu'elle avait aidé qui a voulu la remercier à sa manière.

Dany : Charly ? Je suis rentrée à table.

Charly : Tu as mis plus de temps que prévu, ça va ?

Dany : Oui, la routine.

Elle entre dans la cuisine, où son frère l'attend, et remarque son visage zébré de traces de sang.

Charly : La routine, hein ? Va te laver le visage et les mains, ça a un peu débordé.

Les deux rigolent en ce début de soirée. Dany se nettoie avant de s'asseoir pour engloutir son repas en discutant avec Charly. Ils passent en revue les contrats à venir, les nouvelles concernant James et sa bande, ainsi que les actualités du quartier. Une fois leur repas terminé, ils s'installent devant la télévision pour regarder une chaîne brouillée, qui, malgré tout, n'est pas du porno ; la réception est simplement mauvaise.

Le temps de digestion passé, il est temps de se mettre au sport, malgré l’heure avancée. Dany se rend dans sa chambre pour enfiler un short large comme ceux des basketteurs et une brassière pour maintenir sa poitrine. Charly, quant à lui, est en charge de la séance, ayant sculpté son corps pour devenir le parfait bouclier.

La soirée se déroule comme d'habitude. Une fois la séance de musculation terminée, c'est l'heure de la douche. Dany est la première à y aller, et c'est là qu'elle aperçoit cette silhouette sur le toit de l'immeuble en face. En se regardant dans le miroir, orienté vers la fenêtre, elle garde l’habitude de surveiller ce qui se passe autour d'elle. Cette fois encore, elle fait bien de le faire. Elle passe de l'eau sur son visage pour rester en mouvement tout en continuant d'observer la pénombre. Bien qu'elle n'arrive pas à bien distinguer, elle perçoit une forme qui ne semble pas humaine. Elle se tourne vers la fenêtre pour fermer les rideaux, mais la créature a déjà disparu, se fondant dans l'ombre.

Sous la douche, Dany réfléchit à plusieurs éventualités. Connaissant Terra, elle sait que certaines créatures peuvent se perdre ici en empruntant un portail, mais celles-ci semblent plutôt perdues et apeurées, tout comme ce qu'elle vient de voir. Une autre possibilité est que James ait réussi à retrouver leur piste, envoyant une de ses expériences à leurs trousses. Dany se perd dans d'autres pensées, sans parvenir à trouver de conclusion satisfaisante. En sortant de la douche, elle saisit une serviette pour se sécher et décide d'aller voir Charly dans sa chambre afin de tout lui expliquer ; ce n’est pas une information à garder pour elle. Dans l’obscurité de la chambre, ils parlent à voix basse, sachant que parfois les murs peuvent avoir des oreilles.

Dany : On fait comme ça.

Elle laisse Charly dans sa chambre et retourne dans la sienne pour passer une nuit calme. Le lendemain, elle enfile un vieux t-shirt avant d’ouvrir sa fenêtre pour scruter les toits. Il n'y a rien à l'horizon, sauf quelques hommes avachis dans la rue. Elle prend une bonne bouffée d'air pollué pour se lancer dans la journée. Sa première étape est de faire des recherches pour savoir si James a retrouvé leurs traces. Dany a ses propres contacts pour cela, donc une série de visites s'annonce pour le début de la matinée. Après une préparation rapide, elle commence sa journée, prenant son temps pour interroger ses contacts. Dans la rue, elle n’hésite pas à sortir son miroir pour se coiffer et vérifier derrière elle. Toujours rien, mais elle ne doute pas d'avoir vu quelque chose hier soir ; il était impossible d'imaginer une silhouette aussi massive. De temps en temps, elle prend son téléphone pour appeler son frère afin de l'informer de l'avancement des recherches.

L'option James devient de moins en moins crédible à mesure que la journée avance. Dany en profite pour explorer d'autres possibilités, mais sans succès. L'idée d'une créature de Terra reste plausible : un monstre nocturne qui expliquerait son absence jusqu'à présent. Reste à déterminer si elle en veut à la sœur ou au frère, ou si c'était simplement une coïncidence que Dany l'ait remarquée. La journée se déroule sans encombres, jusqu'à ce que la nuit pointe le bout de son nez.

Dany : Je passe au konbini et je rentre. Tu veux quoi ?

Elle passe un dernier coup de fil à Charly pour le prévenir de la situation ; depuis le début, son frère reste en embuscade pour garder un œil sur elle et intervenir rapidement si besoin.

Charly : Je ne vois rien pour l’instant.

Dany : Encore du poulet ?

Charly : Prends le même chemin qu'hier pour rentrer. Si c'est une bestiole, elle a peut-être un territoire et tu es passée à travers.

Dany : D'accord, comme tu veux. J’arrive dans cinq minutes.

Dany raccroche, se dirige vers le konbini pour acheter des filets de poulet avant de suivre le même chemin qu'hier. Dans la rue où elle a sauvé la prostituée, elle s'arrête devant une vieille vitrine abîmée pour s'ajuster et observer les toits. Là, jackpot : la silhouette se tient dans les hauteurs de la ville. Dany ne perd pas de temps pour sortir son téléphone.

Dany : J'ai oublié les boissons. Tu veux quoi ?

Charly : Tu as la cible en visuel ?

Dany : Oui, j'ai oublié. Ça arrive.

Charly : La ruelle est déserte après le carnage d'hier. Personne n'osera s'aventurer là ce soir, gagne un peu de temps.

Dany : Oui, je me dépêche.

Dany raccroche son téléphone et se positionne contre un mur de la ruelle, sortant un paquet de cigarettes de sa poche. Elle sort une garo, la coince entre ses lèvres et tire dessus, posant un pied sur un support derrière elle.

Dany : Je dois toujours l'écouter, qu'il est chiant.

Dany exagère un peu, enlevant ses lunettes rondes pour les ranger dans son sac. Elle sait d'avance que si elle se fait attaquer là, ça ne sera pas la même histoire qu'hier. Et elle n’a pas envie d’abîmer sa monture noire. Elle attend de voir si la créature va lui sauter dessus ou non ; en tout cas, elle est prête à agir, tout comme Charly.
La sœur.



Le chien.


EVHive

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    L'EVHive est le résultat de l'altération et de la conversion d'unités de combat très évoluées employées par Tekhos au début de sa guerre contre les Formiens. Elles sont désormais retournées contre elle et se répandent sur Terra.

Re : Between A Rock And A Hard Bitch -- EVHive v. Dany

Réponse 2 jeudi 31 octobre 2024, 03:36:37

L’Humaine était retournée sur le site de sa confrontation de la veille. L’unité, silencieuse, la regardait faire avec intérêt, suivie par le collège des siens. Recueillir des informations sur les traditions locales était dans l’intérêt de la mission. Comprendre l’ennemi permettait de reconnaître ses forces et d’exploiter ses faiblesses. Elle se positionna de manière à voir Dany agir, détaillant ses faits et gestes tout en se concentrant sur ce petit appareil de communication qu’elle semblait utiliser sans arrêt. La petite équipe de reconnaissance avait remarqué le phénomène chez presque tous les Humains d’ici et se demandait dans quelle mesure cette société était interconnectée et étroitement organisée. La saisie de l’appareil était un objectif secondaire.

Pour ce qui était de la cible, son élimination était jugée nécessaire à toute implantation future. Ses capacités physiques supérieures et son emploi du téléphone la désignaient, aux yeux des unités peu nombreuses et isolées, et donc assez faibles intellectuellement, comme une unité combattante d’élite des forces d’opposition locales. Quant aux méthodes d’élimination, le débat restait ouvert. Le collège réduit optait pour une élimination rapide et radicale, mais l’unité poursuivante était influencée par le contact et par ses observations. Elle exhibait une belle plastique jeune et tonique. La singularité individuelle en elle se sentait attirée par son corps puissant et joliment foutu.

En attendant, elle ne faisait plus rien de particulier. Elle avait rangé le téléphone et se tenait là, appuyée au mur, en allumant un bâton incandescent dont elle aspirait la fumée avant de la recracher. L’unité s’était déplacée juste au-dessus d’elle, sur le toit, et recevait des relents, dont l’analyse laissa tout le monde perplexe. Cette méthode d’empoisonnement volontaire semblait revenir dans les sociétés humaines. Etait-ce une manière de compatir à la mort de l’ennemi en s’infligeant des maux physiques et sanitaires volontaires ? Difficile à dire. Mais si c’était là son rituel, qu’elle continue sagement.

L’unité passait à l’action.

Elle usa de ses griffes aussi dures que le diamant pour percer discrètement la façade en entamant sa descente, escaladant la paroi à l’envers, progressant lentement en direction de sa cible. Un étage. Deux étages. Elle se trouvait maintenant à deux mètres du sommet de son crâne. Un mètre. Elle aurait pu se jeter sur elle, l’écraser et la lacérer, la massacrer maintenant, tout de suite, mais elle hésitait. Son individualité luttait. Elle la poussait à la copulation. A baiser. Et elle la faisait saliver en préalable à un conditionnement rapide. Elle se raidit, hésita.

Au bout de la ruelle, un ivrogne en tenue de travail tituba, trébucha à l’entrée du passage sombre pour s’écraser dans les poubelles. Il fit un boucan de tous les diables et un chat fila en feulant, suivi du rat dont il espérait faire son repas. Une vieille hurla pour qu’on la laisse regarder son émission tranquille et le type se débattit et brailla contre les kamis et les poubelles jusqu’à réussir à se remettre debout et à repartir comme il le pouvait.

Le calme revint. Dany avait observé, comme l’unité, sans bouger, silencieusement. Deux bonnes minutes de cette foire avaient convaincu l’unité de la marche à suivre, mais elles avaient aussi donné du temps à Charly. Ainsi, il arrivait de l’autre côté lorsque la créature ouvrit grand sa gueule dégoulinante de salive toxique, déroulant son énorme langue dans la direction de l’Humaine dans le but de la plonger par surprise entre ses lèvres. Elle put sentir l’humidité et une très, très légère euphorie par ce simple contact épidermique avec le fluide chargé d’agent de conditionnement. Elle aurait probablement été prise de court si son frère, assistant à la scène par jeux d’ombres dans les lueurs de la rue à l’autre bout, ne s’était pas mis à courir en criant son nom, la faisant réagir et surprenant la créature, qui hésita juste une seconde de trop.
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