Dyonisos, divinité réputée pour ne pas respecter les règles et être certainement avoir saoulé le plus de ses comparses au compteur, avait décidé de s’accorder une petite pause sur Terre. Si la prudence en prenant une autre identité, il n’était pas de ce genre de divinité, l’extravagance était un de ses traits après tout. D'ailleurs, il avait volontairement changé un de ses "i" par un "y", phonétiquement, cela restait la même chose et voir Zeus s'énerver pour cette broutille, cela n'avait pas de prix.
Aussi avait-il opté pour un corps d’homme androgyne, portant des tenues femmes, s’amusant du fait que les Hommes, malgré les siècles, restaient, pour certain, cantonné à rôles bien précis selon le sexe, chose que la divinité adorait transgresser sans vergogne.
Souhaitant une grande liberté de mouvement, il avait rejoint la demeure d’une de ses rares prêtresses en cette époque moderne, cette dernière étant certainement ravi d’héberger sa divinité, Dyonisos se contentant simplement de répondre à ses attentes, tant que cela n’empiétait pas sur son envie d’avoir une vie mortelle amusante. D’ailleurs encore une fois il allait à contre-courant, là où la plupart conservaient leurs pouvoirs, il les restreignait, les ayant employés avant pour se créer un cadre de vie idéal pour un petit siècle de débauche et d’ivresse.
Ainsi, il était Dyonisos Idue, un étranger qui est arrivé suite à un échange international, ses compétences en japonais n’étant plus à prouver, ayant d’excellentes notes en histoire et en chimie, important pour savoir la boisson à la mode et savoir jauger à la perfection les cocktails. Son autre trait particulier était qu’il portait l’uniforme féminin, ayant dû affronter le comité de discipline, composé d’élève prestigieux, mais qui n’avaient aucune chance faces aux millénaires d’expérience de la divinité, qui se fit passer pour une pauvre âme qui se sentait bien plus en sécurité avec cette apparence, sans pour autant se définir comme une femme.
Bien évidement, sa beauté et son apparence attira des regards, homme comme femme, devenant une figure dans sa nouvelle classe, mais se gardant bien de faire de l’ombre à ceux qui étaient considérés comme les stars de ce groupe, pour le moment tout du moins. Dyonisos ne put s’empêcher de rigoler intérieurement quand, quelques jours à peine après son arrivée, des personnes confessaient vouloir être en couple. Il était certain qu’en haut Héra devait ronger son frein devant une telle popularité.
La divinité sortait de cours, sa robe à manche longue flottant outrageusement à ses mouvements, laissant bien voir ses jambes et étant à la limite d’en être obscène. Il portait aussi de mi-bas, un ensemble noir, le soutient-gorge étant rembourré pour donner un peu de volume en haut. Il comptait profiter de la pause pour se poser sur une petite table dans un espace bien ouvert, avec beaucoup de vitrage, observant les mortels qui sortaient des autres salles. La raison était tout autre que se rincer l’oeil, devant avoir à nouveau avoir affaire à une personne, une femme qui devait avoir plus d’une année, regardant cette dernière avec un minois bienveillant.
- Dyonisos … tu .. Tu souhaiterais sortir avec moi, j’aimerais être en couple avec toi, tu es très beau, intelligent. La divinité regardait la lettre tendue à lui, écoutant un discours tant de fois entendu, la prenant et posant sur la table, invitant cette jeune femme à s’installer en face de lui.
| Sakura, c’est bien ça ? |
L’étudiante semblait ravie que la divinité connaissait son prénom, hochant de la tête.
| Je suis flatté que tu m’aies choisi, comme cela a dû te demander beaucoup de courage de venir me voir. Je suis libertin, cela veut dire que la fidélité ne sera pas au rendez-vous, aussi je pense que tu mérites bien mieux que moi, une personne qui saura t’être exclusive, qui saura te donner tout l’amour et l’attention que tu mérites amplement. Si tu le souhaites, nous pouvons rester amis et boire de bons coups les soirs. |
Dyonisos n’aimait clairement pas devoir refouler les mortels de la sorte, mais, il n’y avait rien de bon pour un mortel de se lier à une divinité, surtout lui qui était du genre à aller aux quatre vents. Il sortit un mouchoir en venant à la voir commencer à pleurer, la laissant saisir l’objet et partir en courant. Il se doutait qu’elle reviendrait au moins une fois pour rendre ce qu’elle avait pris.
| Les mortels de maintenant sont bien plus émotifs, mais cela ne les rend que davantage charmant. Je lui ferais goûter à une bonne ambroisie pour soigner son petit coeur. |
Alors qu’il regardait la population estudiantine circuler, son regard se posait sur un homme, ayant un petit sourire malicieux qui se dessinait sur son minois.
| Hoooo. Il est devenu assez bon pour dissimuler sa présence, on pourrait presque le confondre avec un mortel. S'en est presque vexant. |
La divinité se lève et fait doucement le tour, pressant un peu le pas pour ne pas perdre de vue sa cible. Il fallut bien trois minutes pour le trouver et s’approcher silencieusement avant de lui sauter sur le dos, enlaçant ses mains autour de son cou, sans pour autant l’étrangler, croisant ses jambes au niveau des hanches d'Elias. La divinité susurrant à l’oreille de son comparse.
| On ne dit pas bonjour à son pote Dyonisos ? E-li-as. |
L’entité travestie savait que son collègue divin n’aimait pas que l’on murmure à son oreille, tout du moins à l’époque où ils traînaient ensemble et mettaient un peu la pagaille. Dans tous les cas la divinité était bien sur le dos de son collègue. Heureusement pour Elias, il n’était pas bien grand, faisant la taille d’une Japonaise de son âge apparent, faisant que sa masse osseuse était réduite, permettant donc d’éviter que Dyonisos brise le dos de son collègue divin.