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L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

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Vittorio Vulcano

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    Demi-Dieu néréide en quête d'excellence.

Re : L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

Réponse 15 mercredi 12 avril 2023, 22:10:39

“Elle se trouve sous mon pouvoir désormais”, rétorqua sans ambages un Vittorio à bout de souffle d’une voix qui tentait de faire bonne figure. L'hydre, autrefois forte et indépendante, était maintenant emprisonnée dans une toile de domination mentale tissée par ses soins. Les chaînes de son sortilège se resserraient peu à peu sur son esprit primitif, l'emprisonnant dans une spirale sans fin. Sa résistance initiale s'affaiblissait au fil du temps, cédant progressivement à la volonté implacable du Néréide. Au début, elle se montra capable de lutter contre cet homme, mais elle ne tarda pas à se sentir vaincue. Chaque affrontement était un pas de plus dans la descente aux enfers de son assujettissement. Bien malgré la fatigue, le magicien était impitoyable, usant de toutes les méthodes possibles pour étendre son emprise sur elle. Le fléau des marais, comme une proie sous l'emprise de son prédateur, était incapable de résister à sa puissance mentale.

La douleur devint une compagne constante, un rappel brutal de sa propre impuissance. Des visions effrayantes et cauchemardesques torturaient cette créature, la plongeant dans un abîme de peur et de terreur. Son esprit était devenu un champ de bataille, où le mage menait une guerre sans merci pour la possession de sa volonté. La pression s'était accrue, de plus en plus intense, jusqu'à ce qu'elle soit devenue insoutenable. Les barrières de son esprit s'effondrèrent, laissant la domination de l’héritier de Nérée intacte et incontestée. L'hydre était devenue sa chose. Une créature sans volonté propre, soumise à son pouvoir arbitraire. Dans cette obscurité ténébreuse, elle ne pouvait rien faire d'autre que de subir, comme une âme perdue dans les limbes. Sa défaite était totale, victime de son propre orgueil, celui d’une créature devenue trop sûre d'elle-même et qui avait sous-estimé ses adversaires. Mais quel était le prix de cette conquête au juste ? Une fatigue s'empara de Vittorio comme une griffe acérée, transperçant sa chair et lacérant son esprit. La perte de sa magie le laissait vulnérable. Il sentait chaque battement de son cœur comme un rappel douloureux de son sacrifice, tandis que l’éreintement le submergeait, telle une vague puissante. Il se résigna toutefois à endurer la souffrance.

Il fixa ensuite Pirotess de ses grandes prunelles dorées où flambaient toujours, malgré tout cela, une lueur de fierté insoutenable. Elle était là. Elle se tenait devant lui, comme désireuse de connaître de nouvelles instructions. “Je sacrifierai un tiers de ma magie pour la garder sous notre emprise ; elle constituera une caution de survie face à nos ennemis et sa force de travail nous sera amplement utile pour plus tard”. Il ne put s’empêcher de la mater, oui. Le visage de cette femme était d'une beauté glaciale, ses traits fins et délicats lui donnaient l'apparence d'une sculpture vivante. Ses yeux pâles à la fois captivants et effrayants dégageaient une aura mystique qui envoûtait et terrifiait même. En d’autres circonstances, le Néréide s’imaginait ses lèvres, d'un rouge vif, ourlées d'un sourire en coin qui révélait une pointe de sarcasme et de malice. Une véritable murène. Elle aussi devait être une créature fascinante et dangereuse, qui attire et repousse à la fois, dégageant une aura de pouvoir et de mystère. Ce qui, soyons franc, la rendait attrayante aux yeux perçants, scrutateurs et altiers de Vittorio, bien qu’elle suscitait quelque peur instinctive. Avec ses talents de bretteuse et sa magie noire, elle incarnait bien la dualité de la vie et de la mort, du bien et du mal, et son regard perçant semble scruter l'âme de Vittorio, comme s'il était nu devant elle, comme s'il était livré à un abîme béant et mystérieux, dont il ne pouvait deviner ni la profondeur ni les secrets cachés. Nerveusement, il affichait un sourire déformant sa bouche lippue avant de proférer les mots suivants, tandis que la bête s’affaissait enfin sur son propre poids, percluse de souffrances. “Maintenant… Ne t’occupe pas de moi, maudite courtisane des ténèbres… Il faut que tu abattes les deux derniers. Il le faut ! Je compte sur toi.”

Merci Tenshi !

Pirotess

Créature

Re : L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

Réponse 16 mercredi 17 mai 2023, 16:36:37

Maudite courtisane des ténèbres? Cela sonnait comme un compliment pour n'importe quelle elfe noire. Venant de la bouche de Vittorio, cette tirade impliquait bien évidemment une part de vérité mais le ton employé, lourd de fatigue, impliquait déjà autre chose qu'un reproche ou qu'une moquerie. Pirotess releva l'esquisse de cette fissure mais n'en fit pas mention. Ce n'était ni l'instant ni l'endroit pour faire preuve d'une énième provocation et de toute manière, elle n'en avait pas envie. Encore une fois, la difficulté rapprochait malgré les antagonismes initiaux et la nécessité de rapidement mettre un terme à cet épisode sanglant coupait court à toute velléité de querelle. Aussi, l'elfe noire opina et se détourna du mage pour s'élancer derrière les fuyards, en prenant bien soin d'éviter la proximité immédiate de l'hydre, monstre toujours terrifiant malgré son attitude soumise. un coup d'œil par dessus son épaule permit à l'assassin sombre de voir un Vittorio se relâcher, au bord de l'épuisement.

La peur et leur instinct de survie donnaient des ailes aux deux derniers brigands, survivants d'une boucherie atroce qui hanteraient leur esprit jusqu'à leur trépas ... très proche, même s'ils ne s'en doutaient pas. Pour eux, le mage pincé et le fléau sombre étaient trop occupés pour s'attarder sur leur misérable condition. Ils courraient sans se retourner, leur avant poste ne se situait qu'à deux kilomètres du lieu du combat et ils pensaient avoir toutes les chances de l'atteindre pour prévenir la troupe de leur effroyable déroute. Avec un peu de bagou, ils pourraient même faire passer leur dérobade pour un acte de courage destiné à alerter le maitre-pirate et s'éviter de sévères représailles.

Le premier, un homme de grande taille à la peau brune et couturée de cicatrices, n'eut pas le temps d'exprimer sa surprise quand la lame aiguisée d'une rapière jaillit de son gosier en pointant devant ses yeux ronds. Il s'effondra après quelques pas maladroits et vomit un geyser de sang avant de s'étouffer, le corps secoué de spasmes. Le deuxième, plus petit et à l'aspect de fouine, fit aussitôt volte face, son coutelas brandit face à ... rien.

Un rire mauvais et acide le fit se retourner, et encore, et encore.

"Petit homme, il est vain de fuir quand la mort te talonne. Agenouille toi face à ta maitresse ..."

Pirotess apparut, sortant de l'ombre d'un grand saule que l'on ne trouvait que sous ses longitudes marines. Des gouttes écarlates perlaient encore de sa lame qu'elle tenait face à son adversaire. L'homme se sut condamné mais eut le courage de ne pas obéir à l'injonction de l'elfe. Au lieu de cela, il se rua sur elle en hurlant. Une simple rotation du poignet pour amener les lames à s'aimer et le coutelas tomba dans la poussière. Pirotess leva le coude en se désaxant légèrement et la pointe mortelle de son arme perça l'œil du manant, l'empalant jusqu'à la garde. Elle repoussa le cadavre du pied et laissa le vent rafraichir sa peau. D'ici, elle pouvait sentir l'odeur forte des humains, portée par la bise. ils étaient encore nombreux et assez proche. Peu de temps passeraient avant qu'ils n'envoient une patrouille voir ce qu'il était advenu de la première. L'elfe décida donc de rejoindre Vittorio plutôt que d'aller chercher du renseignement sur les pirates restants.

L'hydre n'avait pas bougé, elle semblait même dormir ... si ces monstres en étaient capables ... Le mage aussi était là, bien entendu. L'elfe s'approcha de lui, sombre courtisane des ténèbres, et elle en joua. Savait-il seulement ce qu'étaient les ténèbres? Elle lui en fit une démonstration qui magnifia en splendeur sa silhouette mortellement parfaite. Ses mouvements avaient l'assurance de la tueuse d'excellence et sa grâce, celle d'une créature façonnée par les dieux. Elle était Pirotess l'elfe noire et Vittorio avait le privilège d'être son compagnon. Elle n'eut pas besoin de mentionner la mort des deux fuyards, cela allait de soi.

L'assassin posa une main sur l'épaule de l'homme et l'y attarda volontairement, prolongeant ce contact honnête.

"Allons nous-en, emmène nous ailleurs, pour trouver un lieu où nous pourrons nous reposer et réfléchir à la suite."

Vittorio Vulcano

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Re : L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

Réponse 17 dimanche 21 mai 2023, 23:08:20

Le carnage réalisé par Pirotess laissait une empreinte sinistre sur le paysage baigné de sang. Alors que l'horizon s'embrasait dans les tons ardents de l'approche nocturne, le coucher de soleil se profilait, comme si la nature elle-même cherchait à apaiser les tourments qui avaient précédé. Les derniers rayons du soleil déclinèrent doucement, caressant les contours déchirés de la terre avec une lueur dorée. Le ciel, autrefois bleu azur, s'illuminait de teintes ambrées, orangées et roses, créant un tableau saisissant de beauté contrastant avec la cruauté des actes commis. Les nuages, jadis blancs et innocents, se transformaient en toiles de maîtres où les nuances s'entremêlaient avec une grâce mélancolique. Des volutes de pourpre dansaient avec des touches écarlates, tandis que des reflets dorés se fondaient dans des dégradés de violet profond. Une palette céleste dévoilait une symphonie de couleurs à la fois envoûtante et troublante. La lumière tamisée qui baignait maintenant le paysage en deuil amplifiait les contrastes entre les ombres allongées des arbres et les éclats mourants du soleil. Les silhouettes déchiquetées des cadavres jonchaient le sol, se fondant dans le crépuscule, devenant des silhouettes fantomatiques dans cette atmosphère lourde de tension et de regret.

Pourtant, malgré la scène macabre qui se déployait, le coucher de soleil persistait, inébranlable dans sa splendeur. Les couleurs flamboyantes se mêlaient à l'obscurité grandissante, révélant une poésie troublante dans le contraste entre beauté et destruction. C'était une toile vivante où les derniers souffles de lumière se mêlaient à l'ombre grandissante, rappelant l'éphémère et la fragilité de la vie elle-même. Dans cet instant suspendu, le coucher de soleil offrait une lueur d'espoir, une promesse de renouveau malgré les ténèbres qui s'étaient abattues. Il témoignait de la persistance de la beauté et de la grandeur, même dans les moments les plus sombres, offrant ainsi une lueur d'apaisement et de réflexion après le tumulte de la violence. Le coucher de soleil, témoin silencieux du carnage, peignait un tableau saisissant et chargé d'émotions contradictoires, rappelant ainsi la complexité de l'âme humaine et des événements qui la façonnaient.

Cette maudite courtisane des ténèbres revint vers Vittorio… Bien, son pas mesuré résonnant sur le sol meurtri, l'ombre de la nuit commençait à s'étendre, enveloppant le paysage dans un voile ténébreux. Les derniers éclats de lumière cédaient la place à une obscurité croissante, soulignant le contraste entre la scène macabre qui venait de se dérouler et la présence imposante de l'elfe noire. Vittorio remarqua que sa démarche était empreinte d'une grâce sinistre, ses mouvements fluides révélant une confiance inébranlable, digne d’une guerrière invincible. Chaque pas était empreint de l'assurance d'une tueuse d'élite, tandis que ses yeux perçants scrutaient l'horizon avec une intensité calculée. Pirotess traversa les dernières traînées de lumière mourante, son visage impénétrable ne laissant rien transparaître de ses pensées. Elle approcha silencieusement de Vittorio, laissant derrière elle les vestiges sanglants de sa mission accomplie. L'air était chargé d'une tension palpable, mêlant à la fois la satisfaction de la victoire et le poids des actes commis. La silhouette de Vittorio se dessinait dans la pénombre, une présence à la fois protectrice et mystérieuse. Pirotess s'approcha de lui, son aura sombre et énigmatique enveloppant la scène. Elle posa ensuite une main délicate sur l'épaule de Vittorio, son toucher à la fois ferme et apaisant. Ce contact intime témoignait d'une relation qui avait évolué au-delà des antagonismes initiaux. L'elfe noire, fière et puissante, reconnaissait manifestement en Vittorio un compagnon précieux, un allié dans ce monde dangereux. En effet, dans cet instant de retrouvailles, il y avait un mélange subtil de respect et de confiance. Le Néréide remarqua que Pirotess ne ressentait pas le besoin de mentionner les détails sanglants de son récent exploit, sans doute qu’elle se doutait de l’étendue de sa clairvoyance. Ils partageaient peut-être un lien tacite, une compréhension mutuelle forgée au fil des épreuves traversées ensemble ? Alors que l'obscurité enveloppait le paysage dévasté, Pirotess et Vittorio savaient qu'ils devaient se retirer, trouver un endroit où ils pourraient se reposer et réfléchir à la suite de leur périple. La nécessité de se protéger et de planifier leur prochain mouvement les guidait, tandis que leur connexion particulière les rapprochait malgré les immenses différences qui les séparaient. Pirotess et Vittorio formaient un duo improbable mais complémentaire. Ils se lançaient désormais ensemble dans l'obscurité, prêts à affronter les défis à venir, portés par une alliance forgée dans le sang et les ombres.

__________________________________________

À ses pieds la bête avillie. Le Néréide fixa l'horizon obscur, sa voix se mêlant aux murmures du vent nocturne :

"Pirotess, notre voyage ne fait que débuter. À présent, nous devons trouver refuge, loin de ce carnage. Un endroit où nos esprits fatigués pourront se reposer et où nous pourrons tisser les fils de notre prochaine stratégie."

Son regard se posa sur l'hydre, symbole de leur pouvoir partagé, et un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres. "Cette créature redoutable sera notre gardienne, notre arme dans l'ombre. Ensemble, nous formerons une alliance indomptable, prêts à défier tous les obstacles qui se dressent devant nous." Un éclair d'entente passa entre eux, scellant leur complicité dans l'adversité. Sans plus attendre, Vittorio se dirigea vers l'horizon avec la fatale, la superbe, l’impudique Pirotess à ses côtés, alors qu'ils laissaient derrière eux le champ de bataille ensanglanté. Leur duo ténébreux se fondit dans l'obscurité grandissante, prêt à inscrire leur empreinte sombre sur le monde qui les avait tant meurtris. Un peu plus loin, derrière les talus rocailleux, Vittorio érigea son fortin, une forteresse émergeant majestueusement du sol. Sous les lueurs crépusculaires, le fortin se dressait comme un joyau de pierre et de verdure, une fusion harmonieuse de la magie de la terre et de la végétation. Les murailles étaient formées de roches solides, agencées avec précision pour résister à l'assaut du temps et des ennemis. Les contours du fortin semblaient se fondre naturellement avec le paysage, comme si la nature elle-même avait façonné cet édifice imposant. Des tourelles de pierre, gracieusement enveloppées de lianes verdoyantes, s'élevaient fièrement vers le ciel. Les lierres, animés par la magie de Vittorio, se déployaient en une danse organique, conférant au fortin une aura de vie et de protection. Les douves étaient comblées d'une végétation luxuriante, des plantes grimpantes s'entrelaçant pour former une barrière impénétrable. Les fleurs sauvages, éclatantes de couleurs, semblaient saluer les occupants du fortin, apportant une touche de beauté à cet ouvrage de force.

À l'intérieur, les coursives étaient bordées de parterres fleuris et de vignes grimpantes, créant une ambiance paisible et mystérieuse. Des arbres centenaires, mêlant leurs branches entrelacées, formaient une voûte naturelle où la lumière tamisée jouait avec les ombres dansantes. Les chambres, aménagées avec simplicité mais avec un souci du détail, offraient un havre de quiétude et de repos. Les murs étaient parés de tapisseries représentant des scènes de nature, tandis que les fenêtres encadrées de plantes grimpantes permettaient aux rayons du soleil de pénétrer et d'éclairer délicatement l'intérieur. Au sommet du fortin, une tour de guet se dressait fièrement, offrant une vue panoramique sur les alentours. Des créatures de pierre, sculptées avec minutie, montaient la garde, leurs regards de pierre scrutant l'horizon. Le fortin de Vittorio était un mélange harmonieux entre la force de la terre et la vitalité de la végétation. Il témoignait de sa maîtrise des éléments, de sa capacité à façonner la nature à sa volonté. C'était un refuge solide, imprégné d'une aura protectrice, où Pirotess et lui pourraient se reposer, méditer sur leur prochaine étape et préparer leur ascension vers de nouveaux sommets d'ombre et de puissance.

Un peu à l'écart du fortin, le Demi-Dieu veilla également à offrir un abri approprié à son fidèle compagnon, l'hydre. Entre les talus verdoyants, une grotte naturelle s'ouvrait ainsi, ses parois lisses et humides témoignant des siècles écoulés. Vittorio y aménagea un nid de mousse douce et de feuilles, un havre de quiétude où l'hydre pourrait se reposer et se régénérer. De retour près de sa forteresse et de sa donzelle, Vittorio observa avec satisfaction l'ensemble de son œuvre, un sourire énigmatique illuminant son visage exténué. La fatigue de la veille… La domination qu’il exerçait constamment sur l’Hydre… La construction de ce puissant ouvrage défensif… La fatigue qui avait progressivement envahi Vittorio atteignit finalement son paroxysme. Ses paupières, alourdies par les épreuves endurées, s'abaissèrent lentement. Son corps, alangui par l'épuisement, se relâcha entre les bras protecteurs de Pirotess. Un geste étonnant de la part de cet homme si fier de son indépendance. Telle une muse des ténèbres, l'elfe noire soutiendrait sans doute avec grâce et fermeté le corps affaibli de Vittorio. Ses doigts agiles, aux caresses délicates, parcoureraient peut-être déjà doucement son dos, cherchant à soulager chaque tension accumulée. La chaleur de sa présence envelopperait le mage, l'apaisant dans un étreinte empreinte de quiétude, sauf s’il ne s’agissait que d’un songe ou d’une pure hallucination ?...

La pénombre de la nuit caressait leurs visages, et l'épuisement céda peu à peu la place à une quiétude salvatrice. Et ainsi, dans cette étreinte solennelle, Vittorio trouva refuge dans les bras de Pirotess. La fatigue le submergea complètement, l'emportant dans un sommeil profond et réparateur. La sensualité de l'instant se fondit dans une tendresse silencieuse, symbole d'une connexion mutuelle au-delà des mots échangés, quoique parfois très durs mais qui trahissaient une violente passion à peine contenue. Là, dans cette étreinte protectrice, Vittorio se laissera bercer par la tranquillité de la nuit, confiant son être épuisé à la puissante guerrière de Marmo. Le monde s'effaça autour d'eux, ne laissant place qu'à la douceur du repos et aux promesses voilées d’un futur incertain.

Et tandis que Vittorio s'abandonnait au sommeil, une lueur mystérieuse traversa ses traits fatigués. Comme si les échos de son propre pouvoir s'étaient inscrits dans les plis de son visage, une simple phrase s'échappa de ses lèvres, murmurée à l'obscurité bienveillante :

"Quand paraîtra l’aube aux doigts roses, nous reprendrons le chemin de notre destinée..."

Merci Tenshi !

Pirotess

Créature

Re : L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

Réponse 18 mardi 06 juin 2023, 17:53:39

A Marmo, la pierre dominait sur toute autre matière. La géologie naturelle de l’ile était celle de toutes les terres issues de la colère des grands volcans anciens. En des temps oubliés, ces monstres de fureur avaient façonné le monde tel qu’il était aujourd’hui. Les vestiges d’éruptions titanesques s’étaient tassés, masqués par des millénaires de calme et de sommeil de ces géants dont les noms n’étaient à présent connus que des dieux. Sur terre fertile poussait végétation luxuriante, comme sur l’île enchanteresse sur laquelle les deux héros s’étaient échoués. Mais à Marmo, l’île noire balayée par les vents, l’évolution de la terre semblait s’être figée depuis les grands cataclysmes. La végétation y était triste, dominée par un basalte noir, dur et tranchant. Le palais d’Ashram, l’ancien maitre de Pirotess, rappelait l’obscurité tant ses remparts, ses tours et ses murs sombres absorbaient la lumière. Même les feux magiques de puissants archimages ne permettaient pas d’illuminer l’architecture marmonéene. C’est dans cette antre déchirée par des pics acérés et des vallées déchiquetées qu’avait grandi Pirotess. Son âme était aussi dure que l’aspect minéral de son île et ses instincts primordiaux d’elfe, noire ou pas, n’avaient pas pu s’éveiller au contact de cette sécheresse visuelle.

Aussi, la création magique de Vittorio l’enchanta. Le fortin n’était pas une œuvre d’art comme les autres. Outre son aspect défensif, il alliait une réelle beauté végétale à laquelle l’elfe n’était pas insensible, à une architecture savante. Elle laissa le mage à sa créativité, s’interdisant de l’interrompre tant qu’il n’aurait pas terminé, admirant le jeu complexe des lignes thaumaturgiques maniées avec dextérité par son surprenant compagnon. Celui-ci termina alors que la dernière étincelle de luminosité s’éteignait loin à l’horizon. Aussitôt, la vision de Pirotess passa de normale à nocturne. Ses pupilles se dilatèrent à l’extrême en modifiant leurs capacités d’absorption et s’ouvrirent à un autre type de rayonnement. Ainsi, elle voyait comme en plein jour, seules les couleurs changeant pour s’harmoniser sur des tons sombres et clairs teintés d’un vert luminescent.

"C’est … très beau."

Peut-être l’entendit-il mais il s’effondra et elle le rattrapa de justesse, le pressant contre elle. L’homme avait tout donné et son corps le rappelait définitivement à l’ordre après qu’il eut pris le temps d’octroyer à l’hydre un abri à sa taille. Sa dernière affirmation fit frissonner la belle elfe noire. Vittorio ne posait pas de questions. Quand il parlait, il affirmait. Son assurance n’avait d’égale que celle de sa compagne qui ne doutait absolument pas de ses capacités à pouvoir s’acquitter de son destin … du destin qu’elle choisirait de suivre. C’est pourquoi elle frémit en le ressentant si fort et déterminé. Un seul homme dans sa vie avait eu cette puissante détermination : Ashram, son grand seigneur. Mais il était mort à présent et elle, était seule. Or, aussi indomptables, orgueilleux et mortels que pouvaient être les elfes noirs, ils avaient un besoin irrépressible et profond, racial, de trouver une force égale si ce n’ai supérieure à laquelle se soumettre. La nation elfe noire n’existait pas et n’avait jamais exister. Les drows étaient des individus servant un maitre et la logique s’arrêtait là, alors qu’ils auraient pu fonder le plus terrifiant des empires.

Cette ressemblance de force de caractère entre Vittorio et Ashram était évidente et quand elle le prit contre elle, Pirotess ressentit au plus profond d’elle ce long appel à la servilité aveugle qui pour beaucoup résonnait comme une tare de faiblesse. Elle en eut le souffle coupé et vacilla avant de se reprendre et de trouver définitivement la protection des murs du fortin. La tueuse était sonnée et elle peina à installer Vittorio dans l’une des chambres de l’édifice. Quand ce fut fait, elle resta longtemps agenouillée sur le lit à l’observer. Elle s’était occupée de lui et il apparaissait vulnérable, endormi, nu, lavé, presque fragile. La gravité du visage de l’elfe indiquait une profonde réflexion. Elle retraçait leur court parcours commun et la nature de l’homme lui apparaissait plus claire à présent. En tout cas, il n’était pas un homme au sens naturel du terme, c’était certain. Sa magie spéciale, liée à la nature, était bien différente de celle des druides mais pouvait y ressembler. Pirotess reprenait l’ensemble de ses connaissances du monde pour éliminer une à une les espèces connues jusqu’à n’en conserver plus que deux. L’une était hideuse et peu probable tandis que l’autre paraissait plus adéquate.

"Je sais qui tu es Vittorio … Quelle … étrange rencontre. Qu’est-ce qu’un néréide pourrait vouloir d’autre qu’un havre de paix végétal ? Qu’est-ce qui te rend si fort ?"

 Elle se pencha sur lui et laissa ses doigts suivre les arêtes de ce corps masculin. Elle s’attarda sur des muscles fatigués, palpa sans gêne des attributs qui la firent sourire, caressa des cheveux fins avant de se décider à quitter la chambre. Rien ne perturbait la quiétude de la nuit et elle sortit s’asseoir sur la margelle de marbre d’un bassin où foisonnaient de petits poissons multicolores dans une eau cristalline. L’elfe avait un objectif premier, celui de tuer Beld, l’empereur maléfique de Marmo, responsable de la mort d’Ashram. Mais, presque immortelle, comme ceux de sa race, elle avait le temps. Elle décida qu’elle développerait les arcanes de sa vengeance sur de longues années afin que, quand le moment viendrait, elle puisse s’extasier des supplices qu’elle infligerait au souverain maudit. D’ici là, la vie ne s’arrêtait pas et elle venait d’y trouver un nouveau sens.

Pirotess se dévêtit et entra dans le bassin sous le regard de statues figées. L’eau était glaciale et les oreilles de l’elfe frétillèrent adorablement. Elle s’immergea longuement, se débarrassant des miasmes de cette longue journée et ne s’extrait de l’eau que quand elle ne sentit plus ses doigts. Glacée et nue, elle rejoignit la chambre de Vittorio et se glissa sous les draps de satin, à ses côtés. Elle se colla à lui, ténébreuse et polaire, retrouvant en un geste indécent une prise qu’elle ne lâcha pas avant de plonger dans une reposante rêverie.

Vittorio Vulcano

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Re : L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

Réponse 19 jeudi 06 juillet 2023, 17:15:45

Là, aux premières lueurs paisibles de l’aurore dans cette chambrette qui sonnait comme un cocon d’intimité, un écrin d’amour et douceur, se nouait une savoureuse étreinte entre les deux rescapés. Malgré son sommeil qui devrait endolorir sa conscience, les doigts nacrés de l’homme donnaient déjà la réplique aux douces caresses de la native de Marmo ; la belle, la fatale Pirotess sentit, graciles, fines mais audacieuses, fermes, les phalanges de Vittorio rendre hommage au galbe de ses hanches et à sa paire d’orbes remarquablement fermes. Les mains du magicien étaient blanches, ses ongles fins, coupés et bien entretenus ; une assassin telle que Pirotess s’apercevrait aisément que chacun de ses doigts avait une présence distincte, proportionnée et agile : la magie nécessitant l’usage d’incantations digitales, cela coulait donc de source que pareilles articulations soient légèrement courbées, offrant une flexibilité qui permettait auxdits doigts de se mouvoir sur la silhouette élancée de la dame avec une fluidité naturelle. Chaque mouvement était rapide, rigoureux, précis, exécutant une partition invisible qui ne pouvait être perçue que par les yeux attentifs de la donzelle. Avec une application qui évoquait celle du professionnel des arts de l’amour, les doigts du Néréide serpentèrent jusqu’aux épaules souples et toniques de la sinistre épéiste, ils glissèrent avec délicatesse sur sa peau sombre et cacaotée, son derme crépusculaire qui intimait aux baisers les plus dévots et les plus lovés, pianotant là une symphonie en l’honneur de la sensualité. Enfin, ils se déployèrent, franchement, mais avec l’implacable minutie de l'artisan qui s’amourachait de son ouvrage, exerçant la pression requise, dansant avec fluidité, prodiguant des effleurements tendres le long de sa nuque avant d’épouser son menton, telle une saisie de velours sans violence aucune. La poigne de l’homme était d’une douceur maîtrisée, comme s’il tâtait une œuvre d’art, comme s’il craignait d’égratigner cette créature captivante qui s’étendait de tout son long sur cette magnifique rivière de draps aux teints rouges chatoyants.

Les prunelles mordorées, vives et crépitantes, de l’héritier de Nérée s’ouvrirent. Intenses, elles dédièrent un regard pétri d’estime envers la guerrière de Marmo, où perçait également une lueur de passion indicible. C’était indubitable, Pirotess plaisait à Vittorio, et celui-ci lui fit sèchement savoir et l’amplitude et la profondeur des remous fiévreux de ses puissantes émotions en pressant soudain ses lèvres sur les siennes. Telle une simple bise, comme cela, sans sommation préalable, sans un avertissement, qui rappelait la brise du grand large, prélude à leurs amours déchaînées ; elle avait gagné son respect, il la jugeait digne et il savait qu’elle le jugeait digne également, et désormais, cette nouvelle donne ouvrait de nouvelles perspectives si bien qu’il prit lui-même les devants cette fois-ci.

L’autre main du mage s’affairait quant à elle à caresser cette opulente crinière d’une blancheur virginale. Cette délicatesse, songea le Néréide, pouvait peut-être surprendre l’Elfe, mais à l’issue de cette succession de péripéties mouvementées, elle constituait sans doute un baume réconfortant, tout comme les mots tendres qu’ils s’échangeraient bientôt, censés prendre le relais à leurs discussions, orageuses et terriblement terre-à-terre. L’empathie du damoiseau le conduisit à penser qu’une femme aussi forte et impitoyable avait dû subir plus de balafres que de caresses et susciter plus de ressentiment que de pitié. Tel était le fardeau des êtres puissants et hors-du-commun lorsqu’ils ne sont pas perçus comme des adversaires à abattre ou des êtres à dépouiller : on ne se souciait jamais de leurs états d’âmes, ni de leurs besoins profonds, une réalité dont le Demi-Dieu était plus que conscient. À ce titre, ce ne serait que justice élémentaire de rendre grâce à la belle sinistre.

« Parle-moi de toi, Pirotess. Tu m’intrigues. » Quelques syllabes, une parole sincère et feutrée, une haleine fruitée où se mêlaient les fragrances de l’iode marine, un sourire énigmatique esquissé à sa lippe généreuse… Mais il fut difficile de décrire la nature de l’intonation que prenait la voix de Vittorio, une voix qui semblait surgir des abysses ou quelques profondeurs maritimes insondables ou indiquer tantôt une supplication, tantôt une injonction.
« Modifié: jeudi 06 juillet 2023, 17:40:56 par Vittorio Vulcano »

Merci Tenshi !

Pirotess

Créature

Re : L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

Réponse 20 mercredi 02 août 2023, 17:11:24

Les rêveries de elfes n’étaient pas comparables au sommeil des humains. Un elfe ne dormait jamais, il laissait son esprit s’évader dans des strates de spiritualité qu’eux seuls pouvaient atteindre. Là, ils régénéraient leur conscience, berçaient leur âme, échangeaient avec leurs Dieux et autorisaient leur corps à se soulager du poids de la vie terrestre. C’est durant ces rêveries que les elfes prenaient les décisions les plus importantes et qu’ils confrontaient leurs doutes ou leurs peurs. Etres sages et réfléchis, ils faisaient confiance à cet instinct qui avait permis à leurs peuples de survivre aussi longtemps face à toutes les adversités du monde. Comme tous ceux de sa race, Pirotess ne fermait pas les yeux quand elle s’évadait ainsi. Son beau regard se parait d’UN voile trouble qui disparaissait dès qu’elle revenait de son voyage intérieur.

Cette fois-ci, ce ne fut pas elle qui décida de cesser son nécessaire repos mais des caresses prolongées et une délicate présence humide contre ses lèvres. Le brouillard de la rêverie s’évapora et ses prunelles iridescentes se plongèrent dans celles de feu de Vittorio. Elle ne le repoussa pas ni n’eut de geste de rejet. Au contraire, elle aussi se laissa aller à une exploration du torse du néréide et sa réponse au baiser fut aussi douce que celle donnée. Il régnait sous les draps une chaleur doucereuse et confortable. Leurs jambes étaient emmêlées et leurs corps s’imbriquaient à la perfection.

Elle sourit, un rien mutine, car elle tenait encore un objet précieux dans sa main et s’adonna encore à une caresse très personnelle qui provoqua un grossissement conséquent de l’objet de son attention. Elle était naturelle et décomplexée et s’était servie comme si elle prenait une pêche juteuse dans une coupe de fruit. Elle ne répondit pas tout de suite à Vittorio et prit le temps de le faire grandir entre ses doigts avant de repousser l’homme sur le dos et de s’agenouiller sur ses cuisses. Ainsi, il pouvait la regarder faire et elle, admirer le beau visage de son amant.

"Tu aimes mes caresses Vittorio ?"

La question n’était pas une provocation. Elle s’enquérait tout simplement du plaisir de l’homme parce que ça lui importait. Elle resta plusieurs minutes à le satisfaire ainsi, raffermissant sa prise à la remontée et la relâchant à la descente. Son pouce marquait de pressions et de stimulations la collerette du gland quand il y passait et elle n’hésitait pas si nécessaire à utiliser ses ongles. Elle n’était ni novice ni débutante et savait bien tout le plaisir qu’elle était capable de procurer. Mais sa question devait être posée car quand une elfe noire aimait, elle devait être rassurée.

En attendant qu’il lui réponde, elle se pencha sur lui et amena le sexe de l’homme au contact de sa peau, à la naissance du creux de sa poitrine, tout en continuant à le masturber. Elle voulait voir son visage de près et découvrir les détails qu’elle aurait pu manquer, bien qu’aucun ne lui ait échappé.

"J’ai envie de sentir ta semence sur ma peau."

L’invitation était claire et aucune catin n’aurait pu être plus érotique que l’elfe noire çà ce moment-là. Pirotess s’activa donc jusqu’à ce qu’elle obtienne satisfaction et laisse l’homme se tendre et lui offrir une abondante projection de nectar masculin. Elle soupira d’aise et passa le bout de son index dans la masse collante qui contrastait en couleur avec sa peau et y dessina des lignes, instinctivement, sans motifs particuliers, juste pour le plaisir de sentir cette part de Vittorio sur elle. Il ne s’agissait pas de perversion mais juste d’une envie comme elle pouvait en avoir. Certaines étaient beaucoup plus mignonnes et raisonnables, d’autres frôlaient le domaine de Lilith et de ses succubes.

"Ma vie n’est pas passionnante Vittorio. Je suis une elfe noire, ce qui signifie soumission et acceptation, parce que ce sont les traits de ma race. Je suis née à Marmo et n’en suis partie qu’une seule fois ; c’est là que tu m’as rencontrée. Nous ne sommes pas nombreux. Les miens vivent en solitaires ou en très petites communautés, au service d’un seigneur généralement. Je ne parlerai pas de mes parents. Nous ne sommes pas élevés comme le font les humains avec leurs enfants. Notre éducation est plus brutale puisque nous sommes amenés à tuer dès que nous le pouvons. Quand le jeune elfe noir est prêt, il cherche et trouve un maître qui le mérite. Nous sommes ainsi. Mon maitre se nommait Ashram. Il était juste et puissant, trop même puisque Beld de Marmo, l’empereur, en avait peur. Ma relation avec cet homme était fusionnelle et quand il a été assassiné sans que je puisse le protéger, une part de moi s’est volatilisée. La Maisonnée d’Ashram a dû fuir l’île maudite car Beld ne voulait laisser aucune trace de son acte odieux. Beaucoup sont morts sous les coups de ses spadassins mais j’ai pu quitter cette terre de malheur, et tu m’as trouvé … Reste à voir ce que tu vas faire d’une encombrante elfe noire qui ne passe pas inaperçue."

Elle acheva son récit ainsi sans mentionner la suite, ses projets de vengeance et son désir profond de rendre à Beld la monnaie de sa pièce accompagnée de tortures atroces et de tourments inhumains.

On disait l’empereur maudit immortel mais c’était exagéré. Simplement, il avait passé des alliances avec les cercles infernaux et des mages maudits qui amplifiaient ses pouvoirs et sa longévité. Pour l’affronter, Pirotess devait être encore plus mortelle qu’elle ne l’était.

Ashram était mort, Vittorio était vivant. De nouvelles règles s’érigeraient s’il l’acceptait pour ce qu’elle était et s’il comprenait les attentes de ses instincts raciaux. Etre un bon amant ne suffisait pas. Il lui faudrait être fort et implacable s’il la désirait, mais tout en laissant à l’elfe sa place et son autonomie, ce que beaucoup pensaient être inutiles. Une elfe noire contrainte n’hésitait pas à assassiner un maitre trop prompt à se croire supérieur…

Pirotess glissa à nouveau sur les cuisses de Vittorio et s’inclina jusqu’à ce que ses lèvres viennent happer la virilité de l’homme pour y délivrer une succion bruyante puis un baiser appuyé. Elle fit courir sa langue le long du membre revigoré tout en l’observant le regard du néréide intensément.

"Dis-moi que tu en as envie …"

Vittorio Vulcano

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Re : L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

Réponse 21 lundi 28 août 2023, 16:21:18

Une promesse d’aube se lovait dans le crépuscule de l’Elfe noire et du Néréide. La tournure plus intime – et infiniment plus positive – de ses interactions avec Pirotess commençait à plaire au descendant des titans primordiaux. Bien malgré les conditions accablantes de leur première rencontre, un naufrage insensé contraignant le Demi-Dieu à réaliser un calcul froid qui déplut à l’Elfe noire, le fatum avait triomphé, scellant cette union dans leurs chairs, là, dans cette antichambre végétale.

Le discours de la belle intrigua Vittorio, peut-être sut-il même l’émouvoir..., bien qu’il resta sur sa faim face au refus de la belle de décrire ses parents. S’il la perçut d’abord comme une femme fière, forte et indépendante, il découvrait aujourd’hui une créature fragile et délicate comme une porcelaine, une héroine tragique, et, plus encore, une femme seule et isolée sans la moindre famille ou patrie susceptible de la soutenir. Une étrangère ignorant sans doute tous des mœurs des pays qu’elle pourrait traverser, mais sachant assez pour se douter que sa condition raciale l’empêchait d’être tenue en odeur de sainteté où qu’elle passe. Et la solitude rendait fébrile, vulnérable, susceptible. Loin s’en faut, non, l’histoire de la funeste péronnelle n’était clairement pas ennuyante. Le parcours qu’elle décrivit, son histoire d’amour avec cet obscur foudre de retinrent son intérêt, captivèrent sa curiosité. La dame avec laquelle il avait naufragé fut donc une veuve éplorée et abandonnée par son défunt maître… Ashram. À la mention de ce prénom, Vittorio affichait une moue toute en demi-teinte, comme si son intuition le poussait à mesurer toutes les implications de cette confession sur l’oreiller ; Ashram était un homme, accompli, dont il avait déjà entendu les prouesses, trois ans auparavant. D’après les racontars audibles dans les ports et les cercles intellectuels accessibles au Néréide, cet Ashram représentait bel et bien l’épitomé du guerrier froid, roué, sans scrupules moraux, mais efficace. Un homme inflexible, impitoyable et diablement doué pour la violence ; un homme qui avait prouvé sa valeur. S’il ressentait une pointe de fierté d’être considéré comme le successeur de ce personnage hors du vulgaire, pour un peu toutefois, Vittorio crèverait de jalousie envers ce défunt combattant au palmarès martial incontestable. Même si sa morgue l’empêchait de s’en rendre compte consciemment et nettement, la crainte de devenir un substitut à Ashram risquait fort de le contrarier.

Par conséquent, il perçut dans cet appel à la servilité un appel à l’aide, purement et simplement. L’humain Vittorio n’était pas dupe des conditions du marché que lui proposait Pirotess, une dame de guerre sans nulle autre horizon que la servitude volontaire pour remplacer celle qui la fit jadis vibrer. Le tissage d’une relation entre un Maître et une Soumise, aussi séduisante soit-elle, générait également des contraintes et quelques arrière-pensées philosophiques et morales. Dans le cas de figure ici présent, cela revenait, néanmoins, à reconnaître de jure une situation fixée de facto ; par sa puissante magie agromancienne, le Demi-Dieu assurait déjà à sa belle, en plus de sa protection, tous les moyens de subsistance nécessaires pour survivre sur terre et sur mer. Mais ailleurs gisait l'embarras de Vittorio. Le bellâtre craignait, sans vouloir se le reconnaître franchement, de rester dans l’ombre d’Ashram pour toujours ; d’être un pâle facsimile de sa personne, un homme sans éclat(s) aux yeux de sa concubine ; et, pire encore, de n’être qu’un instrument sexuel et romantique destiné à maintenir la mémoire du défunt pour une splendide veuve incapable de faire son deuil. « Que sais-je ? Le regard aimant qu’elle me jette ne m’est peut-être pas destiné. C’est d’Ashram dont elle est éprise, pas de moi. C’est d’un conquérant dont elle s’est follement amourachée, d’un personnage historique dont Marmo se souviendra pour l’éternité, un homme qui a fait l’histoire. » Cette perspective écornait l’égo du magicien. En effet, il se remémorait les mots durs de sa désirée toute murène, toute acerbe, vexée d’avoir été éconduite la veille : « tu n’es qu’un humain ». Une parole au vitriol qui témoignait de sa colère et sans doute de ses pensées les plus intimes, du dédain explicite d’une femme éprouvée par les armes et la rude école d’une vie de labeur martial entre les mains d’instructeurs cruels.

Mais un autre Vittorio étudiait cette proposition avec une lentille toute autre également. À l’appel à la servilité qui frémissait la chair de Pirotess répondait, au plus profond des abysses, l’appel à la divinité. Une divinité qui brûlait d’acquérir sa première fidèle, d’obtenir son amour, son adoration. Dans l’âtre de l’âme de Vittorio, ni tout-à-fait homme ni tout-à-fait dieu, brûlait une passion qui chassait ses craintes, ses doutes, du moins à l’heure de ses ébats avec la ravissante native de la nation chernosolienne. Le regard passionné de son amante traduisait un degré d’engagement émotionnel intense et, au surplus, par ses questions ingénues, elle témoignait d’un désir de validation irrésistiblement adorable ; il ne saurait décevoir cette créature aux oreilles pointues, aux multiples contradictions si fécondes, dominante dans leurs interactions intimes mais désireuse de se soumettre à lui. Disons-le sans ambages, lorsque l’obélisque du Néréide céda à la poigne de l’Elfe noire, ce ne fut ni une goutte, ni un écoulement, ni un ruissellement, ni même une écume, un giclement ou un jaillissement, mais un déversement, une cascade, un torrent, une tempête ! L’assassine risquait fort de boire la tasse ! Ses courbes fermes et voluptueuses étaient trempées, la semence étalée, toute blanche et crémeuse, de l’homme formant des perles qui contrastèrent ô combien avec sa ravissante peau d’ébène. Les mains, toutes convulsées, de Vittorio s’agrippèrent aux pans des draps face à l’acharnement de Pirotess qui jouait en prime de ses lèvres pour obtenir le fruit défendu de ses désirs. Une puissante exclamation sortit de sa bouche lippue, un simple « Ah ! » cathartique, qui illustrait à merveille le plaisir et le soulagement que lui procurait l’avènement du déluge – ou qui sonnait comme une demande de grâce. Il hoqueta, soupira d’aise, puis effleura doucement ses boucles solaires, révélatrices de la sueur citronnée qui imbibait sa crinière dorée. Un large sourire coquin ornait les lèvres pulpeuses du damoiseau songeant aux paroles licencieuses de sa dame. « Oh oui, tu es sur la bonne voie… Mais ne te méprends pas, ma belle Pirotess, ce n’est qu’un répit avant le tumulte et la furie. » Fierté mâle oblige, le bellâtre rompit l’emprise qu’exerçait sa concubine sur sa virilité, se saisissant d’elle par sa hanche pour l’étendre sur le dos. Le Demi-Dieu sursauta presque de joie en sentant la chaleur inouïe qui émanait de la silhouette chaloupée de sa concubine, laissant à croire que celle-ci couvait un volcan susceptible d’entrer en éruption. « Tu es une démone de femme terrifiante, sache-le. »

Vittorio admira ensuite la beauté sinistre de Pirotess de ses immenses prunelles mordorées durant de longues secondes contemplatives, comme si elle constituait une récompense méritée pour une traque victorieuse, voire un symbole de conquête sauvage. « Une beauté funèbre en bonne passe d’obtenir son Caesar, oui, si elle se montre capable. » Elle était là, faite du marbre le plus sombre, splendide dans sa captivité. L’envie de l’étreindre, de lui arracher un baiser langoureux, s’unir sans tarder avec elle en forçant les portes du castel de l’amour tarauda son esprit, mais il préféra attendre que sa belle peau d’encre boive sa semence, sèche les écoulements, s’acclimate à l’âpreté de son essence masculine. La frustration de la femelle insatiable le servirait, de toute façon, pour la suite de leurs étreintes passionnées.

Brusquement, il écarta les superbes cuisses galbées de la native de Marmo, révélant à la lumière du jour son intimité irrésistible. Et brusquement encore, il déposa sa bouche sur ses petites lèvres, déposant une lichée de baisers d’abord tendres, puis de plus en plus torrides à mesure qu’il sentit la respiration de Pirotess se déchaîner. Les mains de Vittorio prirent ensuite le relais, serpentant doucement sur le bassin puis sur le ventre ferme de l’Elfe noire. L’une d’elles s’aventura jusqu’à l’un de ses seins, l’un de ses orbes perlés si savoureusement arrondis, dépliant ses doigts afin d’effeuiller cette douceur de peau chocolatée qui hurlait aux baisers les plus lovés ! Des doigts fins, graciles, mais hardis, qui se déployaient avec la minutie de l’artisan prenant le plus grand soin de son ouvrage, exerçant la pression juste et requise. Flattant avec délicatesse l’aréole qui s’érige, non sans une pointe de taquinerie explicite, le damoiseau jugea judicieux de mobiliser sa seconde main afin de s’emparer de la rondeur sculpturale de son autre sein, dansant avec une fluidité proverbiale, prodiguant parfois des effleurements tendres et envoûtants. Telles des notes de musique, les doigts dansaient même avec une précision remarquable, suscitant une mélodie silencieuse et captivante. Leurs extrémités fines, sans fioritures et bien entretenues glissaient délicatement sur les délicieux tétons de la belle, semblant presque caresser sa surface avec une tendre délicatesse. Chacun de ses doigts avait une présence distincte, parfaitement proportionnée et agile, témoignant de son habileté et de sa maîtrise de la magie. Leurs articulations étaient légèrement courbées, offrant une flexibilité qui leur permettait de se déplacer avec une célérité naturelle. Leurs mouvements étaient prestes et précis, exécutant une partition invisible qui ne pouvait être perçue que par les yeux attentifs d’une bretteuse aussi aguerrie que Pirotess.

Après cette démonstration de douceur, Vittorio reprit derechef les rênes, cessa ses baisers timorés sur la fente délicate pour introduire crûment sa langue de lion dans l’origine du monde de la belle, promesse incarnée de leur passion charnelle. La douce intimité rasée et satinée s’offrit à la lubricité de l’être demi-divin, si bien que ce fut le met qui dévora l’affamée ; une affamée qui put sentir darder sur elle l’œil prédateur de son Caesar qui ne la quittait plus du regard.
« Modifié: lundi 28 août 2023, 16:32:21 par Vittorio Vulcano »

Merci Tenshi !

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Re : L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

Réponse 22 vendredi 06 octobre 2023, 14:25:36

Les elfes noires n'étaient pas réputées pour leur talent de courtisanes. On ne passait pas une robe à une guerrière et on ne lui imposait pas des manières contraires à leur état. On ne trouvait pas non plus d'elfes noires dans les bordels, qu'ils soient de luxe ou des bas-fonds. Imposer une relation à une drow ou la prendre de force signifiait signer son arrêt de mort dans des conditions longues et douloureuses. En revanche, l'art de faire l'amour et de s'adonner aux joies du sexe entraient parfaitement dans les compétences de Pirotess. Tactile, physique, entreprenante, malicieuse, elle savait user de son corps à merveille pour son propre plaisir et celui de son partenaire. Il n'existait aucun secret qu'elle ignora dans ce domaine là. Il ne s'agissait pas pour elle de faire un gros effort pour transcender le désir de Vittorio ; il était semblable à tous les hommes et sans que cela soit commun, péjoratif ou rabaissant, elle savait qu'il n'y avait aucune chance qu'il la repousse comme il l'avait fait beaucoup plus tôt.

Elle avait ri quand il avait déversé sur elle sa semence, ouvrant exagérément la bouche et tirant la langue pour exacerber le plaisir et l'imagination de son amant. L'elfe ne s'était pas arrêté à cette simple douche. Bénéficiant toujours de son emprise sur le membre viril de Vittorio, elle l'avait tapoté contre sa poitrine trempée, en pressant l'extrémité pour s'assurer qu'elle ne manquerait aucune goutte ni perle de nectar. D'épaisses coulures blanchâtres dégoulinaient de ses joues et de son menton, terminant en longs filaments se balançant au rythme des mouvements de sa tête. De son index, elle en préleva quelqu'uns et les goûta, gourmande, sans pour autant cesser de fixer le beau blond de ses prunelles violine.

"Ton goût me plaît Vittorio.Je pourrais y revenir … souvent."

Une démone de femme terrifiante … Oh non, elle était une elfe noire de Marmo et représentait bien pire que cette allusion. Mais pour cela, il fallait être son ennemi et Vittorio en prenait assurément le chemin inverse. Son remarquable sens du partage couvrait Pirotess d'une pellicule odorante et l'elfe minaudait entre ses cuisses, prête à assurer la suite de leurs ébats. Oh, elle ne le laissait pas faner, loin de là et ses doigts agiles s'employaient à ne tolérer aucune mollesse mais, enivrée par cette première partie, elle ne voulait pas que l'entracte s'éternise. Aussi elle se redressa devant lui, liane sombre à la fleur éclatante, et se caressa le corps pour s'enduire de cette semence presqu'aphrodisiaque.

"Haaaannnnn Regarde Vittorio … ce contraste sur ma peau t'excite ?"

Il résistait le bougre mais leur petit jeu n'en était que plus délicieux. L'elfe creusait son ventre, comprimait sa poitrine, mimait un spasme de désir, et plus sincèrement, plongeait sa main entre ses cuisses pour se tourmenter en l'attendant. L'homme venait de la faire basculer sur le dos et elle se cambra, poussant sur ses épaules pour lui offrir son bassin. Ainsi, il lui était plus simple d'y plonger pour se délecter d'un fruit dont peu connaissaient le goût exquis. Pirotess exhala, juste avant d'hoqueter, les yeux révulsés et de plonger ses doigts dans la crinière d'or pour s'y agripper. Sa respiration s'emballa sous les caresses précises, les intrusions franches et les explorations intrépides. La guerrière, très égoïstement, ne permit pas à l'homme de prendre une éventuelle pause et l'obligea à la combler jusqu'à ce qu'elle explose de plaisir. Son orgasme fut brutal, intransigeant, dominateur, et tout son corps se crispa autour de la tête de Vittorio. La langue du magicien, ses lèvres et son aspiration perforèrent les défenses de la belle qui laissa échapper un râle expressif avant de s'effondrer dans ses draps et de relâcher son emprise. Sa poitrine se soulevait alors qu'elle reprenait son souffle puis se mettent à rire, satisfaite.

"Oh ça oui, je suis capable … Capable de tout …"

L'un comme l'autre s'étaient noyés dans leur douce luxure et ils n'avaient entamé que des préliminaires élémentaires. Sans effort, Pirotess parvint à son tour à basculer Vittorio sur le dos et lui fit don de sa bouche. Vorace, elle le pompa à le faire grimper au mur. Elle avalait son précieux membre jusqu'à la garde, venant en butée verrouiller ses lèvres à la base du sexe tendu. L'obstacle de sa luette n'en était pas un et elle le garda comprimé dans sa gorge jusqu'à ce qu'elle le sente craquer. Elle cherchait le point de rupture, le moment où il abdiquerait. S'il cherchait à réagir, elle le maintenait, le contraignait. Elle était plus forte que lui et sa débauche de perversité momentanée lui donnait un avantage certain. Sa fellation, non, sa gorge profonde , ne laissait aucune chance à Vittorio et elle se montra implacable dans son application. En elle, dans son gosier, le long membre subissait une activité débordante de compression et de déglutitions bruyantes. Encore une fois, l'elfe noire allait se régaler et si elle se montrait si tenace, c'est qu'en retour elle espérait bien subir des assauts rugueux.

Vittorio Vulcano

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Re : L'abîme de la dualité [Pv. Vittorio]

Réponse 23 lundi 23 octobre 2023, 10:42:03

Sourire lippu accroché aux lèvres, l’amant fier et exigeant darda sur sa concubine toute trempée un regard défiant, tandis qu’elle exécutait la plus farouche des fellations sous son œil juge. « Gare à ce que tu dis, ma chère. Je suis très tenté de te prendre… au mot. » Il en était ainsi de la nature orgueilleuse de ce Demi-Dieu arrogant et plein de suprême assurance, il jugeait, estimait ou méprisait, et il était rare qu’il s’épanche dans l’administration de ses jugements ou fasse dans la nuance timorée.  En l’occurrence ici, l’exilée de Marmo était plutôt estimée. Le cas échéant, il ne s’ingénierait pas à lui procurer du plaisir. Un étalon digne de ce nom, conscient de son haut-lignage, s’abaisserait-il à monter une ânesse ? Non. Par inférence, Vittorio traitait-il Pirotess comme une vulgaire putain ? La réponse à cette question était plus qu’évidente : c’était un non absolu, catégorique. Elle lui ferait grande offense si elle le suspectait d’abriter de telles intentions à son endroit.

La vue de cette splendide créature en train de lui dévorer goulûment l’obélisque lui arracha un émoi mâle, puis même un hoquètement de plaisir ; et soudain, ce fut comme une révélation, l’inspiration s’insuffla en lui comme une évidence par les actions de l’amante vorace ; les doigts du Néréide s’agitèrent, confectionnant à partir du creux de sa blanche main un petit billet en papier de chanvre qui faisait la paire avec une belle plume noire à l’encre orientale. « Mais oui, pour te répondre, il me plaît de te voir ainsi, toute nue, imbibée de mon essence. C’est ta façon commode et symbolique de sceller ton allégeance. » Sans dire un mot, le Titanide composait son cantique poétique, les premières lignes noircirent la feuille, enfantant ultimement un petit texte.

« Quand la Passion t’interpelle, suis-là, bien que ses chemins soient sombres, raides et escarpés. Si elle t’enveloppe de ses noires ailes, livre-toi à elle, même si le fil acéré de son pennage lacère ta chair. Et quand elle te parle, accorde-lui foi. Lors même que sa voix casse tes rêves comme la Bora saccage ton jardin. Comme la passion te couronne, elle peut te crucifier ; comme elle est croissance, elle peut t’embrancher. De même qu’elle se hausse à ton altitude et joue avec tes branches le plus finement frémissantes au soleil, de même elle peut te rabaisser jusqu’à tes racines et les ébranler tandis qu’elles s’agrippent à la terre. Comme brassées de blé, elle te ramasse et te rassemble en elle. Elle se battra pour te dénuder. Elle te passera au crible pour te libérer de ta vieille mue ; elle va te moudre jusqu’à la blancheur ; elle va te pétrir jusqu’à te rendre tendre. Puis elle te balancera en son feu sacré, jusqu’à ce que tu sois pain bénit pour le festin sacré des Dieux. » Et Vittorio jugea opportun d’ajouter ce sinistre avertissement à lui-même, histoire de se provoquer : « Mais si, dans ta pusillanimité, tu réclames seulement de la passion les plaisirs et la sécurité, mieux vaut cacher ta virilité et déserter le champ de bataille pour rejoindre un monde sans saisons en qui tu riras, mais point tous tes rires, en qui tu jouiras, mais point toute ta jouissance. »  Il en était ainsi du tempérament de Vittorio ; il avait besoin d’un défi à sa hauteur, d’une épreuve à sa mesure pour se fortifier et devenir le conquérant qu’il aspirait être depuis la montée aurorale de son existence. Et cette belle Elfe noire en proposait un, à juste titre.

Elle détenait une immense expérience martiale, une proximité avec certains cercles de pouvoir et un passé visiblement prestigieux, mais elle avait sa part de faiblesses qu’un être semi-divin et partiellement affranchi des préoccupations terrestres comme Vittorio avait repérées. Ce n’était cependant pas un problème ; il voulait l’assumer comme il l’avait trouvée au premier jour et ne pas la dénaturer pour des raisons qui lui appartiennent. Aussi s’était-il soumis au fantasme de Pirotess, malgré tous les conflits identitaires que cela occasionnait pour lui, le parfait hybride coincé entre deux mondes, entre mer et terre et terre et ciel. Le mortel Vittorio aurait sans doute désiré une relation plus conventionnelle avec la belle, le divin Vittorio s’impatientait plutôt de son esclavage et la fin de son libre-arbitre. Il fallut trancher – et nous devinions aisément à quel point il était contradictoire pour lui de faire dans la nuance – la poire en deux : elle deviendra sa concubine, libre de se soumettre à lui, traitée avec ménagements, sans jamais friser le funeste tabou de l’abus, mais tenue en sujétion. Par contre, il ne ressentait pas non plus l’envie de se perdre en envolées lyriques et lui chanter la sérénade à tout bout de champ ; les mièvreries, très peu pour lui, sauf si l’occasion s’y prête. En l’occurrence ici, pour l’heure, il n’avait aucune envie de la caresser dans le sens de son pelage : elle le cherchait, elle le provoquait, elle s’ingéniait à exercer sur lui une insupportable emprise physique, notamment par cette maudite gorge profonde qui sonnait comme une pompe funèbre. Elle se prenait pour une guêpe qui butinait allègrement une rose appétissante ; trop, c’était trop ! La donzelle méritait de recevoir un châtiment approprié à cette « offense ».

Calmement, dans un silence de cathédrale strié par ses frissons de plaisir, le Néréide déposa, avec une tendre solennité, sa courte poésie en prose libre sur la douce surface de sa table de nuit en osier tissé. Un dessein coupable montait à ses lèvres facétieuses, tandis qu’il proférait d’une voix mi-fâchée, mi-sournoise, la savoureuse menace suivante : « Pirotess, tu t’es suffisamment amusée avec moi. Il est temps d’assumer. » La cérémonie des préliminaires s’était achevée ; il était l’heure de passer à la seconde phase du rituel, la plus torride d’entre toutes ; et le beau mâle, sans coup férir, leva sa jambe roide et altière, telle une spire adressée aux divinités du stupre : prélude au nouveau torrent, un nouvel épanchement de générosité, honora le palais assoiffé de l’amante primesautière comme une offrande trop belle pour être vraie. Un jappement sortit aussitôt de la bouche de Vittorio, plus sincère qu’à l’accoutumée dans l’expression de ses orgasmes. Le bellâtre se tut, laissant croire que sa hargne s’assoupissait…

Mais nenni, voyons. Il devait se montrer cruel avec son amante. La jambe du Néréide, par le biais d’une contorsion inhumaine, s’abattit sur l’Elfe noire comme une guillotine, sapant l’emprise de cette dernière. Ainsi la demoiselle bascula, de nouveau. Et bien vite, l’arrogant Vittorio remonta à la surface de cette marée de douce luxure pour toiser sa concubine d’un air hautain et jubilatoire, tel un monarque victorieux. « Idiote, je ne suis pas un vulgaire jouvenceau que tu dévores. » Là, bercés tous deux dans la chaleur du zénith, seuls quelques rideaux de soie protégeaient cette pièce des lames ardentes de l’astre solaire, mais nullement Pirotess des prunelles mordorées de son maître et amant qui la foudroyaient à cet instant. Deux sourcils froncés de rage au sommet de deux yeux sublimes lui faisaient face. « Mais tu me plais horriblement… J’aime ton audace, Pirotess ! » Il s’empara ensuite de sa douce main droite pour la gratifier, d’une ribambelle de baisers fous. « J’adore ta peau noire », susurra-t-il comme une confession, guignant sur elle l’un de ces regards de mauvais garçon… avant de la fixer d’un œil passionnel. Il se redressa alors, ne laissant à la donzelle aucune issue salvatrice. Elle fut ainsi purement et simplement plaquée sur le sol, tandis que le Titanide lui offrait la plus belle des vues plongeantes : sous la lumière dorée du soleil levant, son torse qui se dévoilait comme une œuvre d'art sculptée par les dieux eux-mêmes. Sa peau, d'un hâle profond, semblait caressée par les doigts délicats du soleil, révélant des nuances dorées qui dansaient à la moindre variation de lumière. Chaque muscle, chaque sinuosité de ce torse était une déclaration silencieuse de force et de virilité. Ses pectoraux, ces montagnes de puissance, se dressaient fièrement, telles deux collines majestueuses dans un paysage vallonné. Leurs contours se dessinaient avec une précision saisissante, évoquant la perfection d'une sculpture classique. Les ombres et les reflets dans la pièce accentuaient leur fermeté, créant des jeux de lumière qui semblaient les animer, comme si une énergie mystique les habitait. Chaque muscle ondulait en harmonie, comme une symphonie de puissance et de grâce. Les lignes définies des abdominaux s'étiraient vers le bas, formant un sentier d'admiration vers des hanches mâles énergiques. Tout cela évoquait une force à la fois sauvage et maîtrisée, une promesse d'aventure et de protection pour le plus grand plaisir de la veuve d’Ashram. « Jure-moi que tu me seras fidèle, jure-moi que tu m’appartiens désormais. » lâcha-t-il avec cette outrecuidance qui le caractérisait, tandis que ses doigts entrelaçaient ceux de l’assassine afin de la maintenir en respect, dans cette posture soumise, par leur force implacable. Puisque l’hubris s’emparait d’un Vittorio en pleine incandescence, il fallait s’y attendre, qu’elle subisse les conséquences de ses actes à présent ! La suite des événements se déroula avec la grâce et toute la minutie qu’on imaginait d’un être comme lui, qui traita cet acte sexuel comme une guerre à mener rondement. Puisque son opposante, ne sachant pas où se trouve exactement sa place, redoublait d’orgueil, il n’y alla pas de main morte, infligeant à cette dernière le savoureux supplice du pal au plus profond d'elle-même : ce fut alors une succession de rageuses embardées qui eut lieu dans cette aspérité féminine tant convoitée, comme si cette dernière était une place-forte dont il devait défoncer la porte à grands coups de bélier ô combien vigoureux ! ô combien nombreux !...
« Modifié: samedi 28 octobre 2023, 12:01:58 par Vittorio Vulcano »

Merci Tenshi !


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