L'ambiance était calme, le temps agréable, la douceur du printemps bien entamé qui caresse le visage. Le
paysage magnifique et calme à perte de vue apaisait juste à le regarder, c'est comme si le temps était suspendu sur ce balcon. Après des heures de trajet dans un calme relatif, Masaru se sentait bien à cet instant, détendu. La femme à ses côtés semblait sur la même longueur d'onde que lui : pas de tatemae, pas de politesse superfétatoire.
«
Ah c'est sûr que niveau budget, l'école sait se donner les moyens de ses ambitions... Si on m'avait dit qu'à peine arrivé dans le lycée on m'enverrait en semi-vacances aux frais de la princesse, je ne l'aurai pas cru... »
L'air un peu contemplatif à profiter du paysage, Masaru se tourna vers sa collègue.
«
Je pense aussi qu'on risque de découvrir d'autres facettes des étudiants durant ces quelques jours, Deanna-san... Du peu que j'ai cru percevoir depuis deux mois, j'ai cru comprendre que le lycée était un peu particulier, ça risque de pas être triste ! » lâcha Masaru avec un petit sourire amusé. Il avait compris assez vite qu'il n'était pas à Louis-le-Grand, ce grand lycée bourgeois traditionnel du centre parisien bien que certains aspects étaient communs aux deux établissements. Dans les deux cas l'exigence académique était stricte, dans les deux cas les étudiants venaient globalement de bonnes familles, dans les deux cas il n'y avait pas de problème de vandalisme ni de délinquance. En revanche, à sa connaissance, on surprenait assez rarement des groupes d'étudiants en plein instant intime en plein milieu des salles du lycée parisien.
Masaru tourna les talons en même temps que Deanna et rentra dans le couloir après que cette dernière eut attrapé sa valise à la volée. Le couloir était immense bien qu'il n'y avait qu'une poignée de chambres.
«
Je crois bien que tu as également une chambre oui, mais ça reste à confirmer, dit Masaru avec un sourire en coin,
je pense que ça aurait fait mauvais genre si on t'avait mise en coloc' avec des étudiants... De mémoire, tu as la chambre à la gauche de la mienne. Ce sont même plus des suites que des chambres vue la taille. On pourrait y rentrer à trois ou quatre sans aucun problème. Si tu as le même modèle que la mienne, tu as un petit onsen privatif et un lit en maxi-king size à l'européenne. Je ne sais pas si toutes tes sorties se sont déroulées dans un tel luxe mais si c'est le cas, je peux t'assurer que je vais être plus souvent volontaire pour encadrer ! »
Le bruit des roulettes de la valise de Deanna sur la moquette rouge était doux et agréable à l'oreille. Ils parcoururent les quelques dizaines de mètres jusqu'à arriver au pas de la chambre sa collègue.
«
T'as prévu de faire un truc cet après-midi ? Les autres collègues restent dans le coin pour corriger des copies ou faire leurs affaires du peu que j'ai compris ; personnellement je pense faire un tour dans le coin d'ici un quart d'heure le temps de sortir proprement mes affaires, tu veux venir ? Je ne connais pas cette préfecture, dans les brochures situées dans le hall de l'accueil on peut voir qu'il y a pas mal de trucs sympas autour de l’hôtel. »
Masaru avait les mains dans les poches, comme à son habitude et attendait la réponse de sa collègue en sortant le badge de sa chambre.