Ca y est. Cette fois, c'est enfin le moment de vérité. Après plusieurs années, à t'avoir désespérément cherché. Après tout ce temps, à t'avoir vue en rêve, comme quand on observe les ombres danser derrière un brouillard opaque. Après avoir souffert dans l'espoir de te retrouver, je suis enfin arrivé. Je ne savais ni qui tu étais. Ni pourquoi tu m'avais abandonné ce jour-là devant l'orphelinat, quand je venais à peine de naitre. Bien que je sois incapable de dire exactement ce que je ressens, j'ai tout simplement décidé de suivre mon but, pour te retrouver. Et je le touche enfin... Mais je sais surtout une chose maintenant : Qui que tu sois derrière ton masque de mère absente. Quelque soit tes objectifs et ton histoire, qui a fait ton passé. Ton présent, qui me fait être maintenant ici en face de toi ou bien l'avenir auquel tu aspires, sache que je suis bien décidé à avoir toutes les réponses que je suis venu chercher. Toutes, sans aucune exception.
Cette fois je la tiens enfin. Et pour quelqu'un qui est censée être ma mère, c'était plutôt assez inattendu qu'elle se retrouve à être dans ce même établissement, que j'ai récemment rejoint. J'ignore encore si elle m'a déjà sentit, mais je suis sur le point de placer enfin la toute dernière pièce du grand puzzle de ce lien de sang, qui nous unit. J'ai préféré attendre le meilleur moment, pour m'assurer qu'il s'agissait bien d'elle après une dernière reconnaissance. Et cette fois, tout correspond dans les moindres détails. J'ai pu l'observer quelque fois se balader, dans les couloirs de l'établissement. Ou même directement autour. J'ai aussi rapidement appris qu'elle habitait seule, dans un quartier remplis de déchets de tous les genres...
- Hé toi minus! Donne ton fric, si tu veux pas qu'on démolisse ta petite gueule de puceau!
Personne! Rien et ni personne, ne fera encore obstacle entre elle et moi! J'ai trop longtemps attendu ce moment. Je suis déterminé et rien ne m'arrêtera!
- T'entends le gamin? Donne tout ce que t'as! Maintenant!
- J'ai entendu...
C'est en laissant ces deux connards à moitié morts, cachés avec leurs frères derrière un tas d'ordures comme eux, où ils finiront avec elles à la décharge de la ville, que je continue de me diriger vers la maison de maman. Je l'avais déjà suivis la veille, pour être certain que je ne me trompais pas. Je l'avais observé, caché en bas et déjà si elle ne manquait pas de charme, elle était du genre à aimer se balader chez elle à poil... Et c'est donc arrivé devant la porte d'en bas, après m'être assuré qu'elle était bien là, à se trémousser derrière la vitre à la vue de tous les pervers qui pourraient la voir, que je sonne. Lorsqu'elle répond à l'interphone, je n'hésite pas un seul instant.
- C'est moi... Je sais que c'est toi. Peut-être même que tu m'attendais déjà, en fait... Et même si ce n'était pas le cas, ouvre et tu sauras... L'odeur du sang qui nous unit, ne peut pas tromper à ton flair j'imagine?
C'est avec un peu de sang en partie séché de ces connards sur ma salopette noire, que j'attends maintenant qu'elle se décide à ouvrir la porte.