Sentir ses lèvres contre les miennes était toujours un des plus savoureux délices que j'ai connu. Je la retournais face à moi, lui caressant le dos puis je glissai ma main dans ses longs cheveux pâles pour aller soutenir sa tête contre la mienne tandis que la seconde de mes mains, les griffes légèrement sortie, se glissait sous son vêtement pour caresser la plus douce des peaux qu'elles aient jamais senti. Je voulais goûter à chaque moment, peu m'importait d'être un peu lent, je n'accélèrerais qu'à la demande de l'élue de mon cœur et fiancée. Je la pris doucement dans mes bras, comme un mari qui porte sa femme nouvellement épousée, sachant qu'elle n'avait nullement besoin de mon aide pour faire le déplacement, mais j'avais envie d'en faire autant, et je l'emmenai dans la chambre des maîtres, celle que nous allions partager à l'avenir. En y entrant, Abigaëlle y retrouvait une pièce que j'avais arrangée juste pour elle.
La chambre était plutôt grande, dotée d'un grand lit que j'ai fabriqué à la main, ne me servant de l'alchimie que pour faire des planches. Il était très résistant et il était couvert de motifs différents dont des protections et des kekkaï en Éden. Il y avait aussi deux belles commodes dont l'une était remplie de vêtements pour Abigaëlle et l'autre de vêtements pour moi. Les murs d'une blancheur pure changeaient de couleur durant la nuit, car j'ai besoin des ténèbres pour me détendre et d'entrer dans cet état de semi-transe qui me permettait de me reposer.
Je laissai doucement ma fiancé tomber sur le lit. Je la regardai dans les yeux un moment, heureux comme jamais. Je pris doucement son visage dans mes mains, observant un moment ses nouveaux traits pour ne plus jamais l'oublier avant de coller mes lèvres aux siennes. Ma tunique semblait me réchauffer affreusement mais j'attendrai le bon moment avant de l'enlever. Voilà l'effet d'une attente et d'une abstinence les plus totales pour la personne que nous aimons. J'avais envie de la serrer toute la nuit, sachant que nous ne pourrons le faire que le soir, puisque y'a des gens qui vont nous attendre.
-Tu es si belle, Aby... Comparé à toi, je me sens indigne de la personne que tu es...
Et elle a toujours été merveilleuse et j’ai toujours eu peine à me croire digne d’elle et elle le savait, mais elle ne m’a jamais embêté avec cette partie-là. Dans mes souvenirs comme aujourd’hui, elle était d’une beauté surpassant à même les dieux. Même Aphrodite me semble moins belle qu’elle, elle qui est pourtant réputée pour être la déesse de l’amour, de la beauté et de la passion, mais nulle n’égalait Abigaëlle à mes yeux.