Je pouvais voir la buée se former à chacune de mes expirations, une buée qui montrait que j'avais encore un souffle, un semblant de vie. Je sentais le poids de la pluies tomber sur mes épaule,, venir picoter mes plaies encore ouvertes pour certaines, venir inonder ce vide dans mon coeur, venir effacer sur mon visage ses larmes qui ne cessaient de pleurer. Je ne savais plus pourquoi je pleurais, était-ce sur la mort de mes camarades ? Le désespoir de ce combat qui avait prit fin en notre défaveur ? L'action idiote des anciens pour me protéger ? Ma propre faiblesses ? Je ne savais plus et je ne voulais pas savoir. Je n'avais que faire que mes plaies s'infectent, que je meurs ici, seule, sans quelqu'un pour me pleurer. La mort ne m'effrayais guère, pourtant j'étais devenue si faible que je n'avais pas la force d'utiliser mon épée pour me soulager de tout ce poids. Je n'éprouvais plus aucune haine envers moi, pourtant je suis certaine que je devrais m'énerver, mais j'en étais incapable. Je restais silencieuse, me mêlant au bruit de la pluies s'abattant sur les sol. Je ne luttais pas contre la difficulté à respirer cet air qui était lourd, je frissonnais à peine sous la froideur de cette nuit.
J'étais étalée sur le sol, dos à ce dernier. Je ne pouvais pourtant pas mourir ici, cela semblait un lieu sacré, je n'avais aucun droit de laisser ma dépouille ici. Je vins donc à me relever péniblement, mes jambes se mirent à trembler, lâchant prise bien trois fois avant que je puisse tenir debout. Je pris soin de rabattre ma capuche sur ma tête, dissimulant mes oreilles. Je fis un pas en avant, puis deux, ne sachant pas où j'allais marcher, sans doute jusqu'à ce que mes jambes ne puissent plus me porter, oui, cela serait alors certainement le lieu où je pourrais mourir en paix. Mon arme, nettoyée par la pluie, servit de bâton de marche dans un premier temps, afin d'éviter de trébucher et mourir trop près de cet endroit.
Ce ne fut que bien plus tard que je la laissais traîner à mon bras, émettant un bruit métallique à chaque marches que je descendais, étant le seul bruit qui pouvait me rappeler ma contrée, celui du combat dans cet enfer. Je ne prêtais aucunement attention aux alentours, je regardais par terre les prochaines marches, levant ma jambe, la posant sur la marche suivante, levant l'autre jambe et la posant sur la marches qui suit, ainsi de suite. Je ne sentais pas la lourdeur de mes pas et ne faisais pas attention à mon apparence, à mes pas qui donnaient une allure saccadé à mon déplacement. Seul quelques traces de sang sur mon passage pouvait potentiellement attirer des prédateurs, des prédateurs, cela serait une bénédiction, les autres habitants crieraient à la malchance et cela serait un drame malheureux comme un autre.
Je continuais ma descente et vins à glisser sur une des marches, mon corps venant à basculer en avant. Je parcourus une dizaine de marches dans ma chute, avant d'atterrir lourdement sur un petit plateau entre deux escaliers. Avec beaucoup de peine j'essayais de me lever pour continuer ma route loin de ce lieu sacré.