«
Ce genre de technologies, ce n’est jamais bon, vous savez... Rappelez-vous le virus Extremis, et les conséquences désastreuses que ça a eu. Le contrôle, Daisy, ce n’est pas une forme de dictature, tant décriée par tous ces bobos gauchistes qui se croient en situation perpétuelle de lutte des classes. Le contrôle, c’est le meilleur moyen de lutter contre le chaos et contre l’anarchie. Pour toutes ces raisons, ce MoP, qui n’est rien d’autre, finalement, qu’un Extremis amélioré, doit disparaître. »
Nick revenait encore sur cette histoire, et Daisy le laissa parler. Elle savait que Fury radotait. C’était compréhensible, vu que le Fury à qui elle parlait n’était pas le Fury qu’elle avait connu. D’un autre côté, il avait raison. Les similitudes entre le
Metal of Puppets et
Extremis, le virus biotechnologique conçu par l’une des filiales de Stark Industries, FuturePharm, étaient tellement probantes qu’on pouvait se demander si Tanaka n’avait pas utilisé les recherches sur
Extremis pour concevoir le
MoP.
Extremis était un virus utilisant la nanotechnologie pour modifier les capacités des gens. Tony avait utilisé sur lui la première version de ce virus, et avait obtenu un état de synchronisme total avec le monde de la machine. Il était devenu totalement connecté à tous les réseaux électroniques du monde, ce qui avait eu pour conséquence qu’il se faisait pirater en dormant sans le réaliser.
«
Je suis d’accord, Monsieur, mais la question n’est pas que ça... Il faut retrouver Le Bricoleur. -
La situation est compliquée... Il n’y a pas que la Latvérie en jeu. Tout ça... Je ne sais pas, j’ai l’impression que ce n’est qu’une diversion. Nous avons attaqué par deux fois le château de Fatalis, en tout, et, à chaque fois, il n’était pas là, nous laissant son Medvedev local. L’important, ce n’est pas Le Bricoleur, mais de découvrir ce que Fatalis veut. »
Il y a quelques temps, Uatu avait été tué. Uatu, le
Watcher, le représentant d’une race extraterrestre très ancienne et très puissante, qui avait choisi de ne pas intervenir dans les affaires politiques des civilisations jugées inférieures. Un choix motivé par l’action du père de Uatu, qui, en voulant aider une planète à résoudre ses conflits internes, leur avait confié des technologies trop évoluées pour cette planète, qui s’était autodétruite par la suite. Uatu, donc, était venu étudier ce qui se passait sur Terre, en s’installant dans la Lune, et avait été tué, et même énuclée. Son œil avait été volé par des méta-criminels de second rang, comme Docteur Midas, mais ceux-ci n’avaient fait que profiter du véritable meurtre, qui avait été commis par... Nick Fury.
En punition pour ce meurtre, Nick avait été pris par les autres
Watchers. L’homme se tenant face à elle n’était donc pas l’originel Fury, et Daisy le savait. De fait, elle n’avait jamais parlé avec le vrai Fury, mais toujours avec des LMD de lui. Le vrai Fury, depuis des années, se trouvait dans une station spatiale, à subir les affres de la vieillesse. Ce que Daisy avait fait, c’était récupérer un LMD, afin d’avoir son propre conseiller. Son Nick Fury croyait être le vrai. Un choix spécial, mais Daisy se le justifiait.
*
Fury a toujours eu deux coups d’avance...*
Et elle, elle avait le sentiment d’avoir deux trains de retard. Les dossiers s’empilaient en ce moment, avec un dénominateur commun : Seikusu. Il n’y avait pas que Tanaka et Le Bricoleur, il y avait aussi ces clones tueurs de Wolverine, cette X-23, tout ce trafic de super-armes venant, là aussi, de Seikusu, et qui remontait jusqu’à des villes comme Gotham City... En bref, Daisy avait le net sentiment que quelque chose lui échappait, et c’était pour ça qu’elle avait décidé de réactiver ce LMD.
Mais, pour l’heure, il fallait bien reconnaître que cette machine ne l’aidait pas beaucoup...
Rachel se mit à esquisser un léger sourire, mains posées sur les joues de l’homme, en sentant ce dernier se perdre en elle. Si lui
croyait juste avoir joui, Rachel, elle, en fut
sûre. Après tout, elle était aux premières loges, et, si un homme pouvait se tromper sur l’orgasme de sa partenaire, l’inverse était plus difficile. Quand l’homme atteignait le sommet de sa montagne, il en redescendait rapidement dans la foulée, dégonflant comme un ballon de baudruche qui subirait d’un coup un trop-plein d’hélium, et éclaterait en plein vol. Elle sentit donc Drake éclater entre ses cuisses, se relâchant en elle, puis son corps se décrispa ensuite. Elle-même, n’en doutons pas, avait gratifié Rachel de son nectar, sa fine fleur ayant laissé ses pétales se déployer.
L’eau, elle, indifférente à leurs ébats, bouillonnait encore autour d’eux, leur température corporelle ayant subitement cru de plusieurs degrés. De la sueur coulait ainsi le long du front de Rachel, qui haletait lourdement. Des gouttes glissaient le long de ses seins, et elle sourit quand Drake lui proposa de prendre des vacances.
«
Ah... Je croyais que nous les prenions déjà, ici... »
Elle lui sourit, et l’embrassa à nouveau. Rachel, prendre des vacances... Mais bon, comme elle venait de faire l’amour, et même une tentative d’humour, on pouvait se mettre à croire à l’impossible. Le baiser se rompit ensuite, et elle sourit, restant proche de l’homme.
«
On verra... Tu sais que les Hawkes ne prennent jamais de vacances... Mais peut-être que tu arriveras à me convaincre... »
Quand on était un Hawkes, on croyait fermement au réel, et on l’affrontait avec la rigueur d’un militaire.
Visiblement, quand on était un Noventa, on croyait à l’impossible, et on faisait tout ce qu’on pouvait pour le rendre réel. Et, aujourd’hui, en ce moment précis, dans ce jacuzzi, le rêve et le réel venaient de s’être rejoints. Alors, autant en profiter, pour le temps que cela durerait...
Épilogue
Château LatvérieToute une partie du château était dissimulée par d’épais échafaudages et par une série de grues, d’ouvriers, et de machines, s’affairant à réparer le château après son effondrement partiel. Le long des coursives du château, une tablette graphique à la main, Lucia avançait, commentant l’état des réparations devant son hôte, qui semblait s’en désintéresser totalement. Remarquant cela, Von Bardas changea rapidement de sujet.
«
Le professeur Tanaka se trouve dans l’une des prisons de haute-sécurité du S.H.I.E.L.D., probablement la prison Needle, au large du Japon... -
Laissons ces guignols du S.H.I.E.L.D. s’amuser avec Tanaka et ses inventions grotesques, le coupa brutalement l’homme.
L’important est de m’assurer qu’elle n’a pas été endommagée par tout ce désordre. -
Les signes biologiques n’ont pas évolué, son caisson est isolé du reste de... -
Je le sais. »
Elle ne dit rien de plus, et le duo s’approcha d’un étroit escalier en colimaçon. Un escalier d’un type très médiéval, qu’ils descendirent pesamment, jusqu’à rejoindre un couloir sombre, grisâtre et métallique. Dès que le pied de Lucia se posa sur le sol, des néons se mirent à bourdonner, et s’allumèrent dans les coins, éclairant le chemin jusqu’à une lourde porte. Elle laissa son hôte s’avancer, ses pas claquant durement sur le sol métallique, et il se pencha vers un dispositif de sécurité situé contre la porte, et y apposa son œil.
Dans un vrombissement, la lourde porte s’ouvrit alors, et Fatalis pénétra dans son laboratoire, avisant rapidement le caisson se trouvant en son centre. Il alla se positionner sur un moniteur situé devant le caisson, et pianota rapidement dessus, juste pour s’assurer que les signes vitaux de son bébé réagissaient bien.
«
Bien... Elle est en vie. Bientôt, elle sera prête... Fatalis compte sur vous, androïde, pour vous assurer de son prompt rétablissement. »
Lucia Von Bardas, ou, plutôt, le LMD ayant l’apparence et la personnalité de Lucia Von Bardas, hocha la tête.
«
Mais... Vous repartez déjà, Maître ? -
Fatalis se désintéresse de ces inepties. »
Il ouvrit sa main, et une image s’en éleva, tridimensionnelle, montrant une silhouette fine et élancée, à l’ombre de la terrasse d’un café. Lucia écarquilla les yeux.
«
Mais c’est... -
Bientôt, toutes ces histoires seront sans intérêt. Bientôt, la Life Force sera enfin à moi... »
Car Fatalis avait enfin retrouvé celle qu’il cherchait depuis tant de mois, la consécration d'un projet entamé il y a des années, quand elle était venue le voir afin de solliciter son aide pour qu'elle obtienne ses enfants. Là, sous ses yeux, flottait la silhouette de
Wanda Maximoff, et la promesse de son brillant futur.
FIN (?)