Un beau soleil matinal régnait sur la capitale d’Ashnard quand le chariot royal s’avançait. Il filait le long de l’un des grands boulevards de la capitale circulaire, plantée au milieu du désert. Des gardes patrouillaient, et on éteignait les torches qui, toute la nuit, avaient éclairé les miradors et les boulevards. Les boutiques s’ouvraient, les boulangers vendaient leur pain, et différents chariots fournissaient aux autres magasins les victuailles et denrées de la journée. Ici et là, des drapeaux impériaux flottaient fièrement dans l’air. La capitale était construite ainsi, de manière très militaire, avec une série de deux murailles : une muraille externe, délimitant l’entrée de la ville, et une muraille intérieure, s’articulant autour d’un grand lac central, qui délimitait l’entrée du Palais Impérial, siège central de l’Empire d’Ashnard. La ville était construite autour de grands boulevards qui menaient tous à l’entrée du Palais, chaque boulevard menant d’un corps de garde externe à un corps de garde interne, un pont qui surplombait le Lac d’Ashnard, et rejoignait le vaste Palais, où se trouvaient les plus hautes tours de la ville, dont le Donjon Impérial, immense structure qui dominait tout le désert environnant.
Alice avait été à de maintes reprises à la capitale, généralement pour des raisons politiques ou diplomatiques. Quand le Conseil Impérial sonnait le ban et convoquait l’ost impérial, Sylvandell était sommée de venir afin de recevoir leurs instructions pour une nouvelle campagne impériale, et, par tradition, c’était le Souverain de Sylvandell qui s’y rendait. Alice y était donc allée avec Tywill Korvander, le Roi de Sylvandell, son père, afin de se renseigner sur la manière dont la guerre était décidée et organisée. Le Palais Impérial était un endroit très impressionnant, composé de multiples cours, jardins, fontaines, statues immenses en marbre... C’était le cœur du plus grand État du monde, territorialement parlant, avec une série d’ambassades pour chacune des provinces ashnardiennes ayant conservé leur souveraineté, comme Sylvandell, ou encore Papua. Alice avait été frappée, toute jeune, par la taille incroyable de la capitale, par ce sentiment de grandeur, et par le vertige qui l’avait saisi.
«
On approche, Axel... Ne t’inquiète pas, mon chéri, tout se passera bien. »
Sur ses genoux, Axel était inquiet. C’était compréhensible. Les gens n’aimaient pas le changement, mais Alice ne pouvait plus garder Axel chez elle. Le jeune neko, qu’elle avait adopté, n’était pas fait pour Sylvandell. Outre le fait qu’il n’y ait pas grand-chose à faire pour lui, il avait une peur panique des dragons de Sylvandell. En conséquence, il n’osait pas sortir, car le moindre rugissement d’un dragon le faisait fuir à bride abattue. Alice, qui hébergeait le neko depuis maintenant plusieurs semaines, avait donc pris la décision de l’emmener là où il serait mieux : au harem de son amie,
Mélinda Warren. Elle lui avait expliqué que Mélinda était une vampire, une esclavagiste, mais qu’elle était très gentille.
«
C’est là-bas que tu pourras le mieux t’épanouir, Axel... Par rapport à ce que tu aimes et à ce que tu veux faire. »
Axel était un jeune homme très soumis, qui aimait les femmes fortes et puissantes. Il était aussi très sensible et fragile, et, pour toutes ces raisons, Alice avait progressivement compris que l’avoir comme Maîtresse n’était pas l’idéal. D’une part, parce qu’elle n’avait pas vraiment le profil d’une dominatrice, et, d’autre part, parce que la personnalité qu’Axel recherchait ressemblait davantage à celle de Mélinda. Elle en avait donc parlé à la vampire, qui avait accepté sans aucun problème d’avoir un petit neko comme esclave.
Le chariot remontait donc le long de l’un des boulevards de la capitale, jusqu’à se rapprocher d’un bâtiment entouré par un mur.
«
C’est là... »
Le harem n’était jamais fermé, ce qui faisait qu’on pouvait y aller en toute heure. Le chariot s’arrêta à l’entrée, et Alice descendit avec Axel. L’air chaud et relativement sec d’Ashnard lui avait toujours fait un choc, par rapport à l’air pur et aérien de Sylvandell. La porte d’entrée du harem était une élégante grille ouverte, donnant sur un patio avec une fontaine à l’entrée, et un petit perron avec une lanterne rouge et un lierre. Le harem de Mélinda n’avait rien du petit bordel en sous-sol, sale et poisseux. Avant d’être un harem, il avait été un imposant hôtel particulier appartenant aux Warren.
Le hall d’entrée était donc une immense pièce, avec un lustre imposant en hauteur, et un grand escalier interne derrière le bureau d’accueil, et une série de mezzanines. De grandes tapisseries le long des murs montraient des portraits de belles femmes, ou des scènes érotiques. Alice entra la première, avec une longue cape bleue et une robe blanche, et ne tarda pas à être accueillie par une femme qu’elle connaissait bien, qui alla l’embrasser, en guise de salutations, une main sur ses cheveux, l’autre se glissant sous sa cape pour venir peloter ses fesses.
«
Hum... ! »
La femme qui l’embrassa rompit le baiser en souriant. Elle était plus vieille qu’Alice, avec un corps de femme adulte. Alice rougit suite à ce baiser, et aussi devant la tenue habituelle de cette esclave. Avec son look,
Yukie était bien loin du stéréotype de l’esclave soumise.
«
Salut, Princesse... Maîtresse m’a demandé de vous accueillir, il paraît que tu as un cadeau pour elle... -
Euh... Oui ; Yukie, c’est... C’est Axel ! C’est un petit neko sensible et timide... »
Yukie tourna sa tête vers Axel, et le regarda de haut, en tenant entre ses mains une cravache.
«
Alors, comme ça, tu aimes lécher les bottes des filles, Axel ? C’est une bonne attitude ici... J’aime quand les hommes me lèchent les bottes... »