En menant des recherches sur Internet, on ne trouverait pas grand-chose sur Erelda Ichtora. Quasiment rien, en fait. Et, vu sa fortune, on pouvait comprendre que cette dernière dispose de spécialistes en informatique s’assurant que sa vie privée reste très privée. Son nom était juste associé à une société de films pornographiques, mais cette société, si on faisait des recherches sur elle, n’avait aucun site Internet, aucun numéro de téléphone, et était juste légalement déclaré auprès des autorités, ce qui confirmait son statut officiel. Un mystère opaque, qu’Erelda avait surtout fait pour protéger sa fille, mais aussi pour se protéger elle-même.
Son invitée portait
une tenue très courte, qui annonçait clairement ses intentions, et elle put écrire, remplissant le formulaire, une caméra l’observant silencieusement. On aurait pu croire qu’Erelda craignait pour sa sécurité, au vu de toutes les caméras figurant dans cette villa, mais, si on se trouvait dans la salle de contrôle, on verrait que les images transmises par les caméras étaient en très haute définition, en couleur, et avaient surtout pour but de filmer les multiples ébats ayant lieu dans ce petit temple du sexe. Sur un écran, on pouvait ainsi voir une femme, attachée par les poignets, à un lit, tandis qu’une autre suçait un vibromasseur rose planté dans l’intimité de la femme, et qui tournoyait sur place, vibrant lentement, sous les soupirs des deux femmes.
Et puis, Yuki termina de remplir le questionnaire. Il fallut néanmoins encore attendre quelques minutes avant que la porte ne s’ouvre dans son dos. Erelda entra ainsi, dans sa belle tenue moulante en cuir, avec sa longue chevelure, et son curieux corset fait de dentelle. Une tenue extrêmement onéreuse, conçue sur mesure. Il se dégageait de cette femme une redoutable autorité. Était-elle une milliardaire, ou une guerrière ? Elle ressemblait à ces héroïnes issues d’œuvres de
dark fantasy. Ses longues bottes à cuissarde claquèrent légèrement sur le sol.
«
Salut, Yuki. Je suis très heureuse de te voir ici... »
Par politesse, Yuki s’était relevée, et Erelda, comme Kato, alla ensuite l’embrasser. Tout simplement. Elle posa une main sur la tête de la belle jeune fille, aux formes parfaites, et plaqua son corps contre le sien, venant ensuite presser ses lèvres sur les siennes. Les lèvres partagèrent ainsi un tendre et humide baiser.
«
Hmmm... Kato n’a pas menti, tu as vraiment de très belles lèvres, ma chérie. Bien, retourne t’asseoir, maintenant... »
Un ton calme, mais pétri d’autorité. Elle, il était impossible de l’imaginer en tant que soumise. Tout son corps transpirait d’autorité, jusqu’à ses yeux, dont le regard acéré semblait plonger dans les tréfonds de votre âme. Erelda s’assit sur le rebord du bureau, et croisa élégamment les jambes, faisant crisser le cuir, le bout de ses talons effleurant les chevilles de la belle Yuki, puis elle récupéra le formulaire.
«
Je ne demande pas de CV ou de lettre de motivation quand je fais mes entretiens, alors, à défaut, j’ai ma propre méthode de sélection. »
Aucun papier n’avait été demandé à Yuki. L’assistante d’Erelda avait juste appelé cette dernière pour l’inviter à venir passer un entretien d’embauche.
«
Bisexuelle... Tant mieux. Et tu aimes le latex ? Prouve-le. Lèche ma jambe. C’est du cuir, mais, si on aime le latex, on aime aussi le cuir, non ? Alors, lèche et embrasse bien, pendant que je continue à en savoir plus sur toi. »
Tandis que Yuki s’exécutait, Erelda continua à lire.
«
Une exhibitionniste, donc... Mais il faudra que tu t’améliores sur le fait de coucher avec des inconnus. Crois-en mon expérience, c’est très excitant de se faire prendre sans savoir par qui. »
Erelda parlait très librement du sexe. Après tout, elle était une démone, et ce même si Yuki l’ignorait... Mais peut-être pouvait-elle sentir cette impression, ce sentiment d’avoir affaire à une femme qui, par définition, était hors-d-u-commun ?
«
Et ce a fortiori si tu veux jouer dans le porno, ma chérie... Il faut aimer le sexe avec des inconnus, même si on peut se fixer des limites. Par exemple, je refuse de coucher avec des mecs qui puent. Je suis irréprochable sur l’hygiène, parce que c’est important. »
Il suffisait de voir sa ville, d’une propreté étincelante, pour s’en convaincre.
«
Et... Tu aimes te faire insulter. Ça, c’est bien... Avec moi, tu joueras toujours la soumise. Je compte sur les doigts d’une seule main ceux ou celles qui sont arrivés à me dominer, et tu as du chemin à faire, si tu penses pouvoir intervenir à cette caste très réservée. Ensuite... Haaaa... Bien. »
Un sourire éclaira fugacement les lèvres d’Erelda quand elle apprit que l’hermaphrodisme était un fantasme de la belle Yuki.
«
Ça, c’est une vraie Japonaise ! Exactement comme je les aime ! »
Elle continua ensuite à lire.
«
Pas d’urine, donc ? Tu sais, c’est meilleur que l’eau, pourtant... Et c’est bon pour la peau. Mais soit... Tu es encore jeune, donc c’est normal. En revanche, tu m’intéresses sur la zoophilie. Il y a des pistes à explorer... »
Erelda reposa ensuite le formulaire sur la table, puis observa un peu Yuki.
«
C’est bon, arrête de lécher... Tu sens comme c’est une bonne odeur, hein ? Honnêtement, j’adore aussi le cuir et le latex, je ne mets presque que ça... Quand je ne me déplace pas juste nue. Mais bref ! Laisse-moi te parler un peu de moi, ma chérie, de ce que je te propose, et, ensuite, tu me parleras de toi. »
Erelda laissa passer quelques secondes, et reprit :
«
Nous avons vu ta candidature dans un magazine, et c’est pour ça que mon assistante t’a contacté. Comme tu t’en doutes, tu n’es pas la seule figurante, ou le seul figurant, choisi. Je réalise des films pour une clientèle très privée, ce qui signifie que tu ne trouveras pas mes films à la vente au public. Disons qu’ils ne sont que pour moi et mes amis. Pour moi, c’est plus une passion qu’un moyen de me faire de l’argent, et toute la production est financée sur les bénéfices que je réalise avec mes multiples placements boursiers et mes sociétés. Mais, pour ce qui est des figurants, c’est un job, et ça, je le sais. Alors, j’écarte ça d’emblée : si tu travailles pour moi, tu auras la rémunération que tu désires. Je ne veux pas que l’argent soit ta motivation, je veux que tu fasses ce job par passion et par luxure. »
Erelda fit une petite pause, son regard croisant celui de la femme, et elle reprit :
«
Je ne veux pas d’une actrice qui simulera le plaisir, je veux une femme qui acceptera vraimentde coucher. Tu comprends la nuance ? Je veux que tu couches avec un figurant par plaisir, par envie de le faire, je veux qu’on le sente dans tes tripes. Bref, pour le dire autrement, je veux que tu sois une perverse, et c’est mon critère de sélection. Tu vas participer à une prestation aujourd’hui. Si tu t’en sors bien, on te contactera pour d’autres performances, et, si tu continues à me plaire, tu pourras devenir une actrice régulière, ce qui t’offrira un certain nombre d’avantages. »
La redoutable femme conclut ensuite :
«
Alors, dis-moi... Est-ce que ça te branche ? Est-ce que tu as ça dans les tripes ? Je ne te proposerais rien qui va contre tes limites, mais... Disons que ce que je te propose ne pourra jamais être raconté à un repas de Noël. Et tu pourras te faire prendre par des Futanaris... Tu peux même te prendre par une hermaphrodite aujourd’hui, d’ailleurs... »