Au pied du mur [ Keleth ]

Arrivée si prêt du but de son périple, Anastasia souffrait du mal du pays. Elle se sentait seule, et sale. Avant d'errer au Japon elle avait traversé toute la Russie, seule, armée de son sac à dos et de toutes ses économies. Cette partie du voyage avait été relativement facile ; malgré la solitude, elle avait tracé son petit bonhomme de chemin jusqu'à la mer. Il lui suffisait de penser à ce qu'elle cherchait pour se redonner courage, et d'éviter de penser à ce qui allait arriver au Japon. et puis les paysages, les visages et la langue étaient quelque peu familiers.

Toutes les craintes qu'elle repoussait s'étaient révélées justifiées dès qu'elle avait débarqué sur l'ile ; elle ne connaissait rien et ne parlait pas un mot de Japonais. Égarée dans les rues de Otaru elle avait interrogé tous les passants qu'elle avait pu dans un anglais approximatif, avait réussi l'exploit de prendre le train jusqu'à Seikusu, et avais traîné son corps fatigué jusqu'au lycée tant recherché. Elle resta plusieurs minutes à contempler le bâtiment devant lequel des adolescents en uniforme discutaient.

"Alors c'est ici..." murmura-t-elle.

Depuis quelques jours, l'habitude de se parler à elle même s'était installée. Chaque fois qu'elle s'en rendait compte, elle reprenait conscience de son état de solitude et le découragement s'abattait sur elle. Chaque fois sauf cette fois. Aujourd'hui elle voyait enfin son but approcher.

"Je ne peux pas entrer comme ça... sans uniforme avec mes cheveux... de nuit... de nuit c'est mieux..."

Anastasia n'avait aucune idée de comment se procurer un uniforme, et puis elle ne parlait même pas Japonais. Pour s'empêcher de penser avant la tombée de la nuit, elle alla dépenser ses dernières économies dans une robe noire rapide à enfiler. Elle revint vers 2heures du matin devant le mur d'enceinte du lycée, vêtue uniquement de sa robe, pieds nus, toutes ses affaires rentrées de force dans son sac. Personne en vue ; c'était le moment ou jamais ! Elle enleva sa robe, et la jeta avec son sac par dessus le mur d'enceinte, avant de se téléporter au dessus de celui-ci. Ne voyant personne à l'intérieur, elle se téléporta dans la cour et récupéra ses affaires, presque fière d'elle.

"Bon et maintenant ? ..."

Regardant autour d'elle, elle chercha des yeux un indice sur la fonction des bâtiments qui s'offraient à elle. Lequel d'entre eux était le dortoir ? Comment entrer ? Comment reconnaitre la faille ? Est ce que la faille existait toujours, est-ce qu'elle avait vraiment existé ? La fatigue et le désespoir lui revinrent soudain, à deux pas de la réussite. La poitrine écrasée par un poids invisible, Anastasia laissa son corps s'affaler contre le mur d'enceinte. Assise sur le sol, agitée de sanglots silencieux et incontrôlables, elle se maudit en se tirant les cheveux ;

"Petite conne... t'es trop conne... t'as rien prévu... t'es finie... petite conne... ça n'a jamais été possible..."

Vidée de toute force, elle leva son visage vers le ciel, sanglotant encore à demi ;

"Aidez moi... que quelqu'un me vienne en aide..."

Les démons qui s'égarent, c'est commun. Les démones un peu moins. Il faut avouer qu'il est notable et facile de reconnaître que les démone ont ce petit quelque chose qui manque parfois aux démons, ce quelque chose incroyable et mystérieux qui s'appelle un cerveau, et que Keleth aime à utiliser dans toutes les situations, contrairement à ces couillues qui foncent droit dans le mur pour le briser. Aussi comme elle le disait si souvent, il était rare que les êtres démoniaques de sexe féminin se perdent, sauf en cas de bannissement des aires démoniaques, ce qui était généralement synonymes de mort pour les personnes ainsi envoyer hors de leurs domaines sans que ce soit de leur propre chef. Et en ce sens, Keleth adorait rencontrer ceux qui avait disparus au loin, qui s'était envoler, éparpiller et qui ne retrouvait plus le chemin pour retourner à la maison. Comprenez la, déjà c'est loin d'être commun de voir ainsi un être démoniaque dont les repères ont été balayés alors si en plus le dit être démoniaque est dans cet état de faiblesse qui fait qu'il ferait tout pour pouvoir retrouver ses terres, alors rien n'est aussi capable d'amuser la haute-démone.

Et étrangement depuis une certaine mission, Keleth s'était trouvée une enfant à espionner, de loin, de la manière la plus discrète possible, si discrète qu'elle ne l'avait encore jamais repéré. Il y a toujours un moment où ces vagabonds se perdent eux-mêmes, et sont en proie au pire des désespoirs. C'est ce moment fatidique qu'attends la haute-démone, et c'est seulement à cet instant là qu'elle saura se montrer, pleine de grâce et de promesse afin de faire revivre sur les joues de sa proie le rouge du bonheur. Non elle ne lui ferais aucuns mal, cela était certain, mais elle voulait jouer avec ce petit bout de chou, profiter de la chair de cette adolescente un peu perdue dans ce monde trop grand pour elle afin d'y trouver le bonheur simple et gratuit du l'amusement. Alors que ses mains parcourront ses joues rosit par le bonheur, Keleth l'imaginait déjà l’idolâtrée comme une messie venue la guider vers ce qu'elle avait de plus cher au coeur. Car oui, Keleth savait très bien ce que la jeune fille allait chercher en allant droit vers le Japon, et plus précisément vers cette ville si pratique qui s'appelait Seïkusu, mélange de tout les mondes et lieu de transport entre l'univers humain et divin.

"Je ne peux pas entrer comme ça... sans uniforme avec mes cheveux... de nuit... de nuit c'est mieux..."

Oh oui, de nuit ce seras encore mieux, tu n'imagines pas à quel point petite fille ! À force de la poursuivre sur les deux derniers mois, Keleth avait bien compris comment marchait la petite, et elle avait eut le don d'observer les quelques aspects de ses pouvoirs, dont sa téléportation soudaine quand les choses allaient dans le mauvais sens. Elle savait qu'il ne fallait pas qu'elle lui fasse trop peur, la petite possédait ce petit quelque chose de démoniaque qui lui plaisait beaucoup, mais elle n'en restait pas moins une semi-humaine, ce qui pouvait faire d'elle, la haute-démone, un potentiel sujet de peur et donc de fuite. Elle avait toujours l'occasion de la menée jusqu'à elle, mais il fallait pour cela attendre qu'elle ai vraiment besoin d'elle, et ce moment n'était pas encore venu. Elle vit la petite repartir vers la ville, mais ce coup-ci elle ne la suivit pas, et prit soin d'observer le lycée. Il allait falloir qu'elle soit à l'intérieur bien avant elle, et pour cela il n'y avait pas d'autres solutions que d'être devant les façades du lycée bien avant elle, et d'y pénétrer dés que la voie sera libre pour l'y attendre.

Sa journée se déroula donc dans l'attente de la nuit, propice aux entrées discrètes comme l'avait subtilement relevé sa petite proie. Keleth n'attendit par contre pas la nuit, et se faufila d'un bond agile dans le lycée, juste quand l'ombre du crépuscule fut assez longue et sombre pour la dissimuler au regard des pensionnaires du lycée et autre gardiens qui vadrouillaient. Oh elle aurait put les endormir quand elle le désirait, mais ce n'était pas là son but essentielle, et il ne lui fallait pas non plus qu'elle se fasse découvrir sinon la sécurité se serait élevée plus tard le soir et sa chère proie aurait vite abandonnée en voyant le monde présent à patrouiller dans la cour de ce fameux lycée. Se dissimulant dans les buisson d'arrière-cour donc, Keleth attendit en se détendant que la nuit sombre place son manteau sur le couvercle des cieux, et que les étoiles sois les seuls lumières environnantes. Sans un mots alors, elle se releva et avança dans l'enceinte du bâtiment avec un petit sourire, le vent faisant voleter ses cheveux courts. C'est quand elle entendit le léger bruit d'une robe flottante dans les airs et s'écrasant près du mur d'enceinte qu'elle s'arrêta dans les ombres et observa le lieu d'où provenait ce son annonciateur de plaisir.

La voilà. Petite forme nue dans la nuit, elle s'était téléportée deux fois de suite dans le lycée, puis avait récupérée ses habits afin de couvrir son magnifique petit corps de jeune fille. Avait-elle envie, en tout cas Keleth se mordit le lèvre pour ne pas laisser son esprit divaguer vers le future de cette petite âme perdue devant elle, et elle prit le temps d'observer l'état de celle-ci, état qui semblait diminuer au fur et à mesure qu'elle observait le lieu qui l'entourait. Voilà c'est cela que la démone avait attendue jusque-là. Ce regard qui cherchait au delà de tout une solution qui ne semblait pas vouloir se montrer, cet air définitivement perdue qui n'offrait plus de sortie possible et qui ne montrait aucuns chemin valable afin de reprendre la marche. Les larmes lui venait aux yeux, elle venait de définitivement perdre tout espoir, elle n'avait plus aucune échapatoire, et c'est la douleur qui emplissait son corps alors qu'autour d'elle tout devait se disloquer. Nue ou pas, elle avait besoin de quelqu'un, de n'importe qui, d'une grande soeur ... Ici et maintenant, elle avait besoin de Keleth.

"Petite conne... t'es trop conne... t'as rien prévu... t'es finie... petite conne... ça n'a jamais été possible... Aidez moi... que quelqu'un me vienne en aide..."

- Mais je suis là, Maelie, sois sans crainte. Ton aide est là, à portée de main.

Elle était sortie des fourrée alors que la petite pleurait, sans qu'elle en puisse ainsi la voir, et elle s'était placée au beau milieu de la cour, comme une apparition divine et soudaine, qui n'était là que pour elle. Le vent déplaçait avec lenteur son écharpe en tissus et ses cheveux, lui donnant un aspect encore plus étrange et particulier. Son regard se posait directement sur la jeune fille, et ses bras croisés sous sa poitrine donnait un résultat particulièrement indécent, malgré le charme qui était le sien. C'est très théâtralement que Keleth sortit l'une de ses mains, puis qu'elle tendit le bras vers la jeune fille, main ouverte pour lui montrer qu'elle n'était là que pour la guider, la mener vers ce qu'elle cherchait depuis si longtemps. Elle donnait comme toujours cette impression d'être sûre d'elle, malgré la dureté de son visage et son aspect surprenant. Elle était ce qu'elle était après tout, une démone, mais que cela n'en tienne, cela ne l'empêchait pas d'être plus humaine que d'autre, certain ne se serais pas gêné de savoir ce que faisait la jeune fille, ici, il l'aurait viré à grands coups de pompes. Elle était, maintenant, la porte de sortie de la mi-succube.

- Allez viens, je sais ce que tu cherche, et je peux t'y mener.

Le cœur de Maelie s'emballa tandis qu'elle se dressait d'un sursaut sur ses pieds. Tremblante, collée au mur telle une proie acculée, elle fixa la silhouette irréelle qui la toisait du milieu de la cour. Une sensation de tournis s'empara d'elle, alors qu'elle avançait à pas lents et saccadés vers l'apparition, incapable de penser. Comme indifférente à toute autre chose, elle s'approcha, le visage encore trempé, de la source du mystère. Alors qu'elle était à quelques mètres elle put distinguer plus nettement cette femme à l'allure à la fois terrible et magnifique. De sa voix se dégageait quelque chose de presque maternel, et Maelie était plus fascinée qu'apeurée. Reprenant quelque peu ses moyens, elle risqua, d'une voix à peine audible :

"Qui êtes vous ?"

Et à l'instant où elle posait cette question, une seconde lui glaça le sang : comment cette femme connaissait-t-elle son nom ? Que savait elle d'autre ? A cette pensée, elle se sentit plus que jamais vulnérable, se recroquevillant presque sur place, à une dizaine de pas de l'inconnue. Celle-ci avait prononcé son nom ; savait-elle qu'ainsi elle tenait la semi-humaine à sa merci, privée de son pouvoir de téléportation ? Si ça n'était pas le cas mieux valait se taire. Réalisant qu'elle avait parlé trop bas pour être entendu elle répéta d'une voix d'un voix plus claire :

"Qui êtes vous ?!"

Tandis qu'un dernier détail trivial se mit à la gêner : son nez coulait.

Keleth la regardait, pauvre petite chose perdue dans une cours de lycée qui lui semblait un monde. Elle savait bien que la mi-humaine n'avait ici plus grand chose d'autre à faire que de trouver le portail et paradoxalement elle semblait avoir compris qu'ici, au beau milieu de ce lycée inconnu, elle n'avait absolument rien pour savoir où se trouvait cet objet essentielle à sa cause, et que tout autour d'elle se trouvait milles occasions à ce qu'elle se fasse prendre et qu'elle loupe son but de peu. Elle pleurait la pauvre enfant, pleurait tellement d'être ainsi si proche du but et à la fois si lointaine de celui-ci, ayant tout perdu comme moyen de fuite à partir du moment où elle avait fait le choix de pénétrer dans l'enceinte du lycée. Keleth voyait tout ça et y avait trouver les éléments essentielles pour qu'elle puisse imposer son pouvoir, sa présence, et ainsi obtenir la subordination totale de la demoiselle ici-présente. D'autant serait ceux qui trouverait le moyen de procéder de la haute-démone complètement immonde et abject. Pour elle, ce n'était qu'un simple moyen de gagner la confiance d'autrui. Jouer de la faiblesse pour s'en faire une force.

Et en effet, cela marchait. Quand enfin la jeune fille put voir la figure salvatrice au beau milieu de la cours, s'adressant à elle, elle dut y voir la fin de son calvaire, la renaissance de son espoir déchu, et les larmes cessèrent alors de couler sur son visage. Elle semblait mal la voir, mais elle avait compris les "louables" attention de cette apparition, et Keleth tranquille attendit que la jeune fille vint vers elle patiemment, pour qu'elle puisse se donner confiance, sans pour autant qu'un mouvement de la part de sa messie lui fasse peur et l'amène à fuir. Keleth savait très bien que le seul problème ici était le pouvoir de téléportation de la jeune fille, un pouvoir de moins en moins rare chez les humains ou mi-humains, et de plus en plus problématique pour la démone en ce sens qu'elle avait a pratiqué tout un rituel pour pouvoir poursuivre une seule et même proie, autre chose qui la rendait folle de rage quand elle était obligée de prévoir une heure à l'avance la poursuite d'un abruti qu'elle finissait alors par avoir en 5 minutes. Et même si ce coup-ci il ne s'agissait pas d'une abrutie, elle ne voulait pas pratiquer de tels arts à cet instant, aussi voulait-elle que la demoiselle ait vite confiance en elle, qu'elle s'offre sans contre-partie.

Elle s'était pourtant frigorifiée peu loin de sa position, une dizaine de mètres les séparant. Gelée sur place, elle ne semblait plus vouloir accomplir le moindre pas vers elle, son corps et ses yeux retranscrivant une peur soudaine et que Keleth ne comprenait pas trop. Les ténèbres devait encore cacher la forme de ses magnifiques cornes ouvragées, et comme toujours elle avait rangée queue et ailes à l'intérieur de son corps pour ne pas s'encombrer outre mesure. Peut-être venait-elle de penser à quelque chose, ou peut-être s'était-elle rendue compte que son apparition était un peu particulière, un peu inhumaine. C'est comme ça, Keleth devait toujours tout faire pour se mettre en avant, l'art de la présentation et le don de jouer sur ses qualités et avantages étant partie intégrante de cette fille aînée de la famille Lilith, et ce depuis son plus jeune âge, quand elle dut faire la gloire de sa famille jusqu'à la fameuse époque de désillusion. Mais quoi qu'on en dise, Keleth n'était pas animée des pires attentions ce soir, et elle voulait vraiment s'occuper de la mi-démone. Certes peut-être d'un peu trop près, mais c'est ce qu'elle désirait, et en échange elle allait bien sur faire honneur aux efforts de la petite en lui offrant ce qui l'intéressait.

"Qui êtes vous ?!"

- Qui je suis ? Je suis quelqu'un qui est à moitié comme toi, ou plus précisément tu es à moitié comme moi. Je t'ai vu il y a de cela deux bon mois, quand tu as passé les frontières Russes vers la Chine, et j'ai été intriguée par la jolie demoiselle qui se trouvait là. Du coup je t'ai suivie, j'ai appris à en apprendre un peu sur toi Maelie, et connaissant le but de ton voyage, je t'ai laisser l'accomplir jusqu'à ce que tu sois bloquée comme maintenant... Aussi j'apparais devant toi pour t'aider à faire tes derniers pas jusqu'à l'autre côté. Oh bien sur, j'aimerais quelque chose en échange mais pour l'instant je ne peux que t'inviter à me faire confiance.

Cessant là les cordialité, elle tire un mouchoir d'une poche que l'on ne croirais pas exister sur son vêtement, et s'approche de la demoiselle de manière délicate et lente, jusqu'à approcher le dit mouchoir du visage de la demoiselle et y essuyer les larmes, puis la morve. Non elle était loin d'être dégoûtée, quand les pleurs vont loin, il est toujours commun que l'on ne ressemble plus à grand chose, et Keleth ne pouvait pas juger quelqu'un sur son apparence alors qu'elle était en train de pleurer. Surtout qu'elle l'avait vu si brave, si joyeuse et enjouée autrefois que ce n'était pas un brin de faiblesse lorsque le voyage touche à sa fin qui allait l'amener à reconsidérer son point de vue sur l'agréable demoiselle. Pliant son mouchoir sur un coin propre, elle repassa un coup sur le visage de la semi-humaine pour lui offrir cet aspect doux et enfantin qu'elle avait toujours eu jusque là, et Keleth lui offrit un tendre sourire une fois qu'elle fut nettoyée.

-Voilà ce devrait être mieux maintenant. Maintenant, dis moi ce que tu veux Maelie, même si je le sais, je veux que tu me le demande réellement. Je suis là pour t'offrir l'aide nécessaire en ce lieux, aussi n'hésites pas.

Cette femme était alors une démone... vu la manière dont elle était apparue, Maelie n'hésita pas à la croire sur parole. Mais pourquoi donc une démone la suivait-elle depuis deux mois ? Pourquoi voulait-elle l'aider ?

"Oh bien sur, j'aimerais quelque chose en échange mais pour l'instant je ne peux que t'inviter à me faire confiance."

Maelie frissonna à ces mots qui lui évoquaient tout un tas de légendes impliquant des pactes entre mortels et démons. Cependant la peur et sa volonté de trouver la faille, qui auraient du déterminer sa conduite à cet instant, étaient effacés par la fascination que l'inconnue générait sur elle. Sa curiosité et son besoin de contact humain la firent avancer à nouveau, en même temps que son interlocutrice. Arrivant face à elle, elle se sentit minuscule face à cette femme qui dégageait tellement de confiance et la dominait d'une bonne tête. Elle la regarda d'un air captivé en se laissant aller à la caresse du mouchoir.

"Voilà ce devrait être mieux maintenant. Maintenant, dis moi ce que tu veux Maelie, même si je le sais, je veux que tu me le demande réellement. Je suis là pour t'offrir l'aide nécessaire en ce lieux, aussi n'hésites pas."

Ce qu'elle voulait réellement... elle en avait quelque peu perdu la trace à cet instant, débordée par les événement et l'attrait mystérieux que Keleth exerçait sur elle. Elle rassembla ses esprits, et son visage se fit plus neutre, son regard plus inquisiteur. Elle risqua d'une voix tremblante :

"Je voudrais trouver une faille vers un autre monde... qu'allez vous me demander en échange ?"

Ses intonations, quelle aurait voulues assurées afin de se donner l'air de marchander en assumant les conséquence, donnaient plutôt à sa question un air de supplication.

Oui elle prenait grand soin d'elle alors qu'elle était connu pour être l'une des démones les plus dangereuse du monde entier, ainsi que celle qui est sensée juger les fautes des démons et les obliger à les expier. Sauf que sans rire, elle n'avait absolument jamais comprit pourquoi les mélanges inter-raciaux étaient considérer comme une faute grave par les démons et que les descendants mi-démons étaient à ce point détester par les êtres des tréfonds infernales. C'est pourquoi, même si la petite pouvait être au courant de la maltraitance faites à ceux qui possédait les mêmes origines qu'elle, Keleth comptait bien lui prouver sa bienveillance en s'occupant d'elle, en lui ôtant ces larmes et cette tristesse qui semblait bien malgré elle lui emplir le corps et lui déchirer l'ame. Après tout, quoi de plus doux et agréable en connaitre que le toucher délicat d'un mouchoir, qui vient tranquillement essuyer vos larmes, ce même mouchoir étant tenu par une femme à la beauté singulière et à l'air des plus attentionné à l'encontre de sa personne ? Keleth se doutait que peu de choses pouvaient égaler ce genre de petit geste.

Malgré tout la haute démone restait très surprise de l'effet qu'elle produisait sur Maelie, la petite semblant se méfier sur certains aspects de la démone, aspects qu'elle devait sûrement avoir entendue  sur la race démoniaque par le bouche à oreille, mais malgré tout elle avait aussi dans son regard et dans ses gestes cet aspect de grande surprise liée à une fascination modérée mais vraiment présente. Keleth la laissait faire. Si elle comptait s'attacher à elle, eh bien qu'elle le fasse, si elle voulait au contraire éviter le contact pour telle ou telle raisons, Keleth n'allait pas non plus combler ce vide. Jusqu'à ce qu'elle demande ce qui lui est nécessaire, ou même pas nécessaire mais plutôt ce qui lui fait envie, l'Exécutrice comptait rester une femme simple en tout point, une guide vers l'Eden de la belle petite femme. Elle vit que la petite voulut parler quand elle fit l'effort de prendre un visage de circonstance, et sembla prendre son courage à deux mains pour oser lui addresser la parole après cette grosse crise de larme qu'elle venait d'avoir face au court instant de désespoir qu'elle avait connue. Attentive, la haute-démone lui offrit un visage doux et agréable, histoire qu'elle prenne un peu confiance en elle.

"Je voudrais trouver une faille vers un autre monde... qu'allez vous me demander en échange ?"

La faille hein ? Dans le lycée, elles n'étaient pas facile à atteindre les failles vers Terra, elle aurait mieux fait d'aller directement dans le sous-bois du parc, il suffisait de s'y balader pour trouver l'endroit qu'on souhaitait. Quoique peut-être qu'elle était attachée uniquement à un seul endroit, d'où son intérêt pour l'une des failles du lycée. Elle semblait avoir penser au dortoir plus tôt, l'ayant beaucoup observer de loin, et Keleth ne connaissait qu'une seule faille en ce lieu, mais il allait surement falloir passer au travers de tout le rdc et c'est ce qui allait être le plus compliquer étant donner que tout le dortoir masculin s'y trouvait. Oh keleth n'avait pas une once de peur pour ses petites fesses, ces rébus d'adolescents bourrés d'hormones n'avait juste pas une chance de toucher à son corps de reine, mais son inquiétude concernait bien plus celle qui l'accompagnait, qui pouvait certes se téléporter d'un endroit à un autre si il y avait danger, mais qui finirait vite nue et en prise avec cette bande de petit pourceau sur patte. Sans parler que Maelie avait tout pour faire chavirer les coeurs, et bien maheureusement pour elle, faire grandir les sexes. Enfin, elle voulait connaitre ce qu'elle demanderait en échange de son aide ? Très bien elle allait le lui dire.

- Ce que je voudrais en échange de mon aide, c'est cela qui t'intrigue Maelie ? Eh bien je dois avouer qu'il y a bien une chose qui me fascine depuis maintenant deux mois, et cette fascinante petite chose c'est toi. Si je t'aide ma petite Maelie, en échange, je veux que tu m'appartienne d'ici la fin de la nuit. Ne t'en fais pas, rien de ce que je compte faire avec toi ne sera douloureux, ou bien dénigrant. Je veux juste t'avoir auprès de moi pour la nuit charmante petite mi-démone. Et si tu acceptes, je te montre le lieu qui t'intéresse tant, cela te convient ? Si tu refuses, je te donnerais les indications, mais tu devras te débrouiller seule, et je ne crois pas que ce soit un choix judicieux.

Il y avait bien dans les mots de Keleth ce ton qui disait, telle une vieille grand-mère, qu'elle savait très bien de quoi elle parlait, et que tout cela n'avait vraiment qu'une valeur informative et non pas dissusassive. Elle cherchait à l'amener vers le bon chemin, sans l'y pousser, elle lui donnait de quoi faire ses choix mais sans pour autant l'amener à se sentir incapable d'en faire d'autre, et surtout qu'elle se dise que la démone essayait de s'emparer d'elle par tout les moyens, ce que Keleth savait être la pire des options car dans ce cas là la jeune fille pouvait toujours disparaitre, même si elle sembalit avoir plutôt envie de pousuivre son brin de chemin avec la démone qui était venue pour l'aider. Tout doucement et pour la rassure, elle lui fit une bise assez délicate sur le front, d'une manière tout à fait attendrie et calme, tout en caressant la joue de cette mi-démone un peu perdue. Elle avait ici la démone la plus puissantes des enfers qui lui proposait sa garde et son corps, plus d'un démon rêvait d'un tel instant, et la démone savait que quiconque de sensé accepterait son offre. Sauf que Maelie ne savait rien de cela, était juste une jeune fille intriguée dans la nuit noire, et Keleth lui laissait toujours le choix. Elle pivota après un clin d'oeil et avança vers le dortoir lentement.

- Tu peux réfléchir si me répondre immédiatement est trop compliqué, d'ici là, avançons vers la fin de ton voyage, nous pouvons toujours le faire.

Dans une situation moins insolite, ou si la proposition était venue d'un homme, Maelie aurait immédiatement compris qu'elle était en quelque sorte en passe de se prostituer, et son amour propre se serait insurgé contre cette idée. Mais à cet instant elle était face à une démone magnifique qui proposait de la prendre sous son aile, à condition qu'elle lui "appartienne" ( ce mot sonnait à la fois érotique et poétique à ses oreilles ) le reste de la nuit. Elle ferma les yeux lorsque Keleth embrassa son front. Tous ces gestes étaient d'une douceur telle qu'elle n'en avait pas connue auparavant, et sa peau qui souffrait de n'avoir pas été touchée depuis longtemps réclamait d'être caressée encore.

Entre repartir seule dans la nuit à la poursuite d'un but invisible ou se laisser aller à l'étreinte protectrice de cette femme si douce, son corps avait déjà choisi alors qu'elle commençait à envisager de refuser. Certes elle allait s'offrir à une inconnue contre un service, et cette inconnue ne provoquait pas chez elle ce désir à couper le souffle qu'elle aurait pu ressentir face à un homme. Mais quelles bonnes raisons font le poids face à une envie profonde et inavouable qu'on peut réaliser en ayant un alibi parfait ? Maelie cherchait cette faille depuis si longtemps...

Maelie tremblait ; de froid, de peur et d'excitation. Elle n'osait pas faire un geste, mais son regard semblait demander à la démone d'approcher encore. Elle sourit malgré elle d'un air nerveux en répondant :

"Je suis à vous - mais pour cette nuit seulement !"

"Je suis à vous - mais pour cette nuit seulement !"

Comme si elle pouvait faire autrement. Elle était fatiguée par un voyage harassant et se retrouvait ici, au milieu de nulle part pour elle, et incapable d'atteindre l'objectif pour lequel elle avait fait tant d'efforts. Bien sur qu'elle ne pouvait qu'accepter la proposition de la démone, surtout que la dite proposition était aussi largement à l'avantage de Maelie, car elle allait pouvoir exorciser ce mal qui lui rongeait son petit coeur de semi-démone sur la personne de Keleth. Oui, la haute-démone avait bien vu cela aussi, les coups d'oeils plus qu'insistants sur ses formes et ses rondeurs, l'air un peu fascinée de la jeune fille pour ses courbes et ses goûts vestimentaires, sans parler du légère essoufflement qui était apparue chez la jeune demoiselle dont le coeur devait aller bien vite pour créer un tel résultats. Oui, Keleth avait très bien comprit qu'elle était loin d'être la seule à louchée sur le corps de l'autre avec ce désir simple de s'en repaître avec délice. Et c'est peut-être aussi en ce sens qu'elle s'éloignait tranquillement vers le dortoir avec un déhanché suspect, fait pour attirer l'oeil de Maelie vers un autre lieu qui lui donnerait chaud aux joues.

Une fois aux abords de l'internat des garçons, elle voit Keleth rentrée dans la bâtiment encore allumé à certains endroits, signes de l'éveil de certains des pensionnaires et du surveillant, puis elle entendra juste quelques pas de la part de la démone avant que le silence ne devienne complet. Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'elle revoie la tête de Keleth passer par l'ouverture de la porte, puis lui sourire, et lui faire signe de rentrer avec la plus grande des discrétions possible, comme quoi il est nécessaire malgré tout d'agir en silence pour éviter les soucis. En entrant elle remarqueras malgré tout que le surveillant à sa chambre ouverte, et qu'il est allonger au sol, un grand sourire sur le visage, mais aussi complètement épuisé, sûrement tomber inconscient après quelque chose que lui aurait fait la démone. En tout cas les choses se déroulent plutôt bien, et elle n'ont plus qu'à traverser le couloir des pensionnaires en silences, ceux-ci étant soit en train de dormir, soit d'étudier, passer devrais donc se faire sans difficulté. Elle arrivent à une porte, la démone l'ouvre et fais signe à Maelie de passer devant, en chuchotant :

- Prend les escaliers vers la cave, j'arrive de suite

Maelie suivit avec une sorte d'anxiété sa futur amante ( parce que c'était bien de ça qu'il s'agissait, elle ne pouvait pas se voiler la face au point de l'ignorer ), sans prêter la moindre attention au fessier de celle-ci. Elle avait bien d'autres choses en tête, et les corps de femmes ne l'avaient jamais attirée plus que ça.

Elle laissa Keleth entrer dans le bâtiment et resta seule dehors, tremblante. Le froid et l'isolement commencèrent à entamer sa détermination. Dans quel pétrin s'était-elle fourrée ? D'accord, la démone était apparue comme par magie, elle était fascinante, et douce, et rassurante... mais que ce passerait-il lorsqu'elle en demanderait plus ? Si Maelie ne ressentait pas ce qu'elle aurait du ( ou ce qu'elle n'aurait pas du, selon les points de vue ) ? Elle songeait vraiment à détaler. Elle allait détaler. Elle avait promis, Keleth allait penser les pires choses d'elle mais elle ne tenait plus en place.

"Je ne peux pas y aller. Je ne peux pas...Keleth m'a indiqué où la faille se trouve, je devrais pouvoir... tant pis pour ma promesse...Allez je fiche le camp... Et merde la revoilà. Trop tard. Bon..."

Maelie avait aperçu le visage de Keleth qui lui faisait signe d'approcher. Et ce sourire... plutôt bienveillant ? Elle entra dans le bâtiment et suivit la démone dans les couloirs obscurs et silencieux. Tout ceci prenait un aspect de plus en plus inquiétant. Elle se retint de crier en voyant l'état du surveillant. Elle se sentit soudain légèrement effrayée par ce que cette démone semblait capable de faire.

- Prend les escaliers vers la cave, j'arrive de suite

D'accord, ça sentait de plus en plus mauvais. Bon il lui restait son pouvoir de téléportation... enfin... est-ce qu'il était vraiment encore présent ? Elle avait tenté de compter combien de fois la démone avait prononcé son nom mais... toutes ces émotions qui se bousculaient en elle lui avaient empêché de tenir le compte correctement. Quatre fois. Ou Cinq. Ca changeait tout. Elle descendit malgré tout les escaliers, lentement, pour ne pas tomber, et attendit dans l'obscurité. Elle n'osait plus bouger un cil. Où était passé la démone ? Maelie commençait à avoir réellement peur. Et elle avait froid aux pieds.

La pauvre jeune fille était totalement perdue, et ce même si elle avait maintenant à ses côtés cette mentor, cette guide qui avait bien malgré elle quelques vues sur son jolie fessier, et sa cambrure des plus enivrante. Quoi de plus compréhensible après tout, elle était depuis plusieurs mois en train de voyager, et une fois arrivée à destination toute sa préparation avait foutu le camp, et tout ce dont elle avait été capable c'est d'accepter la présence d'une tierce personne pour l'aider à retrouver son chemin. Il faut avouer qu'il y a plus glorieux comme fin de voyage, et meilleur pour la confiance en soi dans ces dures épreuves dont nous afflige la vie. Et du coup, elle avait certes accepter de suivre la démone, mais cette dernière remarquait bien à quelle point elle était contractée, recroquevillée sur elle même, et surtout à quel point son regard allait dans tout les sens alors que les deux femmes traversaient le dortoir empli de toutes ces chambres pleines de jeunes hommes surement prêt à tout pour obtenir un petit bout de chair tendre et féminin. Si elle devait bien avouée quelque chose, c'est qu'elle était franchement excitée rien qu'à l'idée de voir Maelie en prise avec ces mâles humains, mais elle imaginait bien qu'elle s'enfuirait tout de go, aussi ce contente-t'elle de la menée jusqu'aux escaliers.

De là elle la laisse entrée et retourne vers l'homme qu'elle a un peu laisser en plan plus tôt, après lui avoir gentiment pomper son énergie de faible humain avec un flux démoniaque tout a fait convenable étant donner son infime niveau de magie. Elle s'occupe de la chambre, vire le pion un peu trop faible qui a osé l'arrêtée quand elle était entrée, et va tranquillement fermer la porte pour que personne ne puisse savoir qu'il s'est passé une telle chose dans l'établissement. Elle fait alors de même pour les trois garnements qu'elle avait croisé entrain de discuter dans le couloir, ces trois zigotos surement bien trop jeune pour comprendre qu'il faut toujours écouter leurs mamans, même si elle est illégitime et qu'elle vient avec un grand sourire sur le visage pour leur dire de retourner dormir. Enfin, elle retourne vers les escaliers, lentement, sans le moindre petit bruits, et ouvre la lourde porte qui débouche sur ceux-ci avant de descendre tranquillement, pas par pas, pour annoncer qu'elle arrive. Une fois en bas elle entends des dents claquées, surement celle de la demoiselle, et elle utilise un sort simple pour créer une très belle flamme pourpre au beau milieux de la pièce, éclairant et réchauffant alors le lieu avec délice.

- Désolé Maelie, j'ai été un peu longue.

Elle voit la peur sur le petit visage de la jeune fille et a un doux sourire qui s'affiche sur son visage à l'attention de celle-ci, pour la rassurée. Elle comble rapidement la distance entre elles, et vient alors la serrer avec tendresse entre ses bras pour que Maelie puisse lui faire confiance, et calmer la course de son coeur qui dois surement s'être envoler étant donner la vitesse de chacun des battements. Elle fait tout dans une douceur quasi maternelle, même si les profondeurs de sa pensée ne sont tourner que vers le but d'obtenir rien que pour elle le corps de cette petite mi-démone si adorable et timide, et dont le moindre mouvement d'humeur fait un petit peu plus craquer l'affection de Keleth en son encontre. Puis par envie, et par simple caprice elle relève le visage de Maelie, plonge son regard dans le sien, et l'embrasse avec lenteur mais tendresse, et garde ses lèvres collés aux siennes durant de longues secondes. Quand enfin elle s'écarte, elle espère avoir un peu calmée l'appréhension de la jeune fille, même si celle-ci doit avoir été remplacée par la fébrilité caractéristique de la gêne des sentiments. Elle fais un pas en arrière, puis un second, et offre encore un doux sourire à Maelie, avant de lui tendre sa main.

-Allez, dirigeons nous vers le portail. Là-bas nous serons tranquille.

La petite Moscovite attendait dans l'obscurité la plus complète, sautillant un peu sur place pour se réchauffer. Son anxiété ne faisait qu'empirer à mesure que le temps passait... elle commençait même par se demander si Keleth ne l'avait pas abandonnée lorsque celle-ci reparue en haut des escaliers. Cela ne rassura pas tellement la jeune fille qui regarda avec une certaine appréhension la silhouette de la démone descendre sur elle d'une démarche lente et assurée.

Elle faillit hurler lorsque la flamme jaillit dans la pièce ; "ça n'est rien" pensa-t-elle "c'est de la magie, faut t'y faire...". Elle avait plaqué sa main sur sa bouche pour se faire taire.

- Désolé Maelie, j'ai été un peu longue.

Le sourire sur le visage de la démone n'avait rien de cruel... ce qui était plutôt réconfortant, vu la situation. La jeune fille passa ses bras autour de la taille de Keleth et ferma les yeux, s'abandonnant dans les bras de cette femme qui avait décidément le don pour l'apaiser. D'aussi près, cette femme venue de l'enfer n'avait plus ce côté terrifiant que lui donnaient ses pouvoirs et ses parures extravagantes : son contact était chaud et doux, et Maelie se sentait presque bercée dans son étreinte. Elle appréciait réellement ce moment, même s'il ne s'agissait peut être que d'un calme avant la tempête...

Soudain la démone releva le visage de sa proie et la fixa avec un regard... que Maelie n'avait jamais reçu venant d'aucune femme, comme si elle allait la dévorer. Le cœur de celle-ci s'emballa - de peur ou d'excitation, elle n'en avait aucune idée - alors que les lèvres de Keleth s'approchaient des siennes pour finalement en prendre possession... étrangement, tout ceci commençait paraitre naturel et agréable à la demi-succube. Lorsque la tentatrice s'écarta d'elle, la jeune fille ne savait plus sur quel pied danser... bien sur, elle savait toujours ce qu'elle allait faire, mais elle ne savait plus vraiment quoi en penser, tant elle était agitée de sentiments contradictoires. Elle tenta de garder un air impassible et prit la main qu'on lui tendait.

-Allez, dirigeons nous vers le portail. Là-bas nous serons tranquille.

Elle laissa à nouveau Keleth la guider à travers les couloirs. Elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer la suite ; de quoi était capable cette femme ? Ce qui était sur, c'est que dans quelques minutes Maelie serait nue et à sa merci. Bizarrement, cette idée ne l'angoissait pas autant qu'elle aurait pu... en revanche elle lui procurait par anticipation un plaisir malsain que la jeune fille aurait préféré étouffer.

Keleth reprit donc sa marche avec au creux de sa main celle de la petite mi-démone. Keleth savait qu'elle allait mieux désormais. Elle ne tremblait plus grâce à la persistance des flammes magique et de leur chaleurs, son corps s'étant aussi habituée au contact de celui de Keleth, et la marche lui permettait d'occuper son esprit pour ne pas se focalisée sur les petites choses qui l'effrayait tant. Keleth avait bien compris comment marchait cette petite moscovite, et elle savait aussi comment faire pour éviter que celle-ci ne se sentes plus les capacités d'agir. Alors Keleth la guidait, lui montrait les pas à faire, l'emmenait d'une main de maître vers la zone un petit peu plus basse de cette cave de lycée. Quand elle sentait la jeune fille tremblée un peu, se mettre à doutée, elle lui serrait tendrement la main pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas de craintes à avoir, qu'elle avait ici, juste à côté d'elle, une démone qui prenait bien soin d'elle et qui avait mille égard quand à son état. Elles purent donc vite atteindre le lieu qui l'intéressait.

Après un petit escalier elle atteignirent le second étage de caves, là où étaient laisser généralement les vieux meubles, et autres saloperies qui étaient restés dans le lycée autrefois car la déchetterie n'existait pas encore aux abords de ce magnifique bâtiment. Pas besoin d'aller plus loin, le portail se trouvait en bout de couloir, elle le savait, et elle l'ouvrirait pour la petite femme dés qu'elle aura eut sa part du marché. De plus ici elles seront tranquille, c'était à la fois un avantage et un inconvénient d'ailleurs. Car certes il n'y aura pas de grands méchants étudiants qui feront peur à sa petite protégée du soir, mais paradoxalement la haute-démone adorait jouer, particulièrement quand elle se retrouvait dans une relation sexuelle, et elle aurait appréciée d'avoir sous la main un jouvenceau pour amener à le pervertir en même temps que la jeune mi-succube. Quands elle atteignirent le bout du couloir, et que toutes les portes étaient derrière elles, la haute-démone se retourna vers Maelie avec un doux sourire, et montra le mur sale qui se tenait face à elles, avant de prendre la parole de sa voix tendre et adaptée aux peurs de la jeune fille.

- Voilà nous y sommes. Ce mur contient le passage que tu souhaite traverser. Je ne sais pas pour où, je ne sais pas pour quoi, mais il est là. Je suppose que tu souhaite le traverser au plus vite, mais avant j'aimerais que tu respecte notre petit marché cela ne te dérange pas ? Mes flammes sont chaudes, je peux débarrasser ce sol de la poussière. Alors Maelie, je te le demande, passons à ma partie de la soirée... Déshabille toi.

La démone lui tourna autour, sans un mots, mais ne savait pas attendre, et quelque fut le choix de Maelie, elle s'arrêta dans son dos et entreprit elle-même de la dévêtir avec envie, sachant très bien qu'elle ne portait pas grands-choses outre cette très jolie robe qu'elle avait fait passer par dessus les grilles et murs du lycée. La petite mi-succube put sentir que sa maîtresse passait là un doux moment en exauçant ce qui devait lui donner envie depuis maintenant de nombreuses journées. Les mains de la démone avait remontée la robe jusqu'à mi-cuisse, et Keleth continuait de remonter le vêtement de la jeune fille lentement, ses doigts glissant en parcourant la peau et la chair palpitante de Maelie. Elle passa ses doigts tout près du sexe de l'hybride démoniaque, pour la gênée et l'excitée, mais ne toucha pas, et continua d'avancer en caressant ses hanches, puis son ventre. Arrivée aux seins, elle les empoigna sans faire redescendre la robe, les massant et les griffant légèrement tout en observant de son côté les fesses et la belle courbure du dos de la mi-succube. Et elle vit autre chose de très intéressant du coin de l'oeil, mais ne dit mot et ôta définitivement les vêtements de la demoiselle, lui léchant d'un coup taquin le coup, reprenant son massage de poitrine.

- Et si je t'appelais soeurette ? Après tout tu es comme moi non ? Oui c'est bien, Maelie, ma petite soeurette si timide et jolie. Tout se passes bien, cela te plait ?

Elle espérait que ça lui plaise, et que ça plaise aussi assez au voyeur qui se cachait dans le coin des escaliers, à regarder ce qui se déroulait entre les deux femmes. Finalement elles avaient un invité, sûrement assez excité d'ailleurs pour qu'elles puissent profiter d'un membre masculin. Tout était parfait, tellement parfait. Lentement, la démone usa de ses pouvoirs pour fermer complètement la porte en haut, puis se tourna de nouveau vers sa douce petite mi-succube avant de lui susurrer avec de doux mots ce qu'elle espérait encore.

- Petite soeur, s'il-te-plais... Déshabille moi toi aussi !

Maelie se laissa guider à travers ce décors irréel sans criante particulière ; la démone semblait vouloir tout faire pour la rassurer, ce qui avait le mérite de... la rassurer.

Alors que les deux femmes descendaient les escaliers, elle ne put s'empêcher de pincer les lèvres ; qu'est ce que c'était sale... cette couche de poussière qui s'accumulait sur le sol et les meubles avait de quoi la faire rentrer dans sa coquille. Quitte à vendre son corps, elle aurait autant aimé le faire sur un grand lit bien moelleux. Il n'y avait pas pire tue-l'amour que la saleté.

- Voilà nous y sommes. Ce mur contient le passage que tu souhaite traverser. Je ne sais pas pour où, je ne sais pas pour quoi, mais il est là. Je suppose que tu souhaite le traverser au plus vite, mais avant j'aimerais que tu respecte notre petit marché cela ne te dérange pas ? Mes flammes sont chaudes, je peux débarrasser ce sol de la poussière. Alors Maelie, je te le demande, passons à ma partie de la soirée... Déshabille toi.

A vrai dire, à cet instant, la jeune succube n'était pas remplie d'enthousiasme à l'idée d'explorer le monde au delà de ce mur crasseux. Elle se demandait plutôt ce qui allait lui arriver dans l'immédiat. Mais au moins la suite se déroulerait au chaud et sur un sol propre, c'était déjà ça.

Elle frémit sous l'ordre de sa nouvelle maitresse. Nue, ici, comme ça, maintenant ?... Avant qu'elle ait osé esquisser un mouvement, Keleth était derrière elle et soulevait sa robe avec lenteur en passant ses doigts sur ses cuisses dorénavant flageolantes. Tout ceci prenait un aspect théâtral qui l'angoissait un peu. Bien sur, elle ne pouvait nier que l'excitation était aussi de la partie ; d'ailleurs les doigts de la démone glissaient maintenant près de son sexe, lui faisant prendre une brusque inspiration ( de peur, de désir ? Peut être les deux ). Les mains caressant son ventre soulevèrent sa robe encore plus haut, exposant son corps au publique des meubles abandonnés. Elle se sentait intimidée et légèrement rabaissée, ainsi offerte au milieu de cette cave... les mains remontèrent jusqu'à sa poitrine, et sa respiration s’accéléra alors qu'elle contemplait presque paniquée ses tétons gonfler malgré elle sous les stimulations de Keleth. Elle leva les bras pour permettre à celle-ci de lui ôter sa robe et se retrouva complètement nue et frémissante. Son excitation pris le dessus lorsque que la démone la provoqua d'un coup de langue dans le cou.

- Et si je t'appelais soeurette ? Après tout tu es comme moi non ? Oui c'est bien, Maelie, ma petite sœurette si timide et jolie. Tout se passes bien, cela te plait ?

Maelie rougit de plus belle, si cela était encore possible ;

- Oui je... ç-ça va

Keleth s'écarta un instant pour utiliser ses pouvoirs, et la demi-succube se prit à regretter ses caresses.

- Petite sœur, s'il-te-plais... Déshabille moi toi aussi !

La jeune fille déglutit en parcourant des yeux le corps de Keleth. Ses vêtements étaient bien plus élaborés que sa propre robe. Le souffle court et le cœur battant, elle approcha ses mains et retira avec délicatesse l'écharpe du cou de la démone, avant de se pencher pour la poser précautionneusement sur le sol. Elle persévéra dans son effeuillage, progressant de haut en bas. Poussée par la volonté de bien faire, elle ne tarda pas à caresser timidement chaque parcelle de peau qu'elle dénudait, cherchant des yeux l'approbation de sa maitresse. Elle ôta chaque vêtement avec lenteur et en déployant toute la douceur dont elle était capable, jusqu'à la dernière pièce de tissu, qu'elle fit glisser sur les hanches de la démone, alors qu'elle s'était mise à genou pour terminer son travail. Elle leva son visage rosi et lança un regard interrogateur à Keleth, alors qu'elle faisait glisser ses petites mains mal assurées sur les cuisses de cette dernière.