Pour X raison [Faith Evans, Oneiros]

Faith n’était pas tout le temps employée pour tuer des gens, parfois elle les protégeait. Elle n’aimait pas spécialement ça, du coup elle demandait beaucoup plus d’argent. Or, l’homme qui l’avait payée pour protéger sa fille lui avait donné beaucoup, mais alors beaucoup d’argent. Une enquête préliminaire à la ville-état de Nexus lui avait confirmé que l’employeur n’avait aucun lien avec les êtres que la démone poursuivait. Le reste n’avait donc aucune importance à ses yeux. En l’occurrence, la fille de cet homme très riche était harcelée au travers du monde des rêves. Quelqu’un s’en prenait à elle. C’était une certitude et évidemment, aucun des sbires de cet homme ne pouvaient intervenir. C’était juste des porte-flingues. Quelque soit la raison de ce harcèlement, Faith allait y mettre un terme, puis traquer le coupable et lui faire passer l’envie de recommencer. En principe, ce que lui préparait la démone allait le tuer, de toute façon.

C’était dans le contrat.

Ayant obtenu carte blanche pour parvenir à ses fins, Faith s’isola dans l’aile est du manoir familiale avec la fille à son papa qui semblait trop anxieuse pour s’endormir. Ca allait s’arranger. C’était une belle blonde à la poitrine plantureuse aussi la démone la baise en long, en large et en travers. La blonde n’avait aucune connaissance en plaisir entre filles mais la jeune femme n’eut aucun mal à forcer sa timidité. Elle amena sans mal la blonde à lui brouter le minou. Elle s’amusa même à lui défoncer la chatte et à la sodomiser avec un gros gode-ceinture. Faith avait adoré se délecter de ses cris de douleur mêlés de plaisir de la blonde qui connut son premier orgasme et s’endormit d’un sommeil profond. Réussite totale.

*C’est mieux qu’une berceuse*

Ce n’était pas pour rien que Faith avait demandé qu’elles soient isolées, pour les cris de la blonde avant qu’elle s’endorme. Ceci fait donc, la démone laissa son atout technologique agir, une vibration émanant de son corps et formant une barrière qui engloba la blonde. A partir de cet instant, tout ce qui touchait sa protégée la menaçait aussi. Or, une intrusion dans le mental de Faith signifiait mettre sa vie en péril pour une défense donc maximale.

Faith médita donc une partie de la nuit et puis l’intrus survint, la démone sentit qu’il pénétrait dans l’esprit de la blonde et le pouvoir défensif et le rejeta violemment. Faith le repéra facilement au sillage de douleur qu’il laissait derrière lui. Elle fut très étonnant que sa défense ne lui ai pas réduit la cervelle en bouillie parce qu’il ne s’agissait pas d’un pur esprit. Elle lui avait juste infligé une sévère migraine ce qui ne pouvait signifier qu’une chose, elle avait repoussé un dieu.

*Alors ça, c’est excitant*

Toute contente, Faith s’habilla en vitesse, elle fit disparaître son accessoire sexuel et se précipita dans les bas-fonds de Nexus. Là, elle tomba à ras raccourcis sur un petit tas de truands et les massacra en un instant avec son fouet-laser, ce qui fit s’éloigner comme par magie toute la canaille des environs. Son geste était clair : attention, prédateur vraiment méchant dans la zone. Ceci fait, elle se précipita dans une ruelle sombre qui semblait déserte mais elle savait que l’être de nature divine était là, tapi dans les ombres.

"Je sais que vous êtes la, montrez-vous. Je me fiche de savoir pour quelle raison vous avez importuné la fille de mon client. Je vais vous faire passer l’envie de recommencer. Je vais vous botter vos fesses divines si fort que vous allez devenir le dieu du coccyx qui fait mal quand on s’assoit."

- Putain !

Une migraine l'avait pris, alors qu'il ne cherchait qu'à s'amuser un peu. Avec une humaine. Eh, faut bien qu'elles servent à quelque chose ! D'un claquement de doigt, il éloigna cette douleur, se massant les tempes par réflexe. Oneiros aimait, comme beaucoup d'autres dieux, s'amuser avec les humaines. Pour tester ses pouvoirs tous frais, il s'était immiscé dans les songes d'une charmante petite blonde, éventuelle future proie. Enfin, il avait tenté de s'immiscer. Un mal de tête mirobolant l'avait giflé peu après, aussi agréable qu'une balle qui creuse, d'un coup d'un seul, un front. Le jeune dieu s'était installé dans une ruelle, fumant sa clope, au calme. Sous le joug de la douleur, il l'avait fait tomber. C'est alors qu'il l'écrasait sous son pied qu'il la vit arriver.

Une petite teigne. Enfin, une gamine qui ne se laisse pas faire. Lui n'avait pas vraiment l'allure d'un dieu - il avait enfilé une chemise blanche sur un pantalon noir, avec une veste de la même teinte, sans grande originalité - et elle n'avait pas l'air d'une personne normale. La soirée s'annonçait folklorique.

- Au moins, tu me vouvoies, petite. C'est une grande marque de respect et de soumission.

Il lui adressa un sourire tendrement moqueur. Oneiros se savait puissant, car divin. Il quitta le recoin sombre où il fumait, apparaissant devant elle. Et marchant même jusqu'à elle, d'un pas lent, sans une once de peur.

- Je te prierais cependant de ne pas me sous-estimer.

Oneiros planta son regard dans le sien. Le dieu des songes maîtrisait l'hypnose, aussi, via cette pratique, disparut t'il temporairement de son champ de vision, avant de réapparaître, face à elle, à quelques centimètres de son - charmant - corps. En vérité, il n'avait pas disparut, mais avait réussit à convaincre momentanément l'esprit de Faith que c'était le cas. L'hypnose, c'était beau, quand même. Il se passa la main dans les cheveux.

- Fais-moi donc passer l'envie de recommencer, petite, je ne demande que ça.

Ainsi, le dieu l’avait-il emmené en ce lieu. Finalement, le contraire eut été étonnant. Il se montrait, il s’exhibait. Il était divinement beau et de toute évidence, il aimait s’écouter.

*Comme il se la pète*

Après son blabla inutile, il la priait de ne pas la sous-estimer et il lui jouait un tour de passe-passe inutile. Ainsi, c’était lui qui la sous-estimait dans le sens où son hypnose ne marcherait pas deux fois et plus rigolo encore, il avait à peine eu le temps de terminer sa phrase que le corps modifié de la démone lui renvoyait son hypnose. Ho, elle ne fonctionna qu’une fraction de seconde, juste assez pour que le dieu se retrouve avec une lame de lumière rouge frôlant juste assez son cou pour faire grésiller une mèche de cheveux ou deux. Tenant fermement le sabre de lumière à deux mains, mais pas jusqu’à risquer de se faire désarmer, Faith ricanait :

"Vous auriez mieux fait de m’attaquer vraiment au lieu de vous vanter. Un dieu, c’est juste un être un peu puissant qui compte quelques adorateurs mortels. Si on compte le culte indien et son million de dieux, alors moi je dis qu’être un dieu, c’est surfait. Du coup tuer un dieu devient un acte ordinaire. Je me demande ce qui serait le plus divertissant pour moi, vous mettre une dérouiller ou faire de vous mon jouet sexuel."

Elle souriait mais son regard était froid. Sans quitter des yeux, toujours prête à lui griller quelques milliers cheveux cette fois, elle conclue :

"Vous allez me jurer de ne plus importuner mon client ni sa famille. J’estime que votre parole a une valeur, sinon je serai impitoyable. Donc, faites déjà ça et je verrai à quel sauce je vais vous manger."

Evidemment, un tel être éveillait du désir en elle mais ce n'était pas pour ça qu'elle coucherait avec lui dans la seconde. Bien au contraire, s'il réagissait bien c'est-à-dire un peu humainement, Faith le ferait languir justement parce qu'elle avait du désir pour lui. Il faudrait que son désir à lui surpasse celui de la démone mais ils n'en étaient pas encore là.

Oneiros fronça les sourcils. Un démone. L'attaque ne l'avait guère fait tressaillir ; fils d'Arès, il avait vécu des entraînements plutôt intenses, et Athéna ne l'avait pas épargné non plus. Et puis, autant le dire, il était endurant, et pouvait encaisser de nombreux coups. Il n'était plus un adolescent qui contrôlait mal ses gestes, mais un homme. Sa main se porta à son sabre, au moment où elle lui renvoya l'attaque. Ce qui eut le mérite de faire revivre son mal de crâne, qui était jusque là tapit dans les tréfonds de sa cervelle. Garce. Oneiros fit disparaître à nouveau cette douleur. Son discours sur les dieux et leur standardisation le fit lever les yeux au ciel. Et puis quoi encore ? Une démone ne vaudrait jamais mieux qu'une déité. Sa main droite refermée sur son sabre - cadeau d'Héphaïstos - il capta son regard, ne cillant pas. Non, non, il ne baisserait pas les yeux. Et le jeune dieu se permit même un sourire amusé.

- Allons, allons ... Tu comptes me faire du mal ?

Il soupira.

- Réfléchis à deux fois avant de faire une connerie. Ma mère n'est pas femme à se laisser avoir par quelqu'un comme toi.

Le ton était un brin méprisant, si ce n'est joueur. Il voulait l'agacer un peu, pour la voir s'énerver. C'était excitant. Oneiros regarda la lame de lumière rouge, si proche de son cou. Pouvait-il vraiment mourir ? Il n'arrivait même pas à avoir peur.

- Quant au reste ... Ta cliente, je l'ai choisie au hasard pour m'amuser, petite. Mais j'accepte de l'abandonner pour tes beaux yeux.

Sourire amusé, qui ne voulaient pas descendre de ce visage. Ah, oui, il était joueur, le fils d'Héra, très joueur.

Il acceptait, c’était un progrès. Elle voyait bien qu’il était joueur mais il y avait autre chose, il y avait quelque chose d’inestimable dans ses yeux. Par contre, ses paroles … se rendait-il compte de ce qu’il avait dit ? D’abord un peu inquiète, Faith sonda le dieu avec ses vibrations puis elle sourit comme si elle lui avait joué un sale tour, ce qui était le cas quelque part. Elle désactiva la lame rouge de son sabre et le rengaina.

"Je ne crains pas ta maman. D’abord je ne crains qu’une seule déesse, non … ce n’est pas de la crainte, je l’aime, et ce n’est pas ta mère. Ensuite, qu’un dieu fuit dans le giron de sa maman, ça craint un maximum. Je vais être bonne joueuse, je vais dire que tu as dit ça pour me divertir et ça a marché. Je vais donc te faire une confidence qu’on n’a jamais du te dire. Tu sais ce que je vois dans tes beaux yeux ? Du courage. Tu as une peur en toi et tu la surmontes. C’est ça le courage."

Elle l’avait tutoyé oui, ni par compromis, ni par désir d’avilir, juste parce qu'il le méritait. Ceci dit, elle lui tendit la main vers lui pour qu’il l'embrasse, sa main hein.

"Je m’appelle Faith Evans, c'est un plaisir de te connaître."

Un dieu qui fuyait dans le giron de sa maman. Oui, bon, c'était un peu ce qu'il était, mais il se renfrogna en entendant cela. Héra, c'était une arme de poids, mine de rien, pour en calmer certain. Enfin, sa colère, surtout. Il était son fils, il pouvait en témoigner. Mais laissons cette chère mère là où elle est, et revenons à nos agneaux. Quand elle lui fit un compliment sur son courage, il hocha la tête dans un sourire. Et se massa la nuque, profitant que la lame soit éloignée. Pour faire peur à Oneiros, il fallait le vouloir. Vraiment. Son immortalité et sa divinité faisait de lui un dieu confiant, sans peur, avec un peu trop insouciant, certes, mais il pouvait se le permettre. Cependant, il tiqua quand elle le tutoya. L'étiquette voulait que toute personne non-divine vouvoie les déités. Lui-même, alors qu'il n'était qu'en apprentissage de sa future fonction, avait du vouvoyer tout le panthéon. Maintenant, il se plaisait à tutoyer à tout-va, même Zeus.

Le jeune dieu attrapa la main de la dénommée Faith, l'effleurant de ses lèvres.

- Oneiros, dieu des Songes. Enchanté.

Passer d'une lame menaçante à un baisemain, c'était assez déroutant. Mais pas si gênant que cela.

- Je suis assez courageux pour ne pas disparaître sous tes yeux, mh ?

Il secoua la tête, souriant, la dévisageant de haut en bas. L'exotisme des démones valait bien celui des pâles humaines.

- Alors, dis-moi à quelle sauce tu comptes me manger, petite, reprit-il en plantant son regard dans le sien, évoquant ses propos précédents. Personnellement, je ne vais pas me priver de te dévorer.

Faith ne répondit pas à la première question d’Oneiros puisqu’elle considérait que c’était de la rhétorique, à savoir que le dieu connaissait déjà la réponse à sa question. Quant à la deuxième question, elle n’en était pas non plus totalement une. Si cet homme savait autant se servir de sa langue dans le vagin de la jeune femme que pour s’exprimer comme il le faisait alors, il allait la faire ruisseler de cyprine et jouir comme rarement avant. Elle gardait néanmoins son sang-froid, préférant faire monter progressivement le désir en elle, et en lui.

"Tu en serais bien capable mais pas ici. Juste un instant."

Elle saisit son communicateur et dit juste quelques mots :

"Mission accomplie. Attente de transfert de l’autre moitié."

Un clic sur un autre bouton … plein de zéros défilèrent avec un cinq en tête, alimentant son compte en banque. Y a bon. Elle tendit à nouveau sa main au dieu.

"Emmène-moi dans un endroit enchanteur mais pas directement dans ta chambre, hein. Traites-moi en égale, séduis-moi, fais-moi rêver, dieu des songes, et je serai toute à toi mais jamais totalement conquise."

Faith partait du principe qu’Oneiros pouvait avoir pour ainsi dire toutes les femmes qu’il voulait. Lui tenir un peu tête ne pourrait que le ravir.

Allons, allons ... De la résistance ? Oneiros passa sa main dans ses cheveux d'encre. Ouais. Ça l'amusait. Il en connaissait peu, des prêtresses qui cherchaient à lui tenir tête. Elles avaient toute peur qu'il les abandonne, alors elles exécutaient chaque caprice du jeune dieu. Mais là, oui là, c'était différent. Il fit craquer ses phalanges, avant de prendre sa main dans la sienne. Un endroit enchanteur ? Olympe en recelait. Il y avait les abords des Enfers, où les terres étaient arides, les rochers dangereux. C'est souvent là qu'il faisait le con avec Kyô et Hadés, d'ailleurs. Nombre de ses cicatrices étaient des souvenirs de balades dans ces contrées. On trouvait aussi des chutes d'eau merveilleuses, où les nymphes, prudes et insolentes - Oneiros n'avait su en séduire qu'une, et encore, l'ambroisie l'avait bien aidé - se reposaient. Mais il y avait bien mieux. De sa main libre, il claqua des doigts. Le son résonna, électrique. Un battement de cils, et ils arrivérent là où il voulait la mener.

Les abords d'Olympe. Dés qu'elle ouvrirait les yeux, Faith pourrait se rendre compte qu'elle était au bord d'une falaise, face à un précipice sans fin. Le décor était, non pas lugubre, mais enchanteur, avec des nuages blancs, un ciel éclatant, de la végétation qui courait le long des roches, des oiseaux aux couleurs chamarrés.

- Charmée ?

Un geste, un sourire, et il fit mine de la laisser tomber. Occasion pour lui se laisser glisser sa main jusque sa taille, raffermissant sa poigne. Ils étaient plus exactement situés dans un creux de cette falaise, sur un espace restreint mais pas minuscule.

- Tu n'as aucun moyen de t'échapper, de surcroît, chuchota t'il, amusé.

Au-dessus d'eux s'élevait encore la montagne, immense, grise, imposante. Et le vide les narguait, dés qu'ils baissaient les yeux.

Faith se laissa donc entraîner là où Oneiros le désirait. Aux abords du mont Olympe, pas trop près pour ne pas risquer le courroux parental, juste assez pour l’impressionner. Elle n'avait pas le vertige. Il la saisissait par la taille, il lui demandait si elle était charmée, ajoutant qu’elle ne pouvait pas s’échapper. Elle lui sourit comme s’il avait dit la bêtise du siècle. Il avait du vivre beaucoup d’aventures avec ses copains, à chantonner, nous sommes des diiiieux, nous sommes des diiiiieux. Ca ne pouvait que monter à la tête. En l’occurrence, ils étaient tous deux plus puissants que le commun des mortels mais ça ne les rendait pas supérieurs pour autant. Sauf en matière de goûts et de séduction.

"C’est charmant, ça doit certainement suffire à séduire une gardienne de chèvres. M’échapper ? Et pourquoi je voudrais m’échapper alors que je suis en si bonne compagnie ? Puisque tu es si impatient de me faire connaître la jouissance entre tes bras, je serais ravie que tu me fasses visiter la maison divine familiale, de me faire faire le tour du propriétaire et finir la visite dans ta chambre. Les olympiens peuvent me considérer comme une … déesse indienne. Je m’appellerais Foi, la déesse indienne de la mort qui pique, cousine au troisième degré par alliance de Shiva. Trop la classe."

Faith parlait avec amusement mais elle le regardait avec sérieux. Elle voyait toujours cette lueur de courage dans les yeux d’Oneiros. Cette lueur allait-elle disparaître comme par enchantement ? Le dieu devait le sentir, Faith n’était plus une simple démone si elle avait jamais été ainsi. Elle était immortelle et pouvait tenir tête à un dieu. Elle ne cherchait pas à le surpasser, juste à être traitée en égale.

Une gardienne de chèvres ... ? Oh, grands dieux. Il ne se rabaisserait pas à cela. La voir à peine fascinée par la grandeur du mont Olympe le peina. C'était un lieu magique, dont le ventre était rempli de magie. Lui avait vécu, grandit ici, et connaissait ces terres sur le bout des doigts. Et elle ... Il secoua la tête. Dommage qu'elle s'en moque. L'ego d'Oneiros était ... bien trop puissant pour qu'il puisse la considérer comme son égal, lui qui se pensait même au-dessus de tout. C'est ça, la jeunesse, l'immortalité, tout ça ... Bref. Toujours est-il qu'il inclina la tête, tendant la main, poli. Il allait réaliser son souhait, immédiatement. Même si amener en Olympe une créature non-divine était illégal, il n'en était plus à ça prés.

Nouveau claquement de doigt ; nouveau paysage. Ils se retrouvèrent dans un des couloirs d'Olympe. D'un blanc immaculé, garni de colonnes doriques, il semblait s'éteindre à l'infini. De vastes plantes, ici et là, garnissaient l'horizon. Oneiros remit correctement son col. Ici, tout semblait empreint de sacralité.

- Olympe. "Ma maison".

Il haussa les sourcils, souriant.

- C'est immense, divin, sacré ... Mh. J'adore ces lieux. Dis-moi où tu veux aller, je t'y emmènerais.

Même pas de jeu, là. Des portes, ici et là, larges ou étroites, hautes ou basses, les entourait, et d'autres couloirs aussi, partout, tout le temps. C'était immense. Il se sentait toujours comme un adolescent, ici.

Faith avait une petite idée de ce à quoi pouvait ressembler la demeure d’Oneiros mais elle ne s’attendait pas à ça. Elle aurait voulu se la jouer blasée mais elle en était parfaitement incapable. Elle faisait des "hoooooooooo" et des "haaaaaaaaaaaaaaa" admiratifs en regardant partout autour d’elle.

"Holala, holala. C’est trop beau, qu’est-ce que c’est beau !"

Et des "holala" aussi. Elle était fascinée, émerveillée, ravie. C’était grand, c’était majestueux et qu’importait si ça ressemblait à ces hautes tours d’ivoire d’où les rois oubliaient les préoccupations de leur peuple. C’était trop la classe, ici. Au bras du dieu, elle faisait touuuuuut le tour de la maison et des environs et quand ils croisaient quelqu’un, elle se redressait dignement pour faire honneur. De toute façon, si les dieux cessaient de se la péter, le jeu serait moins amusant. Faith sentait que le temple d’Aphrodite ne devait pas être loin, son corps produisait des ondes de douce chaleur depuis qu’ils étaient en ce lieu sacré. La jeune femme ne s’en rendait pas compte mais sa présence semblait apporter un tout petit peu plus de couleurs à cet endroit sacré. Mais qu’y avait-il donc dans cette prétendue technologie de l’infiniment petit qui parcourait le corps de Faith ? L’infiniment grand et l’infiniment petit ne touchait-il pas l’infini et donc le domaine divin ? Pour sa part, elle ne pensait pas à ça, elle se penchait sur Oneiros et déposait un baiser sur ses lèvres.

"On dit que les gentilles filles vont droit au Paradis et que les vilaines filles possèdent le monde. Moi je suis très vilaine et tellement heureuse d’avoir vu un endroit si magnifique. Merci."

Puis sans transition :

"Je n’ai jamais bu d’ambroisie. Tu m’offres un verre dans ta chambre ? Mais sur le chemin, dis-moi quel goût ça a, que ça me mette l’eau à la bouche."

Il ne put s'empêcher de sourire en la voyant s'émerveiller devant Olympe. Si elle avait eu le malheur de détourner la tête ou de marmonner que ces lieux, c'était rien du tout, Oneiros se serait énervé à coup sûr. Il fit craquer ses doigts, conquérant, l'emmenant un peu partout. On avait la sensation, qu'ici, tout était infini. Des temples s'élevaient ici et là, les couloirs menaient à d'autres couloirs, des porte à d'autres portes ; tout était immensité. Le temple du dieu des songes n'était pas loin, quand elle lui demanda de la conduire chez lui. Un sourire glissa sur ses lèvres. Elle prenait les devants, et chaque mot qu'elle prononça eurent le mérite de l'attiser. Haussant un sourcil, il lui fit silencieusement signe de le suivre. Pas question pour lui de la faire boire jusqu'à la rendre complètement inoffensive, non, il réservait ce genre de traitements aux prêtresses récalcitrantes. Un peu de respect pour une créature qui n'était pas une simple humaine. Étouffant un sourire amusé, il la fit entrer chez lui.

- Non, non, pas d'indices, répondit-il. Je veux te voir surprise.

Les lieux étaient ... atypiques. On discernait, ici et là, des colonnes antiques, avec de très larges baies vitrées entre elles, des plantes grimpantes, le tout dans un lieu assez ancien. Il avait récupéré les appartements de Morphée, son maître ... Les lieux étaient donc tout, sauf modernes. Des livres, venus de la Terre, ainsi que des paquets de cigarettes - tantôt vides, tantôt remplis - s'éparpillaient allègrement sur le sol. La plupart de ses tenues parsemaient colonnes, sol, meubles. Complètement bordélique. Un pichet d'ambroisie et quelques coupes étaient posées avec précaution sur le lit, rond, immense, recouvert d'une myriades de tissus et de coussins. Les prêtresses avaient au moins cette utilité ; servir l'ambroisie.

Il passa sa main dans la nuque de Faith, furtivement, avant d'aller leur servir deux verres.

- Rien n'est meilleur que l'ambroisie.

Le jeune dieu lui tendit son verre, avant de s'installer sur ton propre lit dans un soupir. Le costard humain n'était pas très confortable.

- Comment les humains peuvent-ils vivre dans ce genre de tenue ? soupira t'il en secouant la tête.

Il attrapa un paquet débordant de clopes, et s'en alluma une.

Faith sourit en découvrant l’antre en désordre du dieu. Divinité ou mortel, le célibataire aimait le chaos chez lui, laissant tout traîner comme si c’était une marque de fierté. Ou alors était-ce un appel du pied à une éventuelle compagne attitrée, comme quoi elle lui serait déjà utile à mettre un peu d’ordre dans sa vie immortelle. La démone ne le savait pas et elle ne pensait pas au lendemain. Elle savourait la caresse trop rapide d’Oneiros sur sa nuque avant que ce dernier lui offre donc un verre d’ambroisie.

"Merci chéri."

Dit-elle en trempant ses lèvres dans le liquide divin avant d’en boire une gorgée et d’ouvrir de grands yeux étonnés tandis qu’une cascade de saveurs semblait exploser dans son palais en fête. Elle s’attendait à ce que ce soit délicieux mais pas à ce point !

"Wahou, ce nectar est divin, il n’y a pas d’autres mots."

Elle buvait lentement son verre pour mieux en savourer le contenu et sourit lorsque le mâle évoqua les costumes humains.

"Je pense que beaucoup d’entre eux les retirent dès qu’ils peuvent, pour se reposer, pour faire l’amour …"

Ceci dit, Faith posa son verre vide puis elle s’assit sur le lit à coté du dieu et lui vouait son regard le plus séducteur.

"Ce serait peut-être le moment de nous séparer de ces bouts de tissus gênants."

Le "chéri" avait chanté à son oreille, et Oneiros l'avait accueillit avec un mince sourire. Voilà qu'elle se faisait plus séductrice. On était loin des mots acides qu'elle lui avait jeté au visage plus tôt. Son extase, après une gorgée d'ambroisie, l'amusa. C'était divin, évidemment, ça ne pouvait être que ça. Divin. Un foutu délice. Il tira un bouffée de tabac, avant de porter la coupe à ses propres lèvres. A force d'en boire, il en avait oublié la véritable saveur. L'ambroisie était presque l'eau des dieux. Quand elle termina son verre, il n'avait même pas bu la moitié du sien. Gourmande ! Oneiros la regarda s'installer, féline, prés de lui. Et les paroles qu'elle prononça eurent le mérite de l'attiser un peu. Il serra les dents, les muscles de sa mâchoire devenant apparents.

Alors il but une gorgée d'ambroisie, à nouveau. Une de ses mains, la gauche, se glissa sous le menton de Faith, et il attira son visage vers le sien, vivement. Il ne lui fallut que quelques millièmes de secondes pour que ses lèvres se plaquent contre les siennes, versant dans un baiser quelques gouttes de ce précieux liquide dans la bouche de la jeune femme. Puis il la lâcha, s'éloignant un moment.

- ... Excellente idée.

Le jeune dieu haussa un sourcil, avant de glisser sa main le long d'une des épaules de Faith, puis le long de l'autre, avant d'effleurer l'aube de sa poitrine. Il pinça le tissu entre ses doigts.

- Et m'aiderais-tu à cela ?

Le sourire se fit aussi taquin que le ton de sa voix. Cette main qui effleurait sa robe glissa jusque sa cuisse, appréciant sa douceur et sa tiédeur, repoussant à peine le tissu ... Pour le moment.

Faith savourait le baiser doublement délicieux d’Oneiros. Elle aimait les attentions du mâle et lui souriait comme une féline quand il lui proposait de façon tacite un jeu érotique qu’elle acceptait tout aussi implicitement, sans avoir à formuler sa réponse par des mots mais plutôt en l’exprimant par des actes.

"Si je t’aiderais dans cette voie des plus agréables …"

Ainsi, la jeune femme répondait sur un ton suave sur une question sans interrogation alors que ses doigts agiles entreprenaient dans le même temps de dénuder habilement le dieu. Lentement, très lentement, avec une exquise lenteur, elle faisait glisser un à un les tissus sur la peau divine d’Oneiros sans le quitter des yeux. Elle prenait tout son temps pour le déshabiller, y prenant un malin plaisir avant de goûter à nouveau à ses lèvres avant de lui murmurer à l’oreille :

"Aimes-tu la façon dont je t’effeuille ?"

La démone pourrait mettre ainsi de longues minutes à dénuder le dieu d’autant qu’elle y ajoutait un autre élément des plus agréable, déposant un baiser, voire léchant chaque parcelle de peau divine qui apparaissait au fur et à mesure que le dieu était déshabillé.