Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Brittany Swampton

Pages: [1]
1
Il parle encore. Sa voix est grave, douce… presque caressante.

"Non, non non, surtout pas! Ce serait bien trop ravissant! Ça, je me le réserve..."

Je ne comprends pas tout, mais… ça a l’air important. Il sourit. Alors je souris aussi.

Il dit quelque chose à propos de mon chemisier.

Je regarde mes mains. Mes doigts bougent tout seuls, très habiles. Je déboutonne doucement. J'enlève mon soutien-gorge, révélant mes seins menus. Je noue juste au-dessus du nombril. Voilà. C’est joli. C’est bien, non ?

Je lève les yeux vers lui. Il a l’air content.

Il parle encore. Ses mots coulent dans ma tête, doux et vagues. Retrousser mes bas… Oui… Mes jambes sont jolies, il a raison. J’aime quand on me dit ça.

Je remonte un peu mes bas. Voilà. Comme ça. Mes cuisses sont toutes lisses.

Il me dit de tourner un peu. Alors je tourne. J’écarte les pans de mon chemisier. Mes seins respirent sous le tissu fin. Ils ont l’air heureux.

"Parfaite!"

Mon cœur bat doucement. Tout va bien.

"J’attends mon bisou…"

Oh, oui ! Un bisou. Je m’approche, toute légère, et je dépose mes lèvres contre les siennes. Il sent bon. Sa langue cherche la mienne. C’est chaud, gluant, mais… agréable. Je n’ai pas besoin de réfléchir. Juste faire ce qu’il aime.
On marche dans les couloirs. Je tiens son bras. Je souris à tout le monde. Ils me regardent. Ils me voient. Ça me fait chaud dans la poitrine.
Il dit que je serais parfaite pour le trottoir. Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais… il a l’air content. Alors ça doit être bien.
Dehors, il respire fort. Il me dit d’attendre. Alors j’attends.

Et puis…

C’est comme si une vitre se brisait.

Brittany cligna des yeux, hébétée. La fraîcheur de la nuit lui mordit soudain la peau. La confusion se dissipa d’un coup, comme un brouillard que l’on chasse d’un revers de main.
Elle baissa les yeux.
Son chemisier entrouvert. Ses seins à peine cachés. Ses bas retroussés sur ses cuisses.
Ses mains se mirent à trembler. Une nausée soudaine lui remonta à la gorge.

"Non…" souffla-t-elle, à peine audible.

Les souvenirs revinrent. La scène, grotesque et humiliante, se rejouait dans sa tête. Son sourire idiot. Son obéissance aveugle. Sa voix douce, vide.
Elle ravala un sanglot, les yeux brûlants.
D’un geste fébrile, elle referma son chemisier, le boutonnant à la hâte, maladroitement. Elle lissa sa jupe, tira sur ses manches, remonta ses bas d’un coup sec.
Elle voulait disparaître, s’effacer, mais elle ne le pouvait pas. Son cœur battait à tout rompre.
Puis, au milieu du chaos intérieur, quelque chose se releva en elle. Une étincelle froide, furieuse.
Pas question. Il n’aurait pas le dernier mot. Pas lui.
Elle prit une profonde inspiration, essuya ses larmes du revers de la manche, sortit son téléphone. Ses doigts tremblaient, mais elle trouva le contact dans son répertoire : Fujita. Le sysadmin du lycée.

"Réponds… réponds…" murmurait-elle entre deux inspirations saccadées.

Au bout de la ligne, une voix distraite répondit.

"Allô ?"

Sa voix se fit tremblante, mais déterminée :

"C’est Brittany Swampton. J’ai besoin que tu effaces quelque chose. Tout de suite. Je… je te paierai ce que tu veux. Je t’en supplie… aide-moi."

Silence.

"Qu’est-ce qui s’est passé ?" demanda-t-il, suspicieux.

"Il y a une vidéo. Dans le bureau du directeur. Je… je n’étais pas moi-même. Tu dois l’effacer. S’il te plaît."

"Ok, je m'en occupe."

Brittany raccrocha. Ses jambes fléchirent, mais elle tint bon. Elle releva la tête et serra les dents. Elle fit le retour à l'arrière de la limousine, le visage fermé, refusant de céder à la panique. Toute la nuit, elle s’obligea à ne pas penser à l’humiliation. À la place, elle se concentra sur une seule idée : Shun allait payer. Lentement, méthodiquement. Elle pensa à ses ressources, à ce qu’elle détenait sur lui. Aux alliances qu’elle pourrait former. Sa haine prit racine et se transforma en projet.
Ce soir, elle avait perdu, mais la guerre était loin d’être finie. En tout cas de son point de vue.
Elle était loin de se douter qu'elle était en route pour une longue succession de batailles perdues d'avance; la vidéo était déjà en sécurité, elle n'avait plus aucun moyen de pression sur Shun, et ce dernier avait été dépouillé du dernier soupçon de remord qu'il aurait pu avoir.

2
D’abord, c’est la gifle verbale qui la frappe de plein fouet.

"Ta... gueule..., salope !"

Ses yeux s’écarquillent. Son souffle se coupe un instant. Il a osé. Il a osé lui dire ça. À elle. À ELLE.

Un frisson de rage remonte le long de son échine, électrisant ses nerfs, contractant chaque muscle de son corps. Elle ouvre la bouche pour hurler, pour lui arracher les yeux, pour réduire en cendres cet immonde cafard impertinent—

"Ginger."

...

C’est étrange. Tout d’un coup, il n’y a plus de rage. Plus de tension. Plus rien d’autre qu’un vide immense et moelleux, comme si son esprit avait été enveloppé dans un coton épais et confortable.

...

Je cligne des yeux. Encore. Encore.

Que...Qu’est-ce que j'voulais dire déjà ?
Je... J'me souviens qu'j'était fâchée, mais... Pourquoi déjà ?

Mes pensées sont comme du sable entre mes doigts.
Je tente de les attraper, de les retenir, mais elles s’échappent, s’effritent, disparaissent avant même que je puisse leur donner un sens.

J’étais en train de... de...
Oh, il me regarde !

Mon visage se fend d’un sourire instinctif. Large. Bête.
J’aime bien sourire. C’est joli, un sourire.

Shun parle.
Il parle de… de… Oh !
Moi !
Il parle de moi !

"Ça me fait plaisir de te voir Brittany. Tu es magnifique."

Oh !
Magnifique ?
Moi ?

Une chaleur agréable s’étend dans ma poitrine.
C’est trop gentil !
Il continue de parler, mais les mots rebondissent quelque part dans ma tête sans vraiment trouver prise.
Je comprend pas tout.
C’est compliqué de comprendre, en fait.
J’aime bien quand on me parle.
J’aime bien quand on me dit que je suis jolie.

Sa petite amie ?
Je suis sa petite amie ! ? !
Oh mais comment j'ai trop d'la chance !

J'suis sûre que mes copines elles s'raient trop jalouses que j'ai un p'tit copain qu'est aussi mignon !
Je penche ma tête sur le côté, papillonne des cils.
Ma bouche s’entrouvre légèrement, comme si j'allais dire quelque chose.
Mais y a rien à dire.
Juste... être là.
Je réponds pas tout de suite:

"Oui"

Je sais pas trop à quoi qu'j'ai dit oui, mais ça sonne bien.
Oui c'est toujours gentil et les gens ils aiment bien quand on est gentil.
Shun sourit aussi.
Oh, c’est bien, ça !
Il faut sourire dans la vie.
Il dit que je suis sérieuse.
Que je suis... pas sexy ?

Oh...

Je baisse les yeux vers ma tenue.
Mon cerveau patine, mou, embourbé dans une brume cotonneuse.

Sexy...
Ça veut dire quoi nonne, déjà ?

C’est pas grave.
Si Shun veut que je sois différente, je peux.
Oui.
Je peux être tout ce qu’y veut.
Je regarde dans mon sac.
Y'a pas d'autres vêtements.

"Tu veux qu'j'enlève ça pour faire plus sexy?"

Je fais un geste des mains pour montrer ma tenue.
Ca va en vrai, y fait pas froid dans ce bureau.

3
Assise dans le canapé, Brittany essayait tant bien que mal de reprendre ses esprits. Il n'était pas dans ses habitudes de se laisser envahir par ses émotions, pas plus d'ailleurs qu'il ne l'était de se laisser porter par ses pulsions charnelles à vrai dire.
Elle repensait encore à sa conversation avec le directeur et cherchait à tout prix à se trouver une porte de sortie à cette situation malaisante. A aucun moment pourtant l'idée de porter plainte ne lui avait traversé l'esprit, et à aucun moment non plus le sujet n'avait été évoqué entre eux. Bien évidement, c'était une pure invention de Malfée pour semer la zizanie.
L'irruption de Shun dans la pièce la mit aussitôt dans l'embarras: elle n'était pas prête à une confrontation et ne savait pas comment réagir. Elle n'avait pas encore eu le temps de réfléchir à un plan d'action et une pointe de colère monta en elle, inpuissante et dépourvue face à la situation.

"Brittany ... il faut qu'on parle. Je crois que ... qu'on a fait ce qu'on voulait, et que même si ça parait fou, c'est un début pour nous? Tu ... tu es une fille super, gentille, magnifique. Je suis honoré que ... tu te sois portée volontaire pour m'accueillir et ... j'aimerais qu'on continue sur cette lancée? On a peut être pas fait un faux pas non?"


La colère de Brittany monta d'un cran: Shun ne comprenait pas le problème, il n'avait fait aucune mention des deux élèves qui les avaient surpris et ne semblait pas se soucier le moins du monde des dommages qui pourraient survenir à sa réputation.
Puis elle remarqua le petit voyant rouge clignotant sur la caméra dans l'angle de la pièce. Shun ne devait pas être au courant de ce détail et elle était sûre de pouvoir l'utiliser à son avantage. Quoiqu'il fasse, elle aurait accès à cet enregistrement et il se retrouverai piégé. Il fallait juste le pousser un peu à déraper, lui filler un petit coup de pouce, et quoi de mieux que le mépris pour pousser un jeune homme hors de ses gonds ?
Brittany se leva brusquement du canapé, ses yeux verts lançant des éclairs:

"Non mais pour qui tu te prend !"

Brittany s’avança vers lui, bras croisés, le regard acéré comme une lame.

"Un début pour nous ? Sérieusement ? Tu es encore plus pitoyable que je ne le pensais. Tu crois vraiment que j’allais m’intéresser à toi ? Toi ?"

Elle laissa échapper un rire sec, mordant, en le scrutant avec une condescendance ostensible.

"Un pauvre type sans avenir, sans charisme, qui a cru qu’une fille comme moi pourrait voir en lui autre chose qu’un passe-temps amusant. Tu t’es vu, Shun ? Tu crois vraiment que j’aurais pu vouloir quelque chose avec un gars comme toi ?"

Elle secoua la tête, faussement pensive, puis planta ses yeux glacials dans les siens.

"D’ailleurs, maintenant que j’y pense… Qu’est-ce qui m’empêche de raconter ma version des faits ? Après tout, qui est-ce que les gens vont croire ? Toi… ou moi ?"

Elle le toisa avec un sourire en coin, une fausse douceur venimeuse dans la voix.

"Tu crois qu’ils écouteront un mec lambda, un raté qui traîne dans l’ombre, ou la fille d’un diplomate, brillante, respectée, adulée ?"

Elle fit un pas de plus, réduisant la distance entre eux, savourant le piège qu’elle pensait refermer sur lui.

"Tu veux savoir ce qui va se passer, Shun ? Si je décide de raconter mon histoire, la vérité, c’est que tu seras fini avant même d’avoir pu ouvrir la bouche. On dira que tu m’as manipulée, que tu m’as forcée à faire des choses que je ne voulais pas. Que tu es un pervers pathétique qui a cru qu’il pouvait s’élever au-dessus de sa condition."

Un sourire cruel se dessine sur ses lèvres.

"Tu seras une blague ambulante. On rira de toi dans ton dos, et pire encore, en face. Tu seras ce type dont on murmure le nom avec mépris dans les couloirs, celui qu’on regarde avec pitié avant de détourner les yeux."

Elle marque une pause, ses prunelles vertes brillant d’un éclat moqueur, puis lâche l’estocade finale avec un ricanement :

"Un début pour nous ? Oh mon pauvre chou... Tu croyais quoi, que j’allais tomber sous ton charme maladroit ? C’était mignon, vraiment... comme regarder un chiot essayer de monter un escalier trop haut pour lui."

4
Malfée croisa les jambes avec une lenteur étudiée, son regard perçant braqué sur Shun comme s’il lisait en lui, disséquant chaque émotion naissante sous la surface. Une lueur fugace traversa ses prunelles sombres, pareille à une braise sous la cendre. Puis, il lâcha enfin sa sentence, d’un ton mesuré mais implacable :

"Oui, porter plainte. Pour l’instant, elle essaie de se calmer seule dans mon bureau."

Il laissa planer un silence, scrutant la réaction du garçon. L’air dans la pièce semblait s’être épaissi, comme si l’espace lui-même retenait son souffle, suspendu au bon vouloir de Malfée.

"Je suis convaincu que vous étiez tous les deux plus ou moins consentants et je n’ai aucune intention de la laisser détruire ta vie."

Son sourire s’étira imperceptiblement, presque amusé, comme s’il savourait une blague dont Shun ignorait encore l’existence. Il préféra ne pas avouer que toute cette mésaventure du placard avait été savamment orchestrée, une scène méticuleusement mise en place où ni Brittany ni Shun n’étaient réellement maîtres de leur destin.

Avec un soupir théâtral, Malfée retira ses lunettes et secoua sa chevelure. Comme par enchantement, la couleur sombre de ses mèches s’effilocha en un rideau liquide, se métamorphosant en un argent pur, spectral. Un frisson sembla parcourir la pièce, une onde invisible qui fit vaciller la lumière des lampes. Il détacha lentement les boutons de sa veste, révélant un sous-pull cintré aux rayures noires et grises qui moulait son torse avec une élégance surnaturelle. Puis, d’un geste désinvolte, il secoua la veste.

Le tissu ondula comme une matière vivante, sa texture se fluidifiant un instant avant de se fixer sous une nouvelle forme : un trench-coat beige, souple et noble, dont les pans effleurèrent le sol dans un bruissement feutré. Autour de lui, l’ombre vacilla, comme si la pièce ne savait plus exactement quelle réalité suivre.
L’homme qui se tenait devant Shun n’était plus un simple directeur. C’était autre chose. Quelque chose de plus ancien, de plus vaste, de plus... capricieux. Une aura presque irréelle l’enveloppait, une impression fugace que le temps et l’espace se pliaient à sa seule fantaisie.
Un sourire en coin, Malfée planta ses mains dans les poches de son manteau et inclina légèrement la tête.

"Bien, je ne vais pas y aller par quatre chemins : tu me plais, Shun."

Sa voix, bien que toujours charmeuse, portait maintenant une nuance plus profonde, une onde qui vibrait dans l’air comme une mélodie sourde et hypnotique. Autour d’eux, les ombres semblaient frémir, oscillant au rythme de ses paroles.

"J’aime comment tu as géré la situation avec Brittany, et quelque chose me dit que tu as aimé toi aussi."

Il fit un pas de côté, comme un prédateur qui tourne autour de sa proie, sans urgence, simplement pour le plaisir du jeu. Ses pas ne faisaient aucun bruit, comme si le sol lui-même se pliait à sa volonté.

"Ne t’y trompe pas, Brittany ne me pose aucun problème : je suis même ravi de voir, jour après jour, toute la tourmente et les émotions qu’elle est capable de générer dans son sillage."

Ses doigts s’agitèrent légèrement, dessinant un geste dans l’air comme s’il modelait une idée tangible. L’espace sembla se tordre légèrement autour de ses mouvements, comme une illusion sur le point de s’effondrer.

"C’est un vrai régal !"

Il s’arrêta enfin, redressant les épaules, comme s’il venait de prendre une grande décision.

"Mais je suis un peu comme un grand enfant : j’ai tendance à casser mes jouets. Aussi ai-je décidé de te ‘prêter’ Brittany."

Un éclat de malice traversa son regard, une lueur de défi teintée d’une douce cruauté.

"Je ne doute pas que tu aies de bonnes raisons de lui en vouloir, ou tout simplement d’avoir envie de jouer avec elle toi aussi. C’est pourquoi j’ai décidé de te léguer une infime partie de mon pouvoir : je vais te donner un mot."

Il tendit la main, paume ouverte, comme s’il allait déposer un secret au creux de l’univers. L’ombre de ses doigts s’allongea étrangement sur le sol, ondulant comme une mare d’encre.

"Ce mot aura un effet temporaire tout simple, toujours le même : Brittany perdra la majorité de ses capacités mentales, faisant d’elle l’élève la plus bête du lycée."

Son sourire s’élargit, dévoilant une rangée de dents trop blanches, trop parfaites, comme sculptées par un artisan divin.

"Une mémoire à long terme proche de celle d’un poisson rouge, l’inhibition d’un jeune chiot surexcité, les facultés de raisonnement d’un panda et l’attention d’un écureuil."


Le silence s’épaissit. Malfée referma lentement sa main, scellant son offrande dans une attente suspendue. Une brise fantomatique effleura la pièce, soulevant brièvement les cheveux de Shun sans qu’aucune fenêtre ne soit ouverte.

"On dirait bien que tu vas pouvoir jouer à la poupée."

Et dans l’air, une promesse flottait, douce et vénéneuse, prête à être cueillie.

"Allez va, tu sais où la trouver. Et si tu t’inquiètes pour la suite, il y a des caméras dans mon bureau ; je te laisserai les enregistrements : tu trouveras bien quoi en faire."

5
L’espace exigu du placard amplifiait chaque sensation, chaque souffle, chaque frisson parcourant l’échine de Brittany. Le contrôle de la situation lui échappait lentement, glissant entre ses doigts comme du sable. Son corps répondait malgré elle aux assauts qu’on lui imposait, à cette chaleur oppressante qui la consumait de l’intérieur. Bien entendu, Malfée était en grande partie responsable de ce dérapage bien au-delà des attentes de Shun et Brittany.

Un vertige la prit lorsque Shun resserra sa prise sur ses cheveux, l’amenant un peu plus loin qu’elle ne l’aurait voulu. C’était grisant et perturbant à la fois, un jeu dangereux sur une corde raide entre l’excitation et l’hésitation. Son esprit s’embrumait, tiraillé entre le plaisir trouble qui l’envahissait et cette alarme lointaine qui lui soufflait que tout cela allait trop vite. Elle n'avait pas protesté quand Shun avait mis son sexe dans sa bouche en passant outre les préliminaires, et elle ne protesta pas plus lorsqu'il tenta de passer la barrière de son oesophage. Et toute la volonté du monde ne fut pas suffisante pour étouffer le bruit de gargoullis humides alors qu'elle essayait vainement de respirer entre les à-coups avides de Shun.

Puis soudain, un bruit. Un frôlement à l’extérieur du placard.
Tout bascula en une fraction de seconde.

La poignée tourna brutalement, laissant un flot de lumière crue s’engouffrer dans l’étroit réduit, arrachant Brittany à l’intimité oppressante de l’obscurité. Un souffle choqué résonna, suivi d’un silence tendu.
Elle leva les yeux, le cœur battant à tout rompre, et croisa les regards stupéfaits de deux élèves figés sur le seuil. L’un d’eux, un garçon, ouvrit la bouche sans parvenir à articuler quoi que ce soit, tandis que la fille à ses côtés plaquait une main devant ses lèvres, rouge pivoine.

Le choc, la panique, l’humiliation la percutèrent de plein fouet.

Son corps réagit avant même que son cerveau ne prenne une décision. D’un mouvement brusque, elle se dégagea de l’emprise de Shun, recula si vite qu’elle manqua de trébucher contre les balais entassés dans un coin. Son souffle court, elle porta une main tremblante à ses lèvres, comme si elle réalisait soudain ce qui venait de se passer. Elle ressera son chemisier pour couvrir sa poitrine.
Son regard se fit fuyant, la honte et la colère s’y mêlant en un tumulte incontrôlable.

"Oh. Putain."

La voix du garçon qui les avait surpris n’était qu’un souffle, à peine audible sous le bourdonnement dans la tête de Brittany.
Puis, sans laisser le temps à quiconque de réagir, elle s’élança hors du placard, bousculant le garçon sur son passage. Ses talons résonnèrent violemment sur le sol du couloir alors qu’elle fuyait, incapable de supporter une seconde de plus cette situation cauchemardesque.
Elle ne voulait pas entendre ce que Shun allait dire. Elle ne voulait pas voir leurs regards accusateurs ou moqueurs. Elle ne voulait pas affronter la moindre conséquence de ce qui venait de se produire.
Tout ce qu’elle voulait, c’était disparaître.

L’air frais du soir la giffla lorsqu’elle quitta le bâtiment, mais elle continua de courir, son cœur battant à tout rompre. Elle ignorait où elle allait. Loin. C’était tout ce qui comptait.
Elle ne se rappelait pas comment elle avait pu arriver là. Elle ne se rappellait pas non plus de ce qu'elle avait pu raconter au directeur assis derrière son bureau.
Malfée, sous une apparence autrement plus respectable que celle qu'il aimait arborer d'habitude s'approcha de la jeune fille:
"Bon, je  vais gérer la situation, ne t'en fais pas. J'ai appellé ton chauffeur, il va bientôt passer te prendre. Ne t'en fait pas pour le reste, je m'occupe de Shun et de tes camarades, personne n'en saura rien, je te le promet."

La porte de la salle de classe venait de s’ouvrir avec une lenteur délibérée. Une ombre s’y dessina, plus large, plus imposante qu’un simple professeur.
Malfée entra sans un bruit, mais sa seule présence fit chuter la température ambiante. Un sourire vague effleura ses lèvres, sans chaleur. Ses yeux, eux, racontaient une toute autre histoire : quelque chose d’ancien, de prédateur, comme un fauve qui vient de flairer une proie hésitante.

"Il semblerait," déclara-t-il d’un ton étrangement calme, "que vous ayez vu quelque chose que vous n’auriez pas dû voir."
Les deux élèves se figèrent, la gorge nouée. La jeune fille aux joues rougies baissa immédiatement les yeux, évitant son regard.
"Je suis certain que vous êtes assez intelligents pour comprendre que ce genre de... méprise... n’a pas besoin de quitter cette pièce."
Le garçon voulut protester, peut-être se défendre, mais un simple mouvement du directeur suffit à l’en dissuader. Il n’avait pas haussé la voix, ni même montré une once de colère. Mais dans sa posture, dans ce regard insondable qui pesait sur eux, il y avait une certitude absolue.
S’ils parlaient, ils étaient finis.
"Vous allez partir," ordonna-t-il, "et oublier ce que vous avez vu. Définitivement."

Un silence pesant tomba dans la pièce. Puis, lentement, les deux élèves hochèrent la tête et quittèrent précipitamment la salle, sans un mot.

Malfée attendit que leurs pas s’éloignent avant de refermer la porte derrière eux.
Puis, son regard se posa sur Shun.
"Assieds-toi."
Ce n’était pas une demande.
"Brittany va porter plainte pour viol."

6
Elle n’avait pas prévu qu’il lui rende son baiser avec autant d’assurance.

Ses lèvres se mouvant contre les siennes, la chaleur qui émanait de son corps, sa main qui explorait sans hésitation… Brittany perdit un instant le fil. Son plan initial – le désarçonner et reprendre la main – lui échappait déjà. Car Shun ne se laissait pas faire. Il la défiait. Et pire encore… il la troublait. Son propre corps trahissait ses intentions alors que la pression sur ses hanches se raffermissait, que ses seins réagissaient aux caresses de Shun, et que son souffle devenait erratique.

Un frisson la parcourut lorsqu’elle sentit l’attache de son soutien-gorge se relâcher. L’espace exigu du placard la privait de tout recul, l’empêchait de recouvrer la distance qu’elle aurait pu utiliser pour rétablir son ascendant. Les mains de Shun capturèrent ses seins avec une aisance désarmante, et Brittany se mordit la lèvre, refusant de laisser échapper le moindre gémissement.

"Espèce de…" chuchota-t-elle, mi-offusquée, mi-fascinée.

Puis il stoppa leur baiser et la fixa, un sourire en coin.

"Brittany, je ne suis pas un idiot. Tu ne me feras pas manger ma planche de skate, ce n'est ni comestible ni possible pour un humain. Je ne tremble pas comme une feuille, ce sont tes fesses qui me comprimaient et j’essayais d’éviter un truc qui t’aurait fait crier."

Avant qu’elle ne puisse répliquer, il reprit possession de ses lèvres, ses doigts jouant avec ses tétons d’une manière qui lui arracha un léger frémissement.

Brittany n’avait jamais été dans cette position auparavant. Elle qui dictait les règles, qui manipulait, qui jouait avec les autres… Voilà qu’elle se retrouvait elle-même prise dans son propre piège. L’espace d’une seconde, son instinct lui souffla de le repousser, de remettre Shun à sa place, de restaurer son autorité. Mais une autre part d’elle – une part qu’elle n’avait encore jamais vraiment explorée – voulait voir jusqu’où tout cela pouvait aller. Vouloir dominer quelqu’un, c’était aussi accepter d’être défiée. Et peut-être qu’en cet instant, elle n’avait pas envie d’être la reine sur l’échiquier, mais bien la pièce qu’on attrape et qu’on retourne sur le plateau.

"T’es gonflé" souffla-t-elle entre deux baisers, ses ongles traçant une ligne le long de sa nuque.

Mais elle ne s’écarta pas.

7
Un silence électrique tomba sur la salle, mais cette fois, il vibrait d’une tension malaisante et sourde. Coincée contre Shun, Brittany sentait chaque battement frénétique de son cœur résonner jusque dans sa gorge. Le corps chaud du garçon contre son dos, ses mains agrippées à ses hanches pour maintenir l’équilibre, la pression indésirable mais indéniable contre ses fesses… tout contribuait à faire grimper une chaleur confuse dans ses joues.

"Lâche-moi, idiot !" tenta-t-elle de siffler à mi-voix, sans parvenir à masquer le frémissement involontaire de sa respiration.

Mais Shun, raide comme un piquet, ne répondait pas, paralysé par la proximité et la situation qui lui échappait totalement. Chaque tentative de mouvement ne faisait qu’accroître le chaos. Le tissu froissé de son chemisier à moitié déchiré glissait contre sa peau, exposant une épaule nue qui effleura le torse du garçon. L’étroitesse du placard ne laissait aucune échappatoire. Brittany sentit la bosse pressée contre elle s’affirmer malgré elle, un rappel criant de leur promiscuité. Son souffle s’accéléra, mais elle secoua la tête, cherchant à chasser la chaleur qui montait en elle. Ce n’était pas comme ça qu’elle imaginait… non, elle n’avait encore jamais couché avec un garçon et n’avait certainement pas envie que sa première fois soit un accident ridicule dans un placard exigu.

"Arrête… Arrête ça !" souffla-t-elle, la voix plus haletante qu’elle ne l’aurait voulu.

Elle voulait reprendre le contrôle, retrouver son masque de perfection, mais son corps la trahissait. Chaque frottement involontaire déclenchait des frissons gênants qui laissaient son esprit embrouillé. Derrière la porte, les voix de ses rivaux résonnaient encore, ignorant tout du drame qui se jouait à quelques mètres d’eux.

Personne 1 : "Bon, dépêchons-nous de nettoyer avant que quelqu’un ne nous accuse du bazar…"

Personne 2 : "Tu crois que Brittany traîne dans le coin ? Elle a le don de surgir quand on s’y attend le moins…"

Cette pique, lancée avec une pointe de moquerie, ralluma une étincelle de fierté vexée chez la jeune fille. Ce n’était pas le moment de perdre la face, surtout pas pour un accident ridicule. Serrant les dents, elle tenta de bouger sans provoquer davantage de malentendus, mais le chaos déjà bien installé ne fit qu’empirer. Sa jupe remonta légèrement sous la pression, la forçant à se figer.

"Si quelqu’un ouvre cette porte, je te jure que je te fais bouffer ta planche de skate", grinça-t-elle entre ses dents, plus pour masquer son propre trouble que par réelle colère.

Mais au fond, une pensée insidieuse la traversa : et si cet incident jouait finalement en sa faveur ? Après tout, chaque faiblesse de Shun était une opportunité…

Prenant une grande inspiration pour maîtriser les battements affolés de son cœur, Brittany décida de reprendre la main. Elle se retourna brusquement, faisant face à Shun. Son regard croisa celui du garçon, un mélange de confusion et de désir muet. Son chemisier entrouvert dévoilait ses courbes encore plus qu’elle ne l’aurait voulu, sa poitrine frôlant le torse du garçon à chaque respiration. Leurs souffles courts se mêlèrent, suspendus à l’instant.

"Arrête de trembler comme une feuille…" murmura-t-elle, un sourire en coin trahissant sa volonté de reprendre le contrôle.

Et avant qu’il ne puisse réagir, elle se hissa sur la pointe des pieds et captura ses lèvres dans un baiser aussi inattendu qu’ardent. Ses seins fermes et pointants s’écrasèrent contre lui, déclenchant une vague de chaleur incontrôlable. L’étroitesse du placard les maintenait collés l’un à l’autre, et cette proximité devenait presque suffocante. Brittany sentit le frisson parcourir  Shun alors que sa main gauche glissait dans la nuque du garçon, ses doigts s’enroulant dans ses cheveux, et que sa main droite descendait sur sa hanche, le maintenant contre elle avec une détermination qui ne laissait plus place au doute.

8
Un silence électrique tomba sur la salle, si dense qu’il semblait capable d’étouffer le moindre souffle. Brittany, figée, sentit la chaleur de la main de Shun à travers le tissu léger de son chemisier, là où elle n’aurait jamais dû se trouver. Le contact, aussi accidentel soit-il, envoya une décharge confuse le long de sa colonne vertébrale. Le rouge monta à ses joues, autant sous l’effet de l’embarras que de la colère contenue.

Ce crétin...! pensa-t-elle, tout en masquant son trouble par un sourire gêné et une moue adorablement confuse. Ses doigts effleurèrent sa chemise, mais elle se figea en réalisant que plusieurs boutons avaient cédé sous la tension de la chute. Son décolleté, bien plus exposé qu’elle ne l’aurait souhaité, accentua sa gêne. Elle se hâta de refermer le tissu de ses mains, le rouge aux joues. "Je… Je vais bien", murmura-t-elle d'une voix douce, baissant les yeux avec une humilité parfaitement calculée.

Derrière son masque d'innocence, le tumulte faisait rage. Son plan soigneusement échafaudé venait de se heurter à une situation imprévue, et l'attirance naissante qu'elle éprouvait pour Shun n'arrangeait rien. Ce n'était pas censé se passer ainsi. Elle devait le manipuler, le pousser dans le piège du bureau du directeur, non pas se retrouver avec le cœur battant et l’esprit brouillé par des sensations indésirables. Pourtant, la maladresse involontaire du garçon avait éveillé quelque chose en elle, un frisson qu’elle s’empressa d’étouffer. Elle ne pouvait pas se permettre ce genre de distraction.

Elle releva les yeux vers Shun, forçant ses lèvres à dessiner un sourire timide. Une larme de contrariété manqua de percer sa façade, mais elle la refoula aussitôt. Il fallait reprendre le contrôle. "Tu as de bons réflexes", ajouta-t-elle avec une légèreté maîtrisée, comme si elle ne réalisait pas l’ambiguïté de la situation. Dans son esprit, les rouages tournaient à toute vitesse : il fallait transformer cet incident en opportunité, détourner la gêne de Shun pour resserrer l’emprise qu’elle commençait à tisser autour de lui.

Elle s’écarta légèrement, rajustant sa jupe et serrant son chemisier d’un geste élégant avant de ramasser le seau renversé d’un air appliqué. Toujours irréprochable, toujours adorable. Pourtant, derrière son sourire angélique, la reine du jeu d’échecs n’avait pas oublié son objectif.

Après un instant de silence, elle se tourna vers Shun, une lueur espiègle dans le regard, comme pour dissiper la gêne.

"Tu sais, je crois que tu as raison pour le skate… Il va falloir que je trouve une tenue plus appropriée. À moins que tu aies des suggestions ?"

Son ton innocent masquait à peine le sous-entendu calculé. Et tandis que son regard glissa malgré elle vers le pantalon de Shun, elle nota la bosse discrète sous le tissu. Son cœur accéléra légèrement, non plus de gêne, mais d'une excitation sournoise. L’accident pourrait bien jouer en sa faveur. Une nouvelle pièce venait de se placer sur l’échiquier, et Brittany comptait bien en tirer parti.


9
Brittany jubilait en son fort intérieur.

Shun, d'apparence si réservé, ce garçon qu’elle avait pris pour un asocial incapable d’aller au-delà de ses airs froids et distants, commençait à sortir peu à peu de sa coquille et baissai sa garde. Mieux que ça même, Brittany l'avait trouvé plus entreprenant qu'elle l'aurait imaginé. Chaque sourire, chaque geste, chaque mot prononcé avec une franchise timide, était une petite victoire pour elle. Plus elle l’observait, plus elle se rendait compte que derrière ce masque de silence et de réserve, il y avait bien plus à exploiter.
Et pourtant, lorsqu'il replaça sa mèche rebelle, elle dû faire tous les efforts du monde pour ne pas rougir comme lui, aussi l'enchaînement sur la musique fût elle bienvenue.
"Tu fais du skate?"
Bien sûr qu'il fait du skate!
Elle écouta l'electro diffusée dans le casque de Shun avec un plaisir non simulé. Il était rare que dans son entourage on écoute autre chose que de la K-pop ou de la soupe commerciale et elle trouvait enfin quelqu'un avec qui elle pouvait parler musique.

Devinant où il voulait en venir avec ses questions avortées, elle décida de lui faciliter la tâche. Posant sa main sur l'avant bras de Shun, elle le regarda droit dans les yeux avec un sourire plein d'espoir:
"Tu pourrais m'apprendre à faire du skate? Je n'ai essayé qu'une fois et je me suis retrouvée le cul par terre. Pas très glorieux si tu veux mon avis. Tes conseils pourraient m'être utiles..."

Elle n'attendait pas vraiment une réponse négative. Et même si Shun n’avait pas l'air du genre à se laisser facilement entraîner, il était déjà piégé dans son jeu. L’invitation à passer du temps ensemble, à partager un moment de complicité, était une étape clé dans son plan. Mais elle savait aussi qu’il fallait qu’il croie qu’il avait le contrôle, qu'il ne se sente pas oppressé, du moins pas encore. Un peu de légèreté, de jeux innocents, avant qu'elle ne reprenne son rôle habituel de reine manipulatrice.

Brittany s’humecta légèrement les lèvres, ajustant une mèche derrière son oreille d’un geste faussement distrait. Tout en entretenant la conversation, son esprit s’agitait, peaufinant les derniers détails de son plan.

En premier lieu, elle comptait bien sur le fait qu'il accepte sa proposition de la coacher pour le skate. Ce moment intime et décontracté serait parfait pour basculer vers un premier baiser. Et puis ça ne serait pas désagréable; Brittany avait beau se voiler la face, elle était loin d'être insensible au charme du jeune homme.
Mais pour la suite, tout devait être millimétré. Si elle voulait que Shun tombe dans son piège, il fallait qu’il propose de lui-même d’entrer dans le bureau du directeur. Ce serait si facile ensuite de faire en sorte qu’il se fasse prendre. Elle savait exactement où se trouvaient les caméras de surveillance, connaissait les angles morts et les horaires où le personnel de surveillance était le moins attentif.
L’histoire était simple : elle ferait mine d’être la victime d’une injustice ridicule, comme une confiscation de portable pour une raison complètement arbitraire. Avec un peu de subtilité, elle pouvait l’amener à s’indigner pour elle. Pas trop vite, pas trop fort. Juste ce qu’il fallait pour qu’il s’implique, qu’il réfléchisse à une solution… et qu’il propose celle qu’elle attendait.
Il suffirait ensuite de quelques ajustements pour qu’il entre en action au moment parfait. Une fois qu’il aurait franchi la ligne interdite, il ne lui resterait plus qu’à orchestrer la dernière étape. Peu avant la confrontation avec le directeur, elle lui offrirait une porte de sortie en lui soufflant son fameux "marché" : elle pourrait convaincre son père d’intervenir pour faire disparaître toute trace de l’incident… en échange d’un service.

Et un service, quand on était redevable à Brittany Swampton, n’était jamais sans conséquences.

Elle sourit en coin, comme amusée par un échange léger, alors qu’en réalité, elle jubilait. Tout était en place. Il ne restait plus qu’à l’amener là où elle voulait.

10
Brittany était ravie du déroulement des évènements.
Bien qu'a ses yeux, Shun ait tout de l'associal typique, elle avait déjà réussi à lui faire décrocher un sourire en usant de ses charmes. Un petit quelque-chose lui disait que ce sourire ne lui était pas habituel, aussi considérat-elle cela comme une première victoire. Elle ne doutait pas un seul instant être capable d'obtenir bien plus de lui en persistant dans cette stratégie. Bien entendu, il allait falloir user de son influence pour éviter au garçon d'entendre trop de rumeurs négatives à son encontre, mais le simple fait de rester dans son entourage devrait dissuader les fâcheux de lui mettre des bâtons dans les roues.
Du reste, rare étaient ceux qui avaient l'audace d'affronter sa colère et les élèves, ainsi qu'une partie du corps enseignant, savaient de quoi elle était capable.

C'est donc en empruntant une façade des plus aimable qu'elle accepta la requete de Shun pour lui faire visiter le lycée.
"Ce serait avec plaisir. J'ai fait toute ma scolarité ici donc je connais les lieux comme ma poche. Je connais jusqu'aux coins les plus discrets.."

Elle se demanda si elle n'y avait pas été un peu fort avec sa dernière remarque; elle ne voulait pas lui faire faire peur avant qu'il ne se soit englué dans les mailles de sa toile.
Brittany sentait bien que Shun n'était pas tout à fait à l'aise, mais elle était aussi parfaitement consciente de l'effet qu'elle produisait sur le jeune homme et elle n'allait certainement pas laisser filer le poisson qui venait tout juste de mordre à l'hameçon.
Aussi tenta-t-elle une approche plus subtile pendant l'heure de ménage. Rien de bien rentre-dedans, elle se contenta de regards en coin, faisant fuir son regard au dernier moment quand il la voyait le regarder.
Elle poussa même le bouchon jusqu'à feindre la timidité et à rougir une ou deux fois, comme une ado innocente. Ceci dit, si elle jouait un rôle à présent, elle n'était pas tout à fait insensible aux charmes de Shun. Son apparence efféminée était déjà un agréable changement par rapport aux sportifs à tête vide qui lui tournaient autour d'habitude; et si sa cicatrice la gênait un peu elle l'oubliait bien vite quand leurs regards se croisaient subrepticement. Qui plus est, le côté renfermé et innaccessible du garçon avait cet effet qui était tout nouveau pour elle: elle n'aimait pas ne pas obtenir ce qu'elle voulait, elle n'était pas habituée à ça. Elle se surprit à envisager de garder ce rôle aussi longtemps qu'il le faudrait pour obtenir une emprise sur ce petit nouveau, ce qui pour Brittany ressemblait le plus à ce qui pouvait se rapprocher d'une concession.

"Je suis heureuse que tu aies intégré notre classe, je pense qu'on va bien s'entendre."

Cependant, pour "bien s'entendre", il allait d'abord falloir qu'elle trouve des points d'entente justement, et Brittany ne naviguait de toute évidence pas dans le même monde que Shun. Heureusement, sa culture musicale était assez vaste et elle repéra vite le badge à l'effigie de Breakbot. Un point d'accroche peut-être?
"Tu écoutes de l'électro-funk?"

11
Assis bien confortablement dans son fauteuil face à la classe, invisible aux yeux de tous, Malfée était heureux. Il avait commencé à placer les éléments indispensables à sa nouvelle pièce de théâtre et il était aux premières loges pour voir le déroulement des événements qui sans nul doute risquaient de déraper, qu'il y apporte son grain de sable ou non.
Il préférait généralement rester là en simple témoin et limiter ses interventions au strict minimum, et c'est bien ce qu'il avait prévu dans la situation présente.
Quoi qu'il advienne, il savait pouvoir compter sur Brittany, tellement prévisible, pour envenimer l'insertion du petit Shun dans sa nouvelle classe et son intuition lui soufflait que celui-ci ne se laisserait pas faire.
Bien entendu, la préparation avait été minutieuse: l'admission de Shun n'avait rien d'un hasard, le jeune homme était une victime rêvée pour Brittany et il avait hâte de voir ce qu'il allait advenir de la malédiction qu'il avait lancée sur Brittany. La recette était parfaite et il espérait n'avoir à y ajouter que l'allumette pour mettre le feu aux poudres.

Il observa avec délectation le cul rebondi de miss Fumiko passer devant lui sans être consciente de sa présence. Personne ne le voyait quand il ne voulait pas être vu.
Il ajustait la réalité par toutes petites touches pour apporter un peu de piment et exacerber les sentiments des gens autour de lui : il offrit à plusieurs élèves un aperçu du décolleté de leur professeur, ajoutait une forte odeur de sueur à un voisin de table, simulait à d'autres un sourire ou un regard de mépris, faisait grincer une chaise par ci, tomber des crayons par là, disparaître un cahier de cours indispensable; bref Malfée faisait tout ce qu'il jugeait indispensable pour que les nerfs de tout le monde soient à cran.
Aussi, c'est avec un certain énervement que miss Fumiko accueillit Brittany et ses deux acolytes lorsqu'elle arrivèrent deux minutes après le sonnerie.

Brittany attendait ce jour avec impatience. Elle avait été prévenue de l'arrivée du nouveau des que le dossier avait été accepté par la commission municipale. Elle se félicitait d'avoir mis le grappin sur le sys-admin du lycée, celui-ci était toujours source d'informations indispensables à son emprise sur le lycée et il ne risquait pas de la trahir avec les éléments compromettants qu'elle avait contre lui.
Malheureusement, le dossier du nouveau était assez succinct et elle n'avait pas encore trouvé de matière à jouer avec lui, aussi avait-elle décidé d'opter pour une approche plus subtile qu'à son habitude, à savoir ne pas chercher à atteindre la jugulaire dès le premier contact. La photo du dossier n'était pas des plus nettes, mais elle avait pu observer un jeune homme au teint mat et aux traits fins. Elle l'aurait trouvé beau s'il n'avait pas été couvert de cicatrices et s'il n'avait pas arboré un air si détaché. De plus, son style dénotait d'un non-conformisme peu compatible avec son statut social à elle.
Bah, je ferai un effort s'était-elle dit, juste le temps d'obtenir des munitions pour pouvoir jouer avec lui.
A vrai dire, Brittany n'était pas du tout insensible au charme de Shun, mais elle n'était pas à la recherche d'un coeur à prendre, elle cherchait un coeur à réduire en miettes.

C'est avec beaucoup de prestance qu'elle fit son entrée dans la classe, flanquée des se deux "meilleures amies": Mia et Fumi. Tous les regard étaient tournés vers elle, et nul n'était indifférent, que ce fut de la haine, du désir, de l'admiration ou de la peur. Elle avait pour ce jour choisi de mettre l'uniforme du lycée qu'elle portait avec beaucoup de classe afin de ne pas mettre trop en avant son niveau de vie élevé et de paraître plus "neutre" aux yeux du nouveau. Pourtant elle n'avait pas pu s'empêcher d'accessoriser sa tenue et un oeil aguerri aurait put remarquer ses chaussures hors de prix ou le petit collier dont la valeur dépassait de très loin le salaire de la mère de Shun.
Elle repéra très vite le jeune homme aux cheveux blancs, ravie de constater que, conformément à ses directives, personne ne s'était assis à côté de lui. Elle accueillit son bonjour avec un sourire rayonnant qu'elle n'eut aucun mal à feindre:
"Bienvenue parmi nous Shun, moi c'est Brittany."
Le ton de sa voix, parfaitement maîtrisé, était innocent et amical. Elle se retint de dire à haute voix le fond de sa pensée: On va bien s'ammuser toi et moi...
"Je crois qu'on est ensemble pour le ménage, on va pouvoir apprendre à se connaître."


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Prélude / Re : Brittany Swampton et la Bienheureuse [Anéa]
« le: lundi 29 avril 2024, 18:33:17 »
Bon, j'ai modifié pour 65.

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Prélude / Brittany Swampton et la Bienheureuse [Vanéalidée !]
« le: vendredi 26 avril 2024, 06:59:00 »
Brittany Swampton

Humaine hétéro de 18 ans

Brittany est connue dans son lycée comme étant la pire peste qui soit, et pour cause: ses passe-temps favoris sont la moquerie, les ragots, l'humiliation et le chantage. Personne n'est à l'abri, pas même ses "amies" ou les professeurs. Beauté farouche, gosse de riche, elle n'a pas la langue dans sa poche et semble atirer les animosités comme une drosera les mouches.
Brittany a démoli plus d'un élève et c'est certainement la raison pour laquelle Malfée a dévolu son choix sur celle-ci pour sa nouvelle malédiction: Elève surdouée, Brittany passera de 135 à 65 de QI si vous connaissez les mots à prononcer.
Nul doute que Malfée trouvera un moyen de vous les fournir...

Description
Un peu plus grande que la moyenne, son port altier ne fait que renforcer sa taille. Toujours droite et sèche, le menton légèrement relevé, elle maîtrise en permanence chacun de ses mouvements et chacune des moindres expressions qui peuvent animer son joli visage. Elle affiche généralement une moue hautaine et méprisante comme pour bien signifier a son interlocuteur qu'elle lui est supérieure, tant dans les faits que par la lignée.
Cette lignée qui fait d'ailleurs sa fierté : descendante directe de Sir William Wallace (oui, je sais qu'en vrai il n'a jamais eu d'enfants), elle arbore les traits typiquement écossais: une splendide chevelure rousse encadrant un joli petit minois recouvert de tâches de rousseur. Ses beaux yeux verts, durs et froids, témoignent d'une vive intelligence.
Elle joue à la perfection de son corps athlétique et sais parfaitement qu'elle fait tourner les têtes autour d'elle, mais elle n'en joue pas autant qu'elle le pourrait : elle préfère dominer que charmer.

Personnalité & Histoire
Tout est dans le contrôle chez Brittany, que ce soit chez elle ou chez les autres. Elle pense et pèse chacun de ses mots qu'elle utilise comme des dagues acérées ou comme des leviers pour soulever les montagnes les plus immuables. D'aucuns qualifieraient Brittany de méchante, et ils auraient certainement raison, pourtant ce n'est pas la méchanceté qui guide ses actes: la jeune femme est au fond très peu sûre d'elle et pétrie d'angoisses; mais ça elle ne l'avouera jamais, pas même à elle même. (Cette phrase ne veut rien dire? C'est normal) On pourrait croire qu'elle a eu une enfance malheureuse pour être détentrice d'un tel fiel, mais c'est loin d'être le cas. Gosse de riche diplomates, elle a vécu une enfance dorée dans un petit château de l'ère Edo dans une banlieue riche de Seikusu. Aimée par ses parents, elle a eu une éducation stricte mais juste. Suivie par un précepteur les premières années, c'était avant tout son choix d'entrer au lycée Yūgen pour être en contact avec d'autres de son âge, et ses parents ont toujours respecté ses choix. A dire vrai, rien ne justifie vraiment ses actes.
Pourtant, elle semble ne jamais rien regretter. On peut compter à son actif plusieurs élèves exclus ou renvoyés, deux procès et même un suicide. Car Brittany se complaît dans la misère et la peur qu'elle sème dans son sillage.
Elle tient un journal et de nombreux dossiers sur toutes les personnes qu'elle rencontre, elle enregistre la plupart des conversations et elle photographie tout ce qui pourrait lui servir pour plus tard. Les gens sont des marionnettes à ses yeux et elle aime tout particulièrement les monter les uns contre les autres pour garder les mains propres.
Bien entendu, avec son intelligence supérieure et sa manie du contrôle, Brittany est une élève surdouée, à l'aise dans toutes les matières. C'est une élève studieuse bien qu'il lui arrive de faire faire ses devoirs par d'autres élèves juste pour le plaisir.

Brittany est née avec une cuillère en argent dans la bouche et ce n'est pas rien de le dire. Outre les professions de son père et sa mère, respectivement ambassadeur d'Ecosse au Japon et attachée aux affaires culturelles à l'ambassade, la fortune familiale de Lord Swampton est plus que conséquente. Si le château de Seikusu reste assez modeste, le château en Ecosse est lui beaucoup plus imposant. Brittany est née en eaux internationales sur le yacht de son père rattaché au port de Kobe, ce qui fait qu'elle a la double nationalité. Bien entendu, celle-ci n'a pas toujours vécu au Japon, Lord Swampton disposant d'une vaste propriété dans chaque pays ou il pu officier, aussi sait elle parler le français, l'espagnol, le chinois, l'allemand et l'afrikaans en plus de l'anglais et du japonais.

Brittany est une athlète accomplie et excelle dans de nombreux sports. Elle a gagné plusieurs compétitions d'escrime et elle continue à ce jour la pratique du kenjutsu au koryū de Seikusu. Aussi à l'aise sur terre que dans l'eau, elle a aussi une médaille de natation et s'est même essayée au patinage artistique. Elle pratique également le kyūdō comme forme de méditation.

Brittany la bienheureuse
Cette personnalité, Brittany ne la connaît pas encore, et pour cause, il y a un mot déclencheur pour la réveiller; mot que Malfée le directeur, ne divulguera qu'a des individus triés sur le volet. Quand la bienheureuse prendra les rênes, la situation risque de dégénérer très rapidement. La bienheureuse a un QI de 65, aucun filtre, aucune inhibition et zéro intelligence sociale. Maladroite dans ses gestes et dans ses actes elle est d'une telle bêtise qu'on peut lui faire avaler n'importe quoi (au propre comme au figuré). Il suffit de lui dire que c'est un jeu, un gage, ou qu'elle gagnera un ou deux abonnés insta pour qu'elle se mette à quatre pattes. Le problème pour Brittany, la vraie, c'est qu'elle est toujours là, prisonnière de son propre corps sans aucun contrôle; témoin impuissante des mésaventures que son alter-ego ne manquera de subir. On pourrait voir ça comme une punition, mais personne ne mérite ça, pas même Brittany la peste. Malheureusement pour elle, Malfée se joue de la morale humaine comme d'un vieux slip sale : il l'écarte du pied avec dégoût, sans y faire vraiment attention.

Autre:
Le père de Brittany siège au conseil d'administration du Lycée Yūgen, aussi celle-ci a pu se sortir de certaines situations délicates à de nombreuses reprises. Bien qu'elle soit toujours assez retorse pour évietr que le blame retombe sur elle, cet "immunité" lui donne un sentiment de toute puissance qui pourrait bien lui jouer un tour si elle n'y fait pas attention.
Malfée, le directeur, est en fait un dieu des illusions et de la discorde. C'est lui qui a maudit Brittany avec la Bienheureuse et il compte bien jouer de ses pouvoirs pour placer Brittany dans des situations de plus en plus délicates (voire très très gênantes)
Le Lycée Yūgen est aussi celui de Céleste et Livie, deux de mes DC. Le complément de script du Lycée Yūgen est en cours de rédaction, mais on y trouve déjà une liste de PNJs

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