Centre-ville de Seikusu / Re : Le baiser écarlate [Pv. IZAR]
« le: vendredi 03 juin 2022, 15:55:36 »Ce n'était que des suppositions puisque cela n'arriverait jamais. La jeune vampire découvrait un nouveau monde, de nouvelles sensations. Ses sens s'aiguisaient peu à peu et le monde semblait tourner plus lentement qu'elle ne le percevait. Ses crocs s'étirèrent comme si elle s'apprêtait à frapper. Elle en avait terriblement envie. Elle voulait lui faire mal, puis qu'il la fasse souffrir par la suite. Dans son esprit, elle crevait du désir de le soumettre avant de se livrer à lui, de mélanger ces rôles impossibles à jouer. Ou on dominait, ou on était soumis. Ces notions ne trouvaient pas leur place en elle, alors qu'elle avait et le pouvoir et sa faiblesse en œuvre au même moment. Sa chevauchée s'amplifia, atteint un paroxysme de violence et elle n'eut qu'à attendre qu'il vienne en elle pour l'accompagner d'un second orgasme encore plus dévastateur que le premier. Miki s'effondra sur lui, lâchant ses lames et passa un moment avant de retrouver son souffle.
Quand la réalité s'imposa de nouveau, Miki se redressa et arrangea ses cheveux.
"Et bien Membre Supprimé.e, tu serais surpris de découvrir que je risquerais de survivre quoiqu'il arrive dans cette ville. Mon ignorance de ... mes semblables n'a d'égale que celle que tu as de moi."
Que répondrait-il s'il se trouvait face à l'arsenal déployé par la Sororité? ... une puissance destructrice capable de rivaliser avec n'importe quelle alliance de clan vampire.
Miki se redressa, saisit un pan de chemise d'Izar et s'essuya la poitrine avant de se relever. Nue au-dessus de lui, elle affichait sa beauté sans gêne même s'il s'échappait de son entrecuisse ce que le guerrier y avait déversé. Cela avait été un moment et elle savait déjà qu'il y en aurait d'autres. La tueuse passa ses vêtements, non sans difficultés. Autour d'eux, la boutique avait subit des dégâts considérables. Il allait falloir justifier de ce carnage auprès de Saya et de l'Orphelinat. Elle prit la décision de protéger Izar au moment où elle décapitait le lycan, non sans une pointe de cruelle satisfaction.
"C'est ainsi! Ne me pose pas de questions! Il devait mourir pour que je puisse continuer à vivre."
C'était vrai. Saya adorait Miki, comme toutes ses "filles" mais la transformation de la jeune femme en vampire posait la question de sa survie. Si les règles étaient appliquées, Saya devait donner l'ordre d'exécution. Bien sûr, elle hésitait, partagée entre l'amour et le devoir, et que Miki continuer à prouver qu'elle était dans le bon camp faisait pencher la balance en sa faveur.
"Il faut que tu partes maintenant. Dis-moi où te retrouver quand ... j'en aurais envie."
Deux mois s'étaient écoulés depuis l'attaque du lycan et la rencontre avec Izar. Les équipes de l'orphelinat étaient intervenues pour nettoyer et restaurer la boutique et relever le cadavre qui y gisait. Il serait autopsié et étudié par les chercheurs de Saya qui fut heureuse de pouvoir féliciter Miki. La vie reprit donc son cours normal et la jeune tueuse rattrapa ses activités de bouquiniste en ouvrages rares. Elle ne se doutait pas que Saya l'avait mise sous surveillance. Ses sœurs assuraient discrètement cette mission bien que cela leur déplut de le faire. D'ordinaire, elles se disaient tout et ne se faisaient aucunes cachotteries.
Kaori fut la première à relever des éléments qui inquiétèrent la Sororité. La techno-ninja était une maitresse des ombres et se postait à seulement quelques mètres de l'entrée de la boutique, camouflée dans les ténèbres de la rue. Un soir, elle aperçut Miki accompagner un homme sortant de la librairie. Lui se tenait droit et fier, pâle à la lumière des réverbères et arrogant dans ses manières. Miki, à ses côtés, titubait, comme éreintée, marquée par la douleur et accrochée au bras de l'inconnu. Kaori était une personne insensible, peu encline à se laisser aller à des sentiments inutiles ... mais seulement envers les autres. Ses sœurs étaient sa raison de vivre et elle haït aussitôt cet homme. Il ne faisait aucun doute qu'il battait Miki, ce qui était surprenant, connaissant le caractère bien trempé de cette dernière. Un message discret fut envoyé à toutes les tueuses de La Sororité et plusieurs témoignages vinrent confirmer la première observation. Une nuit, dans la tranquillité d'une chambre de l'Orphelinat, celle de Niko, un plan fut établit et une sentence prononcée ...
La vie était si belle quand on était amoureuse. Miki ne l'avouerait jamais mais c'était bien le cas. Elle n'avait attendue que trois jours avant de retrouver Izar. Depuis, leur intérêt et leur curiosité s'étaient mués en une insatiable passion dévorante. Le vampire était dur mais raffiné et attentionné dans sa démarche d'apprentissage auprès de Miki. Par apprentissage, il s'agissait plutôt d'histoires et d'anecdotes destinées à faire comprendre à la novice les us et coutumes des êtres de la nuit.
Bien entendu, elle était discrète. Consciente du scandale que pourrait provoquer sa relation avec Izar, elle usait de prudence quand elle le voyait. Mais bientôt, elle l'accueillit à nouveau à la boutique et comme lors de leur première rencontre, ils perdaient contenance et baisaient durement. Car Izar pouvait être délicieusement cruel dans ses jeux. Elle en portait les stigmates et mettaient des heures à se remettre douloureusement de leurs ébats. Elle adorait ces épisodes violents.
Tout alla bien jusqu'à un certain soir. Izar venait de partir et Miki venait de s'arranger, avant de s'affaler sur un divan. La clochette de la porte d'entrée tinta.
"Désolée! Je viens de fermer!
"Vraiment? Même pour ta sœur?"
"OH! Kohana!!!"
Miki se redressa vivement pour aller enlacer sa sœur avant de se figer, soudainement prise d'une terreur sans nom.
Kohana était l'une des plus gaies habituellement. Ce soir, son visage était grave et fermé. Izar venait de partir et l'une des tueuses les plus efficaces qui soit succédait à la présence de l'être que Miki avait apprit à aimer. Ce n'était pas une coïncidence.
"Kohana ... s'il te plait ... laisse moi passer."
"Non, il est déjà trop tard. Ne t'oppose pas à moi Miki."









