«Ce n’est pas possible, je n’ai jamais vu une telle incapable ! Quand je demande des photocopies, je les veux dans les minutes qui suivent ! Pas à te voir flemmardé dans le débarras! Pas foutu de se montrer féminine alors si en plus tu n’es pas capable de faire le moindre boulot que même un imbécile peut faire !»
La voix raisonnait dans le couloir, devant l’un des ascenseurs de ce building en verre qu’était la Mecha Inc Corps, il n’y avait pas mieux pour qu’un petit responsable de serveur marketing se fasse remarquer, montre son autorité devant tous les petits nouveaux, stagiaires compris. Le tout devant une Sydney qui ne prenait même pas cette habitude qu’avait les japonais qui était de s’incliner pour s’excuser, si ce n’était que de détourner son regard d’un air à moitié à blaser. Alors si ça fonctionnait pour certains employés de la prendre de haut pendant cette scène à voir les chuchottements, elle en était au niveau du «mais qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour un gratte-papier raté pour montrer son autorités envers les petits nouveaux et l’armada de stagiaires que cette entreprise embauchait.
Et SURTOUT, qu’est ce qu’elle branlait là, habiller en petite secrétaire toute sage, à se faire tutoyer par un type au milieu de la trentaine, qui ne bougera certainement pas de poste même dans quinze ans tant qu’il pouvait hurler sur les petits nouveaux, alors que niveau marketing, pour y avoir bosser seulement six ans par le passé, elle avait eu déjà eu une promotion sans avoir à passer par la case «promotion canapé ? Ouais, ce type était un raté, même pour la «vieille Sydney» si elle n’était pas devenu ce qu’elle était...
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Pour ça, il fallait remonter un mois plus tôt, parce que OUI, c’était une tradition chez elle, quand Sydney fourrait son nez quelques parts, ça commençait toujours par une sombre histoire où elle enquêtait, ce qui menait toujours à plusieurs maccabés , où le plus à plaindre, était les survivants qui avaient le droit à un interrogatoire en bonne et du forme après les avoir démoli autant physiquement que psychologiquement. La terrible marque de fabrique de Fire Spear... sauf que cette cruche, après avoir commencé cette méthode d’investigation à ses 20 ans, n’a toujours pas compris qu’il fallait quelques survivants pour qu’une rumeur puisse se propager...
Donc oui, ce soir là, c’était à une jolie pleine lune, à un ponton réputé pour ses promenades en amoureux près d’un lac perdu dans les alentours de Kuzutetsu. Un lieu on ne peut plus romantique certains. Sydney vous dira que la vase de ce lac est parfaite pour cacher les corps, vous dira du bien sur le cycle de la vie et de la mort, qu’un corps bien caché se décomposera, servira de nourriture ou de lieu de ponte pour la faune maritime. Qu’un pécheur finira par un jour pécher, sans savoir qu’il apportera fièrement son repas à sa compagne pour au bout du compte manger un poisson qui a baiser puis nourri à d’une algue qui a poussé sur un squelette d’une Tekhanne. Oui, le romantisme ça n’a jamais été un truc pour Sydney.
Oui, ce soir, c’était une Tekhanne qui allait morfler, les mains en sang après que plusieurs ongles aient sautés en tentant de se tenir sur le ponton normalement réservé aux amoureux, tout à cause d’un sort dont elle se doutait hélais. Ou à moins que ça soit le sang du visage, parce que oui, Sydney, «lui avait bien marraver la gueule» avant de la coller dans le coffre de sa voiture si on devait taper dans le jargon de jeunes.
«Salope ! On disparaît, on te retrouvera. Déjà qu’tas pas une odeur de sainteté chez-»
Un gros plouf finit par se faire entendre. La scène ? Digne d’un vieux film de gangster. En bonne partie ligotée et attaché à une lourde pierre, Sydney venait de lui mettre la tête dans l’eau, attendant cinq bonnes secondes avant de lui sortir.
«C’est moche l’eau dans les poumons... J’avais hésité avec le feu et la fumée dans les poumons mais j’ai craqué quand j’ai vu cette jolie pleine lune.» avant de lui susurrer à l’oreille.
«Courage, on a toute la nuit devant nous ma chérie. Je n’aurais pas besoin de nettoyer ma voiture, j’ai pensé à la bâche en plastique ce soir...»
Autant dire dire que le petit jeu, il dura quinze bonnes minutes. Pourquoi si peu de temps ? Sydney l’avait alpagué en talons aiguilles et robes courtes. Plus une bureaucrate qu’une véritable agent de terrain. Alors la tekhane avait sa formation d’agent infiltré, mais avec une dent en moins le temps de trouver la capsule en cyanure en guise de réveille après la grosse bosse qu’elle avait reçu, autant dire que la magical girl avait tout son temps ce soir.
«Je-okay, je bosse pour-»
«Vous bossiez pour, ta copine a trouvé sa place dans un égout. C’est d’ailleurs là que j’ai compris pour la molaire gauche. J’ai toujours cru que c’était à droite...»«Tu l’as-»
Un sous l’eau plus tard. C'était du hors sujet.
«On était seulement là pour vérifier si il n’y avait pas eu un vol de brevet par la Mecha Inc Corps, appartenant à la Sky Entreprise. Ou un transfert illégales de technologie.»
Sydney se dirigea vers le bout du ponton, éclairant un peu l’eau, et les quelques remous de l’eau.
«Tekhos Metropolis se faire faucher de la technologie...»
«Voler des brevets!»
C’était comme si il y avait derrière un sentiment de nationalisme dans ses dires.
«Ouais enfin, si c’est du domaine légale sans être légale, c’est que vos sénatrices sont encore plus pourries jusqu’à la moelle que je ne le pensais. Ouais enfin, avec tes talons et aiguilles et ton tailleur, ça me fais mal au coeur d’interroger de la sorte une fonctionne de Tekhos Métropolis qu’un véritable agent.»
«Tu vas me-»Sydney shoota dans la pierre qui tomba à l’eau, suivi d’une brève insulte que la femme n’eut pas le temps de terminer avant de finir à l’eau, pendant que FireSpear continuait à marmonner. Non, la relâcher ? Il fallait pas déconner...
«Autant quand il s’agit de mafieux, je sais comment m’y prendre, mais là, c’est la grosse boite... On n’entre pas dans un building féru en technologie par la porte d’entrée...»
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En fait si, elle a osé. Sydney, pour se retrouver à se faire engueuler par son supérieur le raté, a bel et bien rentré par la porte d’entrée, et pour avoir critiqué les talons et le tailleur d’y a un mois, porte réellement des talons et un tailleur, avec chemise et blazer pour jouer la parfaite employée de bureau... Elle s’était faite embaucher en tant que petit secrétaire gratte papier payé quatre sous en passant par une société d’intérimaire. Le genre d’employé qui ne valait pas grand chose, pour un emploi qui ne valait pas non plus grand chose. A 16 ans, il n’était pas rare que des étudiants passent leur temps à jouer les bonniches, lire à voix haute à la place d’un petit supérieur pour lui donner l’impression d’appartenir dans la cour des grands et à passer son temps à la photocopieuse et à la machine à café pour apporter les documents et le café de monsieur. De quoi payé à peine les études. Mine de rien, ce boulot allait parfaitement : alors oui, un job avec aucune avancé digne de ce nom, mais surtout que ce genre d’employés était tellement inexistante que l’on lui lâcherait la grappe le temps de vérifier si la technologie était un poil trop moderne par rapport à ce que la technologie terrienne ne le permettait.
Par contre elle n’avait pas prévu de tomber sur un supérieur aussi stupide, arrogant et abus de sa personne alors qu’il n’avait qu’un poste de faire valoir dans une telle entreprise. Alors oui, Sydney lui avait tapé dans l’œil pour savoir comment classifié les documents (merci son job de marketing par le passé), mais de là à la choper en plein flagrant délit à vouloir regarder de plus près un bête robot aspirateur dans un débarras et lui faire toute une sinécure comme il le fait pour aussi, non ce n’était pas prévu. Pour lui, elle se planquait pour glandouiller, alors que ce crétin ne s’était même pas poser la question sur la manière dont elle avait ouverte la preuve. Pas de crochetage, juste son pass qui avait fini sur l’ouverture au moment où un homme du service de maintenance était passé. Juste que son supérieur était un gros lourd...