Béatrice relisait le mail qu’elle avait reçu. Madelyne Pryor, ce n’était pas tous les jours que de telles personnes venaient pour faire une demande de représentation. La manager n’avait pas voulu en savoir plus par téléphone, préférant de loin la discussion en face, d’une part afin de s’assurer qu’il ne s’agisse pas d’une idée sur le coup, ce qui pourrait aboutir à une annulation. D’autre part, cela permettrait de voir en chair et en os cette femme. Elle tapotait, avec le dos de son stylo, une fiche type de contrat. Elle avait donné rendez-vous et ne savait pas trop si elle devait mettre en avant son neveu ou non. Faire des prestations pour des personnes influentes ou riches était une bonne chose pour se faire une bonne réputation, mais cela voulait aussi dire, plus tard, se soumettre à leurs demandes futures, ainsi cette réputation était comme une laisse et Béatrice n’aimait pas l’idée qu’Andrew soit forcé dans l’avenir à jouer pour des mécènes. Elle vint à s’adosser sur son dossier, venant à déboutonner quelques boutons de sa chemise blanche.
Sa tenue de travail était constituée d’une veste et d’une jupe droite bleu marine, d’une paire de collant, avec des talons de taille modeste. En sous-vêtement, elle portait un ensemble noir assez sexy, mais personne ne pourrait le voir sans la déshabiller.
Elle avait annoncé à son neveu ce matin, qu’elle pourrait l’appeler pour du travail. Toujours dans sa réflexion, elle vint à mâchonner le bout du stylo. Si elle avait plus de temps, elle aurait bien quitté le bâtiment pour se griller une cigarette, mais le temps était toujours ce qui manquait dans son job. Le téléphone vint à la sortir de sa réflexion, venant à décrocher le combiné téléphonique, elle vint à écouter le message, répondant.
- D’accord. Je vais les accueillir moi-même, pas besoin de les guider vers mon bureau. Elle saisit une pièce qu’elle jette sur le sol, la pièce venant à tomber sur face, la faisant pousser un soupir. Elle saisit rapidement son téléphone et vint à envoyer un message à Andrew, qui répondit par « Ok ». Elle avait laissé le hasard décider de la situation qu’elle n’avait pas pu conclure par sa réflexion. Sand Phénix allait être dans les locaux d’ici cinq minutes, le temps pour Béatrice d’en apprendre un peu plus sur la nature de la demande qu’avais fait Madelyne dans son message. Elle prit la direction de l’acceuil, les deux femmes ayant été prévenue de son arrivé. En professionnelle, elle se dirigeait en premier lieu vers Madelyne, tendant la main vers cette dernière.
- Bonjour Madame Pryor, Madame Karlberg. Je suis Béatrice Forest, manager de la Drill Star. C’est un plaisir de vous rencontrer. Béatrice fit de nom mieux pour prononcer le nom de famille de Divine avec un léger accent allemand, elle n’avait pu trouver le pays d’origine des deux femmes et avait utilisé la déduction pour devenir que Divine devait être une allemande, ce qui mettait déjà un indice sur le sérieux de la demande, les allemands étant réputé pour leurs performances au travail. La tante vint à regarder rapidement les tenues, « la nuit et le jours » telle fut la première pensée. Pour la femme, Madelyne avait tout de la femme fatale, quand à Divine, elle était une secrétaire qui semblait avoir du bagage et un caractère bien forgé. Mais, elle n’était pas là pour faire un concour de déguisement à thème.
D’un séduisant geste de la main, elle vint à montrer le couloir où elle était apparue.
- Si vous voulez bien me suivre, nous allons discuter calmement dans mon bureau. Désirez-vous que l’on vous apporte de la boisson ou des biscuits. La discussion pourrait être longue et il est toujours appréciable de pouvoir discuter autour d’un petit verre.La manager ne forçait à rien, mais ce genre d’attention permettait avant tout de pouvoir un peu cerner les mentalités et s’adapter. Selon la réponse, elle adapterait sa façon d’agir, afin que l’entrevue se passe dans le meilleur des cas. Elle conduisit les deux femmes dans son bureau. La pièce tait assez grande, le bureau faisant dos à une baie vitrée, entre la porter et le mobilier, il y avait une table basse avec des canapés, c’est sur ses derniers qu’allait se faire la discussion. Contre les murs des étagères avec un nombre ahurissant d’ouvrages divers et variés.
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Andrew de son côté, avait vu le message, étant momentanément dans le club de théâtre du lycée, jouant un rôle secondaire. Il dû s’absenter, prétextant une urgence, venant à annoncer son départ à son professeur référent, afin qu’il n’y a pas de soucis. Ce dernier n’émit aucune objection, Andrew était sérieux et avait toujours récupérer les cours perdus, ce qui lui donnait de bon point et permettait de filer à des répétitions, sans que ses parents biologiques soient au courant. Il prit le premier bus qui passait, venant à valider son badge. Cinq minutes plus tard il vint à rentrer dans l’agence, par la sortie de secours. C’était une attitude qui pouvait parraître suspects, pour les nouveaux arrivants, mais Béatrice avait expliqué que le jeune homme avait quelques soucis qui faisait qu’il ne pouvait passer par l’entrée principale, par crainte que ses soucis ne s’aggravent. Elle avait été évasive sur le sujet, mais les employés et les acteurs se mirent à comprendre que même les petits prodiges ne devaient pas avoir une vie facile.
Le lycéen vint à se diriger vers le dressing, venant à saluer poliment les personnes. Il vint à chercher une tenue, la maquilleuse venant à le voir et sourire. Andrew faisait carburer son cerveau, cherchant à savoir ce qu’il allait porter. Une tenue d’homme, de femme ? Le dilemme était toujours présent et là, il n’avait visiblement pas le temps de passer des heures à réfléchir. Il se mit à tomber sur une robe, qui lui rappelait de nombreux souvenir, une simple robe blanche, avec des manches trois-quarts, dont les huit derniers centimètres étaient noir, il y avait aussi cette bande le long de l’encolure. La maquilleuse refit un passage et vint aider Andrew, ajustant la longue perruque blonde et faisant deux jolies couettes, elle posa les lentilles et s’occupait de passer juste un coup d’eyeliner et de mascara, afin de faire ressortir le vert émeraude des lentilles.
- Tu vas rejouer l’Esprit de la tombe, Sand ?
Le jeune homme se mit à sourire, réemployant le ton féminin de ce personnage qui était le premier incarné dans ses locaux.
- « J’ai entendu l’appel de ma mère et suis revenue pour la voir ».
La maquilleuse ne put retenir un pouffement de rire.
- Tu es décidément très doué, cette réplique est la première que tu avais dit si ma mémoire ne me fait pas défaut. Si tu cherches Béatrice, elle est dans son bureau, avec deux femmes, apparemment cela parlera business. Je vais voir avec Rodolph si tu peux te charger d’emmener les boissons et les biscuits. Par contre fait attention à cette tenue, elle n’est pas facile laver.
Le jeune homme sourit et attendit d’avoir la réponse,
s’observant dans le miroir, reprenant une pose particulière et pendant quelques secondes, semblant discuter par le regard avec cette Esprit de la tombe. Il ne savait pas ce que cet entrevue allait donner, mais pour le moment il se sentait détendu. Incarner un rôle, sans risque de se faire juger ou humilier par ses parents biologique, pouvoir laisser son âme s’endormir et laisser celle du personnage se réveiller. Il n’était décidément bien que dans la peau des personnages. Il se perdit dans sa pensée, laissant son personnage reprendre légèrement le dessus, son regard semblant se vider de vie, avant qu’il reprenne le contrôle. Ne pouvant attendre, il vint à se diriger vers l'acceuil, attendant de savoir s'il allait faire le service ou non, son téléphone en main pour débarquer si besoin.