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« le: lundi 14 août 2017, 23:18:22 »
Yûko et son groupe traversa assez rapidement les égouts, si bien qu'il ne leur fallut qu'une petite demi heure pour rejoindre les coordonnées d'Akira, qui s'avéra être les sous-sol d'une ancienne entreprise. Pour la petite histoire, ce bâtiment produisait autrefois des logiciels éducatifs. Mais aujourd'hui, l'entreprise avait fermée et était à l'abandon depuis des années. Depuis que Florenza était au pouvoir, les jeunes n'allaient plus à l'école. D'ailleurs, les établissements scolaires avaient tous fermés. Les ados se faisaient enlevés pour leur beauté et finissaient esclaves. Les autres, qui n'étaient pas sélectionnés, étaient envoyés à l'usine et recevaient une formation sur place, payés une misère, avec tout juste de quoi survivre. Les loisirs comme la télévision ou l'ordinateur, étaient réservés aux riches touristes, tout comme les plats coûteux. Des produits de touts les jours n'étaient aujourd'hui réservés qu'aux grosses fortunes. Voilà comment un pays très développé avait fini plus pauvre qu'un pays du tiers monde. Comble de l'ironie, le bâtiment dans lequel le groupe se trouvait aujourd'hui, était désormais un centre de dressage. Heureusement pour elles, le sous-sol était condamné sur 5 niveaux depuis des années et le seul accès possible se faisait par les égouts.
Elles se rendirent jusqu'au 15e sous-sol, profondément enfouis sous terre et y retrouvèrent Akira, qui leur faisait signe. A coté d'elle, plusieurs dizaines de serveurs alignés en trois rangées. Assez pour traiter rapidement toutes sortes de données. Ils n'étaient toutefois plus actifs et la couche épaisse de poussière sur ces derniers risquait plus de les faire ramer qu'autre chose.
- Okay... Bon, au travail les filles, on doit les remettre en état avant l'aube. Yûko, dès qu'ils sont en état de marche, fait ce que tu as a faire. Avec un peu de chance, on arrivera à ouvrir une connexion avec l’extérieur.
Elles se mirent donc au travail: dépoussiérer les unités centrales et les serveurs, réparer ceux qui étaient défectueux, s'arranger pour refaire passer le courant sans pomper sur le centre au dessus, histoire de ne pas se faire remarquer trop vite. Elles mirent plusieurs heures avant de parvenir à tout remettre en marche, se payant même le luxe d’allumer les ampoules. Ce fut à ce moment là que Yûko reçu son appel.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- C'est la cheffe.
Elle décrocha alors.
- Ecoute Yuko, je suis sur un très gros coup, je peux pas encore t'expliquer tout les détails mais c'est pour ça que j'étais absente. Si ça marche, on pourra faire passer tes infos à l'ONU, et s'en sera fini du blocus et de cette salope de Première Secrétaire. J'ai besoin de toi et de toute l'équipe pour y arriver. J'ai déjà appelé toutes nos sœurs de combat, on devrait être toutes là. Le briefing aura lieu à la planque de l'ancienne chapelle demain à 20 heures. Ne me fait pas faux bon, on y est presque, on sera bientôt libérées...
Avant même qu'elle puisse dire quoi que ce soit, Arina raccrocha. Perplexe, Yûko regarda son portable et pianota pour la géolocaliser. Son portable se trouvait dans une décharge non loin du Rachele'S Club.
- Alors ? Qu'est ce qu'elle a dit ?
- Elle est sur un gros coup pour nous permettre de contacter l'ONU. Elle nous donne rendez-vous demain à 20h à la chapelle.
- C'est génial !
Les filles laissèrent brièvement éclater leur joie avant de reprendre leur activité, dans une certaine euphorie. Euphorie que Yûko partageait à moitié. D'une part, Le portable d'Ariana était dans une zone trop proche du QG de l'ennemie et le numéro d'appel était masqué. Bon, peut être se faisait-elle des idées et qu'elle avait dû changer de moyen de communication. Toutefois, contacter l'ONU lui paraissait trop gros. Connexion trop longue, beaucoup de protections à craquer, les agents de Florenza auraient tout le temps de les localiser et de bloquer la connexion. Elle garda ses réflexion pour elle jusqu'à ce qu'une des filles du groupe n'intervienne.
- Du coup, à quoi ça sert de rester ici, si la cheffe a un moyen de contacter l’extérieur ?
- Contacter l'ONU va prendre un temps fou. Même si son plan peut marcher, il nous faut au moins un plan de diversion. On va finir de préparer le terrain ici et dès qu'on se connectera à l'ONU, on activera également la connexion ici, à distance, vers des destinations moins importantes. Je vais préparer les paquets de données compressées et, au signal, ils partirons vers différents gouvernements. Comme ça, si jamais on échoue, on sera sûres que l'info puisse être relayée.
- Pas mal comme plan, ça nous fait une belle roue de secours si jamais ça tourne mal.
Il leur fallut plus d'une demi-journée pour mettre leur idée en place, avec un signal d'envois que seule Yûko pourrait activer à distance, au cas où les choses tourneraient mal. Pour qu'au moins un pays soit averti. Pourtant, quand les filles prirent la direction de la chapelle, pour le rendez-vous de la soirée, Yûko ne les suivit pas tout de suite, préférant d'abord se rendre à une planque connue d'elle seule. Cette double connexion serait idéale pour mettre une de ses idées également en place... Ainsi, même si les deux autres tentatives devaient échouer pour une raison ou une autre, elle était certaine que celle-ci réussirait.
Le soir venu, Yûko était appuyée contre une table, avec les autres et écoutait le plan d'Arina. Toutefois, elle révélait peu de détails et restait très secrète. Cela ne lui ressemblait pas. Quelque chose de pas très net était en train de se tramer. Elle avait également remarquée que sa morphologie n'était pas la même... Et puis celle-ci vint rapidement à la prendre dans ses bras, très sensuelle, avant de la tirer par la main dans un endroit plus intime. Non, définitivement, il y'avait un problème.
- Ma chérie, je suis heureuse que tu ais pu venir. Viens dans mes quartiers, j'ai quelque chose d'important à te dire... Entre, je t'en prie, entre, j'ai de merveilleuses nouvelles à te donner !
- Ariana, tu es sûre que tout vas bien ? On dirait que tu n'as pas dormis depuis des jours... Tu ressemble presque à... une droguée...
En fait, c'est en prononçant ce terme qu'elle eu un déclic. Son comportement était anormal, tout comme sa physionomie. Et elle se souvenait également que son portable avait atterrie dans une décharge, pas bien loin du QG de la Première Secrétaire. Il ne fallait pas être Bac+5 pour faire le lien. Glissant sa main dans sa poche, elle activa la connexion vers plusieurs endroits du globe, les serveurs se mettant discrètement en marche, et activa l'envois de données partout dans le monde, maintenant qu'elle était certaine qu'il n'y aurait pas de connexion vers l'ONU. D'ailleurs, elle décida de gagner un peu de temps.
- Travailler à un moyen de nous connecter à l'ONU à du te demander beaucoup de concentration, il serait normal que tu te repose un peu avant l'opération. Même si je me demande encore comment tu compte t'y prendre pour que cette putain de salope de Florenza ne remarque rien à ce sujet.