Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Cleo

Pages: [1] 2 3
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Le quartier de la Toussaint / Re : Un Figaro pour Cleo ? [pv Ame]
« le: lundi 20 juin 2016, 01:10:53 »
  • L'humaine avait du mal à suivre la conversation. Si elle répondait, c'était en se fiant aux quelques éléments simples qu'elle parvenait à extraire du discours de la femme chat. Pas facile de se comprendre quand on vient de deux mondes différents et qu'on n'a aucune connaissance sur celui de son interlocuteur. Mais même si elle ne comprenait rien des détails, Cleo saisissait l'essentiel, à savoir que la neko n'avait nulle part où aller et qu'elle ne connaissait pas le pays. La jeune femme se gratta le menton, réfléchissant déjà à la façon dont elle pourrait gérer la situation quand la terranide lui révéla son nom, son vrai nom, celui qui ne comportait pas de séries de chiffres insensés, d'une voix fébrile.

    Cleo sourit en retour à Ame et se fait violence pour serrer sa main de manière rassurante.

    -Ame... Comme la pluie. On est faites pour s'entendre, je crois. Je n'aime pas beaucoup le soleil, moi.

    Compte tenu des sonorités de son nom, il ne serait pas difficile de le transcrire en japonais. C'était un exercice que Cleo n'avait jamais tenté mais cela serait amusant de chercher des correspondances et faire choisir à Ame les kanjis qui lui plaisaient le plus pour représenter son nom.

    Cependant, cette activité attendrait que les deux filles aient repris leurs esprits. A ce propos, Cleo finit par se relever et aida son invitée à faire de même. En lui tenant toujours gentiment la main, elle la fit traverser la pièce principale pour la conduire jusqu'à la petite cuisine de l'appartement.

    -Tu as faim ? Soif ? Prends-une chaise, installe-toi !

    Sans vraiment attendre de réponse, la jeune artiste sortit des chips et des bonbons d'un placard, ainsi que de quoi faire des sandwichs de son frigo et posa le tout sur la table. Suivirent des couverts et de l'eau avant qu'elle ne mette en route sa bouilloire pour faire du thé. Il lui faudrait bien ça pour se remettre d'aplomb.

    Quand elle eut fini de s'agiter, Cleo s'assit à son tour face à Ame et piocha dans la boîte de bonbons.

    -Tu as dis tout à l'heure que tu venais d'un endroit qui s'appelle Noxus, c'est ça ? Où est-ce que ça se situe exactement ?

    L'humaine n'était pas particulièrement portée géographie, mais ce nom ne lui disait vraiment rien. Soit c'était un petit village perdu au fin fond d'une campagne, soit c'était quelque part par delà ses rêves. Il avait fallu un peu de temps avant que ça lui effleure l'esprit mais ça lui apparaissait au fond l'explication la plus plausible.


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L'Enfer / Re : Du rêve à la réalité [Cleo]
« le: jeudi 09 juin 2016, 03:21:57 »
  • Le langage commençait à rejoindre la force des actes. Le diablotin qui s'afférait contre son corps ne lui en voulait pas pour ses nombreuses réticences. Cleo en fut soulagée, sans trop savoir pourquoi. Il la désigna comme étant la reine et la formule la fit sourire. La nuit dernière, elle avait été reine, elle avait contrôlé ce qu'elle avait voulu contrôler et son amant s'était gentiment plié à sa volonté, comme un serviteur l'aurait fait devant sa reine. Mais au moment où il le disait... Elle n'était reine de rien. Tout ce qu'elle pouvait faire s'était s'accrocher à lui et le laisser faire.

    -Pas ce soir... Tu es le seul à... gouverner. Le roi... c'est toah !

    C'était dit avec un air taquin à travers quelques soupirs et la phrase s'acheva quand Cleo heurta le mur. La jeune femme grimaça sous le choc puis se perdit de nouveau dans le regard bleu du démon. Elle avait du mal à réaliser ce qui était en train de se passer, mais aussi à s'abandonner. Pourtant le plaisir allait croissant, accompagné parfois d'un trait de douleur qui la faisait se cambrer, s'agiter à la recherche d'une position plus confortable.

    Cleo tatonait avec son corps mais avec de moins en moins de gêne. L'assurance d'Alastar la rassurait, en grande partie parce que son esprit avait flirté au plus près de lui peu de temps avant. La cadence changeait depuis qu'elle était dos au mur et elle avait du mal à la suivre les premiers instants. Tout naturellement, elle ajusta son maintiens, appuyant un bras contre le mur, l'autre main toujours autour du cou d'Alastar. Elle sentait en même temps les larges paumes du démon pétrir ses hanches, égratignant sa peau blanche, pour impliquer un rythme qu'elle n'aurait pu tenir seule. Après quelques coups de rein, son corps prit le rythme, se mouvant avec souplesse pour permettre une meilleure pénétration.

    -Et je suis heureuse... que tu sois mon premier, hmm...

    Le regard de la jeune femme retrouva son pétillement espiègle. Mais elle ferma les yeux rapidement pour se concentrer sur son plaisir. Sous l'impulsion du démon, son corps agissait tout seul, ou presque, ce qui lui laissait enfin le temps de ressentir pleinement ce qu'il lui faisait. C'était bon, oui. Et l'excitation qu'elle entendait quand il parlait ne rendait leur ébat que meilleur encore.

    Cleo se laissait mener dans la danse et son pendentif battait la mesure, heurtant leurs deux corps à tour de rôle. Son joli visage s'échoua contre une épaule dont elle sentait les muscles tendus pour la maintenir loin du sol. Elle fit glisser ses lèvres contre la peau rouge qui lui avait fait tellement envie, étouffant ses gémissements de plus en plus incontrôlables.

    -J'aurais préféré être la seule...

    Une vague de chaleur l'envahit soudainement lors d'un énième coup de bassin fulgurant. Quelques gouttes de sueurs commençaient à se former dans sa nuque, sous son épaisse crinière.

    -Mais oui... han, oui, c'est bon...

    Elle colla sa joue contre celle du démon et resta ainsi à lui souffler son plaisir au creux de l'oreille. Elle ne voyait plus son visage, mais elle l'imaginait tout à fait sourire, satisfait de la sentir aussi fébrile. Il la prenait contre le mur et cette position précaire la fatiguait plus que de raison puisqu'elle s'accrochait furieusement là où elle pouvait. Si on lui avait dis que perdre sa virginité serait aussi sportif, elle ne l'aurait pas cru. Elle ne pratiquait aucun sport et à force de faire des prouesses dans ses rêves, elle en avait un peu oublié que son corps n'était pas si performant qu'elle le pensait.

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L'Enfer / Re : Du rêve à la réalité [Cleo]
« le: mercredi 01 juin 2016, 03:56:15 »
  • Ce diablotin inlassable continuait ses enivrantes caresses du bout des lèvres, du bout des doigts, du bout de tout en fait. Tout ce qu'il pouvait bouger finissait plaqué contre elle d'une manière ou d'une autre, attisant le feu qui la consumait déjà un peu. Cleo se laissait assaillir de toutes parts par le démon colonisateur. Elle était la terre vierge qu'il venait conquérir, déployant ses armées et son expertise pour la faire céder. Frappée par les sensations nouvelles que l'exploration de son corps lui procurait, elle n'osait plus rien faire, attentive uniquement à chaque nouvelle sollicitation. Dans son dos, sur ses seins, sous son intimité, elle le sentait partout.

    Il semblait procéder avec méthode pour la soumettre, n'usant d'aucune force pour la contraindre. La jeune femme se retrouvait seule avec son plaisir, et c'était bien là tout le problème. Elle n'était pas prête à rendre les armes, à fermer les yeux et accepter passivement de succomber à son excitation grandissante. Son corps lui apparaissait comme une prison dorée qui refusait de la laisser s'échapper. Malgré toute la patience de son partenaire, Cleo continuait à lutter contre ses envies, elle essayait de fuir, de se réfugier quelque part dans sa tête où elle ne ressentirait plus rien, parce que c'était trop intense pour elle.

    L'humaine essayait de se rassurer, de se détendre, mais l'autre part d'elle qui désirait s'enfuir l'empêchait d'envisager la suite sereinement. Ce fut pire quand elle sentit le tissus s'écarter du trésor immaculé qui se cachait entre ses jambes. Les sensations amplifièrent d'un coup. La peau chaude était si douce contre la sienne.

    -Ha !

    Cleo déglutit difficilement. Sa propre voix l'étonnait. Le gémissement lui avait échappé et sonnait comme une réelle invitation. Alastar y répondit sans perdre de temps, comme on arrache un fruit mûr de son arbre après l'avoir palpé, il passait à l'assaut de la caverne inexplorée. L'endroit était piégé, s'y engager déclencha un superbe mécanisme de défense qui faisait se resserrer les parois du tunnel. Le mât ripa contre les parois et Cleo hoqueta de douleur.

    Dans sa panique, quand elle avait compris qu'il allait la pénétrer, elle s'était contractée et avait gagné cette douleur qu'elle redoutait tant. Elle grimaça et mordit Alastar dans le cou. Elle n'avait rien trouvé de mieux pour faire passer la douleur. Peu à peu, son corps se détendit et la souffrance diminua. Cleo se consolait dans l'étreinte du démon et resta le visage vissé dans son cou bien après avoir relâché sa morsure. Les images de son rêve refaisait surface et lui rappelait à quel point ça avait été agréable de le sentir en elle. Pourquoi ne pas s'en être rappelée plus tôt ? Cleo se sentait stupide de s'être infligée pareil supplice.

    Après la douleur, elle ne ressentait plus que de l'inconfort. Ce sexe qui allait et venait dans le sien ne lui procura pas immédiatement du plaisir. C'était étrange d'être prise et d'avoir quelque chose, le bout d'une autre personne, en elle. Mais pas si désagréable que ça. Elle apprivoisait progressivement ses sensations nouvelles et se rappela soudainement qu'elle n'était pas toute seule, qu'il y avait un autre participant et qu'elle l'avait mordu plutôt violemment. Elle sentit la honte lui faire monter le rouge aux joues.

    La jeune femme bougea un peu, reprit le contrôle de son corps pour reculer son visage. Elle trouva rapidement le regard du démon mais parla avant d'avoir pu y lire quoique ce soit.

    -Pardon, je ne suis pas aussi amusante que dans mon, HUM ! Que dans mon rêve.

    Interrompue par un éclair de plaisir qu'elle n'avait pas vu venir, elle se mordit la lèvre. Son visage gardait quelques traces de la douleur passée, elle avait les yeux un peu humide même si elle n'avait pas pleuré, et à cela se mélangeait une certaine incompréhension. Distraite par sa tentative d'excuses, elle arrivait enfin à se lâcher et ses hanches commençaient à accompagner souplement les coups de bassin.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Un Figaro pour Cleo ? [pv Ame]
« le: mercredi 01 juin 2016, 02:38:23 »
  • Cleo ne cacha pas sa surprise quand la jeune demoiselle qu'elle avait recueillie se précipita à ses côtés. Confuse de l'avoir inquiétée, l'humaine balbutia quelques paroles réconfortantes en lui souriant encore. Depuis le début, elle ne faisait presque que sourire avec gêne ou regret. Pourtant, elle trouva un certain réconfort à ne pas être seule dans son appartement et à sentir que ses états d'âme comptait pour quelqu'un. Elle ne repoussa donc pas la neko, la laissa s'asseoir tout près d'elle. Elle avait un peu l'impression de jouer la grande soeur, et si ce n'était pas désagréable, c'était déroutant.

    - Je suis désolée maître mais je n'ai pas compris ce que je dois faire.

    Le terme employé la fit grimacer. Elles allaient avoir une petite conversation toutes les deux à ce sujet. Cleo gonfla ses poumons d'air et retira ses chaussures. Il lui incombait d'informer sa nouvelle propriété qu'elle n'était plus une propriété, justement. Et elle n'avait aucune idée de comment ça serait pris. Elle n'imaginait pas que ça pourrait déplaire à la jeune fille, mais elle ne savait pas dans quelles mesures ça lui plairait et ce qu'elle voudrait faire ensuite. Rester, partir... Cleo ne la retiendrait pas contre son gré, mais ne la jetterait pas dehors non plus. Il fallait bien qu'elle insiste sur tous les points importants. Elle les lista un à un dans sa tête, dressa la liste ordonnée de son exposé et puis se tourna face à la petite créature. Elle s'assit en tailleurs tout comme elle et la regarda dans les yeux.

    -Je ne suis pas ton maître. Tu ne m'appartiens pas, d'ailleurs tu n'appartiens à personne, sauf à toi. De ce fait, tu n'as rien à faire pour moi ou qui que ce soit d'autre et je ne te donnerais jamais d'ordre. Et ça, ça dégage.

    Cleo défit la boucle du collier en cuir et le fit glisser du cou de la jeune fille. Il échoua dans sa paume qu'elle ramena vers elle avec la seule intention de récupérer son pendentif avant de jeter l'objet à la corbeille.

    -Tu es libre. Le papier que j'ai signé n'a aucune valeur à mes yeux. Je l'ai juste signé pour te faire sortir de cet endroit horrible. Apparemment, il a de la valeur pour ceux qui te gardaient prisonnière, donc je vais le garder. Si j'ai bien compris, ça les empêche d'interférer avec toi tant que je suis en vie. Donc tu es libre de partir si tu veux, je ne t'empêcherait pas de rentrer chez toi.

    Où pouvait vivre une telle créature ? C'était déjà difficile de concevoir qu'elle pouvait exister. Cleo voyait mal où la neko pourrait vivre parmi les humains.

    -Je t'aiderais comme je peux... Mais je ne sais pas qui tu es, ni d'où tu viens. Et, euh, en fait, je... c'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme toi. Les oreilles et la queue de chat, c'est pas fréquent, tu vois.

    Ou alors elle n'y avait jamais prêté attention. Et elle ne prêtait jamais attention au reste du monde. Donc il y avait une toute petite chance pour qu'elle ait croisé d'autres créatures de la sorte sans le savoir mais c'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas concevoir en tant qu'humaine.

    -Je crois que c'est mieux si tu restes là au moins aujourd'hui et cette nuit. Je ne te veux aucun mal et mon appartement est un lieu sûr où tu pourras te reposer. A ce propos, je m'appelle Cleo. Et toi ? C'était peut-être écris mais je n'ai pas fait attention...

    Elle avoua avec un peu de honte et attendit la réponse.

5
L'Enfer / Re : Du rêve à la réalité [Cleo]
« le: lundi 30 mai 2016, 00:32:01 »
  • Cleo était une jeune femme plutôt douée pour déceler les émotions sur les visages. La première explication pouvait tenir dans le fait qu'elle détestait copieusement qu'on l'approche, qu'on s'imisse dans sa vie privée. Elle avait donc naturellement développé un moyen inconscient de repérer les intentions d'un simple coup d'oeil. Un sixième sens, si l'on veut. La seconde explication avait un lien direct avec la fonction qu'elle exerçait. En tant qu'illustratrice, elle devait avant tout observer. Les paysages, les autres, leurs émotions. Ses images répondaient à des codes, relevaient d'une certaine abstraction, mais se basaient toutes sur son étude et sa façon de retranscrire les émotions qu'elle voyait. Au Japon plus qu'ailleurs, elle apprenait qu'avec un minimum de moyen, il fallait retranscrire le plus de choses possibles. Pour les émotions de ses personnages, c'était la même chose : elle devait être capable de leur faire exprimer avec le moins de traits possible les plus complexes des émotions. Ce travail demandait de la subtilité dans le geste, mais aussi dans le regard. Son oeil donc, était parfaitement entraîné à capter les fluctuations d'un visage et les interpréter correctement.

    Quand ses mains se refermèrent sur les poignets du démon, la colère refoulée qu'elle perçut  une fraction de seconde lui fit prendre conscience d'une chose qu'elle avait soigneusement écarté de son esprit jusque là. A tout moment, s'il le désirait, il pouvait la contraindre par la force. La blesser. Et personne ne viendrait l'aider. Il était tard, sa porte était fermée à clef et ses fenêtres ne donnaient sur aucun voisin. Il pourrait lui arriver n'importe quoi que personne n'en saurait rien. Cette discrétion qu'elle chérissait depuis qu'elle avait emménagé dans le quartier lui apparut soudainement comme dangereuse.

    Cleo en était là de ses réflexions quand il la poussa en arrière. Elle ouvrit des yeux grands comme des soucoupes avant de les fermer, ses bras battant l'air à la recherche d'une prise pour éviter la chute. Quand son cri de surprise retentit dans la pièce, elle était déjà stabilisée. Un instant, elle avait vraiment cru qu'il l'avait jeté au sol. Et surtout elle avait eu peur de ce que cela aurait pu signifier. De ce qui se serait passé ensuite...

    Quand elle rouvrit les yeux, Alastar était de nouveau près d'elle, fidèle à l'image qu'il lui renvoyait depuis le début, tendre, protecteur et assoiffé. Le premier réflexe de la jeune femme lorsqu'elle réalisa qu'il n'avait pas eu l'intention de lui faire de mal fut de se presser contre lui, d'enfouir son visage contre sa peau. Il la caressait de nouveau, prenait soin d'elle d'une bien agréable façon tout en faisant de l'humour. Cleo se détendit, son corps en tout cas se laissa gagner par ces attentions qui n'allaient plus le combler pendant encore longtemps. La jeune femme resta pourtant silencieuse. Ses soupirs se firent rares même si son corps répondaient aux sollicitations et qu'elle restait fermement accrochée à lui.

    Elle était mal à l'aise, ne savait pas quoi faire de la peur qui l'avait foudroyée, presque sans raison. Il fallait passer outre, elle le savait et elle en avait envie aussi, mais comment faire ? Elle s'empara de la bouche du diablotin, lui arrachait un baiser alors qu'il arrachait les agrafes de son soutien-gorge. Voir le tissus baleiné rejoindre son bas de pyjama ne la gêna pas plus que de sentir le regard du démon s'échouer sur la peau qu'il venait de révéler. Pour une agoraphobe, Cleo n'était vraiment pas pudique, confirmant que le réflexe de refermer son gilet plus tôt dans la nuit n'avait été dicté que par sa peur de voir quelqu'un débarquer chez elle.

    -La maison n'accepte pas les paiements en nature.

    Elle répondit à la promesse de remboursement un peu tard et son sourire fut bien fade comparé aux autres. Elle faisait bonne figure mais elle avait du mal à effacer le regard courroucé d'Alastar de son esprit. Ou alors c'était une autre peur qu'elle plaquait dessus. Une peur bien naturelle pour une jeune femme qui ne s'était jamais enivrée d'un plaisir pareil, avec un homme pareil.

    Pour le moment, elle parvenait à la contenir, bien aidée par son corps surplombant celui de son partenaire mais qu'en serait-il ensuite, quand il la délesterait du dernier de ses remparts ?

    -Ah !

    Il s'emparait de son sein, coupant court à toute réflexion. Le plaisir reprit son droit. Cleo ferma les yeux, les jambes serrées autour de la taille du démon. Une de ses mains se perdit encore dans la masse sombre des cheveux de l'homme.

    Maintenant que le soutien-gorge était tombé, il ne restait plus comme ornement sur le buste de Cleo que son pendentif, dont la couleur orangée se reflétait sur la peau pâle, entre les seins. La pierre semblait toujours palpiter faiblement mais sautillait surtout joyeusement contre la peau de Cleo dont le petit coeur tout mou continuait à marteler sous son sein, comme un prisonnier frappant contre les barreaux de sa cellule. Il envoyait un S.O.S. au démon qui s'affairait tout à côté. Ses coups de langues habiles pouvaient tromper Cleo, l'accabler de plaisir jusqu'à la faire oublier qu'Alastar verrait obligatoirement son trouble dans cette position, mais lui, son très cher petit coeur tout mou était insensible à l'envahisseur. Et il criait sa détresse à qui voulait bien l'écouter, puisque le plaisir avait coupé tout autre moyen de communiquer.

    Les émotions humaines pouvaient s'avérer parfois très compliquées où il était facile de se perdre, mais le corps humain était au contraire très simple. Malgré tout l'acharnement du démon à faire bourgeonner son excitation, la jeune femme était incapable d'en demander plus ou d'en demander moins.

6
L'Enfer / Re : Du rêve à la réalité [Cleo]
« le: samedi 28 mai 2016, 23:39:21 »
  • La petite Cleo venait de faire une sacrée découverte en s'attaquant au bout de peau triangulaire, fin comme les feuilles de ses carnets de croquis. Elle l'avait à peine effleurée qu'elle sentit le corps du diablotin se tendre contre le sien. Il retenait son souffle, l'écrasait davantage contre lui de ses mains impérieuses. Les doigts de Cleo se perdirent dans ses cheveux alors que le souffle d'Alastar se perdait dans son cou. Elle frémit, s'offrant aux caresses sans se départir d'une certaine pudeur, une grâce qui n'appartenait qu'à elle.

    Elle avait l'impression qu'il s'abandonnait un peu lui aussi quand elle caressait son appendice dorsal. Cet aveu la faisait chavirer, lui permettant d'agir sur le plaisir de son partenaire sans en avoir l'air. Parce que ses doigts agiles ne jouaient pas avec un attribut sexuel qui évoquait quoi que ce soit dans son esprit, outre le fouet qu'il avait été dans son rêve mais qui avait su ne pas lui faire mal. La jeune femme jouait avec lui par ce biais détourné, titillant l'excroissance de la pulpe des doigts, la coinçait entre index et majeur, s'amusant de la sentir s'agiter pour se libérer de son étreinte, la grattait parfois du bout d'un ongle, avant de la laisser se frotter contre sa paume.

    -C'est un drôle de petit animal, cette queue.

    Elle lui dit tendrement, en se perdant dans le sourire qu'il lui retournait, puis dans son regard irréel, cet oeil d'un bleu électrisant, à la fois bien plus clair que le bleu qui l'habillait et bien plus intense. Une couleur fascinante, presque lumineuse, qu'elle aurait adoré reproduire au bout de ses pinceaux. Plus tard peut-être, s'il ne disparaissait pas trop tôt. Tout de suite, elle n'osait pas le lui demander, elle n'avait pas envie de se séparer de lui. Sa présence était trop enivrante pour le repousser encore, ce serait une vraie torture de s'extraire de son emprise. Un vieux souvenir prévenait Cleo que cette attraction qu'elle ressentait n'était qu'un leurre démoniaque, qu'elle payerait pour son péché. Et bien qu'on la damne ! Une nuit avec lui, cela n'avait pas de prix. Et puis certains démons étaient gentils, il l'avait dit.

    Un peu bête, Cleo avait bu ses paroles et se laissait maintenant charmer par son nez qui la taquinait. Elle raffermit la prise qu'elle avait sur la chevelure du démon quand il retourna l'embrasser. Leurs langues entamèrent un deuxième tour endiablé, attisant le feu que la tendresse avait gardé à température égale. Mais le craquement de son short qui fila rejoindre le sol à ses pieds dérégla la machine. La jeune femme voulut protester, oublieuse de la visiteuse qui emplissait sa bouche.

    -Hmm !

    Sa plainte fut étouffée par le baiser mais elle fixa le diablotin avec mécontentement. Elle avait l'habitude qu'on ne la prenne pas au sérieux quand elle affichait cet air là, qu'on la trouvait vraiment mignonne quand elle se mettait à bouder. Mais il venait de ruiner son pyjama... Cleo abandonna toute activité pour l'empêcher de continuer le massacre. Ses mains glissèrent des épaules d'Alastar, suivirent l'arc de ses coudes et se refermèrent sur ses poignets.

    -Epargne le reste, c'est un de mes ensemble préféré ! elle râla, cambrée contre lui.

    La position était loin d'être confortable. Déséquilibrée par cette main coincée dans son dos, toujours sur la pointe des pieds, elle dépendait de son partenaire et de sa poigne pour ne pas finir le cul par terre.

7
Le quartier de la Toussaint / Re : Un Figaro pour Cleo ? [pv Ame]
« le: samedi 28 mai 2016, 21:20:54 »
  • La créature avait beau dire, dans de telles conditions, c'était vraiment difficile de ne pas s'inquiéter pour elle. Cleo se fendit d'un nouveau sourire désolé. Elle ne savait quoi faire d'autre, quoi dire d'autre. Elle se gratta le bras.

    -Tu peux me tutoyer. Je ne suis pas beaucoup plus âgée que toi...

    Le lieu était pourtant mal choisi pour entamer la discussion. Les rues avaient beau ne pas charier beaucoup de monde, Cleo se sentait mal à l'aise dans cet endroit, surtout qu'elle ne portait plus sa pierre.

    -On verra ce que je peux faire pour toi, mais d'abord si ça te va, on rentre chez moi. On sera mieux installée déjà. Et en sécurité aussi.

    Avant de reprendre la route puisqu'elles allaient devoir traverser quelques rues plus fréquentées, la jeune femme retira son gilet et s'approcha de sa compagne féline pour le lui attacher autour de la taille, camouflant ainsi sa queue sous le vêtement. Après quoi, elle lui posa son chapeau aux larges bords sur la tête pour cacher ses oreilles.

    -Je te laisse l'ajuster, j'ai peur de te faire mal...

    Elle se recula de quelques pas pour observer le résultat. Outre le collier de cuir qui continuait à l'exaspérer et à la déranger, il n'y avait plus rien de "choquant" pour le commun des mortels. Cleo fit signe alors à la demoiselle de la suivre, lui tendant la main gentiment.

    La docilité de la femme-chat la surprenait un peu mais personne ne sembla le remarquer sur leur passage. Les passants devaient les prendre pour deux soeurs ou deux amies dont l'une était particulièrement timide. Il ne leur fallut pas très longtemps pour arriver à l'immeuble où logeait l'illustratrice. Comme elle habitait au dernier étage du building, elles prirent l'ascenseur. Cleo resta silencieuse, songeant à milles et une choses. Elle était perturbée par ce qui venait de se passer, elle avait beaucoup de mal réaliser ce qu'elle avait fait et qu'elle avait embarqué une jeune fille avec elle.

    Toujours sans un mot, elle ouvrit la porte de son appartement et s'effaça pour faire entrer sa protégée.

    -Fais comme chez-toi.

    Elle lui sourit et entra à sa suite. Après avoir fermé la porte derrière elle, laissant les clefs tinter dans la serrure, elle se laissa glisser contre le battant, se retrouvant par terre. Elle lâcha un long soupir en fermant les yeux. Enfin chez elle. Le chemin lui avait paru tellement long... Quand elle rouvrit les yeux, elle croisa le regard de la jeune fille, qui ne semblait pas trop savoir où se mettre, ce qu'elle avait ou non le droit de faire.

    -Installe-toi où tu veux. La salle de bain, c'est la porte à droite, si tu as envie de prendre une douche ou... ou autre. Au fond, tu as la cuisine, tu peux te servir. Enfin voilà, fais vraiment comme chez toi. Oh et, moi c'est Cleo.

    La seule pièce qu'elle avait oublié de présenté était son atelier, dont le porte était entrouverte. Quant à la pièce où elles se trouvaient, c'était à la fois un salon avec un bureau, une petite table, une bibliothèque et une chambre avec un lit dans un coin et des armoires. Une douce odeur de violette flottait dans l'air, conduisant à une bonbonnière posée sur le bureau.

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L'Enfer / Re : Du rêve à la réalité [Cleo]
« le: samedi 28 mai 2016, 00:17:27 »
  • Elle garda une main sur la joue de son visiteur nocturne quand ce dernier s'écrasa contre ses lèvres. Inconsciemment, ça l'aidait à se repérer dans cette étreinte, à ne pas perdre pied et accepter sans la moindre réticence d'ouvrir sa bouche mutine pour y accueillir une danseuse chevronnée. Ce baiser était comme une leçon de tango. D'abord, elle trouva les pas étranges et compliqués et son cerveau tournait à toute allure pour essayer d'en comprendre les mécaniques, mais au bout de quelques secondes, elle s'y essaya à son tour, maladroite, gauche et puis elle ferma les yeux et se laissa porter par la musique, par l'expérience de son partenaire et tout devint tout de suite plus facile.

    Cleo avait l'impression d'être de la légèreté d'une plume, de ne plus subir la gravité, comme lorsqu'elle était plongée en plein rêve, tant elle se reposait contre le torse d'Alastar. Son petit coeur battait désormais au rythme de leur danse, soutenu mais harmonieux, passionné comme se devait de l'être toute danse latine. Mais dans le tango, la femme se devait d'être féroce, d'attaquer aussi, même si elle se laissait mener par son partenaire. Ce n'était qu'à cette condition que la danse pouvait être belle et brûlante. La langue apprenait vite sa chorégraphie, se déployant avec aisance autour de celle du démon, l'aguichant quand elle se frottait pas entièrement, se refusant parfois, pour le pousser à forcer le passage, à la réclamer du bout des dents, du bout des lèvres. Elle se laissait courtiser, mais se faisait à la fois plus exigeante. L'élève était loin, très loin de dépasser le maître mais elle faisait de son mieux.

    Certains pensaient que s'embrasser à pleine bouche, c'était déjà une manière de se faire l'amour. Après tout, n'était-ce pas le même mot que l'on employait pour décrire les deux actes ?  Se faire baiser. Recevoir un corps étranger en soi et en éprouver de l'excitation et du plaisir si c'était bien fait. Voilà qui résumait l'affaire. Pourtant, les humains étaient plus prompts à se rouler des pelles sur les bancs publics, affichant leur fougue et leur désir à qui voulait bien leur accorder un regard, qu'à s'ébattre devant le tout venant. En fin de compte, Alastar avait raison, les humains étaient malhonnêtes. Et sur ce point, Cleo l'était autant que les autres, dans la mesure où elle aurait été bien moins réceptive aux gestes et intentions de son partenaire s'ils s'étaient trouvé ailleurs que dans la discrétion de son appartement. Heureusement pour elle, le beau diablotin avait attendu qu'elle soit rentrée pour venir la séduire et s'était bien garder de se manifester à son bureau.

    Elle se crispa un peu en sentant les griffes racler contre son dos mais se rendit vite compte que ce n'était pas si désagréable qu'elle l'avait pensé. L'excitation peut-être, ou la bouche tendre avec laquelle elle s'amusait, parvenait même à la faire redoubler d'ardeur quand les parties les plus fines de son épiderme se déchiraient dans un petit picotement. Ses propres ongles s'enfonçaient un peu dans la nuque du démon quand cela arrivait, mais avec moins de contrôle que lui.

    Une douce chaleur envahissait progressivement ses entrailles alors que la queue caudale venait s'enrouler autour de sa jambe. La pression légère qu'elle y exerçait donnait l'impression à Cleo de porter une jarretelle, comme les mariées, et machinalement, elle ferma les cuisses dessus, les frottant l'une contre l'autre autant que son corps se frottait à celui de son partenaire, imprimant les formes masculines contre sa peau, sans pour autant les identifier toutes.

    Ca lui fit tout drôle de sentir quelque chose s'écraser contre ses fesses, la troubla un bref instant. Ses muscles se contractèrent, durcissant ce délicat postérieur jusqu'à ce que des mains viennent les rassurer et les détendre de quelques gestes adroits. L'éclair qui la frappa dans le bas du ventre n'était pas non plus étranger à ce relâchement qui atteignit tout son corps, lui procurant une sensation de bien-être. Sa main quitta la joue d'Alastar, glissant tout doucement de sa prise.

    -Je préférerais y songer comme ma plus belle réalité.

    Elle sourit en enfouissant son visage dans le cou du démon, s'imprégnant de son odeur. Elle lui caressa la nuque du bout des doigts, formant de petits cercles à la racine de ses cheveux. Son autre main, elle, tomba le long de son corps.

    -Ce serait plus... exotique.   

    Elle rencontra quelque chose qui lui fit baisser les yeux. C'était le bout de la queue caudale, chassée de sa croupe, qui serpentait dans le vide avant de trouver une nouvelle proie à attaquer. Cleo s'en saisit entre son pouce et son majeur qu'elle fit glisser dessus, curieuse de découvrir la texture de cet appendice étonnant et totalement étranger. Etait-ce doux ? Ecailleux ? Sensible peut-être ? Elle n'osait pas la manipuler avec plus de force, par crainte de lui faire mal.

    -Des rêves fantastiques, je peux en faire quand je veux.

9
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 27 mai 2016, 01:13:09 »
01h13
Je prends mes cachets parce que la mamie que je suis spéciale dédicace Connor, tavu s'est bloquée le dos en début d'après-midi en coupant un bout de papier (véridique).

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L'Enfer / Re : Du rêve à la réalité [Cleo]
« le: vendredi 27 mai 2016, 00:48:48 »
  • Il l'enfermait dans la prison de ses bras et cette fois, elle fut heureuse de s'y trouver. Comme il la tenait, elle pressentait qu'elle n'aurait pas pu s'échapper si elle avait essayé, mais elle n'en ressentait ni l'envie, ni le besoin. Il faut dire qu'il se montra beaucoup moins empressé, moins conquérant, plus attentionné envers le petit bout de femme qui le questionnait. Ce changement subtile dans son comportement ne passa pas inaperçu, rassurant davantage la jolie Cleo sur sa décision. Non, vraiment, elle n'avait rien à craindre de lui. Sa force pouvait bien être infiniment supérieur à la sienne, il ne l'utiliserait pas pour lui faire de mal. A tord ou à raison, elle en était convaincue.

    On ne pouvait pas enlacer une personne avec sa tendresse, ou l'embrasser gentiment sur le front pour ensuite la blesser. C'était tout bonnement impossible. Du moins ça l'était dans l'univers de Cleo : un endroit où il faisait bon vivre, sans le moindre doute, puisque les rêves y devenaient réalité, on y était traité avec prévenance et que même les démons y devenaient des êtres adorables. Seule ombre dans ce monde charmant, l'histoire d'un des protagoniste qui se faisait malmener par une soeur au nom tout aussi charmant que le sien. Onyxian et Alastar Magoa.

    *Alastar...*

    Elle répéta le nom dans sa tête. Ce n'était pas aussi courant que Lucifer ou Belzébuth, mais ça faisait tout de même très démon. Quant à sa soeur, Cleo ne pouvait rien éprouver de bon à son égard après ce qu'il venait de révéler. Elle voulut dire quelque chose à ce sujet, s'excuser ou n'importe quoi d'autre qui aurait pu afficher sa répulsion face à de tels actes mais le sourire du diable la fit douter de l'utilité d'un tel aveu. En fait, ça ne semblait pas le déranger et encore moins l'émouvoir. Est-ce qu'il se moquait d'elle pour évaluer ses réactions ? Elle s'en convainquit -parce que c'était plus arrangeant d'agir de la sorte- lorsqu'il l'embrassa de nouveau. Comme ses lèvres pouvaient lui paraître douces. Comme il était grisant de sentir son souffle si près de son visage. Cleo n'avait jamais joui d'une telle proximité, pas même avec ses parents. Elle ne se souvenait pas de les avoir un jour enlacé... Rien que ça suffisait à mettre son corps en alerte, à l'émoustiller, alors que dire des caresses dans son dos et de la queue caudale qu'elle sentit de nouveau contre sa jambe.

    -Tous les humains ne sont pas malhonnêtes !

    Il y avait un poil de contrariété dans sa voix. Elle était humaine et elle était tout ce qu'il y avait de plus honnête ! Elle recula un peu son visage pour le fixer dans les yeux d'un air effarouché. A peine plongea-t-elle dans son regard d'azur que son indignation s'y noya, ne laissant sur son visage qu'un sourire et dans sa tête qu'une idée. Une délicieuse idée qui la fit frémir d'avance, tandis qu'elle déplaçait une main pour caresser la joue d'Alastar.

    -Moi par exemple. Je ne mens en disant que je suis ravie que tu m'aies retrouvé.

    Elle approcha son visage du sien, une main se refermant sur la nuque du démon.

    -Et je ne mens pas non plus en disant que j'ai très envie que tu m'embrasses.

    Elle lui vola un baiser plaquant sa bouche sur la sienne quelques secondes à peine avant de la retirer, d'humeur joueuse. Son regard invitait même l'homme à venir lui réclamer un véritable baiser, dans une attitude tout à fait similaire à celle de sa projection.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Un Figaro pour Cleo ? [pv Ame]
« le: jeudi 26 mai 2016, 23:32:52 »
  • Une réduction de trente pourcent. Cleo n'y croyait pas, il l'avait cru ! Elle acquiesça brièvement pour signaler que l'affaire était conclue.

    -Ca fera l'affaire.

    Avant de suivre le vendeur, la jeune femme surprit le regard mauvais que son collègue lança à la créature qu'il avait malmené. Elle serra les dents pour retenir son indignation. La meilleure chose à faire était de l'ignorer et de signer le contrat de vente au plus vite pour soustraire la femme-chat de son emprise. Cleo se sentait coupable de ne pas pouvoir faire plus, au fond elle savait que ce n'était qu'une maigre consolation de sauver une personne sur toutes celles encore prisonnières, mais avec ses petits moyens, elle ne pouvait guère faire davantage.

    Un jour peut-être trouverait-elle une autre solution, mais pour l'instant, il fallait presser au plus urgent.
    Ses semelles compensées claquèrent sur le pavé froid de l'allée, la jeune femme s'efforçait de ne pas croiser le regard des autres pensionnaires, de peur de se trahir. C'était la première fois qu'elle avait un rôle aussi difficile à tenir, il aurait fallu d'un rien pour la rendre vulnérable en perçant son armure factice.

    Cleo fut soulagée malgré tout de constater qu'ils ne changeaient pas de lieu pour signer le contrat, elle avait ainsi le loisir de garder l'oeil sur les deux hommes. Son horreur s'accentua quand elle entendit les termes du contrat. Droit de vie et de mort. Ces gens étaient des grands malades. Quand il fit glisser le contrat et le stylo sous son nez, elle fit mine de lire le papier et y apposa sa signature. Plus vite fait, plus vite partie. A son tour, l'homme signa pendant que Cleo sortait de son sac la somme demandée. Il récupéra l'argent et le recompta avant de retrouver un air plus avenant. Il semblait soulagé que la transaction ait bien eu lieu.

    Après quoi il se dirigea vers un placard, pendant que Cleo retournait tranquillement auprès de la jeune fille aux attributs félins en lui adressant un sourire triste. Le gérant revint rapidement auprès d'elles, un collier en cuir dans les mains. D'un tour de clé, il libéra l'esclave de ses fers et lui attacha le collier en cuir où il attacha la laisse. Sur le collier, il y avait une petite médaille, contenant le numéro et pas le nom de la créature.

    -Si vous avez le moindre problème avec votre nouvel animal, vous pouvez nous la rapporter sous une semaine et vous serez remboursée. Après cela, l'argent sera encaissé et comme je vous l'ai dis, vous ne serez plus remboursée.

    Il disait cela avec un sourire affable en lui tendant la laisse, sans le moindre égard pour la fille qui y était reliée. Cleo se contint toujours, lui souriant vaguement.

    -Entendu. Mais je pense qu'il n'y aura pas le moindre soucis.

     Tranquillement, elle le suivit jusqu'à l'avant du magasin où il lui ouvrit la porte en lui souhaitant une bonne journée.
    La jeune femme ne traîna pas davantage. Son poing serré au bout de la laisse, elle intima toujours sans méchanceté à la créature de la suivre. Elle marchait vite mais ne s'amusa à aucun moment à tendre la laisse qu'elle tenait, n'allant jamais plus vite que pouvait supporter la neko. Dès qu'elles furent sur le point de quitter le quartier de la Toussaint, Cleo ralentit l'allure, jusqu'à s'arrêter dans un renfoncement désert.

    Très vite, elle décrocha la laisse du collier et la remplaça par l'oeil-de-tigre qu'elle portait en pendentif jusqu'à présent. La petite pierre jaune striée contenait une magie qui augmenta au contact des doigts de Cleo pour envelopper la neko quand elle la reçut autour du cou. Ce ne fut qu'alors que sa nouvelle "maîtresse" se détendit, ses épaules s'affaissant un peu alors qu'un sourire amical éclairait son visage.

    -Voilà, plus personne ne pourra te faire de mal sans en souffrir tant que tu gardes cette pierre autour du cou. Je te donnerais une de mes chaîne pour la porter quand on sera arrivée chez moi, en attendant tu vas devoir garder ce collier là, je suis désolée.

    Quant à la laisse, elle la fourra dans son sac en attendant de pouvoir la jeter.

    -Est-ce que ça va aller ?

    Elle ne la quittait pas des yeux, une pointe d'inquiétude dans son oeil valide.

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L'Enfer / Re : Du rêve à la réalité [Cleo]
« le: jeudi 26 mai 2016, 01:44:09 »
  • -Merci...

    Pour le thé ou pour l'avoir lâchée, à lui de juger. Sans doute les deux.

    Quoi qu'il en soit, il lui sourit d'un sourire communicatif qui la poussa à forcer ses lèvres à s'étirer à leurs tour dans un mélange de gêne et de gratitude. Nul besoin de feindre la force avec lui, de chercher à lui mentir. En cet instant, elle était faible et ne se sentait nullement diminuée de le reconnaître, de lui demande de comprendre, de faire avec. Il avait gentiment accepté et elle lui en était reconnaissante. Il n'y avait pas grand chose à dire de plus.

    Cleo n'avait sûrement pas le physique de la femme parfaite avec son oeil aveugle dont la pupille disait merde à l'autre, ni même le caractère idéal, mais au moins elle n'essayait pas d'être ce qu'elle n'était pas, acceptant son sort avec une certaine simplicité. Si faible d'ailleurs qu'elle dut se retenir de rappeler le diable pour combler le vide béant et froid, comme une coque de glace, qui se refermait sur sa peau. Elle frissonna et referma machinalement les bras en se laissant glisser contre le mur, les jambes pliées contre son buste. Machinalement, elle reprit son gilet-serpillière et le posa sur ses épaules sans enfiler les manches, juste pour se réchauffer, sans vraiment chercher à se camoufler de nouveau.

    *Ca fait beaucoup d'émotions en une seule journée...*

    Mais son coeur commençait à ralentir la cadence et lui permit bientôt de retrouver une respiration profonde. Emplissant ses poumons de grandes goulées d'air, elle écouta avec beaucoup d'attention les réponses que le diable lui apportait. Pouvait-il lire directement dans ses pensées ? Quelque part, qu'il puisse anticiper la moindre de ses envies la rassurait. Comme ça il ne pourrait pas se fourvoyer même si elle se montrait maladroite. Ce qui lui arriverait sûrement encore.

    Ainsi, il lui expliqua tranquillement qu'ils avaient un pacte parce que ce qu'elle avait pris pour un rêve n'en avait pas été un et qu'elle avait déjà couché avec lui, en quelque sorte, la nuit passée. Ou du moins son âme l'avait-elle fait. Soit... Elle avait quelques doutes sur la véracité concernant le pacte, après tout, elle n'avait rien signé, rien demand... Ses pommettes rougirent subitement et elle enfouit son visage dans ses mains. Joue avec moi. Elle se souvenait l'avoir dis, l'avoir pensé. Un petit rire lui échappa et elle s'excusa mentalement d'avoir remis en doute les paroles du démon. Elle commençait à comprendre maintenant. C'était fou, mais elle y croyait volontiers.

    -De la magie en moi ? C'est vrai que je peux contrôler mes rêves la plupart du temps. Mais c'est grâce à mes géodes d'améthyste.

    Elle lui désigna du doigt les deux blocs posés autour de son lit, coincés entre deux géodes aux pierres blanches et translucides : des cristaux de roche. La combinaison lui assurait des rêves lucides et criant de vérité, en plus d'une puissante protection mentale. Mais en observant elle-même ses roches, elle remarqua que l'une d'elle était complètement saturée, ce qui expliquait la faille qui avait permis au démon de la retrouver, de lier son pacte. Elle n'avait pas été suffisamment prudente et ne s'en rendait compte que maintenant... Un nouveau frisson la parcourut quand elle repensa au début de son rêve.

    -Si la magie court vraiment en moi, alors elle s'exprime à travers mes pierres.

    Et en fait, ça tombait sous le sens, maintenant qu'il lui disait. N'avait-elle pas toujours pu activer leurs propriétés d'un simple contact ? Ca n'allait donc jamais s'arrêter ! En quelques minutes, ça faisait beaucoup de choses à assimiler. Le débarquement d'un démon dans son salon, qu'elle avait cru n'être qu'un rêve palpitant et qui se tenait juste à côté de son portrait numérique, un pacte qui le liait à lui en des termes qu'elle ignorait mais dont elle devinait l'issue à court terme et puis maintenant qu'elle était douée de magie et que c'était ça qui lui permettait de jouer avec ses petits cailloux.

    *Bon sang quelle soirée !*

    « Sois heureuse, beaucoup de mes congénères auraient utilisé ce pacte comme un prétexte pour abuser de toi. »

    Heureuse, elle l'était. Et pour pleins de raisons mais s'il ne fallait en citer qu'une qui pouvait englober toutes les autres, c'était de l'avoir lui, devant elle, en chair et en os. Il l'avait fasciné quand elle était endormie, mais elle était juste joyeuse, contente, enjouée, qu'importe le terme utilisé, qu'il soit venu la voir.

    Cleo acheva de se calmer, accueillant avec bonheur l'instant où son angoisse se dissipa en lui rendant la souplesse de son corps et la solidité de ses jambes. L'air malicieux de sa projection apparut enfin sur son visage tandis que le diable lui offrait une courbette en continuant à la rassurer. Ca le rendait un peu grotesque et il n'en fallait pas plus pour l'amuser, faire de nouveau pétiller son regard.

    Elle finit par se relever et fit quelques pas dans la pièce pour balancer son gilet sur le petit tas que formait ses vêtements du jour, de l'autre côté du lit. Elle n'avait pas l'intention de contrarier son visiteur en conservant ce vieux machin qu'il s'était empressé de lui retirer. Et puis se tourna vers lui, sereine désormais. Elle s'offrit à sa contemplation, comme si elle attendait un compliment, ou une remarque, quelque chose de sa part.

    -Je te fais confiance.

    Elle parla simplement, de sa voix scintillante, en le fixant droit dans les yeux. Qu'il soit un démon ne l'inquiétait pas. Avec son éducation chrétienne, elle aurait du s'en méfier, tout faire pour s'en protéger mais elle ne croyait ni en dieu, ni en rien d'autre que sa propre magie. Démon, ce devait être simplement le nom donné à quelques créatures magiques, et rien de plus. La vie après la mort et les considérations du même ordre, elle était trop jeune pour s'en soucier. Et une autre échéance l'attendait. Elle avait mis plus d'une minute à se calmer, à écouter, à assimiler. Et elle avait promis en le remerciant que son caprice ne durerait pas longtemps.

    Doucement, elle franchit la distance qui les séparait, son opale de feu effaçant les dernières traces de sa fatigue de son corps, et retourna se blottir contre lui. Sa chaleur l'irradia de nouveau quand elle se hissa sur la pointe des pieds pour passer ses bras autour de son cou. Elle le serra un peu en soupirant d'aise, mais ne s'aventura pas plus loin. L'esprit de Cleo ici, était contenu dans son corps, un corps fragile d'humaine qui lui interdisait de s'exprimer avec autant de fougue et d'insouciance que lorsqu'il se promenait seul, pendant un rêve. D'autant plus que ce corps n'avait jamais connu d'homme. La jeune femme resta donc très sage, découvrant avec douceur ce que ça faisait d'étreindre quelqu'un, de sentir une autre peau que la sienne sous ses mains.

    -Dis, tu connais mon nom, mais je ne connais toujours pas le tien. Tu veux bien me le dire ?

    Elle chuchota sa question au creux de l'oreille du démon.
  

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Le quartier de la Toussaint / Re : Un Figaro pour Cleo ? [pv Ame]
« le: mercredi 25 mai 2016, 17:46:21 »
  • Son oeil d'un vert clair ne pouvait se détourner de la créature vers laquelle on l'amenait. Dans chaque cellule, chaque cage, il y avait ou y avait eu un être comme cette fille, une sorte d'hybride moitié humain, moitié animal. Comment était-ce possible ? Cleo hallucinait silencieusement devant le spectacle qui se déroulait devant elle. Elle imaginait déjà d'odieux procédés chirurgicaux qui auraient pu donner naissance à ce genre de créature. Son visage s'était figé, elle ne savait pas trop si elle devait être dégoûtée ou si elle trouvait le résultat incroyablement adorable.

    Non, elle ne devait pas penser à ça. Elle avait honte de sentir ces questions la traverser. On se moquait de savoir comment cette petite chose aux oreilles de chats pouvait exister, si elle était ainsi ou si on l'avait crée de toute pièce. On s'en moquait parce que de toute évidence elle était vivante, douée de parole, d'intellect et qu'on la traitait comme un animal, non, moins bien que ça. Comme une esclave. Le vrai problème, il était là.

    L'humaine sortit de ses pensées quand un second homme, qu'elle n'avait pas encore remarqué, tonna après la créature. Ses vociférations la firent sursauter, lui faisant prendre conscience de l'endroit où elle se trouvait vraiment. Ce n'était pas une animalerie traditionnelle et ce quartier était parfaitement choisi. Tout prenait un sens petit à petit, mortifiant Cleo. Et les critères qu'elle avait énoncés juste avant de pénétrer ici, le type n'avait même pas bronché. Il avait déjà du entendre des demandes bien plus particulières, plus sordides aussi. Comme elle avait honte d'être là. Mais plus que cela, elle avait peur. Si jamais on découvrait qu'elle n'était qu'une ignorante, si on la soupçonnait de quoi que ce soit, on pourrait vouloir l'éliminer ou s'emparer d'elle. Heureusement, elle avait de quoi se protéger. Pour le moment.

    Le coup de pied partit, mettant un terme au flot de ses pensées. Le gérant s'interposa entre lui et la pauvre chose qui accusait le coup comme elle le pouvait, le repoussant avec une pointe d'agacement.

    - T'avise pas de recommencer ça, lui gronda-t-il à l'oreille. Pas devant les clients, pas s'ils ne te le demandent pas.

    Cleo n'écoutait rien de ce qu'ils pouvaient se dire. Elle esquissa un geste pour se précipiter vers la fille aux oreilles de chat mais se retint au dernier moment. Elle devait rester prudente. Ce fut donc d'un pas ferme mais sans précipitation qu'elle la rejoignit pour lui frotter le dos gentiment.

    -Force-toi à prendre une grande inspiration, la douleur refluera plus vite après.

    Un conseil qu'on lui avait donné, mais elle ne pouvait pas dire quand. Contrairement à Arclo, Cleo avait une voix toute douce et elle parlait assez bas. Si la neko relevait la tête pour croiser le regard de l'humaine, elle ne trouverait rien d'autre que de la gentillesse, mêlée à de la tristesse. Même si son oeil aveugle lui donnait un air un peu étrange, voilé et dont la pupille était décentrée, Cleo n'était pas menaçante.

    -Veuillez excuser le comportement de mon collègue, mademoiselle.

    La jeune femme se tourna vers le gérant, le fustigeant d'un regard noir. Il avait l'air embarrassé et craignait d'avoir perdu une cliente. Cleo était assez fine pour le remarquer et pour saisir sa chance. Elle croisa les bras sur sa poitrine.

    -Vous êtes bien conscient qu'en abîmant la marchandise sous mes yeux, vous allez devoir revoir son prix à la baisse, n'est-ce pas ?

    Elle prit un ton plus ou moins menaçant sans trop de peine, mais intérieurement, elle se sentait mal à chaque mot qu'elle prononçait. Marchandise... prix à la baisse... Elle en avait des frissons. Mais elle ne pouvait pas se démonter maintenant. Toute seule, elle ne pouvait rien faire contre eux, mais elle pouvait au moins tirer la jeune fille de leurs griffes. S'il fallait payer pour cela et bien elle paierait, mais de préférence le moins possible.

    Il fallait juste espérer qu'ils la prennent au sérieux.

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L'Enfer / Re : Du rêve à la réalité [Cleo]
« le: mercredi 25 mai 2016, 13:04:27 »
  • Il lui souriait. Il s'approchait. Elle ne savait pas quoi faire, alors elle ne fit rien. Elle le suivit juste du regard, un regard qui se teintait d'appréhension plus il se rapprochait. Il venait pour la toucher, elle le savait, et elle avait envie que cela arrive car c'était le seul moyen de s'assurer qu'il était réel. Mais ça l'effrayait en même temps. Son corps avait assimilé le contact physique à la douleur, chaque fois que quelqu'un la frôlait ou lui serrait la main, elle devait lutter pour passer outre les sensations douloureuses que ça lui procuraient. C'était éreintant. Mais ce soir-là, elle n'arriva pas à s'écarter. Elle n'en avait même pas vraiment envie. Alors elle se prépara au choc, son corps se raidissant à mesure que la distance entre eux disparaissait.

    Quand il posa une griffe sur sa joue, Cleo ferma les yeux, le visage déjà déformé par une douleur qui ne se profila jamais. Il lui sembla la sentir, mais ce n'était qu'un frisson, et la chaleur qui frappait sa peau froide ne la brûlait pas vraiment. Elle ouvrit les yeux, toujours aussi médusée, pour voir cet être rouge qui la dominait de sa taille un instant plus tôt, penché sur elle, lui caressant les cheveux avec beaucoup de douceur. Il semblait particulièrement attiré par le creux de sa gorge, entre ses clavicules, juste au-dessus du tissus refermé, l'endroit où elle déposait chaque matin quelques gouttes de son parfum. Il sentait le bonbon à la rose, une odeur qui lui convenait tout à fait : à la fois douce et sucrée, assez subtile pour ne pas embaumer sur son passage, mais assez commune pour être discernable.

    Elle sentit son coeur s'affoler de nouveau avec la proximité. Elle repensait à son rêve et à la possibilité qu'elle avait de le rejouer, en vrai. Quand le diable prit à nouveau la parole, sa voix grave acheva de la faire chavirer. C'était lui. Il n'y avait aucun doute. Mais elle était trop déconcertée pour sourire, pour laisser éclater sa joie et la myriade d'autres émotions qui déferlaient sur elle. Dans un rêve, elle lui aurait sûrement sauté au cou en riant pour l'étreindre de toute ses forces.

    -Je n'ai pas cette capacité. Je ne peux pas matérialiser mes rêves...

    Le constat fit germer les restes de ses inquiétudes, immédiatement balayées par les excuses qu'il lui présenta. Aussi réactive qu'une poupée de chiffon, elle le regarda relever délicatement sa main meurtrie et laper les dernières gouttes de thé, maintenant froides, les remplaçant par une salive tiède. Allait-il lui mordiller les doigts comme elle l'avait fait avec son pouce la nuit passée ? L'idée la fit frémir, mais elle s'estima heureuse qu'il n'en fasse rien, lui laissant le temps de reprendre un peu ses esprits.

    -Ce n'est rien, bafouilla-t-elle en battant des paupières pour chasser le trouble qui l'habitait.

    Quand il lui prit les poignets pour les écarter, elle résista un peu, un réflexe qui fut sans effet manquant de toute façon de conviction, mais qui lui donna un aperçu de la force de cet homme qu'elle avait désiré si ardemment toute la journée.
    Les pans de son gilet retombèrent le long de son corps, dévoilant son petit coeur battant à tout rompre sous la peau d'albâtre que le bleu intense du soutien-gorge rendait presque irréelle. Et  puis les paumes délicieusement chaudes recouvrirent ses épaules de leur largeur masculine et le gilet chut, transformé par ce geste en simple serpillière. Un rôle qui lui allait à merveille.

    « Crois-en mon expérience, il n’y a peu de choses au monde qui soient plus agréables qu’un rêve qui décide de se réaliser... »

    Pour ça, elle le croyait volontiers. Après tout, elle en faisait justement l'expérience. A cet instant, elle prit conscience des caresses sur sa jambe. La queue caudale remontait lentement sur sa cuisse, comme mue par une envie de jouer, d'agacer sa peau tendre. Cleo continuait à se faire manipuler, assimilant partiellement la situation, incapable de trop réfléchir sous le regard implacable du démon. Elle continuait aussi à avoir peur. Elle ne savait pas bien de quoi en revanche. Mais cette peur qui lui nouait le ventre l'empêcha d'apprécier pleinement le baiser que l'homme imposa à ses lèvres.

    Le trouble de la jeune femme devait être amusant à voir, d'un point de vue extérieur. Un instant, elle soupirait, s'enivrant du contact de la bouche contre la sienne, de la main sous son sein qui l'empêchait de tomber et du torse qui lui communiquait sa chaleur; mais l'instant d'après, la panique la gagnait et elle prenait conscience que le baiser lui était imposé, que la main l'acculait contre le mur, que l'homme la forçait.

    Rassemblant ce qu'il lui restait de lucidité, elle s'arqua légèrement pour permettre à sa main de trouver une place sur le torse musculeux et y imprégner une pression. Cleo n'essayait pas de se libérer de toutes ses forces, elle lui demandait de reculer, de la laisser respirer. Et elle faillit pleurer de joie et de nervosité quand elle sentit ses doigts sur la peau rouge. Elle pouvait le toucher, donc il existait bel et bien, c'était la preuve qu'elle n'hallucinait pas. Fantastique ! Et terrifiant...

    -S'il te plaît... arrête.

    Sa voix tremblait un peu témoignant du besoin presque vital qu'elle éprouvait de se séparer de lui, et son ton était désolé. Elle se sentait presque coupable de le repousser, ne voulait pas le contrarier. Ce n'était pas par crainte de représailles puisqu'il ne l'effrayait pas vraiment, mais par sollicitude. Un simple, sincère et candide remord.
    Dans ses yeux, on pouvait voir qu'elle n'avait pas l'intention de le repousser comme ça toute la soirée mais là, tout de suite, elle avait besoin de se reprendre, d'apaiser ses craintes qu'elle ne comprenait pas, et elle ne pourrait pas le faire s'il continuait à l'assaillir comme ça.

    - S'il te plaît, elle répéta en le fixant dans les yeux. Juste une minute.

    Subir le yoyo émotionnel qu'elle subissait était épuisant. Il devait bien le sentir, elle était fébrile malgré son corps tendu contre le sien. La petite opale de feu cachée au bout de la chaînette était d'ailleurs la seule barrière qui empêchait une sacrée migraine de lui vriller les tempes.

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Le quartier de la Toussaint / Un Figaro pour Cleo ? [pv Ame]
« le: mercredi 25 mai 2016, 01:06:22 »
  • Voilà plusieurs semaines qu'une nouvelle lubie avait saisi Cleo. Elle voulait un animal de compagnie, elle voulait un chat, depuis qu'elle avait répondu à une interview dans un bar à chats et que les petites boules de poils s'étaient frottées contre ses jambes, s'étaient étendues sur ses genoux pour y piquer un somme en ronronnant leur paresse. La jeune femme était tombée amoureuse de ces animaux. Elle en voulait un chez elle. Absolument.

    Elle avait donc fouillé sur internet pendant plusieurs heures chaque soir, frôlant la crise cardiaque dès qu'elle voyait les prix proposés sur les sites dits "fiables". Elle n'avait pas les moyens de se payer ça. Il devait bien y avoir une autre solution... Le petit bout de femme était tenace malgré sa frimousse de grande enfant. Elle écuma un nombre incalculable de sites, le plus souvent des arnaques, jusqu'à ce qu'elle tombe sur le site. Il présentait une animalerie en plein quartier de la Toussaint et proposait des tarifs que Cleo pouvait se permettre de payer. Les prix affichés restaient chers, il ne fallait pas se leurrer, mais elle avait assez sur son compte en banque pour se le permettre. Surtout qu'on venait juste de lui acheter deux toiles.

    En attendant qu'elle reçoive le cachet de sa vente, elle se renseigna auprès de quelques contacts sur la fameuse boutique et tout le monde lui confirma que c'était un établissement de qualité si l'on cherchait une neko. Compte tenu de la différence de prix avec les autres animaleries ou particuliers qui vendaient des chats de race, Cleo se dit que l'emplacement rendait les prix moins chers. Quartier de la Toussaint. Il fallait le vouloir pour s'y balader...

    Avant toute chose, la jeune illustratrice passa un coup de fils et fut un peu étonnée en apprenant qu'il fallait un rendez-vous pour choisir son futur animal. Elle accepta néanmoins le deal.

    Quelques jours plus tard, elle se faufila dans les rues, en suivant la route que lui indiquait sa carte sur le téléphone jusqu'à la fameuse animalerie. La façade présentait une outrageuse photographie d'une femme plantureuse peu vêtue comportant des attributs félins. Les japonais avaient vraiment de drôles de manières se dit simplement l'occidentale en pénétrant dans l'établissement.

    L'homme qui la reçut était le même que celui qu'elle avait eu au téléphone. Ils discutèrent quelques minutes ensemble pour évaluer un peu les attentes de Cleo. En toute confiance, cette dernière affirma préférer les nekos calmes et câlins, qui ne fasse pas de bêtise. L'âge lui importait peu mais à choisir, elle préférait jeune pour l'éduquer comme elle le souhaiterait. Et enfin, il lui demanda de combien était son budget.

    -Suivez-moi mademoiselle, j'ai précisément ce qu'il vous faut.

    Avec un sourire aimable, le gérant la conduisit à l'arrière boutique, dans le chenil où les animaux étaient enfermés. Il la prévint tout en marchant de ne pas trop se fier à l'air un peu groggy que pouvaient avoir les pensionnaires. La vie en cage ne leur réussissait pas, mais une fois installée chez elle sa neko reprendrait un peu plus vie.

    Et quand il ouvrit la porte, Cleo fit quelques pas à sa suite. L'horreur qui s'offrit à ses yeux lui donna la nausée...

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